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  • Lima pourra-t-elle jamais oublier ?

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  • Lima pourra-t-elle jamais oublier ?
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Réveillez-vous ! 1971
g71 22/5 p. 16-19

Lima pourra-​t-​elle jamais oublier ?

De notre correspondant au Pérou

LE 9 JANVIER 1570 ! Cette date fatidique marqua le commencement, au Pérou colonial, d’un règne de terreur dont le souvenir fait encore frissonner d’horreur. Ironie du sort, ce fut sous un ciel ensoleillé qu’un navire battant pavillon de Philippe II, roi d’Espagne, pénétra dans le port de Callao et jeta l’ancre parmi les brigantins et autres bateaux venus de nombreux pays éloignés. L’équipage amena les voiles tandis que les passagers se dirigeaient vers la côte dans une petite embarcation.

L’un de ces passagers, Cervan de Cerezuela, un Espagnol, portait sous le bras un portefeuille officiel dont le contenu n’allait pas tarder à provoquer un vif émoi parmi les colons. Il s’agissait d’un document royal, signé et cacheté près d’un an plus tôt, qui devait inaugurer trois cents ans d’intimidation et de peur. L’autorité du “Saint-Office” tant redouté (mieux connu sous le nom d’Inquisition espagnole) venait d’être étendue au Pérou.

Ce n’était pas sans raison que les habitants européens du Pérou s’inquiétaient de ce fait nouveau. N’avaient-​ils pas vu chez eux le Saint-Office à l’œuvre ? Sans doute les souvenirs et les histoires de supplices horribles et mutilants, de morts atroces, se pressèrent-​ils dans leur esprit.

L’Inquisition

Cette arme redoutable, l’Inquisition, fut forgée au début du XIIIe siècle dans le but de rechercher et de châtier les hérétiques et les incroyants. Elle commença à prendre corps en 1232 quand le pape Grégoire IX nomma des juges permanents, appelés plus tard “inquisiteurs”. L’Inquisition avait pour tâche de contraindre tous les habitants des pays “chrétiens” à être loyaux envers l’Église. Celle-ci ne tolérait aucune dissidence, aucune opinion particulière, aucune mise en doute de ses doctrines.

Les inquisiteurs affirmaient que leurs enquêtes, et même les tortures qu’ils infligeaient, étaient inspirées par leur amour pour leurs victimes. Quant aux autodafés, c’était le bras séculier, déclaraient-​ils, et non l’Église, qui procédait à ces exécutions.

L’aveu suivant de l’Encyclopédie catholique (angl.) montre toutefois qui sont les vrais responsables de ces nombreuses morts horribles : “Il n’est guère possible de douter de la nature ecclésiastique du [Saint-Office]. (...) C’est pourquoi les papes ordonnaient aux autorités séculières, sous peine d’excommunication, d’exécuter les hérétiques impénitents condamnés à être brûlés vifs.” (Tome VIII, pages 34, 37). Plus tard, les tortures, autorisées en 1252 par Innocent IV, furent confiées aux inquisiteurs eux-​mêmes, afin d’en sauvegarder le caractère secret.

Les atrocités commises par ces prétendus chrétiens afin d’arracher des aveux ou des témoignages destinés à prouver la culpabilité des victimes, glacent le sang. Les inquisiteurs étaient souvent des dominicains, des moines que le fanatisme et la vie peu naturelle qu’ils menaient avaient endurcis au point de les rendre impitoyables, insensibles aux souffrances d’autrui, et capables d’infliger les plus horribles supplices.

Lima connaît l’Inquisition

On peut donc juger de la consternation des habitants de Lima. Dorénavant, aucun secret ne serait considéré comme sacré. La moindre parole risquait d’être un motif d’accusation. On pouvait être dénoncé par sa femme, son mari, son enfant ou l’un de ses parents. Ces dénonciations étaient encouragées par l’“Édit d’accusation”, document dont on faisait la lecture le troisième dimanche du carême après “la messe solennelle et le sermon”. Les extraits suivants, traduits des Annales de l’Inquisition de Lima, sont d’ailleurs éloquents :

“Nous, les inquisiteurs, ayant pour tâche de réprimer les crimes d’hérésie et d’apostasie dans le royaume du Pérou, adressons à tous les habitants et voisins de la ville des Rois, quel que soit leur rang, leur état ou leur dignité, nos salutations en Christ.

“Pour assurer les progrès de la foi, il est nécessaire de séparer la mauvaise graine de la bonne et d’éviter toute déloyauté envers notre Seigneur. C’est pourquoi nous vous ordonnons à chacun et à tous, si vous connaissez ou voyez une personne quelconque, vivante ou morte, présente ou absente, qui aurait prononcé ou cru des paroles ou des opinions hérétiques, suspectes, fausses, inconsidérées, malsonnantes, scandaleuses, ou blasphématoires, ou si vous entendez parler d’une telle personne, de nous en informer et de nous la faire connaître.

“Nous vous ordonnons de nous dénoncer toute personne que vous connaissez ou dont vous avez entendu parler, ayant observé le sabbat selon la Loi de Moïse, (...) ou ayant affirmé que Jésus-Christ n’est pas Dieu, (...) qu’il n’est pas né de Notre Dame toujours Vierge, avant la naissance, pendant la naissance et après la naissance, (...) que le pape ou les ministres de l’autel ne possèdent pas le pouvoir d’absoudre les péchés, (...) qu’il n’y a pas de purgatoire, qu’il ne doit pas y avoir des images des saints dans les églises, ou qu’il n’est pas nécessaire de prier pour les morts. (...)

“Nous vous ordonnons de nous signaler toute personne que vous connaissez ou dont vous entendez parler ayant en sa possession une Bible [en espagnol]. (...)

“Par la présente, nous exhortons chacun de vous, sous peine d’excommunication majeure, (...) nous ordonnons même à quiconque aurait commis l’un ou plusieurs des actes hérétiques susmentionnés ou qui connaîtrait une personne qui les a commis, de se présenter devant nous en personne, afin de le confesser ou de le faire savoir dans les six jours suivant la publication de cet édit ou le moment où il en a eu connaissance.”

Il est évident qu’un tel édit était destiné à tourner la main de chacun contre son frère, à encourager les gens à s’espionner les uns les autres.

La Calesa Verde (calèche verte) pouvait faire son apparition dans les rues de Lima à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Envoyée par les inquisiteurs pour ramener les accusés, elle frappait de terreur tous ceux qui la voyaient. Chacun se demandait s’il avait commis quelque acte répréhensible, quelque indiscrétion, ou s’il avait été dénoncé. Des coups sur la porte au milieu de la nuit suffisaient pour paralyser d’effroi les habitants de la maison. Ils pensaient aussitôt à la “Calèche verte”.

Des victimes de toutes sortes

On dit que pendant la seule période coloniale, 59 personnes périrent sur le bûcher au Pérou. Les victimes étaient accusées entre autres de blasphème, de sorcellerie, de bigamie, d’apostasie, de posséder une Bible dans la langue vulgaire et de professer une foi non catholique. Même les membres du haut clergé n’étaient pas à l’abri. Le 13 avril 1578, Fray Francisco de la Cruz mourut sur le bûcher pour avoir condamné le trafic de dignités ecclésiastiques qui se pratiquait avec l’approbation de l’Église, et enseigné que la confession auriculaire devrait être abolie, que les moines et le clergé devraient se marier et que les saintes Écritures devraient être disponibles en langue vulgaire.

Le 29 octobre 1581, le capitaine John Oxnem, pirate anglais, et deux membres de son équipage furent condamnés à mort et brûlés vifs, non pas pour piraterie, mais parce qu’ils étaient luthériens. Le 11 novembre 1595, Juan Fernando de las Heras et trois autres Portugais périrent sur le bûcher accusés d’être des “Juifs judaïsants”. Ils avaient observé le sabbat.

L’exécution des condamnés était un événement public qui se déroulait en grande pompe. Commencé de bonne heure le matin, l’autodafé (littéralement “acte de foi”) durait jusque tard dans la nuit. Le clergé et les citoyens de marque occupaient les premières places pour mieux jouir du spectacle de l’agonie des suppliciés. Les cris et les acclamations de la populace fanatique couvraient souvent les hurlements de souffrance des victimes.

Lima : siège du Saint-Office

Peu de touristes connaissent l’histoire du bâtiment à pignons et à six colonnes gréco-romaines, qui domine la place Bolivar, près de l’une des avenues les plus animées de Lima. Aujourd’hui, on peut pénétrer dans cet édifice tranquille et y visiter la bibliothèque de la Chambre des Députés. Elle contient des documents jaunis signés par les hommes qui ont joué un rôle important au début de la République : Simon Bolivar, José de la Mar et bien d’autres. On peut admirer le plafond d’acajou aux motifs compliqués sculptés avec art. Cependant, ces objets ne donnent aucune idée de l’usage originel de ce bâtiment.

En septembre 1813 toutefois, les habitants de Lima connaissaient bien ce quartier général de l’Inquisition au Pérou. Ce fut cette année-​là que José-Fernando Abascal, vice-roi du Pérou, publia le décret signé à Cadix le 22 février de la même année et qui abolissait le tribunal du Saint-Office. Donnant libre cours à leur haine et à leur ressentiment refoulés depuis si longtemps, les citoyens envahirent et saccagèrent cet édifice. C’est alors qu’ils trouvèrent des preuves tangibles des tortures qu’on y avait infligées aux “hérétiques”. Parmi les objets qu’ils y découvrirent citons les suivants :

Un crucifix dont le Christ, grandeur nature, avait une tête mobile qu’un homme caché derrière un rideau de velours pouvait manipuler à l’aide de ficelles. Plus d’une victime crédule a dû croire que le Christ lui-​même intervenait pour la condamner.

Une table mesurant 2 m sur 2,50 m et munie d’un treuil. On étendait la victime sur cette table et on l’écartelait jusqu’à déboîter ses articulations.

Contre un mur, un pilori percé de trous dans lesquels on passait la tête et les bras du condamné. Celui-ci était alors flagellé sans qu’il puisse voir son bourreau. Suspendus au mur, des fouets de fils métalliques et de cordes nouées.

Une tunique faite de fils de fer tressés et hérissés de centaines de petites pinces qui tenaillaient la chair de la victime au moindre mouvement musculaire.

Parmi d’autres instruments de torture il y avait aussi des tenailles pour serrer la langue et des étaux pour écraser les doigts.

On peut encore voir l’endroit où l’accusé, saisi de terreur, devait se tenir devant ses juges, l’épaisse porte de bois percée d’un petit trou qui permettait de voir uniquement l’œil du délateur anonyme, le mur original de la chambre de détention où la belle écriture de l’homme instruit et le gribouillage presque illisible du pauvre protestent de leur innocence et formulent leurs demandes muettes de justice.

De bonnes raisons de s’en souvenir

Tout cela n’est-​il toutefois pas de l’histoire ancienne, un mauvais rêve qu’il vaut mieux oublier ? Bien que quatre siècles se soient écoulés depuis l’inauguration officielle de l’Inquisition au Pérou, Lima ne l’oublie pas. Dernièrement encore, La Prensa, l’un des principaux journaux de cette ville, publia à ce sujet un article qui ravivait les souvenirs de la “ville des Rois”.

En passant en revue ces sombres pages de l’histoire de l’Inquisition, on se rend compte que l’une des principales causes de ces persécutions était le mépris des enseignements bibliques. Il est impossible de contraindre les hommes à croire en Dieu. Il faut leur enseigner les commandements du Christ consignés dans la Bible (Rom. 10:17). Même si un homme se disant chrétien transgresse la loi divine, il doit être jugé selon les critères bibliques et sa culpabilité prouvée par la déposition de deux témoins dignes de confiance (Mat. 18:16 ; Jean 8:17). Si alors il ne se repent pas de son péché, il peut être expulsé de la congrégation des vrais croyants (I Cor. 5:11, 13). La Bible ne permet pas que l’on s’efforce d’arracher des aveux ou des témoignages au moyen de tortures.

Le récit biblique montre que lorsque de nombreuses personnes abandonnèrent la foi au Ier siècle (Jean 6:66), les apôtres de Jésus-Christ ne recoururent pas à l’intimidation, à la force et à la violence. En effet, ils étaient autorisés uniquement à obéir au commandement de Jésus leur ordonnant de faire “des disciples de gens de toutes les nations, (...) les enseignant” avec douceur, comme le fit Jésus lui-​même. — Mat. 28:19, 20.

Le mépris de la Bible et de l’étude de ce Livre a donc abouti aux horreurs de l’Inquisition. N’en va-​t-​il pas de même de nos jours ? Le même mépris des enseignements bibliques a amené des catholiques à combattre et à tuer d’autres catholiques dans des guerres et des révolutions sanglantes. Dans son numéro du 29 décembre 1966, le New York Times déclara : “Les hiérarchies catholiques locales ont presque toutes soutenu les guerres de leur nation, bénissant les armées et priant pour la victoire. Le clergé du camp opposé priait de son côté pour que sa nation gagne la guerre.”

De nos jours, le mépris de la Bible est général dans la chrétienté, et il a eu pour conséquence l’actuel accroissement de la violence. Les gens au cœur honnête doivent donc se demander : “Continuerai-​je plus longtemps à faire partie d’une organisation religieuse qui n’inculque pas les vérités bibliques par la parole et par l’exemple ?” Devant le manque de respect des enseignements et des principes bibliques, que ces personnes n’oublient pas la leçon de l’Inquisition ! Pour sa part, Lima ne peut l’oublier.

[Illustration, page 17]

Un autodafé, selon une gravure de l’époque

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