Questions de lecteurs
● J’ai toujours pensé qu’Abraham, comme Isaac et Jacob, était Juif. Or, La Tour de Garde du 1er décembre 1950, page 357 dit : “ Abraham n’était pas Juif ”. Est-ce correct ? — C. A., New-York.
Abraham ne pouvait pas être Juif, parce que les Juifs étaient les descendants de son arrière petit-fils Juda, que Jacob bénit par la promesse spéciale concernant le sceptre et le Schilo, lorsqu’à son lit de mort, il donna les bénédictions à ses douze fils. C’est pourquoi le terme Juif apparaît pour la première fois dans la Bible hébraïque au temps de Jérémie, dans Jérémie 34:9 et aussi dans Esther, concernant le Juif Mardochée, et dans la prophétie de Zacharie 8:23, relative à la captivité future. L’expression “ Juifs ” se trouve aussi dans II Rois 16:6 et 25:25, Jérémie étant connu pour être le compilateur des livres I et II des Rois. Tous les Israélites qui s’attachèrent à la tribu de Juda, à cause de la promesse du Royaume qui y était rattachée, furent appelés Juifs et le nom est ainsi employé dans les Écritures grecques chrétiennes.
● Eu égard aux derniers jours dans lesquels nous vivons, est-il convenable que des couples mariés aient recours aux moyens anticonceptionnels ? Et si la conception a lieu, l’avortement est-il permis ? — Question basée sur d’autres semblables que nous ont posées différents lecteurs.
Nous ne sommes autorisés ni par la loi du pays ni par la Parole de Dieu à donner des conseils relatifs aux procédés anticonceptionnels. La responsabilité de leur emploi en incombe à ceux qui décident qu’ils peuvent en toute conscience faire usage de ces moyens, et le jugement équitable de ces derniers doit dépendre du Dieu qu’ils servent et non pas de nous. Que des couples mariés dans la vérité désirent ou non des enfants, c’est à eux d’en décider et pas à nous. Chaque couple doit considérer son propre cas et quelles sont ses intentions, puis trancher la question, adopter une ligne de conduite et prendre devant Dieu la responsabilité d’une telle conduite et de ses conséquences. Mais nous maintenons clairement qu’aux yeux de Dieu, le but du mariage, c’est la mise au monde d’enfants ; par conséquent, si des couples mariés veulent des enfants maintenant, avant Armaguédon, leur désir est tout à fait légitime et personne ne devrait les critiquer sur ce point et se mêler ainsi de leurs affaires. On ne devrait pas davantage critiquer quelqu’un n’ayant pas d’enfant ni s’intéresser à son motif de ne pas en avoir. Les affaires conjugales intimes ne regardent pas les étrangers.
On ne doit pas regarder les enfants comme faisant obstacle au service de Dieu, et par conséquent comme étant indésirables. Autrement, Paul n’aurait pas écrit ce qui suit : “ Elle sera sauvée par la maternité. ” Ni n’aurait-il conseillé aux femmes que, dans certaines conditions, “ elles aient des enfants ”. (I Tim. 2:15 ; 5:14, Cr.) Dans des conditions semblables, son conseil demeure valable pour nos jours. Si des enfants viennent selon le cours normal des choses d’après lequel Dieu institua le mariage, alors ils doivent être les bienvenus, même maintenant, avant que le mandat divin ne soit redonné aux survivants d’Armaguédon. Vous êtes reconnaissant de ce que l’on vous a donné la vie, même dans le présent monde mauvais, vos enfants peuvent donc l’être aussi.
Conseiller l’avortement serait, de notre part, violer la loi du pays. Au contraire, nous prenons position sur cette question en disant que les avortements sont contraires à la Parole de Dieu. Chacun doit endosser l’entière responsabilité d’une telle façon d’agir. Il nous faut dire que, selon l’alliance conclue par Dieu avec les Israélites, la fécondité était un signe de sa bénédiction, tandis que la stérilité, un signe de malédiction (Lév. 26:9 ; Deut. 28:4, 11, 18, 63 ; Ps. 127:3-5). Nous devons aussi noter que Dieu considère comme précieuse la vie de l’enfant qui n’est pas encore né, ainsi que celle de la future mère. La lourde responsabilité qui pèse sur ceux qui mettent en danger, même accidentellement, la vie de l’enfant à naître ou celle de la femme enceinte est montrée dans la Loi mosaïque, dans le livre de l’Exode (21:22-25) : “ Si des hommes se querellent, et qu’ils heurtent une femme enceinte, et la fassent accoucher, sans autre accident, ils seront punis d’une amende imposée par le mari de la femme, et qu’ils paieront devant des juges. Mais s’il y a un accident, tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. ”
Le mari et futur père était touché principalement, aussi réclamait-il une amende pour tort provisoire ; mais si l’enfant ou la femme perdait la vie, alors le responsable devait payer de la sienne. Si donc une telle intervention accidentelle dans le cours naturel des événements intéressant la femme enceinte avait pour suite des conséquences si graves, ne regarderiez-vous pas une intervention volontaire comme méritant une condamnation encore plus grande ? Bien que nous ne soyons plus sous la Loi mosaïque, rien ne permet de croire que la pensée de Dieu ait changé à propos de la sainteté des vies impliquées dans de tels cas. Dans ces cas, les principes chrétiens exigent ordinairement plutôt plus que pas assez. — Mat. 5:38-42.
La Watchtower Society ne peut donc s’engager en donnant des conseils lorsqu’il y va de la vie de l’enfant à naître ou de celle de la future mère. Les avortements sont accompagnés de périls : hémorragie et infection ; en outre ils peuvent se solder par un mal permanent ou par la mort de la femme. L’avortement arrête le développement de l’embryon qui, selon la disposition créative de Dieu, croîtrait jusqu’au moment de sa naissance normale comme enfant. Nous rejetons aussi comme sans valeur les arguments selon lesquels l’âge de l’embryon est un facteur déterminant si l’avortement est à excuser ou à condamner. En effet, Dieu n’inclut pas de telles restrictions dans sa loi exprimée dans l’Exode (21:22-25). Sous les anciennes lois humaines, l’avortement devenait un crime dès la manifestation des signes de vie dans le sein de la mère. La loi moderne se rapproche davantage de celle de l’Écriture. Selon elle, l’avortement “ est généralement un crime, qu’il soit commis avant ou après la manifestation des signes de vie ”. — Clark, Summary of American Law (Abrégé de la loi américaine), p. 122.
Ce qui précède est, pour chaque couple marié, sérieuse matière à réflexion. Chacun d’eux réglera sa ligne de conduite afin de plaire au Dieu très-haut. C’est leur problème, c’est à eux de décider, et c’est à eux de supporter les conséquences. On ne peut laisser à d’autres ou à la société Watchtower le soin de prendre la décision que comporte cette question, ni les charger de la responsabilité qui en découle. Dans ces choses “ chacun portera son propre fardeau de responsabilité ”. — Gal. 6:5, NW.
● Dans notre groupe de témoins de Jéhovah, il y en a qui, pour se distraire, vont au cinéma, aux matches de football, etc. ; d’autres n’y vont pas et critiquent les premiers. Est-ce mal de se récréer de la sorte ? — R. H., Floride.
C’est à chaque individu de décider quel genre de distractions il désire et auquel il peut s’adonner sans danger. S’il fait usage de son bon sens et qu’il cherche à s’instruire, à détendre son esprit ou à se récréer mais non à satisfaire une passion, alors on devrait respecter sa décision et ne pas le juger mal ou le condamner. Chacun devra rendre compte à Jéhovah des distractions auxquelles il se livre ; en outre, les résultats de la sagesse ou de l’imprudence d’une personne désireuse de se récréer se manifesteront finalement d’eux-mêmes. Sur ce chapitre, que chacun s’occupe donc de ses propres affaires et s’abstienne de toute censure outrancière. Que tous s’unissent plutôt dans le service de la prédication de l’évangile du Royaume avant que vienne la fin.
● Quand j’étais membre d’une église orthodoxe, le ministre avait interdit le cinéma, et je fis vœu de ne jamais y aller. Puisque j’ai accepté maintenant la vérité, suis-je toujours lié par ce vœu et serait-ce mal d’aller de temps en temps au cinéma ? — H. M. Canada.
Au sujet de votre vœu prononcé dans un système religieux confessionnel : Si vous reconnaissez aujourd’hui avoir été trompé par le clergé et avoir agi selon une conception erronée, cela sans être consacré à Dieu, alors votre conscience peut vous permettre de considérer ce vœu comme une promesse à laquelle vous avez renoncé le jour où, en vous consacrant à Dieu, vous vous êtes détourné de ce monde de la politique, du commerce et de la fausse religion. Toutefois, en venant à la vérité, on ne peut prendre à la légère les vœux prononcés avec sincérité devant Dieu.
En ce qui concerne les spectacles, la Société n’établit ni lois ni règlements régissant ses ministres sur ce point, c’est-à-dire la fréquentation des cinémas, l’assistance aux épreuves sportives, etc. Nous laissons à chaque individu le soin de décider selon sa conscience s’il peut assister à ces représentations et s’il y va, c’est encore à lui de faire usage de son bon sens. Chaque personne doit déterminer elle-même la raison pour laquelle elle veut aller voir ces choses et dans quelle mesure elles l’affecteront spirituellement ou la mettront dans une situation périlleuse dans laquelle elle ne devrait pas se trouver. Il lui faut prendre ensuite la responsabilité de la ligne de conduite qu’elle adoptera et de ses conséquences. Mais il n’est pas de notre ressort de critiquer la conduite d’un autre humain, si celui-ci la croit sage et qu’il l’a adoptée après mûre réflexion. Il nous faut vous laisser prendre la décision, en ne vous encourageant ni ne vous décourageant pour ce qui est de fréquenter les spectacles. Ce que vous faites devient votre responsabilité devant Dieu ; vous devez donc être sur vos gardes pour constater les résultats de la voie que vous suivez et pour juger si vous devez y continuer ou non.
● D’après ce que dit le Deutéronome (4:15-23) à propos de la fabrication d’une image taillée quelconque, est-ce que le fait de prendre des photographies dans le dessein de les exposer ou pour d’autres fins doit être regardé comme conforme aux Écritures ? — P. S., Indiana.
Les interdictions relatives aux images concernaient uniquement la fabrication d’images à des fins d’adoration. On n’empêcha pas les Israélites d’en faire pour d’autres buts, mais puisque en ce temps-là les images étaient presque invariablement associées à l’idolâtrie, on en produisit peu. Cependant il y avait des représentations de chérubins dans le tabernacle sur les tapis et sur le couvercle de l’arche. Salomon fit des représentations de bœufs pour supporter la cuve du temple, et des lions sculptés pour son trône. Ce serait aller chercher bien loin que d’établir un rapport entre le fait de prendre des photos dans un dessein quelconque autre que l’adoration et celui de fabriquer des idoles. La photographie, la peinture et la sculpture peuvent répondre à des buts utiles ou artistiques, en représentant avec précision des personnes ou des choses. Les ouvrages de peinture sont souvent éducateurs, et l’on dit qu’un tableau contient plus qu’un millier de mots.
● Certains soutiennent qu’à Armaguédon il y aura trois classes : les brebis qui survivront, les boucs voués à la destruction éternelle et ceux qui n’ont pas été avertis ou qui sont irresponsables ; ces derniers mourront mais seront ressuscités (dans cette classe figureront aussi les enfants). Est-ce exact ? — L. P. Montana.
Nous ne connaissons aucun texte biblique qui appuierait un tel point de vue. La parabole des brebis et des boucs montre une séparation des nations en deux classes, non en trois. Les boucs destinés à la destruction éternelle ne sont pas simplement ceux qui ont persécuté les frères du Christ. La parabole fait des reproches aux boucs, non à cause de ce qu’ils ont fait, mais à cause de ce qu’ils ont manqué de faire par suite de leur indifférence envers ses frères ou du peu d’intérêt qu’ils leur ont manifesté. — Mat. 25:45.
Bon nombre de personnes qui n’entrent jamais en contact avec les membres du reste oint approuvent les actes de ceux qui les persécutent ou ce que d’autres manquent de faire en ne les assistant d’aucune façon. La Bible montre une responsabilité collective là où la collectivité soutient les dirigeants qui persécutent le peuple de Jéhovah. Les Égyptiens ne souffrirent-ils pas les plaies comme conséquence de la dureté de cœur du Pharaon ? Les Amalécites ne souffrirent-ils pas pendant des générations par suite de l’opposition d’Amalek à Israël dans le désert ? Les familles entières, y compris les enfants, de Koré, de Dathan et d’Abiram ne furent-elles pas englouties dans la destruction à cause de la rébellion de leurs chefs ? Et Acan, par sa cupidité, ne fut-il pas responsable de sa mort et de celle de ses fils et filles ? Même le roi David, par suite de ses péchés, amena la mort sur son peuple (Ex. 5:1, 2 ; 9:13–16 ; 17:8, 14, 16 ; 20:5, 6 ; Nomb. 16:23-33 ; Josué 7:24, 25 ; II Sam. 24:10-17). Qui serait assez téméraire et insensé au point de se croire plus juste que Dieu en disant qu’il avait tort en agissant ainsi ? — Deut. 32:4.
En harmonie avec la parabole des brebis et des boucs, le chapitre 9 d’Ézéchiel Éz 9 ne révèle que deux classes : celle marquée pour la préservation et celle non marquée et réservée à la destruction. Et notez que cette dernière classe comprenait des enfants qui devaient être tués sans pitié. C’est là une image prophétique de la destruction à Armaguédon. Pendant un temps de jugement, Jésus déclara : “ Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. ” Cela ne s’adresse pas seulement au clergé et aux profanes mais aussi aux parents et à leurs enfants. Si les parents veulent pécher contre le saint esprit à l’encontre des intérêts éternels de leurs enfants, ils en prennent alors la responsabilité. Au cours du même temps de jugement, Paul et Barnabas dirent aux Juifs : “ C’est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens. ” (Actes 13:46). Ces Juifs, et non Paul et Barnabas, devinrent responsables du sort de leurs descendants.
Les parents qui aiment leurs enfants éviteront, dans l’intérêt de ceux-ci, le mauvais chemin, ils prendront le droit afin de mettre leurs enfants sur la voie de la préservation. La Bible dit : “ Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent ”, et cela s’adresse aussi, à Armaguédon, aux enfants dont les parents appartiennent à Jéhovah, ceux-ci s’étant efforcés de les élever selon la Parole de Dieu (Deut. 6:6, 7 ; Éph. 6:4 ; II Tim. 2:19). La promesse suivante est faite aux parents chrétiens ayant de jeunes enfants : “ Autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. ” — I Cor. 7:14.