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  • g74 8/2 p. 8-11
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  • Retour à Fundy
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Réveillez-vous ! 1974
g74 8/2 p. 8-11

Retour à Fundy

De notre correspondant au Canada

J’ÉTAIS enfant la dernière fois que je suis venu visiter la baie de Fundy. Mais à présent, comme alors, j’éprouve un sentiment d’incrédulité. Le quai a neuf mètres de haut ; mais le bateau y est amarré en cale sèche, ou plutôt échoué dans une mer de boue.

“Qui a tiré la chasse ?”, dis-​je en plaisantant à un pêcheur qui travaille à son attirail de pêche. Avec un regard de résignation, il me répond tranquillement : “C’est marée basse. Elle remontera cet après-midi, à 14 h 30.” C’est ainsi que j’ai retrouvé Fundy, où l’on enregistre les plus grandes marées du monde.

La baie de Fundy est un golfe de l’Atlantique septentrional, qui s’enfonce profondément dans le continent ; il est situé entre la province canadienne maritime de la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. Son extrémité intérieure est divisée par une avancée de terre en deux petites baies, le bassin de Minas et la baie de Chignecto. C’est là que, bandant ses muscles, Fundy soulève des marées d’une quinzaine de mètres.

Les marées et leurs causes

La mer monte et descend, c’est le flux et le reflux. Dans la baie de Fundy, comme dans la plupart des régions atlantiques, le phénomène se répète deux fois en un jour lunaire, c’est-à-dire en une période de 24 heures et 50 minutes. Depuis les jours de Noé, ce cycle se reproduit, jour après jour. Quelle est la cause de cette sorte de pulsation rythmique ?

Fondamentalement, c’est la loi de la gravitation qui nous donne la réponse. Le Soleil et la Lune exercent une puissante attraction sur la Terre et les océans. Comme le Soleil est très éloigné, son attraction est la moins forte des deux. La distance entre la Terre et ces deux corps célestes variant de jour en jour, la force de leur attraction varie également. Étant donné que la Lune se déplace pendant que la Terre tourne, il en résulte chaque jour un retard d’environ 50 minutes dans les marées. Toutefois, ces principes fondamentaux n’expliquent pas complètement le phénomène, car, selon les savants, il y a quantité d’autres facteurs, mais principalement locaux.

Pourquoi la baie de Fundy connaît-​elle deux pleines mers et deux basses mers en un seul jour lunaire ? Rappelons-​nous que l’attraction agit à la fois sur la terre et sur l’eau, mais davantage sur l’eau puisque celle-ci n’est pas rigide. Le moment de la marée haute pour un endroit donné a lieu un certain temps après le passage de la Lune au-dessus du méridien correspondant. L’océan est alors arraché au globe terrestre et il en résulte une marée “directe” du côté de la Terre où se trouve la Lune. Mais du côté opposé il se forme également une accumulation d’eau. Cela s’explique par le fait que la croûte terrestre, de ce côté-​là, est attirée dans le sens de l’attraction prépondérante. L’écorce terrestre se trouve donc tirée en arrière par rapport à l’eau, donnant ainsi naissance à une marée “opposée”.

Il faut remarquer toutefois que toutes les côtes ne connaissent pas une marée semi-diurne (mouvement qui a lieu deux fois en vingt-quatre heures), bien que ce soit le type de marée le plus courant. Quelques endroits enregistrent des marées diurnes, c’est-à-dire un flux et un reflux en un jour lunaire. L’explication n’est pas simple ; mais selon des océanographes, ce phénomène est le résultat de divers courants, qui, associés à certaines caractéristiques géographiques, ont un effet neutralisant.

La différence entre la pleine mer et la basse mer est l’amplitude de la marée. L’amplitude est à son maximum aux nouvelles et pleines lunes. Les grandes marées, ou marées de “vive-eau”, qui en résultent, sont dues au fait que le Soleil et la Lune se trouvent sur la même ligne que la Terre, leurs forces d’attraction se combinant. Les marées de “morte-eau” ou d’amplitude minimum ont lieu aux premiers et derniers quartiers. La Lune se trouve alors à angle droit avec le Soleil, ce qui réduit de moitié l’attraction lunaire. Economy Point, sur le bassin de Minas, a connu des marées de vive-eau de près de seize mètres contrastant avec des marées de morte-eau, de l’amplitude néanmoins impressionnante de sept mètres cinquante.

Par moments, la terre frémit réellement quand un vent violent venant de la mer donne plus de puissance à la marée montante. Ces “raz-de-marée” contiennent un effrayant potentiel de destruction.

Pourquoi les marées de Fundy ont-​elles une telle ampleur ?

Pourquoi les marées dans cette baie ont-​elles une ampleur plus grande qu’ailleurs dans le monde ? Un coup d’œil sur la carte nous aidera à comprendre.

Les côtes des États voisins du Maine, du New Hampshire et du Massachusetts, aux États-Unis, forment un creux d’où les eaux sont dirigées dans l’entonnoir de la baie de Fundy. Quand elles pénètrent dans la baie, il se produit une compression due au rétrécissement du passage et à l’inclinaison graduelle du fond. Aussi, la houle légère au début devient une montagne d’eau impétueuse qui se précipite vers l’extrémité de la baie. C’est pourquoi tout au long de la baie de Fundy, il y a des marées d’amplitudes très différentes. Dans la baie de Sainte-Marie, près de l’entrée, la marée la plus haute a été de 6,60 m, alors que dans la baie de Chignecto et le bassin de Minas, elle a atteint respectivement 14 et 16 mètres.

Un autre facteur, le phénomène dit de la résonance, contribue également à l’importance des marées dans cette région. Faisons une comparaison facile. Si vous agitez l’eau contenue dans un récipient, vous provoquez un mouvement oscillatoire, et, souvent, elle jaillit par-dessus bord. L’océan est formé d’un grand nombre de récipients naturels dont le bassin de Fundy. Chacun de ces “récipients” a sa propre période d’oscillations, déterminée par sa longueur et sa profondeur. Comme les marées de Fundy se produisent deux fois par jour (toutes les 12 heures et 25 minutes), son bassin est légèrement trop court pour permettre un phénomène de résonance parfaite avec l’attraction du Soleil et de la Lune. C’est là une des raisons pour lesquelles les marées de Fundy sont particulièrement gigantesques lorsqu’elles se précipitent au fond de la baie.

Le mascaret

Le silence est soudain rompu par mon ami le pêcheur : “Si vous voulez voir le mascaret, vous feriez bien de vous dépêcher.” J’avais presque oublié ; il ne faut pas manquer le mascaret quand on visite Fundy. On vend même des horaires à l’intention de ceux qui désirent voir le phénomène.

Le mascaret se manifeste à l’embouchure d’un fleuve quand le courant de ce dernier rencontre le puissant flot marin. Il se produit une muraille d’eau qui refoule les eaux du fleuve en amont. Il faut noter que tous les fleuves ne présentent pas ce phénomène ; il est généralement associé à une profondeur relativement petite et à de soudaines dénivellations dans le lit du cours d’eau.

Plusieurs rivières de la baie de Fundy offrent ce spectacle. Certains mascarets n’ont qu’une dizaine de centimètres, mais d’autres sont beaucoup plus hauts. À Moncton, à une trentaine de kilomètres en amont de la baie de Chignecto, les touristes s’arrêtent régulièrement pour regarder le mascaret de 1 mètre à 1,20 m de hauteur sur la rivière Petitcodiac. Néanmoins, les mascarets de la baie de Fundy ne sont rien à côté de ceux de Fuchun, en Chine, ou de l’Amazone, en Amérique du Sud. Sur l’Amazone, on croirait voir une cataracte d’un kilomètre et demi de large et de près de cinq mètres de haut, remontant le fleuve à plus de vingt kilomètres à l’heure. En vérité, les marées sont des forces puissantes avec lesquelles il faut compter.

La vie et les marées

Depuis des siècles, la vie maritime est régie par “l’horloge des marées”. Les mouvements des flottilles de pêche en dépendent, de même que ceux des navires marchands et de la flotte de guerre. Les chantiers de construction de la Nouvelle-Écosse, parmi les plus prospères du monde au temps de la navigation à voiles, travaillaient selon les marées. Il en va de même de la marine du vingtième siècle.

Tout au long des côtes, les nombreux pêcheurs règlent leur activité sur le flux et le reflux. Ils utilisent notamment des “barrages”, c’est-à-dire des pièges formés de hautes perches garnies de filets. C’est la marée elle-​même qui fait le travail. À marée haute, seul le haut des perches est visible au-dessus de l’eau. Quand la mer se retire, les poissons sont retenus dans les filets. À marée basse, le pêcheur amène rapidement son camion près du barrage et ramasse le poisson que les bandes de mouettes affamées sont toujours prêtes à lui disputer. Il y a cependant une raison plus impérieuse pour laquelle il ne faut pas perdre de temps. Pour la marée, qui est de nouveau montante, toutes les proies sont bonnes.

Depuis longtemps, on utilise la mer comme source d’énergie. À Londres, la première station de pompage de l’eau fonctionnait grâce à une roue à aubes actionnée par la marée et construite dans le Vieux Pont de Londres. Une installation marémotrice pour le pompage des eaux d’égouts était encore en opération en 1880, à Hambourg, en Allemagne. Dans la baie de Fundy également, la marée faisait marcher des moulins. Il y a vingt ans, dans le Maine, on pouvait encore voir fonctionner une scierie grâce à l’énergie de l’océan.

Mais employer la force motrice des marées de Fundy sur une grande échelle est une autre affaire. Au cours de ce siècle, on s’est livré à quantité d’études pour voir jusqu’à quel point cette force pouvait être exploitée. La tentative la plus étendue a eu lieu sur la baie de Passamaquoddy, à cheval sur la frontière entre le Nouveau-Brunswick et le Maine. Dans chaque cas, l’homme ne possédait pas ce qu’il fallait pour mettre en valeur le géant infatigable. La coopération ainsi que les moyens techniques et financiers faisaient défaut.

Retour à Fundy

Une fois de plus, Fundy est un centre d’intérêt. Pourquoi la baie retient-​elle de nouveau l’attention ?

Grâce à des expériences techniques, l’exploitation de l’énergie des marées est passée du rêve à la réalité, bien que modeste. Les recherches internationales ont été intensifiées, et il existe à présent deux installations marémotrices. L’une est une petite station expérimentale sur la baie de Kislaya, à plus de 900 kilomètres au nord de Mourmansk, en URSS. L’autre est l’usine marémotrice construite sur l’estuaire de la Rance, en France, et qui produit annuellement 544 millions de kilowattheures. “On peut donc y arriver”, disent les ingénieurs, impatients de se mesurer avec le géant Fundy.

Il fallait aussi trouver de nouvelles solutions à un problème complexe : les moments de pointes dans la production d’énergie dépendaient jusqu’à tout récemment du rythme naturel des marées. Or, elles ne coïncidaient pas toujours avec les périodes où cette énergie était nécessaire. De nouveaux turbo-générateurs à courant réversible et de nouveaux projets permettent de produire de l’énergie de façon plus régulière. C’est pourquoi on envisage de nouveau d’exploiter l’énergie des marées.

Mais la raison principale du regain d’intérêt accordé à Fundy, c’est la crise de l’énergie. Il y a aussi, en rapport avec cette question, la crainte croissante de la pollution. L’énergie des marées est essentiellement “propre” ; elle ne risque pas de polluer l’atmosphère, la terre ou l’eau. De plus, elle n’est pas limitée comme les ressources du sol.

Ainsi, on a besoin d’énergie ; celle-ci existe, et la plupart des problèmes techniques, quoique complexes, peuvent à présent être résolus. Qu’est-​ce qui empêche alors de tirer un plus grand avantage des marées de Fundy ? L’argent ! Le financement d’un projet aussi colossal, aux constructions aussi coûteuses alors que le taux d’intérêt est élevé et que l’inflation monte, constitue certes un obstacle. Et dans ce monde régi par les profits financiers, cet obstacle empêchera peut-être de mettre en valeur les marées géantes de Fundy.

[Carte, page 8]

(Voir la publication)

NOUVEAU-BRUNSWICK

Baie de Chignecto

Baie de Passamaquoddy

MAINE

N.H.

OCÉAN ATLANTIQUE

BAIE DE FUNDY

NOUVELLE-ÉCOSSE

Bassin de Minas

Baie de Ste-Marie

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