Regardez au-delà du jour des noces

Êtes-​vous vraiment prêt pour le mariage ?

REPRÉSENTEZ-​VOUS le foyer d’une jeune fille de moins de vingt ans qui est sur le point de se marier. Il y règne une joyeuse activité, mais aussi une certaine inquiétude. Les parents, bien que soucieux au sujet des frais qu’entraînera cette journée mémorable, font tout leur possible pour en faire un succès. La jeune fille elle-​même est peut-être tour à tour anxieuse et surexcitée. Elle se rend compte qu’elle se trouve au seuil d’un grand changement dans sa vie. Cependant, sait-​elle vraiment à quel point ce changement sera profond ?

Quant au futur marié, lui aussi a moins de vingt ans, et il attend avec impatience le grand jour. Les jeunes gens ont fait des projets pour se mettre en ménage peu de temps après leur mariage, mais pour le moment toute leur attention est concentrée sur le jour des noces. Tous deux ont déjà assisté à des mariages où ils ont été gagnés par l’atmosphère d’enchantement et de joie. En imagination ils se voient déjà entourés des invités venus leur apporter des félicitations et des cadeaux.

Cependant, ces deux jeunes gens sont-​ils vraiment prêts pour le mariage ? Se connaissent-​ils réellement l’un l’autre ? Parlant du jeune amour des moins de vingt ans, une autorité en la matière déclara : “Au début, le jeune homme et la jeune fille se font une image idéalisée l’un de l’autre. S’ils se marient sous l’emprise de cette exaltation première, ils ne manqueront pas, l’un et l’autre, de connaître une amère désillusion.” Comment ces jeunes gens peuvent-​ils être sûrs que leur “amour” n’est pas un “béguin” juvénile qui passera dans quelques mois ?

Peut-être avez-​vous moins de vingt ans et, sans vous être engagé envers quelqu’un, envisagez-​vous néanmoins le mariage. Vous ferez preuve de sagesse si, dès maintenant, vous regardez les réalités en face plutôt que d’entreprendre ce pas important sans vous y préparer convenablement. La vie conjugale peut apporter de la joie, de la paix, du contentement et de la stabilité. Cependant, bien des mariages se soldent par un échec, et c’est là ce que vous voulez éviter.

Matière à réflexion

Pourquoi fait-​on preuve de sagesse en réfléchissant mûrement à toutes les embûches dont la vie conjugale est semée ? Parce que le mariage chrétien est une union permanente. Aux yeux de Dieu, il n’existe aucun motif valable pour rompre les liens du mariage hormis l’infidélité de la part de l’un des conjoints. “Jusqu’à ce que la mort nous sépare” est le vœu solennel que font les époux. — Mat. 5:31, 32.

Par conséquent, l’enchantement du jour des noces ne devrait pas détourner l’esprit des futurs conjoints des questions importantes concernant les jours, les mois et les années qui s’étendent au-delà de la cérémonie du mariage. Quiconque envisage le mariage devrait se demander sérieusement : “Suis-​je bien préparé pour mon nouveau rôle dans la vie ? Suis-​je prêt à m’acquitter des responsabilités qu’il entraînera ?” Les jeunes célibataires devraient observer les pères et mères de famille. Ils constateront que le mari doit subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants, qu’il doit soutenir le foyer pécuniairement. Ils constateront aussi que le rôle de la femme consiste à s’occuper du ménage, c’est-à-dire prendre soin des enfants et accomplir les tâches domestiques : cuisine, nettoyage et raccommodage. Mais que peuvent faire les jeunes gens pour se préparer en vue de bien remplir leurs rôles respectifs ?

Si le jeune homme n’a pas de métier ou d’emploi qui lui permette de subvenir à ses besoins, à ceux de sa femme et peut-être aussi d’un enfant avant trop longtemps, peut-​on dire qu’il est prêt pour le mariage ? De plus, a-​t-​il aidé son père à accomplir les travaux que nécessite l’entretien d’une maison ? De son côté, la jeune fille devrait partager les corvées domestiques avec sa mère, afin de devenir une ménagère capable ayant toujours présentes à l’esprit les qualités excellentes de la “femme vertueuse” décrite dans le livre biblique des Proverbes, au chapitre 31 Pr 31. A-​t-​elle réellement fait ces choses ? Un mariage heureux n’est pas une lune de miel prolongée. Il s’agit plutôt d’une union stable, qui apporte beaucoup de satisfaction à condition que chacun des conjoints contribue généreusement à son succès.

La religion joue un rôle d’importance capitale dans le mariage. Si les conjoints n’ont pas les mêmes vues sur ce que Dieu exige de ses adorateurs, comment peuvent-​ils espérer faire un succès de leur mariage ? Comment parviendront-​ils à collaborer pour enseigner à leurs enfants la droiture et la vérité ? La Bible donne ce sage conseil : “Ne vous mettez pas sous un joug inégal avec les incroyants”, c’est-à-dire ceux qui n’acceptent pas la vérité des enseignements bibliques que vous avez pris comme guide dans votre vie. — II Cor. 6:14, 15.

Que l’un des conjoints tolère simplement les convictions religieuses de l’autre ne suffit pas. En effet, des questions peuvent surgir qui sont susceptibles de porter atteinte à cette tolérance : celle de savoir, par exemple, lequel des conjoints possède le droit de prendre les décisions importantes touchant la famille. La jeune fille voit-​elle dans son futur mari un homme qu’elle pourrait accepter comme son “chef” et pour qui elle aura toujours un “profond respect” ? (Éph. 5:23, 33.) Le jeune homme voit-​il dans sa future femme une épouse qui sera toujours soumise, qui ne sera pas tentée d’usurper sa position de chef de famille ? — I Pierre 3:1.

Un mariage précoce apporte souvent de nombreuses déceptions. Au dire de certains conseillers matrimoniaux, “deux mariages sur trois entre jeunes gens de moins de vingt ans échouent”. Les jeunes époux découvrent trop tard que ce qu’ils prenaient pour de l’amour n’était qu’un “béguin” juvénile. Ils constatent trop tard que leurs caractères sont incompatibles. Ils regrettent trop tard de n’avoir pas regardé au-delà du jour des noces et de ne s’être pas préparés pour assumer leurs rôles d’époux. Leur passion les a poussés à une action irréfléchie.

Que dire de l’instinct sexuel ?

Beaucoup de gens pensent que c’est l’instinct sexuel dont nous sommes dotés qui doit déterminer le moment où nous devons nous marier. Sans doute cet instinct influence-​t-​il le comportement des animaux, mais l’homme est supérieur aux animaux ou du moins il devrait l’être. L’homme intelligent sait très bien qu’il ne devrait jamais permettre à l’instinct sexuel de devenir son maître et de diriger sa ligne de conduite. Il est vrai que les sentiments jouent un rôle capital dans notre vie, mais l’esprit devrait surveiller et maîtriser les sentiments, l’emporter même sur eux quand notre bonheur l’exige. Si tout le monde se laissait guider par ses sentiments, la situation du monde serait plus déplorable encore qu’elle ne l’est à l’heure actuelle.

Il faut tenir compte de l’instinct sexuel dans le mariage (I Cor. 7:9). Cependant, il existe d’autres facteurs qui, si on les néglige, peuvent faire échouer cette union. Le jugement, notamment, est une qualité indispensable. Que risque-​t-​il d’arriver lorsqu’on achète un article sans vérifier sa qualité ? Il peut avoir bel aspect, mais être de qualité inférieure. Après le mariage il est trop tard pour faire pareille découverte au sujet de son conjoint (constater, par exemple, qu’il est un éternel mécontent). C’est avant de se marier qu’il faut songer à de telles possibilités.

“Mais, diront peut-être certains, l’instinct sexuel est trop puissant.” Que ces personnes se demandent toutefois quelle en est la raison. Est-​ce parce qu’elles lisent des livres et regardent des films qui glorifient la sexualité, lui accordant une importance démesurée ? Est-​ce parce qu’elles ont fréquenté trop intimement des membres du sexe opposé, stimulant ainsi leurs sens de façon dangereuse ? C’est souvent en agissant de la sorte que les jeunes gens deviennent obsédés par l’idée qu’ils doivent se marier sans tarder.

La meilleure voie

Il est certes préférable, et plus prudent, de ne pas prendre à la hâte une décision aussi importante que le choix d’un conjoint. Tout d’abord, au sortir de l’adolescence, il est très utile d’essayer, pendant un certain temps, de voler de ses propres ailes, de dépendre de ses propres ressources, physiques, mentales et spirituelles. Les adolescents qui passent immédiatement de la vie au foyer, où les parents prennent soin d’eux, au mariage, n’ont pas cette possibilité. Ils ne connaissent jamais les réalités du célibat, car ils dépendent toujours de quelqu’un, leurs parents ou leur conjoint ; ils attendent d’autrui bonheur et protection.

En outre, le vœu que l’on fait d’accepter un conjoint “pour le meilleur et pour le pire”, est extrêmement sérieux. Un vœu fait à la hâte, sans examen préalable de tous les facteurs impliqués, ne promet pas grand-chose de bon, car nous lisons : “Si tu vois un homme irréfléchi dans ses paroles, il y a plus à espérer d’un insensé que de lui.” — Prov. 29:20.

Il est utile d’observer la façon d’agir du conjoint éventuel aussi bien dans les circonstances défavorables que dans les circonstances favorables, et cela exige du temps. Il est également utile de connaître les parents du futur conjoint. Un médecin, conseiller matrimonial, déclara que “pour avoir une idée de ce que son mari demandera d’elle, une jeune fille devrait regarder la mère de son fiancé servir un repas, étudier le comportement de ses futurs beaux-parents quand ils sont ensemble”. De même, un jeune homme peut se faire une idée du genre d’épouse que sera sa fiancée s’il étudie la mère de celle-ci pendant un certain temps.

Il faut aussi du temps pour que les parents respectifs puissent connaître leur futur beau-fils ou belle-fille. “Mais cela n’est pas nécessaire”, objecteront peut-être certains. Cependant, si des difficultés surgissent, vers qui se tourneront les jeunes mariés pour chercher aide et conseils ? Il est vrai que de nos jours les parents ne choisissent plus les conjoints de leurs enfants, mais grâce à leur expérience ils peuvent les conseiller, particulièrement s’ils connaissent bien les excellents principes de la Bible.

Évidemment, les jeunes gens qui comprennent qu’il est préférable de ne pas se marier trop tôt, doivent comprendre également qu’il leur faut s’abstenir de fréquenter intimement des membres du sexe opposé ou de lire des livres et de regarder des films mettant en vedette la sexualité. Ils y substitueront des lectures édifiantes et des fréquentations salutaires.

Suivre la meilleure voie procure de nombreux bienfaits. Cela donne à la vie une plus grande stabilité. On est en mesure de penser plus calmement et avec plus de lucidité aux questions d’importance capitale, y compris celles qui concernent l’amour et le mariage. On regarde au-delà du jour des noces et on se prépare en vue d’assumer son rôle de mari ou de femme. Alors, on a plus de chances de jouir d’un bonheur conjugal durable et de la bénédiction divine.