“Le business du boucan”
“Dans les années quatre-vingts, on remettra en question sa tête — car penser c’est régresser — pour n’être plus qu’un corps, qui s’accomplit dans la danse, répétition irréfléchie d’un même mouvement élégant ou au contraire disgracieux pendant six heures d’affilée”, écrivait dernièrement Libération.
Quant au journal Le Point, il écrit: “Le rock and roll véhiculait, dans ses meilleurs jours, une révolte instinctive contre le monde des adultes, contre les rigidités morales d’une société bloquée. Plus tard, les punks, nihilistes de principe, faisaient, à travers des provocations systématiques, un bras d’honneur à tout ce qui n’était pas eux. La foule indifférenciée et moutonnière du disco, elle, ne se pose aucune question, ne revendique aucun message. Elle danse. Hypnotisée par les 125 battements à la minute qui donnent la mesure standardisée du disco. (...) ‘Devant chaque discothèque, écrit un journaliste américain, il faudrait ériger une statue à la déité qui y préside: Narcisse.’ (...) dans tous ces nouveaux hypermarchés anonymes du prêt-à-danser, le ‘poum poum poum poum’ monotone résonne interminablement comme un tambour de guerre. Mais guerre à quoi? À l’ennui, dit-on. À la longue, l’éprouvante monotonie d’une musique plus clinquante que brillante, bourrée de tics et de trucs, fait douter de l’efficacité du remède.”