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  • g71 8/12 p. 10-12
  • Le couvre-feu à 14 heures !

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  • Le couvre-feu à 14 heures !
  • Réveillez-vous ! 1971
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Réveillez-vous ! 1971
g71 8/12 p. 10-12

Le couvre-feu à 14 heures !

De notre correspondant en Colombie

CE VENDREDI matin commence comme tous les autres jours à Cali, en Colombie.

Vous descendez de l’autobus au quartier des affaires de cette ville et vous vous dirigez vers votre bureau, à demi conscient des nombreux vendeurs de billets de loterie. La Plaza de Cayzedo est aussi animée que d’habitude.

Vous remarquez toutefois que les écriteaux placardés hier ont disparu. Il s’agissait d’affiches posées par des étudiants qui manifestaient pour exiger la démission du recteur de l’université et la cessation de toute ingérence extérieure dans les affaires de cet établissement.

“Restez chez vous !”

La matinée se passe normalement. À midi, vous rentrez chez vous, en vous réjouissant de la perspective de deux heures de répit pendant lesquelles vous allez déjeuner et faire la sieste. Vous ne vous donnez pas la peine d’écouter la radio.

Après votre sieste, vers 13 h 30, vous vous préparez pour regagner votre bureau quand le téléphone sonne. Un ami, dont l’émotion rend la voix aiguë, vous dit : “Restez chez vous cet après-midi. Un étudiant a été tué et le couvre-feu sera imposé à 2 heures !” “À 2 heures du matin ?”, demandez-​vous naïvement. “Non ! à 14 heures, c’est-à-dire dans une demi-heure. Mieux vaut ne pas sortir !”

Vous ne vous émouvez pas outre mesure, car vous n’avez encore rien remarqué d’insolite ; mais en regardant par la fenêtre de votre appartement qui donne sur une grande artère conduisant au quartier des affaires, vous constatez que tous les véhicules se dirigent dans la même direction : ils s’éloignent de la ville !

Vous allumez la radio. On est en train d’annoncer effectivement que le couvre-feu est décrété à Cali et qu’il entrera en vigueur à partir de 14 heures. À présent que vous êtes pleinement conscient de ce qui se passe, vous commencez à songer aux mesures à prendre sans délai pour faire face à la situation.

Sachant que pendant le couvre-feu il est interdit de sortir, vous vérifiez rapidement vos provisions et courez acheter quelques denrées, des piles pour la radio et la lampe de poche et des bougies. Vous commencez à vous demander quel est le sort des quelque 800 000 habitants de la ville.

Aujourd’hui, étant donné la façon dont le monde est organisé, une poignée de personnes peuvent influencer la vie d’un nombre prodigieux de leurs semblables, fait que les autorités reconnaissent bien.

En raison des nombreuses manifestations organisées par les étudiants et les professeurs, et de l’interruption des cours, la police en nombre considérable patrouille dans les quartiers universitaires. Les étudiants narguent et bravent les policiers. Une bagarre éclate. On recourt au gaz lacrymogène et un étudiant est tué.

L’effusion de sang attise les passions et la violence. Les esprits s’échauffent. La colère se propage comme les vaguelettes provoquées par une pierre lancée dans l’eau. Les bruits les plus divers courent. Avant le rétablissement de l’ordre il y aura encore de nombreuses victimes, dont certaines perdront la vie dans les désordres et d’autres indirectement à cause d’eux.

Rentrer chez soi n’est pas facile

Faire rentrer tous les citadins à la maison est une tâche prodigieuse. Beaucoup d’entre eux se sont déjà mis en route pour retourner à leur travail, tandis que d’autres ne sont même pas retournés chez eux à midi.

Pour compliquer la situation, les taxis et les autobus se dirigent évidemment vers les dépôts, les garages et les parcs de stationnement. Seuls ceux qui doivent rouler vers les abords de la ville prennent des passagers. Ils sont si bondés que même une sardine s’y sentirait à l’étroit !

Les gens qui ne réussissent pas à monter dans le véhicule se cramponnent à l’extérieur, n’importe où ils trouvent prise pour le pied. De nombreux conducteurs de camions compatissants remplissent leur véhicule de piétons.

Des milliers de personnes sont obligées de parcourir à pied des kilomètres pour rentrer chez elles. Les ouvriers travaillant à la construction de maisons aux environs de la ville font de 16 à 20 kilomètres pour rentrer, la distance étant allongée pour certains parce qu’ils doivent faire un détour pour éviter l’endroit où les désordres ont lieu. Finalement, ils arrivent chez eux, au grand soulagement de leurs familles.

Le cortège continue pendant des heures. En théorie, toute personne sans sauf-conduit se trouvant dans la rue après le couvre-feu doit être arrêtée. Cependant, les gens n’ont pas été prévenus suffisamment à l’avance. Il leur faut le temps de rentrer, aussi la police et les militaires font-​ils preuve de compréhension.

Vers 18 heures presque tout le monde est rentré. Les rues finissent par être désertes ; seuls les membres du service d’ordre et les véhicules indispensables circulent. Tout semble calme et paisible jusqu’au moment où une ambulance et un camion rempli de policiers de l’armée se dirigent à toute vitesse vers la ville. Les désordres n’ont donc pas pris fin.

De nombreuses familles s’en rendront compte d’ailleurs d’une autre façon encore. Elles connaîtront la pénurie de vivres, car on est à la fin du mois et elles sont démunies de provisions et d’argent.

Le couvre-feu imposé de façon rigoureuse

On commence à présent à imposer le couvre-feu de façon rigoureuse. Toute personne se trouvant dans la rue est arrêtée. Le premier soir, des centaines d’arrestations ont lieu.

Comme prévu, les prisons ne peuvent contenir tous les contrevenants, aussi enferme-​t-​on de nombreux détenus dans le stade de football et l’arène des courses de taureaux, où ils resteront jusqu’au lever du couvre-feu. Une nuit à la belle étoile sans autre protection contre la fraîcheur et les moustiques que les vêtements que l’on a sur le dos, est considérée comme un châtiment efficace susceptible de décourager d’autres violations du couvre-feu.

Le samedi matin celui-ci est toujours en vigueur et on recommande à tout le monde de rester à la maison. Le centre de la ville demeure désert ; il n’est sillonné que par les patrouilles militaires.

Le samedi à 13 heures la radio annonce que le couvre-feu sera levé entre 13 h 30 et 19 heures. Dès 13 h 30 une activité fébrile se déploie, car chacun veut profiter des quelques heures de liberté pour s’approvisionner en vivres et en d’autres articles en attendant le retour à la vie normale.

Le rétablissement de l’ordre étant en bonne voie, on annonce que le dimanche le couvre-feu sera levé de 7 heures à 19 heures.

Entre-temps, des groupements contestataires dans d’autres régions du pays essaient de provoquer des troubles. Le gouvernement prend aussitôt des mesures pour assurer la stabilité de la nation. L’ordre public ayant été troublé, il déclare l’état de siège.

La loi martiale en vigueur pendant l’état de siège prévoit la censure des journaux et des émissions radiophoniques, l’interdiction de vendre et de consommer des boissons alcooliques, l’interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes dans la rue et l’obligation d’obtenir une autorisation des autorités militaires locales pour tenir une réunion publique. Les réunions religieuses dans un lieu de culte sont tolérées à condition d’avoir lieu en dehors des heures du couvre-feu.

Le retour à la normale

Du lundi au mercredi, le couvre-feu reste en vigueur de 19 à 5 heures. Peu à peu, la vie commence à redevenir normale.

La plupart des entreprises suppriment les deux heures de repos à midi. Ouvriers et employés peuvent donc travailler huit heures d’affilée et rentrer avant le couvre-feu. Entre 18 et 19 heures c’est la bousculade, quand tous ceux qui terminent leur journée à 18 heures se ruent vers les véhicules des transports publics dont le nombre va diminuant puisque leurs conducteurs doivent rentrer eux aussi avant le couvre-feu.

Pendant la journée, le quartier des affaires est aussi animé que d’habitude. La seule anomalie est le grand nombre de policiers et de militaires qui patrouillent dans les rues. On ne fait guère attention à eux toutefois. Les citadins, pour la plupart, y voient l’assurance d’une certaine tranquillité.

Les rares tentatives de la part des étudiants pour faire éclater de nouveaux conflits sont vite réprimées. Bientôt les escouades de soldats à la Plaza de Cayzedo, le doigt sur la gâchette, diminuent en nombre et restent moins longtemps.

On réussit enfin à rétablir complètement l’ordre et le calme. Le couvre-feu est levé définitivement et la vie redevient tout à fait normale. L’état de siège est toujours en vigueur, mais cela se remarque à peine, car ces restrictions ne concernent pas les occupations quotidiennes des citadins.

Les réactions diverses

Les réactions du public devant le couvre-feu étaient très diverses. Les uns étaient contents d’avoir une bonne raison de rester chez eux le soir et de se détendre. Les autres se sentaient frustrés ; ils avaient l’impression d’être prisonniers.

Au début, les familles séparées, dans l’impossibilité de communiquer avec des membres isolés, étaient en proie à une grande inquiétude. Quand finalement elles se trouvaient réunies, les femmes étaient ravies d’avoir leur mari au foyer pendant la soirée.

Les hommes d’affaires et les commerçants déploraient les pertes pécuniaires, tandis que les comptables s’inquiétaient de l’approche de la date limite pour le paiement des impôts. Cependant, tout le monde fut soulagé par la levée du couvre-feu parce qu’elle signifiait le retour à la normale, à l’état de choses où la personne et les biens jouissent d’une certaine sécurité.

Et pourtant, ces événements à Cali nous rappellent que la “normalité” et la “sécurité” sont des choses bien fragiles à notre époque. On s’en rend compte surtout lorsqu’on constate que des questions qui ne concernent qu’une poignée de gens peuvent avoir des répercussions sur la vie d’une ville tout entière, voire de tout un pays.

On comprend dès lors la nécessité du gouvernement mondial permanent dont Jésus-Christ parlait à ses disciples, c’est-à-dire le Royaume de Dieu. Seul ce gouvernement apportera la véritable justice, la prospérité et la tranquillité à ceux qui aiment Dieu. — Ps. 37:10, 11.

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