Questions de lecteurs
● Un chrétien est-il obligé d’accepter une transfusion de sang pour la simple raison qu’un tribunal l’ordonne ?
Le vrai chrétien gouverne sa vie d’après les lois divines, obéissant à toutes les lois des hommes qui ne s’opposent pas à celles de Dieu (Marc 12:17). Il est intéressant pour les chrétiens de noter ce que la loi de Dieu ordonnait autrefois à la nation d’Israël. Elle disait : “Tiens ferme à ne pas manger le sang, car le sang est la vie ; et tu ne mangeras pas l’âme avec la chair.” (Deut. 12:23, Da). Dieu s’attendait donc à ce que les Israélites ‘tiennent ferme’ pour ne pas manger le sang, même si on voulait les forcer à le faire. — Voyez aussi Genèse 9:4 ; Lévitique 17:11, 12, 14.
En est-il autrement aujourd’hui pour les adorateurs de Jéhovah ? Non, car la loi de Dieu relative au sang n’a pas changé, comme le prouvent les Écritures grecques chrétiennes qui disent : “L’esprit saint et nous-mêmes avons consenti à ne pas vous imposer d’autres fardeaux que ces choses nécessaires : vous garder exempts des choses sacrifiées aux idoles et du sang et des choses étouffées et de la fornication.” (Actes 15:28, 29, 25). Veuillez noter que cette interdiction relative à l’utilisation du sang pour nourrir le corps humain est liée à l’interdiction d’une chose comparable à de l’idolâtrie. Commettriez-vous un acte d’idolâtrie sur l’ordre d’un tribunal ? Si un juge vous ordonnait de vous prosterner devant une idole, lui obéiriez-vous ? Ou bien seriez-vous fermement résolu à donner la première place à la loi divine, obéissant à Dieu comme chef plutôt qu’aux hommes (Actes 5:29) ? Lorsqu’on leur demandait d’accomplir des actes d’idolâtrie, les premiers chrétiens refusaient d’obéir, même si cela entraînait pour eux la mort dans une arène romaine.
Ainsi donc, les chrétiens voués de notre époque doivent être tout aussi fermement résolus à obéir à Dieu que l’étaient les fidèles Israélites du passé et les premiers chrétiens. Toutefois, il est à remarquer que dans plusieurs des cas où les tribunaux ont ordonné des transfusions de sang, les soi-disant chrétiens n’étaient manifestement pas très affermis dans leur résolution. Dans certains cas, ils déclarèrent au tribunal que, bien que ne désirant pas qu’on leur fasse une transfusion de sang, ils ne s’y opposeraient pas si elle était ordonnée par le tribunal. Dans l’un des cas, le juge ordonna une transfusion à la suite d’une telle déclaration, en insistant fortement sur le fait que la personne semblait indiquer que du moment que l’autorisation ne venait pas d’elle-même, elle ne voyait pas d’inconvénient à subir une transfusion. Mais est-ce là le point de vue juste aux yeux de Dieu ? En agissant de la sorte, est-on fermement résolu à obéir à la loi de Dieu sur le sang ?
Il est vrai que le tribunal porte la responsabilité de sa violation de la loi divine s’il ordonne du sang ; mais si un chrétien dit à un juge que, bien que ne donnant pas son accord pour qu’on lui fasse une transfusion, il ne s’y opposera pas si les juges l’ordonnent, il se fait le complice de ces transgresseurs de la loi divine. Est-ce là son désir ? Si un chrétien est fermement résolu à obéir à la loi de Dieu sur le sang, on comprend difficilement son attitude passive sous ce rapport. Le degré de résistance du chrétien à l’administration d’une transfusion de sang dans un cas qui le concerne, lui ou une personne qui est sous sa responsabilité, est une chose laissée à son propre jugement mais que sa congrégation se doit d’examiner.
Le chrétien qui a pris l’inébranlable décision d’obéir à Dieu peut généralement prendre des mesures susceptibles de lui éviter de subir des transfusions de sang. Comment ? En parlant de cette question avec son médecin avant d’entrer à l’hôpital. Gardez présent à l’esprit que la coopération de l’anesthésiste et celle du chirurgien sont souvent nécessaires. On peut aussi signer un papier interdisant toute transfusion de sang et par lequel on décharge l’hôpital de toute responsabilité pour ce qui est de la non administration de sang. Mais ce n’est pas tout.
Il est probable que, lors de l’entrée à l’hôpital, on nous demande de signer un papier autorisant les médecins à procéder à “tout traitement médical et à toute opération jugés nécessaires ou utiles”. Signer une telle déclaration équivaut à donner son accord à tout traitement prescrit. À moins d’inclure dans cet accord une restriction à propos des transfusions de sang, nous pourrions courir le risque de voir notre signature au bas de ce papier être interprétée comme une acceptation de ‘tout traitement médical et toute opération jugés nécessaires’, y compris les transfusions sanguines. L’employé de l’hôpital chargé de nous présenter ce papier jugera peut-être inutile l’insertion d’une telle clause restrictive, mais son point de vue n’est pas le bon.
À notre époque où le mépris de la loi divine interdisant l’emploi du sang de toute créature laisse indifférent le monde en général, ceux qui veulent plaire à Dieu doivent être vigilants et tenir ferme en vue de faire ce qui est bien.
● Dans Juges 18:27-29, le récit biblique nous apprend qu’une certaine ville n’a été appelée “Dan” qu’après avoir été prise par les Danites. Comment se fait-il donc que le livre biblique de la Genèse parle d’un lieu appelé “Dan” à l’époque d’Abraham ?
Avant d’être prise par la tribu de Dan, la ville en question, située dans la région bien arrosée de l’extrême nord de la Palestine, était appelée Léschem ou Laïs par ses habitants païens (Josué 19:47 ; Juges 18:7, 27-29). Les Danites rebâtirent la ville détruite et l’appelèrent “Dan, d’après le nom de Dan, leur père”. Cependant, quelque quatre siècles auparavant, il est fait mention de cette ville sous le nom de “Dan”, à l’époque où Abraham poursuivit Kedorlaomer et ses alliés “jusqu’à Dan”. (Gen. 14:14.) Il est possible qu’à cette époque reculée la ville de Dan ait tiré son nom d’une rivière prenant sa source juste en aval d’elle et connue sous le nom de Nahr el-Leddan.
Jérôme, historien et traducteur de la Bible (Comm. sur Mat. 16:13), était d’avis que le Jourdain tirait son nom de ses deux sources, Jor et Dan, qui donnèrent naissance à deux torrents, lesquels, une fois réunis, formaient un fleuve qui reçut le nom de “Jourdain”, nom couramment employé à l’époque d’Abraham (Gen. 13:10). Quoi qu’il en soit, il n’y a rien qui s’oppose à ce que le nom de Dan existât au temps d’Abraham pour désigner la région en question. Le rapport qui existe entre ce nom donné à l’origine et celui de l’ancêtre de la tribu de Dan est peut-être une pure coïncidence, ou bien il se peut que Dieu ait dirigé le choix de ce nom. — Comparez avec le cas de Salem, rapporté dans Genèse 14:18 et Hébreux 7:2.
Le nom de “Dan” apparaît encore dans le Pentateuque, dans Deutéronome 34:2, où il sert à désigner une des extrémités du territoire vu par Moïse lorsqu’il contempla la Terre promise avant de mourir. L’emploi du nom “Dan” peut correspondre ici à l’usage qu’on en faisait au temps d’Abraham, ou bien il est dû au fait que c’est Josué qui a rédigé la dernière partie du livre dans lequel sont consignés les événements qui ont suivi la mort de Moïse.