Coup d’œil sur le monde
La vie commence dès la conception
Le 1er octobre 1973, dans une communication à l’Académie des sciences morales et politiques à Paris, le professeur Lejeune a parlé des premières manifestations de vie de l’embryon humain et de leur importance. Pour lui, l’être humain existe dès la rencontre du spermatozoïde et de l’ovule. Il déclara entre autres choses : “Le début de l’être remonte très exactement à la fécondation, et toute l’existence, des premières divisions à l’extrême sénescence, n’est que l’amplification du thème principal. Le minuscule embryon au sixième ou septième jour de sa vie, avec tout juste un millimètre et demi de taille hors tout, est déjà capable de présider à son propre destin.” Il expliqua ensuite qu’à trois semaines, le cœur bat, à un mois l’embryon mesure 4,5 millimètres. Il a des ébauches de membres, de tête, de cerveau. À soixante jours, il tiendrait replié dans une coquille de noix. Cependant, ajoute le professeur Lejeune, “tout est constitué (...). Avec un microscope, vous déchiffrez ses empreintes digitales. L’incroyable Tom Pouce, l’homme moins grand que le pouce, existe réellement ; non point celui de la légende, mais celui que chacun de nous a été”.
Les effets des vols spatiaux sur l’homme
Si l’on en croit les trois astronautes de Skylab-3, un séjour prolongé dans l’espace pourrait provoquer chez l’homme certaines modifications physiologiques et même des changements psychologiques. Comme leurs prédécesseurs, ils ont trouvé leur nourriture fade. Certains tests ont été faits pour mesurer leurs qualités gustatives. Ainsi, dans la plupart des cas, les trois hommes n’arrivaient pas à faire une distinction entre un morceau de papier sucré, salé, aigre, amer, à l’oignon ou à l’orange. Ils ont aussi affirmé que leur séjour prolongé dans l’espace avait modifié leur perception du monde et leur conscience d’eux-mêmes. William Pogue, par exemple, a déclaré : “Ma vie spirituelle va changer ainsi que la vision que j’ai de mes semblables. J’ai essayé jusqu’à présent de fonctionner comme une machine, cela ne m’a pas réussi.” De son côté, Gerald Carr a dit : “Je pense que ce séjour a agrandi ma conscience de tout ce qui se passe.”
Cent millions d’enfants souffrent de malnutrition
Dans un communiqué publié le 29 octobre 1973 et commenté dans Le Monde du 1er novembre, l’Organisation mondiale de la santé affirme que cent millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, dont dix millions de façon aiguë. La mortalité infantile est due pour plus de la moitié à des infections couplées à une malnutrition. Chaque année, des centaines de millions d’enfants deviennent aveugles à cause de la xérophtalmie, maladie provoquée par une carence en vitamine A. Sept cents millions de personnes (soit 20 pour cent de la population mondiale) souffrent d’une carence en fer suffisamment grave pour réduire leurs capacités de travail. En outre, l’insuffisance en iode provoque l’affaiblissement des facultés intellectuelles et l’arriération mentale.
La sécheresse en Afrique
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, plus de trois millions et demi de têtes de bétail auraient péri dans le Sahel en 1973. M. Boerma, directeur de cette organisation, qui vient de visiter une dizaine de pays africains, a de nouveau lancé un cri d’alarme pour inviter la communauté internationale à “se mobiliser si elle veut éviter des souffrances à grande échelle”. De la Mauritanie à l’Éthiopie, la zone sahélienne, la sécheresse en est actuellement à sa sixième année. En novembre dernier, un porte-parole de la section ouest-allemande de l’Organisation mondiale contre la faim a déclaré que la famine qui règne en Éthiopie aurait fait plus de cent mille morts !
“Mieux” sans transfusion de sang
Le sang est-il nécessaire ou bénéfique sur le plan thérapeutique lors d’opérations à cœur ouvert ? Dans le Journal of the American Medical Association, le Dr Jerome Harold Kay écrit : “En raison de la demande croissante de sang (...) et des risques d’hépatite, avec sa proportion de cas mortels, nous avons évité les transfusions de sang dans toute la mesure du possible (...). Nous avons procédé à environ 6 000 opérations à cœur ouvert à l’hôpital Saint-Vincent de Los Angeles. Depuis que nous avons cessé d’utiliser le sang pour la plupart des malades, nous avons l’impression qu’ils se portent mieux.” — 3 décembre 1973, page 1231.
Les épidémies parmi les pauvres
L’Organisation mondiale de la santé a rapporté plus de 90 000 cas de variole le 7 août 1973, soit le double du nombre de cas rapporté à la même période de l’année précédente et le chiffre le plus élevé depuis qu’a commencé, en 1967, le programme visant à la faire disparaître. Le Bengladesh, l’Éthiopie, l’Inde et le Pakistan sont les pays les plus touchés. On estime également qu’en Afrique tropicale, au Guatemala, au Mexique, au Venezuela et dans d’autres pays, quelque 20 000 000 d’individus souffrent de l’onchocercose. Des vers très fins, vivant dans la peau des individus, “provoquent, selon le World Health, des démangeaisons si cruelles qu’elles poussent au suicide”. Ces vers pénètrent également dans les yeux, provoquant finalement la cécité. Dans le bassin de la Volta, en Afrique occidentale, environ 70 000 personnes sur les dix millions d’habitants sont frappées de cécité et ne fournissent aucun travail productif.