Coup d’œil sur le monde
Les Églises bénissent un marxiste
Après l’investiture du nouveau président marxiste du Chili, M. Salvador Allende, toutes les religions traditionnelles du pays se réunirent dans la cathédrale de Santiago pour célébrer un office d’actions de grâces. En présence de nombreuses délégations communistes et des représentants de soixante-quinze nations, le cardinal Raúl Silva Henriquez appliqua au nouveau gouvernement les prophéties bibliques d’Ésaïe 57:14, 15 ; 58:6 ; et 61:1. Il déclara : “Le royaume que nous attendons commence à s’établir ici.” Cinq prières demandant la bénédiction divine sur le nouveau gouvernement furent prononcées respectivement par un prélat catholique, un pasteur luthérien et des évêques épiscopalien, méthodiste et pentecôtiste.
Le vol à l’accroissement le plus rapide
Le Bureau fédéral des recherches criminelles a appelé le vol à l’étalage le “vol à l’accroissement le plus rapide” aux États-Unis. Depuis 1959, le nombre de cas enregistrés a triplé. Les commerçants affirment que l’on pourrait réduire les prix de quinze pour cent si l’on ne devait pas compter avec ces larcins.
Selon l’Observer, le montant des vols commis en Grande-Bretagne dans les magasins par les employés du commerce et de l’industrie, s’élève à 130 millions de francs par jour, soit l’équivalent du produit de trois hold-up du “train postal” par semaine. En fait, 25 pour cent des “disparitions” sont dues aux voleurs à l’étalage, 13 pour cent à des erreurs et 62 pour cent aux employés eux-mêmes. Les entreprises considèrent ces pertes comme inévitables.
L’épidémie de maladies vénériennes
Le Dr William Fleming, de l’Université de la Caroline du Nord, déclara dernièrement que la médecine n’est pas en mesure de maîtriser les maladies vénériennes en Amérique du Nord. John Underwood, fonctionnaire de la Commission d’Hygiène de l’Oklahoma, fit une déclaration analogue. On s’attendait en 1970 à plus d’un million et demi de nouveaux cas de blennorragie aux États-Unis. Dans certaines régions le nombre de cas de syphilis a augmenté de 50 pour cent en un an.
À Paris, de 1963 à 1967, on a enregistré une augmentation du nombre de cas de blennorragie, surtout chez les jeunes de moins de vingt et un ans (de 12 à 17 pour cent chez les garçons et de 13 à 19 pour cent chez les filles). On en incrimine la négligence des médecins et des personnes atteintes ainsi que le manque d’information des jeunes. Le préfet de Paris déclara que “l’ignorance de la jeunesse en la matière est assez générale et constitue un élément important de la diffusion de ces maladies”. Un facteur plus important encore est la négligence des parents et des organisations religieuses de la chrétienté, qui ont laissé les jeunes dans l’ignorance des principes bibliques.
Le barrage d’Assouan
Depuis le mois de juillet dernier le barrage d’Assouan fonctionne à sa pleine puissance. La construction de ce barrage, qui a coûté 5,28 milliards de francs français, a permis entre autres de régulariser le débit du Nil et de réduire les risques de sécheresse ou d’inondation. Elle a également augmenté la superficie cultivable, grâce à l’irrigation. La production d’électricité s’élève à 10 milliards de kilowatts par an. Cependant, il y a également le revers de la médaille : des conséquences qualifiées de “catastrophiques” pour la faune marine en Méditerranée. M. Maurin, directeur de l’Institut scientifique et technique des pêches maritimes, dit ce qui suit dans un rapport sur les effets de la diminution des eaux du Nil sur la vie des poissons : “Le Nil, chargé en sels minéraux, enrichissait les eaux de la Méditerranée sur des centaines de kilomètres. À présent, ces sels n’atteignent plus la mer, d’où une baisse sensible du potentiel nutritif des eaux marines. Les conséquences pour la pêche ont été très importantes.” Cette situation a abouti à une crise très grave des pêcheries de la RAU, car la pêche des sardines, qui atteignait 30 000 tonnes en 1964, n’est plus que de quelques milliers de tonnes. Le rendement de la pêche de la faune non pélagique est tombé de 40 000 à 10 000 tonnes par an.
L’Église d’Angleterre envisage de modifier ses rapports avec l’État
Une commission nommée il y a quatre ans par l’archevêque de Cantorbéry pour étudier la question des rapports de l’Église anglicane avec l’État, vient de publier ses conclusions à ce sujet. Les seize membres de la commission sont d’accord pour reconnaître que des changements sont indispensables, mais ils conviennent que le souverain doit rester le chef de l’Église. Les principales recommandations concernent 1) les changements dans le mode de choix des évêques, 2) la possibilité pour de grands dignitaires des autres communautés religieuses de siéger à la Chambre des Lords ; 3) le droit des membres du clergé de poser leur candidature à l’élection parlementaire, et 4) un programme législatif du synode général rendant inutile l’intervention du Parlement dans les autres matières religieuses. Une minorité de la commission, dans un mémorandum de “la dissidence”, juge ces recommandations insuffisantes. Ce mémorandum déclare que “le christianisme n’est pas une religion populaire ou tribale. Il est un évangile, une religion révélée exigeant un engagement actif et personnel”. Il ajoute que ni le soutien de la couronne, ni les avantages matériels, ni la faveur populaire ne sauraient compenser pour l’Église la perte de sa liberté qui l’empêche de faire face à ses responsabilités. Signalons en passant que si trente millions de Britanniques se considèrent comme membres de l’Église, deux millions seulement (4 pour cent de la population) observent l’une des obligations fondamentales du Livre des prières, celle de communier.
L’Église de demain
Parlant de l’émission télévisée sous ce titre, France-Soir a fait ce commentaire : “L’Église elle-même s’y est mise. Elle fait de son mieux pour décourager les dernières brebis fidèles, lesquelles commencent, il faut le dire, à se faire rares. (...) ‘Demain’ est un mot magique. Pour être dans le vent, on nous parle de l’Église de demain et on nous invite à regarder avec attendrissement vers la Hollande où l’on bénit les ménages homosexuels, où les prêtres mariés continuent à dire la messe avec l’approbation de la hiérarchie, où le Credo est réduit à peu près à ‘Jésus est né, il a été crucifié sous Ponce Pilate’. Église de demain ? Cela me paraît plutôt ressembler curieusement à l’Église du IVe siècle, en proie à diverses hérésies et corrompue comme l’Empire romain qu’elle avait du reste contribué à désagréger. Allons, ne nous désolons pas ! L’air est très sain dans les catacombes. Car c’est bientôt là qu’il faudra se réunir pour ne pas irriter l’épiscopat et le marxisme marchant la main dans la main (...).”
L’abus de médicaments
Une thèse de doctorat, présentée récemment à l’École pratique des hautes études, dit entre autres à propos de ce qu’elle qualifie de “médicomanie” : “Le médicament se fait oublier, on le prend sans y penser, il fait partie de tout un ensemble de notre univers. Il rassure par sa présence, mais en même temps il crée un manque insupportable par son absence.” Chaque Français avale, paraît-il, plusieurs kilos de médicaments par an. Dans notre société moderne, le médicament est devenu un objet de consommation. L’organisme de contrôle alimentaire et pharmaceutique des États-Unis a publié dernièrement une nouvelle liste de produits pharmaceutiques dont il déconseille la vente. Cette liste comporte 359 produits jugés “inefficaces”. Il n’y a pas longtemps, le même organisme condamna plus de quatre-vingts antibiotiques.