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Réveillez-vous ! 1970
g70 22/11 p. 24-26

Rendez-vous au cimetière pour prendre le thé

De notre correspondant en Uruguay

ON FRAPPA timidement à la porte et j’ai ouvert en m’attendant à voir, comme d’habitude, un enfant en haillons et pieds nus mendiant des bouteilles vides ou tout ce que je serais disposée à lui donner. Ce fut donc une surprise agréable de voir une fillette propre et bien soignée au visage souriant. La reconnaissant, je lui ai dit : “Pase” (“Entre”), et je l’ai regardée s’installer sur la chaise que je lui ai offerte. Elle disposa sa robe de façon qu’il n’y ait aucun faux pli. Bien que n’ayant que six ans, elle savait qu’il fallait prendre soin de sa robe du dimanche.

“Maman demande une réponse”, dit-​elle en me tendant l’enveloppe qu’elle serrait dans sa petite main. Le billet de sa mère était ainsi conçu : “Peux-​tu me rencontrer au cimetière cet après-midi pour prendre le thé ?”

Un cimetière peut être un lieu agréable ou un lieu triste, suivant la façon dont il est entretenu et la conception que l’on a de l’état et de l’espérance des morts. Le Cimetière Nord de Montevideo est très bien entretenu, et au mois d’octobre (le printemps ici) c’est un endroit très beau. Durant toute l’année, les plantes fleurissent et l’herbe est bien verte, mais au printemps ce lieu est une véritable débauche de couleurs. Les gens se croient obligés de témoigner du respect pour leurs morts en garnissant régulièrement les tombes de fleurs. Que les restes soient déposés dans une tombe ou dans une urne, il faut les fleurir. Aussi le grand marché aux fleurs devant l’entrée du cimetière fait-​il de bonnes affaires. C’est là que j’ai rencontré mon amie.

Le marché aux fleurs

Les fleurs, disposées en rangées, sont ravissantes. Pendant que nous les admirons, mon amie me signale que chaque étal appartient à un marchand différent. Tous rivalisent de sens artistique dans la mise en valeur de leur marchandise. Un marchand nous dit que le public dépense chaque année des millions de pesos à ce marché, bien qu’il y ait encore d’autres cimetières à Montevideo. Il essaie de nous vendre un bouquet, mais nous lui disons que nous ne faisons que visiter l’endroit.

Nous profitons toutefois de l’occasion pour lui faire connaître notre espérance concernant les défunts. Nous lui expliquons que ceux-ci se réveilleront un jour du sommeil de la mort, conformément à la promesse consignée dans l’Évangile selon Jean (chapitre 5, versets 28 et 29), où il est dit : “Ne vous étonnez pas de cela, parce que l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes commémoratives entendront sa voix [celle du Fils de l’homme] et en sortiront.” Nous lui faisons remarquer aussi que les morts, étant inconscients, ne peuvent retirer aucun plaisir de ces fleurs, quoique la beauté délicate et les belles teintes de celles-ci apportent un peu de joie aux vivants endeuillés.

Le cimetière

“Visitons d’abord le cimetière, dit mon amie, puis nous prendrons le thé. Je veux te montrer les diverses sortes de sépultures.” J’apprends que le terrain appartient à la municipalité et que des gardiens en assurent la surveillance. Un service de nettoyage ramasse les fleurs fanées. Cependant, la famille du défunt est responsable de l’entretien de sa tombe.

Ma compagne me montre les tombeaux des riches. Ces monuments ressemblent à des maisons et appartiennent en réalité à une mutuelle à laquelle les clients versent une cotisation mensuelle. Cette société s’occupe alors de l’ensevelissement du défunt. Nous traversons à présent la partie la plus ancienne du cimetière où, autrefois, on laissait les morts dans leur tombe de façon permanente. La loi exigeait que ces tombes aient une profondeur d’un mètre cinquante. Aujourd’hui cependant, en raison du manque d’espace, on est en train d’enlever ces restes et de les mettre dans des tombes communes.

Le souci d’économiser de l’espace a donné lieu à une autre innovation. On exhume les morts au bout d’une période de deux à dix ans (dix ans si le décès a été causé par une maladie contagieuse et deux ans s’il est survenu pour d’autres raisons). On réduit alors les corps en cendres ou on recueille les os, afin de les placer dans des urnes déposées dans des niches construites à cette fin. Ces enterrements secondaires peuvent concerner un seul défunt, comme cela arrive généralement ici dans l’est de l’Amérique du Sud, ou être collectifs, comme dans le cas des tumulus de l’époque préchrétienne, qui réunissent tous les membres décédés d’une tribu dans la même sépulture.

Les monuments de marbre, de granit et de pierre sont nombreux. Les uns marquent la tombe d’une seule personne, les autres (la majorité) des tombes familiales. Certaines de ces dernières consistent en caveaux. On descend par des marches dans une pièce où une place est prévue pour chaque membre de la famille. Pour pénétrer dans ces caveaux il faut en faire la demande à l’avance, afin que le gardien puisse les ouvrir au moment voulu.

Ces tombes familiales ne sont pas chose nouvelle. Ce genre de sépulture était courant dans la Rome antique et on peut encore voir certains de ces tombeaux le long de la voie Appienne. À l’époque patriarcale, les habitants de la Palestine utilisaient des sépultures familiales. Ils se servaient de grottes naturelles ou de cavités qu’ils creusaient eux-​mêmes dans la roche.

Des tombes dans des murs

Ces tombes sont une caractéristique de ce cimetière. Construits à l’intérieur de son enceinte, les “murs” sont de la hauteur de deux à dix cercueils. C’est curieux de regarder en haut et de penser que de nombreux morts sont enfermés dans des tombeaux de béton au-dessus de notre tête. Il faut reconnaître toutefois qu’il s’agit d’un moyen très pratique d’économiser de l’espace. De jolies plantes au pied de ces constructions égaient la grisaille du béton.

Certains de ces murs sont appelés tubulares, car ils consistent en rangées de tubes de béton superposés dont l’extrémité ouverte donne sur l’allée. Les espaces entre les tubes (que des trous font communiquer) sont remplis de terre. Au bout de chaque rangée, un tuyau laisse échapper les gaz. Dès que la dépouille mortelle a été déposée dans ces tubes, l’extrémité est scellée avec du béton. Il est loisible à la famille du défunt d’y apposer une plaque commémorative.

Les mutuelles font ériger dans les cimetières des édifices destinés, eux aussi, à faire gagner de la place. Les murs extérieurs de ces édifices sont garnis de tombes jusqu’au toit, ceux de l’intérieur jusqu’au plafond. Nous visitons la Casa Galicia, une belle construction moderne. Deux murs en marbre blanc sont réservés aux tombes. Devant l’édifice, un joli patio est agrémenté d’une fontaine et de belles plantes. On descend au moyen d’ascenseurs dans les pièces souterraines où, dit-​on, il y a assez de place pour un demi-million de morts, y compris ceux dont les restes seront déposés dans des urnes.

L’heure du thé est arrivée. En suivant mon amie je remarque une inscription réconfortante sur un des bâtiments. Elle dit : “DESPERTAD Y CANTAD LOS QUE YACEN EN EL POLVO PORQUE ROCIO DE LUZ ES SU ROCIO Y LA TIERRA DEVOLVERA LOS MUERTOS.” Traduite littéralement, elle signifie : “Réveillez-​vous et chantez, vous qui reposez dans la poussière, car la rosée de la lumière est votre rosée et la terre rendra ses morts.” — Voir Ésaïe 26:19.

L’heure du thé

Mon amie pose son panier à l’ombre d’un vieil arbre sur un tertre. Pour elle le “thé” est du maté servi chaud dans une calebasse et siroté au moyen d’une bombilla ou tube métallique muni d’un filtre à l’une des extrémités. Cette boisson est stimulante et peu coûteuse. Tandis que mon amie étend la nappe propre sur le sol entre nous et se met à déballer les petits gâteaux, je remarque qu’elle n’a apporté qu’une calebasse et qu’une bombilla. S’attend-​elle à ce que je les partage avec elle selon l’habitude du pays ?

Comme pour répondre à mes pensées, elle sort du panier une tasse et une soucoupe. Elle remarque peut-être sur mon visage une expression de soulagement, car elle rit et dit : “Je savais que tu aimerais mieux du thé, j’ai donc apporté le nécessaire.” Je sens un élan de sympathie à son égard, non seulement à cause du thé, mais parce que son geste est si caractéristique de la chaleureuse hospitalité uruguayenne ! Les habitants de ce pays font preuve de prévenance même dans les petites choses. Je m’empresse d’exprimer ma gratitude pour cette délicieuse tasse de thé.

Pendant que mon amie remplit ma tasse de nouveau et que je mange le dernier gâteau, je lui demande : “Est-​il vrai que les marins du Graf Spee sont enterrés dans ce cimetière ?” Je me souviens de la chasse sensationnelle donnée en 1939 dans cette région au célèbre cuirassé de poche allemand par trois navires de guerre britanniques. Acculés, et persuadés que les renforts britanniques étaient arrivés, les Allemands sabordèrent leur navire plutôt que de se laisser prendre.

“Oui, cela est vrai”, répond mon amie. Les tombes allemandes sont là-bas dans un coin du cimetière entouré d’arbres à feuilles persistantes. Chacune est surmontée d’un monticule de terre et marquée par une simple plaque. Elles sont entretenues par la colonie allemande de Montevideo. Il est interdit de les garnir de fleurs, mais chaque tombe est recouverte d’une plante grimpante toujours verte.

Comme il est l’heure de rentrer, il nous faudra visiter cette partie du cimetière une autre fois, ainsi que le four crématoire où, par moments, les morts alignés attendent leur tour, tout comme les vivants sont souvent obligés de le faire pour bien des choses.

L’incinération est courante en Uruguay. À Montevideo, elle est gratuite et n’a aucune signification spéciale. On exige généralement une demande écrite rédigée par la personne elle-​même avant sa mort, bien que cette demande ne soit pas indispensable. Nous avons eu l’occasion de constater le caractère pratique de l’incinération, particulièrement pour gagner de la place.

En rentrant chez nous, nous ne pouvons nous empêcher de penser à la promesse réconfortante de Jéhovah relative à son dessein miséricordieux de ressusciter les morts qu’il jugera dignes de revivre. Des centaines de milliers de personnes qui reposent dans ce cimetière reviendront et vivront aussi longtemps qu’elles obéiront à Celui qui les ramènera à la vie. Sans doute seront-​elles heureuses, comme nous, de prendre le thé dans ce lieu. Quel don précieux que la vie !

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