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  • g73 22/2 p. 21-23
  • De gauche à droite

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  • De gauche à droite
  • Réveillez-vous ! 1973
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Réveillez-vous ! 1973
g73 22/2 p. 21-23

De gauche à droite

De notre correspondant au Nigeria

DIMANCHE matin à six heures, toute la circulation sur les routes nigériennes est passée de gauche à droite. La foule s’était déjà rassemblée aux carrefours stratégiques de Lagos, la capitale, pour contempler le spectacle.

On avait choisi soigneusement, le moment du changement. Nous étions dimanche, et le lendemain était un jour de fête ; cela faisait deux jours de circulation réduite. La vitesse dans les villes avait été limitée à trente kilomètres à l’heure. On avait fait appel à de nombreux agents et policiers pour diriger le flot des véhicules. Les autorités qui avaient décidé le changement savaient que c’était nécessaire, car les usagers de la route devaient apprendre à modifier leurs habitudes.

À minuit, on avait immobilisé toute la circulation sur le côté gauche de la route, afin de provoquer une sorte de “trêve”. Quand l’heure fatidique approcha, on entendit dans la foule un murmure d’excitation. À six heures, les véhicules en attente se mirent en route lentement l’un derrière l’autre, quittant le côté gauche de la route et passant de l’autre côté de la ligne médiane blanche pour rouler sur le côté droit. La foule éclata en applaudissements. Le flot de voitures atteignit progressivement la vitesse de trente kilomètres à l’heure, mais bientôt des impatients voulurent dépasser les autres au mépris total de la limitation de vitesse.

Les badauds enthousiastes continuaient à observer la scène avec intérêt. Ils réagissaient spontanément par des cris d’avertissement, des rires ou des railleries quand un automobiliste oublieux commençait à dévier vers la gauche.

Comme la circulation n’était pas très dense durant les deux premiers jours du changement, tout se passa relativement bien. Cependant, le mardi, à Lagos, la circulation fut paralysée. Le Commissaire fédéral aux Travaux lui-​même, qui était à l’origine du changement, arrivait généralement à son bureau en vingt minutes. Ce jour-​là, le trajet lui prit deux heures. Les embouteillages étaient si inextricables que certains employés se présentèrent à leur bureau à midi au lieu de 8 h 30.

Qu’est-​ce qui n’allait pas ? La nation était-​elle bien préparée à ce changement ? Surtout, pourquoi ce pays de 60 millions d’habitants a-​t-​il décidé que les véhicules circuleraient désormais à droite ?

Pourquoi des règlements différents ?

L’Histoire montre que ce sont souvent des coutumes locales qui ont déterminé si la circulation se ferait à droite ou à gauche. La coutume britannique de rouler à gauche fut étendue aux pays appartenant à l’empire colonial de la Grande-Bretagne. En revanche, d’autres puissances coloniales, qui avaient adopté la circulation à droite, ont imposé cette disposition aux pays qu’elles ont conquis.

Cela explique pourquoi on roule à gauche dans certains pays africains, et dans d’autres, à droite. Même quand ces pays sont devenus indépendants, leurs nouvelles lois restèrent basées sur celles de la nation mère.

Le Nigeria décide de changer

En octobre 1961, la Conférence des transports de l’Afrique occidentale s’est réunie à Monrovia, et il a été décidé d’uniformiser le code de la route dans tous les pays d’Afrique occidentale. En 1964, la Commission économique africaine a adopté une résolution recommandant la circulation à droite pour tous les pays d’Afrique.

C’est pourquoi, au Nigeria, la circulation passa de gauche à droite le 2 avril 1972. On pensait ainsi resserrer les liens économiques avec les autres nations ouest-africaines. En effet, dans tous les pays voisins du Nigeria, on circule à droite. Une personne venant d’un de ces pays n’aura plus besoin d’apprendre un nouveau code pour pouvoir rouler aisément au Nigeria.

Pour faciliter davantage le commerce entre les pays d’Afrique, on envisage de construire une route transafricaine allant du Nigeria au Kenya, soit une distance d’environ 6 600 kilomètres. On se propose également de tracer une route reliant le Nigeria au Sénégal. Avec une circulation à droite et une coopération plus étroite entre les pays ouest-africains, le Nigeria espère que son commerce extérieur prendra de l’extension.

Dans le reste du monde, comme en Afrique, seuls quelques pays connaissent encore la circulation à gauche. Beaucoup d’entre eux envisagent sérieusement de changer. Dans la plupart des pays constructeurs de voitures, on circule à droite, et les voitures sont adaptées à ce genre de circulation. Puisque la circulation à droite semble devoir se généraliser, on prévoit le moment où les grandes firmes de l’industrie automobile estimeront qu’il ne vaut plus la peine de fabriquer des voitures pour la circulation à gauche. “Par conséquent, conclut un tract nigérian, si nous ne changeons pas maintenant, bientôt les voitures coûteront plus cher.”

Préparatifs

C’est en 1969 que le Nigeria commença à penser sérieusement à abandonner la circulation à gauche. Depuis lors, on a déployé de nombreux efforts pour atteindre ce but. “Sommes-​nous vraiment prêts pour ce changement ?” “Ne va-​t-​il pas en résulter un nombre d’accidents inconnu jusqu’à présent dans l’histoire du Nigeria ?” “Même si on arrive à éduquer les habitants de la capitale, comment fera-​t-​on avec les villageois ?” Telles étaient les différentes questions qui se posaient.

Le 30 janvier 1970, le gouvernement fédéral a constitué la Commission nationale pour la circulation à droite. On recruta du personnel spécialement entraîné pour la surveillance des routes, afin d’augmenter les forces de police habituelles.

On songea aussi aux routes. Certaines d’entre elles devaient être reconstruites. Il fallait également une nouvelle signalisation. Tous les véhicules de transport public ont dû changer leurs portes.

Tandis que d’autres préparatifs encore étaient en cours, le ministère fédéral de l’Information entreprenait l’éducation de la population. On se servit pour cela de la presse, de la radio et de la télévision. On distribua gratuitement des affiches, des prospectus, des brochures et des affichettes à coller sur les voitures. On établit un nouveau code de la route ; partout on voyait des placards et des banderoles. On envoya dans tout le pays des camions équipés pour projeter des films. Dans certains endroits, on procéda même à des répétitions pour que le changement puisse se faire sans heurt. Ces préparatifs ont coûté à la nation environ 45 000 000 de francs français. Toutes les dispositions étant prises, la circulation au Nigeria passa de gauche à droite.

Les résultats

En ce dimanche matin 2 avril 1972, je me rendis en bus jusqu’au territoire de ma congrégation, à Lagos, pour y prêcher la bonne nouvelle du Royaume. J’avais près de cinq kilomètres à parcourir. J’étais curieux, moi aussi, de voir les premiers effets du changement. Les policiers et les agents surveillaient les points stratégiques. Mais il semblait que la majorité des automobilistes avaient préféré ne pas courir de risques le premier jour et rester chez eux.

De plus, le jour précédent le changement, la société des minibus avait décidé qu’aucun bus ne serait en service le 2 avril. Tous les conducteurs devaient se rassembler avec leur véhicule, en un certain endroit, pour adorer “Ogun”, le dieu du fer. De ce dieu dépend également, dit-​on, la production de l’acier qui entre dans la fabrication des véhicules motorisés, et il convenait de lui rendre hommage en ce jour important pour les conducteurs nigérians.

Mais pourquoi ces embouteillages le mardi ? On a avancé plusieurs raisons. Selon Monsieur Femi Okunnu, Commissaire fédéral aux Travaux, “la vitesse limitée par la loi à 30 kilomètres à l’heure (...) obligeait le flot des voitures à ralentir”. Il ajouta également : “Beaucoup d’automobilistes (...) n’ont pas voulu profiter du congé pascal pour se familiariser avec la conduite à droite. ‘La plupart de ces automobilistes, sinon tous, étaient responsables de la confusion ce matin-​là. Ils devaient faire signe à chaque agent de la circulation pour que celui-ci leur montre le chemin.”

Le changement a eu un résultat intéressant. Alors qu’en avril 1971 les accidents de la route avaient causé 54,4 pour cent de décès de plus qu’en avril 1970, en avril 1972 il y eut une diminution de 77,6 pour cent. Les accidents eux-​mêmes ont également diminué de 55,8 pour cent par rapport au même mois de l’année précédente. Si les embouteillages ont été le seul inconvénient majeur du changement, on peut dire néanmoins que ce dernier fut un grand succès étant donné les centaines de vies humaines épargnées. Cependant, il est à craindre qu’une fois habitués aux nouveaux règlements, les conducteurs ne recommencent à conduire avec imprudence.

Quand on regarde en arrière, il faut admettre que le Nigeria avait pris une décision hardie. Les problèmes à surmonter étaient nombreux et importants. On peut dire qu’en général la tâche a été menée à bonne fin.

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