Coup d’œil sur le monde
L’alcoolisme chez les jeunes Américains
Dans le cadre de son enquête sur l’alcoolisme en France, L’Express des 17-23 septembre 1973 donne également quelques renseignements sur l’évolution de ce fléau parmi les adolescents américains. Aux États-Unis, on estime que 450 000 adolescents sont menacés par ce fléau. Le Dr Morris Chafetz, directeur de l’Institut national de lutte contre l’alcoolisme, déclara : “Le problème est beaucoup plus sérieux que nous ne nous l’imaginions. Il n’est pas rare, en effet, que des enfants très jeunes — certains ont 9 ans — révèlent un sérieux ‘problème d’alcool’.” Toujours selon cet hebdomadaire, “un spécialiste californien de la lutte antialcoolique a calculé que le nombre des arrestations de jeunes pour délits liés à l’alcool avait augmenté de 700 pour cent”. Comment expliquer ce phénomène ? Quelques sociologues pensent que “pour certains parents, effrayés par le danger de la drogue, l’alcool constitue un moindre mal. Alors, ils laissent faire”. D’autres affirment que “si les enfants boivent, c’est pour imiter leurs parents”.
L’alcoolisme, maladie No 1 des Français
C’est sous ce titre que l’hebdomadaire français L’Express, dans ses éditions des 17-23 et 24-30 septembre 1973, a parlé des ravages de l’alcoolisme en France. On pouvait y lire, entre autres choses, que “nulle part au monde la cirrhose du foie ne tue autant qu’en France. Dix-huit mille victimes l’an dernier [1972]. Sans compter les 5 000 personnes qui sont mortes d’éthylisme aigu. Sans compter, encore, que l’alcoolisme est à l’origine du tiers des cas mortels de tuberculose pulmonaire, du quart des suicides, de la moitié des homicides. Sans oublier, enfin, qu’il est la cause directe ou indirecte d’un tiers au moins des accidents de la route”. On évalue qu’actuellement le traitement des alcooliques représente en charges de Sécurité sociale et en journées de travail perdues près de 100 millions de francs français par an. Ainsi, en 1973, un alcoolique hospitalisé coûtait, en moyenne, 5 400 francs contre 1 600 francs pour un malade ordinaire. La raison essentielle en est que l’hospitalisation doit être plus longue.
La voiture peut provoquer des troubles cardio-vasculaires
Aux “entretiens de Bichat”, qui ont eu lieu à Paris en automne dernier, il a été question des risques que courent les automobilistes victimes de maladies cardio-vasculaires. Ils peuvent notamment tomber en état de syncope et perdre le contrôle de leur véhicule. Si l’automobiliste coronarien est peu dangereux pour les autres, il l’est beaucoup plus pour lui-même. En effet, chez un sujet sain, la conduite automobile provoque une accélération du pouls supérieure à 20 pour cent chez 28 pour cent des conducteurs, et supérieure à 40 pour cent chez 8 pour cent de ceux-ci. Quand les conditions de circulation sont difficiles, la proportion passe respectivement à 42 pour cent des sujets pour l’augmentation de 20 pour cent et à 14 pour cent des sujets pour l’accélération supérieure à 40 pour cent. On peut facilement imaginer les effets de telles réactions sur des sujets victimes de maladies cardiovasculaires.
Les conséquences de l’inflation
Aux États-Unis, les produits agricoles ont subi une hausse record de 23 pour cent au mois d’août. Selon le ministère du Travail, le taux de l’inflation est presque aussi élevé que le plus important jamais enregistré au cours du siècle. L’inflation provoque d’innombrables problèmes dont une augmentation très nette du nombre des vols à l’étalage ou commis par des employés. Selon le Wall Street Journal, ces “vols à l’étalage sont surtout le fait de personnes âgées dont les revenus fixes ne suivent pas l’augmentation des prix de l’alimentation”. D’autres personnes changent les étiquettes de place ; elles mettent celles qui indiquent le prix de denrées bon marché sur des produits plus chers. Un responsable d’un service de surveillance déclara que “certains pensent que déplacer ainsi les étiquettes est moins malhonnête [que le vol à l’étalage]. Ils croient tout simplement faire une bonne affaire”.
Des faits embarrassants pour les évolutionnistes
Selon le périodique Time, des faits scientifiques provoquent un certain “embarras parmi les savants à propos des explications courantes concernant l’apparition spontanée de la vie sur la terre”. Un article du périodique Tuesday déclarait également que de récentes découvertes faites en Afrique “mettent en doute l’exactitude de théories entretenues depuis longtemps sur l’origine et l’évolution de l’espèce humaine”. Citons la découverte au Kenya d’os qui, selon les anthropologistes, sont “plus de deux fois plus vieux et ont une morphologie beaucoup plus moderne que ceux de nos ancêtres présumés”. À propos d’une autre découverte, cet article ajoutait : “Les objets trouvés près de fossiles sont tout aussi déconcertants.” Ils indiquent un degré de civilisation très élevé : mines, fabrication d’outils, inscriptions et une langue très développée.
Les “pestes” affligent toujours l’homme
Au début du mois de septembre, on avait signalé 800 cas de choléra en Italie, dont plus de 20 mortels. On a affirmé que cette épidémie avait été causée par des parcs à moules pollués, proches de l’endroit où sont déversées les eaux d’égout de Naples. Ces parcs ont été détruits. Le kilo de citrons s’est vendu près de 20 francs français, et les boissons alcooliques s’achetaient par caisse parce que les gens croyaient que les citrons et l’alcool les aideraient à résister au choléra. À ce propos, l’Organisation mondiale de la santé a rapporté que pour les deux dernières années, 20 000 des 80 000 cas de choléra signalés en Afrique ont été mortels, et que beaucoup d’autres n’ont pas été signalés. La diarrhée peut faire perdre à un malade atteint de choléra jusqu’à un quart du liquide que renferme son corps en une seule heure, provoquant ainsi sa mort par déshydratation.
Inquiétudes à propos des transfusions de sang
Des médecins et des fonctionnaires s’élèvent de plus en plus contre le coût du sang et son usage inconsidéré. Le ministère américain de la Santé, de l’Enseignement et des Affaires sociales déclara : “Le sang est cher, en partie à cause de certaines charges qui n’ont aucune relation apparente avec les frais qu’il occasionne.” Écrivant dans le Medical Economics, le directeur d’une banque de sang déclara avoir peur que, lorsque les journalistes, les consommateurs et les compagnies d’assurances “commenceront à se demander pourquoi un flacon de sang peut coûter jusqu’à 75 dollars [300 francs français] et quand les avocats se mettront à penser que les hépatites sont autre chose qu’une action de Dieu, ce sera la plus grande confusion”. Il ajouta qu’on “accorde une confiance irréfléchie aux transfusions (...) sans considérer sérieusement d’autres possibilités plus sûres et moins chères”.
L’élevage et les antibiotiques
Lors du congrès de la Société française d’hygiène, de médecine sociale et de génie sanitaire, à Paris, des médecins et des vétérinaires ont mis en garde contre l’emploi irraisonné d’antibiotiques par les éleveurs. Selon Le Figaro du 22 octobre 1973, “si l’on ne limite pas très rapidement l’utilisation de certains médicaments en élevage, on ne sait pas si les antibiotiques permettront, dans dix ans, de traiter l’homme contre certaines maladies. (...) Même si l’emploi irraisonné de certaines substances par les éleveurs n’est pas considéré comme dangereux pour l’homme dans l’immédiat, il peut l’être à terme”. Il a été question des antibiotiques “utilisés à tort et à travers par les éleveurs : en thérapeutique, mais aussi dans certains cas, pour ‘pousser’ les animaux”. Toujours selon ce journal, “les praticiens estiment que s’il n’y a pas, dans l’immédiat, de risques de toxicité aiguë ou subaiguë pour l’homme, personne aujourd’hui ne peut dire ce que sera l’organisme humain après vingt ans ou trente ans d’absorption de nourriture contenant des résidus d’antibiotiques”.
Le nitrite et les conserves
À Lyon, durant trois jours, soixante praticiens venus du monde entier ont confronté leurs théories sur l’influence du nitrite dans l’apparition de certains cancers de l’estomac ou de l’œsophage. On ne peut pas assurer que cette substance a un effet cancérigène indubitable chez l’homme. Toutefois, des expériences faites en laboratoire ont montré que le nitrite provoquait des lésions mortelles chez les souris. On peut donc penser que les mêmes causes produisent les mêmes effets sur l’homme. Or, le nitrite est couramment employé dans les conserveries de viande et de poisson à des doses qui paraissent trop élevées pour ne pas avoir de conséquences. C’est grâce au nitrite que le jambon et le saucisson, par exemple, gardent une couleur rosée appétissante. Il serait sans doute préférable qu’ils aient un aspect moins alléchant.
Pourquoi se faire du souci ?
Ce qu’on soupçonnait depuis longtemps d’être la raison pour laquelle beaucoup de gens continuaient d’aller à l’église n’existe plus. Ces derniers ne se font donc plus de souci. En effet, selon un sondage effectué à San Antonio, aux États-Unis, plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient cessé d’assister au culte parce qu’“elles ne se sentaient plus obligées d’y aller à cause des voisins”. Selon l’Express & News de San Antonio, “la cause de cette désaffection la plus souvent citée est le manque de foi parmi les chrétiens”.
Les accidents de la route
Selon une sous-commission du congrès américain, “en 1974, la nation [américaine] passera le cap sanglant des deux millions de morts dans des accidents de voiture depuis l’avènement de celle-ci”. La route aura bientôt fait deux fois plus de morts parmi les Américains que toutes les guerres qu’ils ont connues depuis la révolution. Cela est dû en partie au fait que trois automobilistes sur quatre n’utilisent pas la ceinture de sécurité.