“Doux” ou “tout petits”: quelle traduction choisir?
EN I THESSALONICIENS 2:7, l’apôtre Paul dit de lui et de ses compagnons: “Nous sommes devenus doux au milieu de vous, comme lorsqu’une mère entoure de soins les enfants qu’elle nourrit.” Certaines traductions (La Bible en français courant; Le Nouveau Testament par A. Decoppet) utilisent le mot “doux” dans ce verset, mais d’autres (Liénart, édition de 1956; Glaire) utilisent les termes “tout petits” ou “petits”. Pourquoi cette différence?
Les traducteurs suivent l’une des deux variantes qui se trouvent dans les textes et les manuscrits grecs. Certains de ceux-ci (Textus Receptus, Tischendorf, Merk) mettent êpioï, qui signifie “doux”, tandis que d’autres (Westcott et Hort, Nestle-Aland) indiquent nêpioï, qui signifie “tout petits”.
À ce propos, un ouvrage de référence (The New International Dictionary of New Testament Theology, 1975, tome I, page 282) fait remarquer ceci: “Il y a deux leçons de I Thess. 2:7: a) êpioï (nous étions doux au milieu de vous); b) nêpioï (tout petits). Le mot précédent [dans ce verset] se termine par un n, et il semble raisonnable de penser que ce n a été doublé par erreur par un copiste. En outre, l’interprétation de la seconde leçon pose des problèmes. Au 1Th 2 v. 7b ce n’est pas lui-même, mais les Thessaloniciens que Paul compare à des ‘enfants’; il s’assimilait, lui et ses compagnons, à une nourrice (trophos).” C’est donc à juste titre que de nombreuses versions mettent “doux” plutôt que “tout petits” dans ce texte.
Mais pourquoi Paul utilisa-t-il le terme “doux” dans ce verset? Parce que lui et ses compagnons missionnaires aimaient véritablement ceux qu’ils enseignaient et ne voulaient en aucun cas nuire à leur croissance spirituelle (I Thessaloniciens 2:8). W. Vine (An Expository Dictionary of New Testament Words, réédition de 1962, tome II, page 145) note que le terme êpios “était fréquemment utilisé par les auteurs grecs pour décrire l’attitude d’une nourrice envers des enfants difficiles, d’un enseignant envers des élèves récalcitrants ou de parents envers leurs enfants. En I Thess. 2:7, l’Apôtre emploie ce mot pour qualifier le comportement que lui et ses compagnons missionnaires avaient eu envers les convertis de Thessalonique”. Lorsque nous enseignons la Parole de Dieu à autrui, puissions-nous toujours garder présente à l’esprit la douceur de Paul et de ses compagnons et suivre leur exemple!