Qui portera le coup décisif ?

LA MISE au point d’un engin balistique intercontinental pourrait signifier qu’une pression effectuée sur quelques boutons marquerait le déclenchement d’une attaque surprise qui, en une demi-heure, laisserait déserte une grande partie des États-Unis. Le premier coup serait le décisif et ce fait incite beaucoup de personnes à dire que l’Amérique devrait frapper la première. Voici ce que le périodique U.S.News and World Report déclare à ce sujet :

“ À l’époque des projectiles téléguidés qui s’ouvre devant nous, les États-Unis doivent-​ils accepter, dans l’éventualité d’une guerre, de recevoir le premier coup qui, avant toute riposte possible, raserait leurs principales villes, détruirait la majorité de leur population et la plupart de leurs entreprises industrielles ? En d’autres termes : Les États-Unis peuvent-​ils s’offrir un “ Pearl Harbour ” nucléaire ? (...) En Amérique, et nos alliés sont dans la même situation, nous courons le risque d’être détruits parce que nous ne voulons pas porter le premier coup. Il s’agirait d’une “ guerre préventive ”, et on est vite disposé à abandonner cette idée en la qualifiant d’impensable. Mais quelle garantie nous offre-​t-​on contre une attaque surprise ? (...) Dans ces circonstances, il serait souhaitable de réajuster le sens réel de “ premier coup ” et d’exiger un accord invulnérable qui limiterait ou conduirait à l’abandon de l’utilisation des bombes atomiques et des projectiles téléguidés. À moins qu’un tel accord international ne soit conclu, le monde libre est contraint à être prêt, non seulement à intercepter la première attaque, mais aussi à porter la sienne au moment où il apparaîtra évident que la mobilisation ennemie a atteint une cote dangereuse pour notre sécurité. ”

Cet article révèle clairement la crainte glaciale qui sévit en cette époque de fusées télécommandées. C’est le genre de frayeur qui peut conduire au complet dédain des principes moraux et à l’absence d’actes réfléchis.

Une telle politique de l’initiative de l’attaque venant de l’Amérique ne conduirait-​elle pas à accroître la tension internationale et les craintes ? À diminuer encore la confiance entre l’Est et l’Ouest ? Chaque adversaire ne serait-​il pas enclin à bondir sur ses batteries de lance-fusées au moindre signe de suspicion, réel ou imaginaire ? N’y a-​t-​il pas là, en puissance, une brusque précipitation dans la troisième guerre mondiale et ses horribles conséquences ?

Pour l’instant, les États-Unis s’en tiennent à une politique qui ne manifeste aucune intention d’agression. Pour se protéger contre une agression communiste, ils gardent leurs forces en constant état d’alerte et maintiennent en vol des appareils porteurs de bombes à hydrogène. De leur promptitude à lancer des représailles massives dépend le découragement des communistes à porter le premier coup. À cet égard, le général Norstad déclarait :

“ Pour échapper aux représailles, un agresseur aurait à détruire simultanément des milliers d’objectifs — chaque aérodrome, chaque base de lancement de fusées. — Avec le temps, nous augmentons le nombre de nos rampes de lancement et le nombre d’objectifs que l’agresseur aurait à détruire à la fois s’accroît constamment. Aucun assaillant n’est en mesure de le faire ; il y a là une impossibilité. La capacité de représailles de nos forces occidentales ne pourrait être réduite à néant par une attaque surprise simultanée, que ce soit maintenant ou dans le futur. ”

Il reste à voir pendant combien de temps la politique ainsi définie sera maintenue avant de céder le pas à celle de porter le premier coup. Mais qu’elle se maintienne ou qu’elle soit abandonnée, le perfectionnement des fusées aura quand même pour conséquence que celui qui frappera le premier portera probablement le coup décisif. Mais même ainsi, les représailles ne pourraient être prévenues et les résultats finaux seraient non seulement néfastes à l’agresseur, mais ils engendreraient aussi des effets ultérieurs dangereux pour le monde entier.

L’influence cruelle qui pousse les nations le long de leur sentier malsain est Satan, le gouverneur invisible de ce monde. À cet effet, la Bible nous dit : “ Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. ” (Apoc. 12:12). L’année 1914 a marqué le commencement des derniers jours de son long et cruel règne.

Ce n’est que par la destruction du monde de Satan que paix et sécurité pourront exister. C’est l’intention déclarée de Dieu de détruire cette mauvaise influence au moment fixé. “ Il est proche, le grand jour de Jéhovah (...) C’est un jour de fureur que ce jour-​là, un jour de détresse et d’angoisse, un jour de désolation et de ruine (...) Je mettrai les hommes dans la détresse (...) leur sang sera répandu comme de la poussière, et leur chair comme du fumier. Ni leur argent, ni leur or ne pourront les délivrer au jour de la fureur de Jéhovah ; par le feu de sa jalousie toute la terre sera dévorée ; car il fera une destruction totale, une ruine soudaine de tous les habitants de la terre. ” Puis, ailleurs, Jéhovah déclare qu’il “ détruira ceux qui détruisent la terre ”. — Soph. 1:14, 15, 17, 18, AC ; Apoc. 11:18.

Le jour de Jéhovah viendra avec la bataille d’Harmaguédon, lorsque les événements prédits dans ces prophéties seront survenus. Cela amènera la fin du règne de Satan. Parce que son temps est court, il cherche à précipiter les nations vers une autodestruction. Il veut qu’aucune ne survive.

En dépit de tous ses efforts, Satan ne parviendra pas à faire de la terre une désolation. Une multitude de personnes qui aiment et servent Jéhovah Dieu vivront pour voir la fin du monde de Satan. Elles témoigneront de l’accomplissement de la promesse divine selon laquelle “ la droiture habitera dans le désert, et la justice aura sa demeure dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours. Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres, dans des asiles tranquilles ”. — És. 32:16-18.

Que l’Est ou l’Ouest frappe en premier, Jéhovah Dieu portera le coup décisif et son intervention à Harmaguédon balayera les deux régimes à la fois. Il fera cesser pour toujours les différends internationaux, de même que la crainte froide d’une attaque surprise. C’est là le seul moyen pour les débonnaires d’hériter la terre et pour qu’ils “ jouissent abondamment de la paix ”. — Ps. 37:11.