1 CORINTHIENS
Notes d’étude sur le chapitre 6
aller en justice devant des injustes : Les juges qui officiaient dans les tribunaux n’obéissaient pas à la loi de Dieu, et leur conscience n’était pas éduquée par l’étude de sa Parole. Si Paul les a qualifiés d’« injustes », c’est peut-être parce que de nombreux juges de cette époque étaient corrompus. Un chrétien qui aurait fait comparaître un de ses frères devant un tel juge aurait en quelque sorte laissé entendre que les anciens de l’assemblée n’avaient pas la sagesse nécessaire pour juger les « affaires de cette vie » (1Co 6:3-5). Or, une fois au ciel, les chrétiens oints de l’esprit seraient amenés, en leur qualité de dirigeants adjoints du Seigneur Jésus Christ, à juger non seulement des humains, mais aussi des anges (voir note d’étude sur 1Co 6:3). Paul affirme qu’il serait de loin préférable qu’un chrétien se laisse « faire du tort » ou subisse une perte, plutôt que de créer des divisions dans l’assemblée et rendre public un désaccord (1Co 6:7, 8).
jugerons des anges : Ici, Paul fait part à ses lecteurs d’une information dont il a eu connaissance sous l’inspiration divine et qui concerne une époque à venir très éloignée de la sienne, l’époque où les disciples de Christ oints de l’esprit auront été ressuscités pour régner à ses côtés (1Co 4:8 ; Ré 20:6). Ils prendront alors part avec Jésus à l’exécution des justes jugements de Jéhovah contre les humains méchants (1Co 6:2 ; Ré 17:14). Ils seront peut-être aussi amenés à punir les anges méchants, qui se sont rebellés contre Jéhovah (Jude 6).
qui ne sont pas croyants : C.-à-d. qui ne sont pas disciples de Christ.
ceux qui ont une conduite sexuelle immorale : Voir note d’étude sur 1Co 5:9.
les adultères : Ou « ceux qui sont adultères ». Le mot grec employé ici désigne des personnes qui se rendent coupables du péché d’adultère, autrement dit d’infidélité conjugale. Dans la Bible, le péché d’adultère est un acte sexuel immoral consenti entre une personne mariée et quelqu’un qui n’est pas son conjoint (voir lexique à « adultère » ; et notes d’étude sur Mt 5:27, 32 ; Mc 10:11).
les hommes qui pratiquent l’homosexualité : Ici, le texte grec évoque en fait deux concepts distincts : il emploie deux termes qui désignent la pratique d’une homosexualité soit passive, soit active. Le premier mot (malakos) signifie fondamentalement « doux au toucher » (cf. Lc 7:25, note), mais dans le contexte de ce verset, il désigne apparemment un homme qui joue le rôle passif dans une relation homosexuelle, celui de l’« efféminé ». Le deuxième terme (arsénokoïtês), qui signifie littéralement « hommes qui couchent avec des hommes », figure également en 1Tm 1:10. Il désigne apparemment le partenaire qui prend le rôle actif dans un acte homosexuel. En distinguant nettement les rôles passif et actif, Paul montre clairement que Dieu désapprouve tous les actes homosexuels.
les insulteurs : Ou « ceux qui injurient » (voir note d’étude sur 1Co 5:11).
les extorqueurs : Ou « les escrocs », « les voleurs ». L’extorsion est l’action ou la pratique qui consiste à prendre quelque chose à une personne ou à l’obtenir de sa part en recourant à l’intimidation, que ce soit par la force, des menaces ou tout autre abus de pouvoir. Le terme grec rendu par « extorqueur » (harpax) signifie fondamentalement « rapace ». En Mt 7:15, le même mot grec est rendu par « voraces ». Paul signalera qu’avant de devenir chrétiens, certains membres de l’assemblée de Corinthe avaient pratiqué l’extorsion, mais qu’ils ont été « lavés » (1Co 6:11 ; cf. note d’étude sur Lc 18:11).
vous avez été sanctifiés : Ou « vous avez été rendus saints » ; « vous avez été mis à part », c.-à-d. pour offrir à Dieu un service sacré. Le « sang du Christ » avait sanctifié les chrétiens de Corinthe, qui exerçaient la foi en Jésus et avaient cessé de pratiquer les péchés mentionnés dans les versets précédents (Hé 9:13, 14 ; 1Co 1:2 ; 6:9, 10). C’est ce qui leur permettait d’offrir à présent un service sacré à Dieu avec une conscience pure.
permis : Paul ne voulait manifestement pas dire qu’il est permis de faire des choses que Dieu condamne (Ac 15:28, 29). Il faisait plutôt remarquer que, puisque les chrétiens ne sont pas tenus de respecter les nombreux décrets de la Loi de Moïse, ils rencontreraient de nombreuses situations pour lesquelles il n’existe aucune règle dans les Écritures. Il leur faudrait alors prendre en compte non seulement leur conscience, mais aussi celle des autres. À titre d’exemple, Paul prend le cas de la nourriture (1Co 6:13). Des chrétiens trouvaient choquant de consommer certains aliments parce que leur conscience était très scrupuleuse sur cette question (1Co 10:23, 25-33). C’est pourquoi, même si ces aliments n’étaient pas interdits aux chrétiens, Paul ne s’obstinerait pas à les consommer si ce choix risquait de faire trébucher les autres, de heurter leur conscience (1Co 8:12, 13).
conduite sexuelle immorale : Cette expression traduit le mot grec pornéïa ; dans la Bible, ce mot est utilisé dans un sens large pour désigner certains actes sexuels interdits par Dieu. Dans la première lettre inspirée qu’il a écrite aux Corinthiens, Paul emploie plusieurs fois ce terme et d’autres qui lui sont apparentés (voir notes d’étude sur 1Co 5:1, 9 ; 7:2).
prostituée : Voir lexique.
dit-il : C.-à-d. Dieu, dans le récit de la création que Paul cite (Gn 2:24). En grec, le verbe pourrait aussi se rapporter au passage des Écritures et donc se traduire par « est-il dit ».
une seule chair : Voir note d’étude sur Mt 19:5.
Fuyez toute conduite sexuelle immorale ! : Le mot grec pheugô signifie « fuir », « s’enfuir », « s’échapper ». Paul emploie ce mot dans un sens figuré pour exhorter les chrétiens de Corinthe à éviter toute situation qui pourrait les amener à commettre un acte sexuel immoral. Certains biblistes pensent que Paul faisait là une allusion au récit où Joseph a fui littéralement et résolument la femme de Putiphar. Il est intéressant de noter qu’en Gn 39:12-18, la Septante utilise elle aussi pheugô (fuir). Dans l’exhortation formulée en 1Co 6:18, le temps utilisé dans le texte original (le présent grec) exprime une fuite continuelle et habituelle (ce qui pourrait donner littéralement en français « soyez fuyants de »).
N’importe quel autre péché que peut commettre un homme est extérieur à son corps : Paul vient d’insister sur l’idée que les chrétiens doivent être unis à leur Seigneur et chef, Christ Jésus (1Co 6:13-15). Celui qui se livre à un acte sexuel immoral commet un péché qui l’amène à devenir « une seule chair » avec une autre personne (1Co 6:16). Par conséquent, un chrétien qui devient « un » avec quelqu’un d’autre dans ces circonstances renonce en quelque sorte à son union avec Christ. C’est apparemment pour cette raison que tous les autres péchés sont considérés comme ‘extérieurs à son corps’. Un chrétien qui commet des actes sexuels immoraux pèche contre son propre corps, car il utilise ses organes reproducteurs à des fins immorales.
votre corps est le temple : Le groupe que constituent les chrétiens oints de l’esprit occupe une place spéciale dans le projet de Jéhovah. Le pronom grec rendu par « votre » est au pluriel ; ce n’est donc pas le corps d’un seul membre de l’assemblée qui constitue le « temple » (1Co 10:17). La Bible utilise souvent le mot « temple » au sens figuré, parfois pour parler d’une ou de plusieurs personnes. Jésus a employé ce mot à propos de lui-même en Jean 2:19 ; par ailleurs, les Écritures avaient annoncé que le Messie serait la « principale pierre d’angle » d’un édifice spirituel (Ps 118:22 ; Is 28:16, 17 ; Ac 4:10, 11). Paul et Pierre ont employé des comparaisons similaires en parlant de Jésus et de ses disciples en 1Co 3:16, 17, en Éph 2:20-22 et en 1P 2:6, 7.