Problèmes médicaux: dispositions pratiques pour en faciliter le règlement (II)
Après la parution du supplément du “Ministère du Royaume” d’octobre 1982, relatif aux problèmes médicaux, des frères et sœurs ont écrit à la Société pour exprimer leur reconnaissance. Dans l’une des lettres reçues on pouvait lire: “Je voudrais vous dire toute ma reconnaissance pour tant de dévouement et d’amour à l’égard de fous les frères et sœurs de France confrontés aux problèmes du sang. (...) Comme cette disposition me réconforte!” Il semble que ces dispositions correspondaient à un besoin réel pour nombre de proclamateurs. Nous sommes donc heureux de revenir sur cette question, afin de vous apporter quelques précisions supplémentaires sur la manière de tirer pleinement profit des dispositions nouvelles mises en place l’an dernier.
En effet, à tout moment il peut arriver que nous ayons à faire face à un grave problème de santé mettant à l’épreuve notre attachement aux principes bibliques relatifs au caractère sacré du sang. La tendance naturelle serait de chasser de notre esprit une telle éventualité. Pourtant, la sagesse ne nous commande-t-elle pas de nous y préparer? En Ecclésiaste 3:19, le roi Salomon constatait “qu’il y a un hasard pour ce qui est des fils des humains”. Loin de céder à la panique, le chrétien songera d’abord à se tourner vers Jéhovah dans la prière afin qu’il reçoive la force nécessaire pour affronter l’épreuve (Prov. 3:15; Ps. 55:22). En second lieu, il sait qu’il pourra bénéficier de l’aide et du soutien de ses frères dans la foi.
LA NÉCESSITÉ D’UNE PRISE DE POSITION FERME
Quelles que soient les circonstances, il nous appartient personnellement de démontrer un attachement indéfectible au caractère sacré du sang et de la vie. La Bible montre très clairement que les serviteurs de Dieu doivent s’abstenir du sang (Actes 15:28, 29; 21:25; Gen. 9:3, 4). Il est capital de bien connaître cette loi pour la respecter dans tous ses aspects relatifs aux problèmes médicaux et être en mesure de déterminer personnellement ce qui est acceptable, condamnable ou au contraire laissé à notre conscience chrétienne. Il nous faut également être prêts à tout instant à défendre nos croyances face aux membres du corps médical appelés à nous soigner. La brochure “Les Témoins de Jéhovah et la question du sang”, le périodique “Réveillez-vous!” du 22 septembre 1982, pages 24-27, et les articles de “La Tour de Garde” du 15 septembre 1978, pages 29-31, contiennent d’excellentes pensées dont nous devrions bien nous imprégner (voir également le “Bulletin” 7/75, pages 36-38).
Notre attachement à cette loi divine se manifestera alors par une attitude déterminée vis-à-vis du corps médical. La moindre hésitation de notre part est généralement interprétée par ce dernier comme une possibilité de compromis dont il ne manquera pas de tirer parti. — I Pierre 5:8-10; Prov. 29:25; Mat. 16:25.
Certains médecins ont du mal à comprendre notre position. Il ne faut donc pas attendre le dernier moment pour prendre personnellement contact avec le chirurgien, l’anesthésiste et le chef anesthésiste en vue de l’exposer clairement et fermement. À cet effet, le futur opéré peut proposer d’établir une décharge lors de son hospitalisation. Dans certaines circonstances il a pu s’avérer judicieux d’en rédiger deux sur papier timbré, l’une par le malade et l’autre par un autre membre de sa proche famille.
Pour votre information nous vous communiquons quelques précisions sur les droits du malade dans notre pays: 1) L’article 6 du code de déontologie médicale dispose que “le médecin doit respecter le droit que possède toute personne de choisir librement son médecin”. 2) Le médecin doit respecter l’exigence fondamentale du libre consentement de tout malade, posée par l’article 7 du code précité: “La volonté du malade doit toujours être respectée dans toute la mesure du possible. Lorsque le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, ses proches doivent, sauf urgence, (...) être prévenus et informés.” Le malade et sa famille sont en droit d’obtenir les renseignements relatifs à son état de santé et au traitement médical mis en œuvre ainsi que les risques encourus. À ce niveau, le conjoint du malade ou les membres proches de sa famille peuvent jouer un rôle important d’assistance. 3) Les textes en vigueur prévoient que pour sortir de l’hôpital ou de la clinique les malades, à l’exception des mineurs, peuvent, sur leur demande, quitter à tout moment l’établissement. Si le médecin juge cette sortie prématurée, les intéressés ne seront autorisés à quitter l’établissement qu’après avoir rempli une attestation établissant qu’ils ont eu connaissance des dangers encourus par cette sortie prématurée. Cela signifie qu’en aucun cas on ne peut retenir un malade majeur à l’hôpital contre son gré, fût-il mourant. 4) En ce qui concerne le dossier médical, la circulaire ministérielle du 20 avril 1973 rappelle que le secret professionnel n’est pas opposable au malade. Celui-ci peut, soit se faire remettre tout ou partie de son dossier médical, soit le faire remettre ou le communiquer directement au médecin de son choix. Ainsi, dans toute la mesure du possible, avant de subir une opération chirurgicale il convient de faire le nécessaire pour qu’une copie du dossier soit adressée au frère médecin qui pourrait être susceptible d’intervenir auprès du chirurgien. Pour ce qui est des mineurs, nous vous renvoyons au supplément du “Ministère du Royaume” d’octobre 1982, paragraphes 22-30. Nous ne saurions trop vous recommander d’éviter autant que possible l’hôpital et de choisir de préférence une clinique, même pour de simples examens. Des exemples récents nous ont montré que les chefs des services hospitaliers n’hésitent pas à recourir à l’autorité judiciaire pour passer outre aux refus des parents et font des transfusions de force. Lorsque de telles difficultés se présentent, n’hésitez pas à prévenir très rapidement les frères des comités d’affaires médicales ou la Société.
L’AIDE DES FRÈRES DES COMITÉS D’AFFAIRES MÉDICALES (CAM)
Nous sommes tous très sensibles au dévouement qu’ont déjà manifesté ces frères qui ont accepté avec amour de soutenir leurs compagnons éprouvés par la maladie.
Pour que les choses soient claires, nous précisons que les membres des CAM ne sont pas des médecins. Ce sont des anciens qui connaissent bien les principes bibliques et peuvent nous diriger dans nos recherches pour connaître le point de vue biblique sur telle ou telle question. Leur mission n’a pas pour but de vous indiquer un traitement ni de vous conseiller dans le choix d’un médicament ou d’une thérapeutique. Il s’agit là de questions strictement personnelles. Dans son numéro du 1er octobre 1975, page 607, “La Tour de Garde” précise: “Évidemment, il y a diverses théories quant à la manière de soigner les malades (...). C’est à chaque témoin de choisir personnellement celle qu’il juge la meilleure.” (Voir également “La Tour de Garde” du 15 septembre 1982, pages 22, 25.)
Pour éviter de déranger inutilement ces frères, si un chrétien a un doute quant à la composition d’un médicament, il peut se renseigner auprès de son médecin traitant, d’un pharmacien ou du laboratoire pharmaceutique qui fabrique le produit.
En revanche, les frères des CAM sont à votre disposition pour vous fournir les renseignements relatifs aux chirurgiens susceptibles de respecter les convictions religieuses des Témoins de Jéhovah sur la question du sang. Chaque CAM possède un fichier de ces chirurgiens, les fiches étant classées par départements et par spécialités. Ainsi, en téléphonant à un membre du comité d’affaires médicales de votre région, vous pourrez obtenir rapidement les renseignements dont vous avez besoin pour faire face à un problème chirurgical. Les CAM ont également pour attribution de s’occuper, en cas de besoin, de l’accueil et de l’hébergement des membres proches de la famille du malade qui l’accompagneront. Ils veilleront aussi à leur apporter un soutien tant moral que spirituel et prendront toutes dispositions utiles pour que le malade hospitalisé ne se sente pas isolé.
Enfin, nous précisons que le Béthel possède le fichier de toutes les régions et que vous pouvez toujours nous téléphoner si vous n’arriviez pas à joindre votre CAM. À la fin de cet article vous trouverez dans un encadré les numéros de téléphone de tous les CAM classés par régions.
NOS RELATIONS AVEC L’ASSOCIATION DES FRÈRES MÉDECINS ET JURISTES
Depuis sa formation, l’association légalement déclarée des frères médecins et juristes a eu l’occasion de tenir plusieurs réunions au plan régional et national. Elle a entrepris la constitution d’une banque de données médicales et juridiques ainsi que la réalisation de dossiers techniques destinés au corps médical et judiciaire. Nous profitons de l’occasion pour demander à ceux qui pourraient traduire des articles médicaux à partir de l’anglais ou de l’allemand de bien vouloir se faire connaître en écrivant au Béthel.
Les frères médecins et juristes de cette association coopèrent étroitement avec les CAM et apportent leur concours pour résoudre les cas les plus graves, par exemple lorsque surgit un problème médical concernant un jeune enfant. Ces frères ne peuvent être contactés directement que par l’intermédiaire de la Société ou des CAM, cela afin d’éviter de les surcharger de problèmes mineurs ou de les déranger de façon inopportune. Veuillez donc vous adresser en toutes circonstances à votre CAM ou bien à la Société.
Cette association constituée par les frères médecins et juristes a pour but exclusif d’informer, d’aider, de conseiller, d’intervenir à certaines occasions auprès de chirurgiens ou de magistrats. À ce titre, toutes ces interventions sont gratuites. Les malades et ceux qui les accompagnent et qui bénéficient d’une telle aide fraternelle voudront certainement, selon leurs possibilités, dédommager ceux qui les hébergent et les transportent, sans oublier les frais de téléphone. Ils peuvent également apporter leur soutien au CAM de leur région s’ils désirent participer à ses frais (téléphone, transport, etc.). Naturellement, si un membre de cette association devient votre médecin ou votre avocat à titre personnel, il va de soi qu’il y a lieu de régler ses honoraires (voir “La Tour de Garde” du 15 novembre 1982, page 29).
VOTRE COLLABORATION EST INDISPENSABLE
Il est évident que le succès de ces dispositions dépend en grande partie de la collaboration de chacun. Tout d’abord, il convient de souligner l’importance de prévenir les problèmes en étant prudents dans la vie de tous les jours, car nombre d’accidents sont dus au non-respect des règles de sécurité et de prudence. D’autre part, pour éviter d’avoir à subir des interventions chirurgicales graves, il importe de ne pas attendre la dernière limite pour se faire soigner.
Il est très important que les fichiers soient bien tenus. Pour cela, nous pensons que ceux qui sollicitent les CAM devraient se faire un devoir d’indiquer, après leur opération, comment celle-ci s’est déroulée et, éventuellement, les difficultés rencontrées avec le chirurgien ou les anesthésistes. Ainsi nous pourrons donner aux frères des renseignements précis et sûrs. Très souvent les frères des CAM ont eu à regretter que le malade une fois tiré d’affaire oubliait de dire comment il avait été soigné. C’est ainsi que de précieux renseignements se perdent et ne profitent alors à personne.
Enfin, soyons conscients de l’excellent témoignage laissé par une conduite ferme et raisonnable, et ne manquons pas d’exprimer notre reconnaissance pour les services rendus par un chirurgien et pour les soins qui nous ont été prodigués. C’est ainsi qu’un frère a reçu la lettre suivante du chirurgien qui l’avait opéré: “Cher monsieur, vous me voyez comblé. Ce merveilleux livre ‘Comment trouver le bonheur’ m’a fait un infini plaisir. Il est le témoignage d’une sympathie qui est, croyez-le bien, réciproque. Je suis tout particulièrement touché par la gentillesse de votre pensée, si délicatement formulée, et par les termes aussi chaleureux que profonds de votre lettre à laquelle j’ai été très sensible. Croyez bien que nous avons eu tous un infini plaisir à essayer de vous être agréables. Vous le méritez bien. (...).”
Puissent ces informations pratiques nous aider à maintenir notre intégrité et à favoriser une meilleure compréhension de la part du corps médical!