Réponses à vos questions
◼ Les Témoins de Jéhovah en France forment-ils une religion reconnue? La prédication de porte en porte est-elle légale?
1 Depuis la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État, “la République ne reconnaît aucun culte”. Elle place, quelle que soit leur importance, tous les cultes sur un pied d’égalité. (En Alsace et en Moselle où le régime concordataire assure la reconnaissance de quatre cultes, la République garantit cependant l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de religion. Les religions non concordataires exercent librement leur culte sans avoir à solliciter une autorisation de l’État.) L’ouverture de lieux de culte, la prédication de maison en maison et la tenue de réunions chrétiennes sont donc libres. L’État ne délivre aucune autorisation pour l’exercice d’un culte.
2 Nous n’avons pas à nous inquiéter si nous entendons certains de nos détracteurs soutenir que nous ne sommes pas une religion reconnue. Il s’agit là d’un argument fallacieux et qui constitue une critique infondée et malveillante. Confrontés à une telle interrogation, nous pouvons brièvement répondre que le régime de la laïcité ne donne sa préférence à aucune religion. Il assure le libre exercice des cultes de chacune d’entre elles. En définitive, c’est Jéhovah Dieu lui-même qui accepte ou rejette un culte (Jean 13:35; Jacq. 1:27).
3 L’oeuvre d’évangélisation de porte en porte constitue l’une des manifestations du culte garanties par la Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme. La décision Kokkinakis contre la Grèce du 25 mai 1993, adoptée par la Cour européenne des droits de l’homme, a souligné que la liberté de manifester sa religion comporte le droit d’essayer de convaincre son prochain (voir La Tour de Garde du 1er septembre 1993, pp. 27-31). La circulaire du ministre des cultes du 31 août 1906 considère que l’activité d’évangélisation, lorsqu’elle se manifeste publiquement, constitue une “pratique cultuelle”. En outre, aucune loi n’interdit de frapper à une porte ni d’adresser la parole à quelqu’un. En cas de questions posées par des représentants des forces de l’ordre, il faudrait naturellement répondre en disant qui vous êtes, où vous demeurez et quelle est votre profession. Il serait approprié de souligner que cette activité est bénévole et en indiquer le caractère occasionnel (2 Cor. 2:17). Il y a lieu de mentionner que nous ne sommes pas, au sens légal, des colporteurs puisque la distribution de publications bibliques n’est pas systématique.