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Réveillez-vous ! 1970
g70 8/8 p. 24-25

Le sagoutier, palmier aux multiples usages

De notre correspondant en Papouasie

IL FAISAIT chaud et humide. Au marché indigène régnait l’habituelle ambiance détendue. Il était tôt, mais les gens venant des petits villages de la côte et de l’intérieur arrivaient déjà. Les marchands, assis sur l’herbe à côté de leurs marchandises, mâchaient du bétel et devisaient.

Je remarquai que beaucoup d’entre eux vendaient de gros morceaux d’une matière brunâtre que tous les acheteurs avaient l’air de rechercher. Me tournant vers Laea, mon compagnon indigène, je lui demandai ce qu’était cette substance.

“C’est notre principale nourriture, répondit-​il. Dans notre langue nous l’appelons poi, mais en français elle porte le nom de sagou.”

En regardant cette denrée de plus près, je constatai qu’elle était brune à l’extérieur seulement du fait qu’elle avait été séchée au soleil, mais qu’à l’intérieur elle était crème.

“Nous la préparons à partir de la moelle du stipe du sagoutier, arbre qui pousse à profusion dans les terrains marécageux autour du golfe de Papouasie”, poursuivit Laea en brisant un petit morceau de sagou qu’il pétrit entre les doigts.

“Quelle sorte d’arbre est le sagoutier ?”, demandai-​je.

“C’est un palmier qui peut atteindre une hauteur d’une dizaine de mètres en quinze ans, répondit Laea. Le stipe est très épais et peu de temps avant que l’arbre n’arrive à la pleine maturité, il est rempli d’une sorte de fécule. C’est à ce moment-​là que nous coupons la tige et en enlevons l’écorce ligneuse qui a environ deux centimètres et demi d’épaisseur. Il reste alors la moelle que nous râpons et lavons dans l’eau plusieurs fois avant de la passer par un tamis pour en éliminer les fibres.”

“Combien de cette matière farineuse pouvez-​vous tirer d’un stipe ?”, demandai-​je avec un intérêt grandissant.

“Certains sagoutiers en donnent de 115 à 135 kilos. Mais si nous attendons trop longtemps pour couper la tige, toute cette fécule passe dans les fruits et les feuilles. Alors le stipe, devenu creux, meurt.”

Désireux de savoir comment les indigènes font cuire le sagou, je demandai à Laea de me l’expliquer. “Venez plutôt chez moi, dit-​il, car ma femme est sûrement occupée à préparer le repas de midi.”

Divers modes de cuisson

La maisonnette de Laea était construite sur pilotis d’environ deux mètres de haut, avec des matériaux tirés de la brousse. Les deux chambres à coucher s’ouvraient sur une petite véranda. Meta, la femme de Laea, était assise en tailleur devant le feu qui brûlait dans l’âtre de la cuisine. Celle-ci était une pièce à part mais reliée à la maison par une sorte de passerelle. Meta avait un grand morceau de sagou, comme ceux que j’avais vus au marché. De sa main droite elle le pétrissait et l’introduisait dans une grande feuille de palmier roulée qu’elle tenait dans la main gauche.

“Meta, Jean veut savoir comment tu fais cuire le sagou, dit Laea avec un large sourire. Veux-​tu le lui expliquer ?”

“Bien sûr, répondit-​elle. L’envelopper dans une feuille de palmier et le rôtir au feu, comme je le fais actuellement, est la façon la plus rapide. Elle est plus commode aussi, car sous cette forme nous pouvons l’emporter lorsque nous allons au jardin ou à la pêche. Parfois, je mélange de la noix de coco avec le sagou. Nous appelons alors ce met La’a Poi.”

“Moi, je préfère l’A’a Poi, intervint Laea, c’est-à-dire un mélange de sagou et de coquillages. On peut aussi faire cuire le sagou à l’eau avec des patates douces, du taro ou des bananes. C’est là un autre plat fort apprécié.”

“Tenez, goûtez-​en un peu, car il est à point”, dit Meta en cassant un morceau de sagou et en me l’offrant.

Il était mou, spongieux et agréable au palais.

“Vous êtes un vrai Papou maintenant”, s’exclamèrent les époux en riant.

D’autres usages

“Le sagoutier nous rend de nombreux autres services, déclara Laea. Par exemple, ce tissu qui tapisse les murs de ma maison est fait des tiges des feuilles.”

En examinant cette étoffe de plus près, je remarquai que chaque panneau était tissé de façon à former un joli dessin.

“Nous enlevons la couche fibreuse de la tige en bandes étroites que nous tissons ensuite”, expliqua Laea.

“Combien de temps mettez-​vous pour faire un de ces panneaux ?”

“Pour confectionner un grand panneau de 1,80 m de large et de 2,40 m. de long, il faut compter un jour pour couper les feuilles, préparer les bandes et les tisser à la main. Cependant, il existe aujourd’hui des métiers qui permettent d’effectuer le tissage cinq fois plus vite qu’à la main. De plus en plus de villageois se servent de sero — c’est le nom que nous donnons à cette étoffe — pour tapisser les murs de leur maison.”

Laea attira ensuite mon attention sur le toit de la maison de son voisin. “Vous voyez là un autre usage du sagoutier, dit-​il. Nous plions les feuilles sur une tige de bambou que nous posons sur la charpente. Ce toit est non seulement imperméable, mais il garde la maison fraîche même sous un soleil torride. Certaines habitations sont faites entièrement de feuilles de sagoutier, les murs aussi bien que le toit.”

“Nous pouvons utiliser l’écorce dure du stipe pour faire les planchers, ajouta Laea. Cela vous donne une idée des nombreux usages de cet arbre.”

Meta nous appela. Elle se tenait dans l’encadrement de la porte vêtue d’une jolie jupe de fibres aux couleurs vives.

“Que pensez-​vous de ma jupe ?”, me demanda-​t-​elle.

“Elle est ravissante”, répondis-​je.

“Elle est également faite des feuilles du sagoutier, expliqua-​t-​elle. Je cueille les jeunes feuilles, je les fais sécher, puis je les coupe en lanières et les teins en diverses couleurs. Il ne me reste alors qu’à les assembler de manière à former une jupe.”

Lorsque je demandai à Laea quelle était cette matière brunâtre que l’on vendait au marché, je ne me doutais nullement que son histoire était aussi passionnante ni que la vie de ces gens aimables est rattachée si étroitement au sagoutier, ce palmier aux multiples usages.

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