1 CORINTHIENS
Notes d’étude sur le chapitre 3
du lait, et non de la nourriture solide : Le lait favorise la croissance des jeunes enfants et les fortifie. De même, ceux qui sont chrétiens depuis peu puisent de la force dans les enseignements élémentaires de la Bible, ce qui favorise leur croissance spirituelle (Hé 5:12 – 6:2). Ces vérités élémentaires sont essentielles pour obtenir le salut (1P 2:2). Mais Paul souhaitait que les chrétiens de Corinthe ‘avancent résolument vers la maturité’, selon les termes de l’exhortation qu’il adressera plus tard aux chrétiens hébreux vivant à Jérusalem (Hé 6:1). C’est pourquoi il souligne l’importance de consommer de la nourriture solide, c’est-à-dire d’étudier des vérités spirituelles profondes.
Apollos : Voir note d’étude sur 1Co 1:12.
ministres : Ou « serviteurs ». La Bible utilise souvent le mot grec diakonos pour désigner une personne qui, sans relâche, se dépense humblement au service des autres (voir note d’étude sur Mt 20:26). En Rm 15:8, ce mot est utilisé pour parler de Jésus (voir note d’étude). Ici, en 1Co 3:5, Paul présente Apollos et lui comme des ministres, ou serviteurs, qui ont aidé les Corinthiens à devenir chrétiens. Le ministère qu’ils effectuaient, de même que tous les autres chrétiens baptisés, consistait notamment à répondre aux besoins spirituels d’autres humains (Lc 4:16-21) [voir lexique à « ministre »].
j’ai planté, Apollos a arrosé : Paul compare le ministère chrétien au travail d’un cultivateur. Paul avait planté des graines, le message concernant le Royaume, dans le « champ » que constituaient les habitants de Corinthe quand il leur avait fait découvrir la bonne nouvelle. Plus tard, Apollos était venu arroser ces graines et en prendre soin en complétant l’enseignement dispensé par Paul (Ac 18:24 ; 19:1). Toutefois, c’est Dieu qui, par son esprit, avait provoqué la croissance spirituelle des nouveaux disciples. L’idée que Paul fait ressortir par cette comparaison, c’est que la croissance spirituelle des disciples ne dépend pas des efforts d’un quelconque humain. Tous les chrétiens sont des ministres qui travaillent ensemble en tant que « collaborateurs de Dieu » (1Co 3:9). Dieu bénit les efforts combinés de ses serviteurs dévoués, et c’est à lui que revient le mérite de la croissance spirituelle.
sont un : Ou « ont un même objectif ». Paul décrit ici l’unité qui règne entre les ministres chrétiens qui travaillent ensemble et collaborent avec Dieu (1Co 3:9). Le mot grec rendu ici par « un » est au neutre (au sens de « une chose »), et non au masculin (au sens de « une personne »). Donc, quand Paul dit que ces ministres sont « un », c’est pour décrire leur unité d’action et leur coopération (voir notes d’étude sur Jean 10:30 ; 17:11, 21, où le mot grec rendu par « un » est employé de façon similaire).
les collaborateurs de Dieu : Le mot grec traduit par « collaborateur », sunérgos, figure 12 fois dans les Écritures grecques chrétiennes, majoritairement dans les lettres de Paul. Il est employé à propos de chrétiens qui participaient ensemble à la diffusion de la bonne nouvelle (Rm 16:9, 21 ; 2Co 1:24 ; 8:23 ; Php 2:25 ; 4:3 ; Col 4:11 ; Phm 1, 24). Ici, Paul attire l’attention sur l’honneur immense qui est accordé aux ministres chrétiens d’être des « collaborateurs de Dieu » (voir note d’étude sur 1Co 3:6). Il exprime la même idée en 2Co 6:1, où il dit : « Nous collaborons avec Dieu » (2Co 5:20 ; voir note d’étude sur Rm 16:3).
Vous êtes le champ que Dieu cultive : C’est Dieu, et non Paul, qui était le véritable et légitime Propriétaire du champ symbolique que constituaient les chrétiens en pleine croissance spirituelle. Sans la bénédiction de Dieu et l’aide de son esprit, les durs efforts de Paul et d’Apollos n’auraient produit aucun résultat (voir note d’étude sur 1Co 3:6). Le mot rendu par ‘champ cultivé’ (grec géôrgion) n’apparaît nulle part ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes. L’économie de la ville de Corinthe reposait essentiellement sur le commerce, mais la région était aussi connue pour ses terres fertiles. Après avoir exploité une comparaison tirée de l’agriculture, Paul introduit une autre comparaison, celle d’une construction (voir note d’étude sur la construction de Dieu dans ce verset). Il cherche ainsi à éveiller l’intérêt de chrétiens d’horizons divers, puisque la construction et l’agriculture étaient deux activités courantes aux temps bibliques.
la construction de Dieu : Ici, Paul compare l’assemblée chrétienne à un édifice. Dans le verset suivant, il se compare à un bâtisseur qui collabore avec Dieu dans une activité de construction spirituelle qui vise à produire des disciples possédant des qualités solides (1Co 3:10-15). En 1Co 3:16 (voir note d’étude), Paul qualifie l’assemblée de « temple de Dieu ». En Éph 2:21, 22, il parle de l’assemblée comme d’un « saint temple » où Dieu habite « par l’esprit ». Cela signifie que Dieu se sert de son esprit saint, sa force agissante invisible, pour pousser à l’action les membres de l’assemblée, les fortifier et les aider à manifester le « fruit » de cet esprit (Ga 5:22, 23). L’apôtre Pierre recourt à une comparaison similaire quand il qualifie les disciples de « pierres vivantes » (1P 2:5). Les apôtres et les prophètes sont appelés le « fondement » de l’assemblée chrétienne, et Jésus est la « pierre angulaire de fondement » (Éph 2:20).
un maître d’œuvre qualifié : Ou « un sage conducteur de travaux ». En général, un « maître d’œuvre » (grec arkhitéktôn, qui pourrait se traduire littéralement par « maître artisan ») était responsable de la construction et travaillait sur le chantier. Il recrutait les artisans et supervisait leur travail. Dans ce verset, Paul se compare à un bâtisseur qui collabore avec Dieu dans une activité de construction spirituelle qui vise à produire des disciples possédant des qualités solides (1Co 3:9-16). Ce mot n’apparaît nulle part ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes ; par contre, on y trouve le mot grec apparenté téktôn (charpentier), qui est utilisé pour parler de Jésus et de Joseph, son père adoptif (voir notes d’étude sur Mt 13:55 ; Mc 6:3).
de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou de la paille : Paul a encouragé les chrétiens de Corinthe qui poursuivaient l’œuvre qu’il avait commencée à enseigner avec soin les nouveaux disciples, ce qui les aiderait à acquérir des qualités chrétiennes solides (1Co 3:6). Pour illustrer cette pensée, Paul a mis en contraste des matériaux de construction nobles, durables et résistants au feu avec des matériaux jetables, précaires et inflammables. Corinthe était une ville prospère où la richesse côtoyait cependant la pauvreté. On devait donc y trouver de nombreux bâtiments construits avec les deux genres de matériaux : on y voyait des temples imposants faits de coûteux blocs de pierre taillés dans la masse, peut-être ornés d’or et d’argent, mais ces bâtiments résistants étaient probablement situés non loin de huttes et de boutiques faites d’une armature de bois grossièrement assemblée et coiffée d’un toit de chaume. Dans l’activité de construction figurée, l’or, l’argent et les pierres précieuses représentent des qualités telles qu’une foi solide, la sagesse qui vient de Dieu, le discernement spirituel, la fidélité, et une reconnaissance pleine d’amour envers Jéhovah et ses lois. Ce sont là des vertus essentielles pour qu’un chrétien noue avec Jéhovah une relation forte, un lien qui tiendra bon quand sa foi sera mise à l’épreuve.
ce sera comme à travers le feu : Pour aider son étudiant à acquérir des qualités qui lui permettront de tenir bon quand sa foi sera mise à l’épreuve, un ministre chrétien doit utiliser des matériaux résistants au feu (1Co 3:10-14). Si un enseignant chrétien ne remplit pas son rôle comme il le devrait et que son « œuvre » subit une épreuve intense, cette « œuvre » risque d’être « détruite par le feu » (Mt 28:19, 20 ; Rm 2:21, 22 ; 1Tm 4:16 ; 2Tm 2:15 ; 4:2). L’enseignant, pour sa part, risque de ressentir une peine similaire à celle d’un homme qui a tout perdu dans un incendie et qui a lui-même échappé de justesse à la mort. Paul se sert du terme « feu » dans un sens figuré, comme l’ont fait des auteurs grecs de l’Antiquité qui employaient l’expression « à travers le feu » comme une métaphore pour dire qu’une personne avait échappé de peu à une épreuve ou à une situation difficile.
vous êtes le temple de Dieu : C’est ici l’un des endroits où la Bible compare une ou plusieurs personnes à un temple ou à une partie d’un temple. En Jean 2:19, Jésus a recouru à une comparaison similaire en parlant de lui-même ; par ailleurs, les Écritures avaient annoncé qu’il serait la « principale pierre d’angle » d’un édifice symbolique (Ps 118:22 ; Is 28:16, 17 ; Ac 4:10, 11). Le verbe grec employé dans l’expression « vous êtes » est à la deuxième personne du pluriel, ce qui indique que c’est l’assemblée dans son ensemble qui constitue le « temple de Dieu » dans lequel son esprit habite. Ces chrétiens oints agissant en qualité de prêtres sont la « construction de Dieu » (1Co 3:9 ; voir note d’étude) ; c’est pourquoi, comme le souligne le verset 17, ce temple spirituel est saint et quiconque essaie de le souiller s’expose à un châtiment sévère. En Éph 2:20-22 et en 1P 2:6, 7, Paul et Pierre emploient des comparaisons similaires en parlant de Jésus et de ses disciples.
ce monde : Voir note d’étude sur 1Co 1:20.
en effet, il est écrit : Paul introduit ici une citation d’Élifaz le Témanite. S’adressant à Job, Élifaz avait déclaré : « Il [c’est-à-dire Dieu] attrape les sages à leur propre ruse », mais il avait fait une application erronée de cette pensée (Jb 4:1 ; 5:13). Paul n’approuvait pas toutes les idées énoncées par Élifaz, qui étaient pour la plupart soit fausses soit mal appliquées (Job 42:7). Il n’en demeure pas moins que les paroles d’Élifaz rapportées en Job 5:13 expriment une vérité d’ordre général, qui se retrouve dans d’autres passages des Écritures (Ps 10:2 ; comparer Job 5:17 avec Ps 94:12). Sous l’inspiration divine, Paul cite les paroles d’Élifaz pour montrer que la sagesse humaine ne peut en aucune façon égaler celle de Dieu.
Jéhovah : En Ps 94:11, qui est cité ici, le nom divin, représenté par quatre consonnes hébraïques (translittérées par YHWH), figure dans le texte hébreu original (voir app. C1 et C2).
Céphas : Voir note d’étude sur 1Co 1:12.