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  • g75 8/6 p. 12-15
  • Faut-il préserver les marécages ?

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  • Faut-il préserver les marécages ?
  • Réveillez-vous ! 1975
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Réveillez-vous ! 1975
g75 8/6 p. 12-15

Faut-​il préserver les marécages ?

QU’ON les appelle marécages ou marais, ce sont des endroits perpétuellement humides, souvent recouverts d’eau douce ou salée. Rien que sur le littoral des États-Unis s’étendent des milliers de kilomètres carrés de marécages.

Faut-​il les préserver ? C’est là une question âprement débattue par les habitants de nombreuses communes rurales. On voudrait en effet se servir de ces terrains pour quantité d’usages.

Du fait que la population des villes s’accroît, on a besoin de plus d’espace pour construire des maisons, des aéroports, des centrales électriques, des centres de récréation ou pour s’en servir comme dépotoir. On peut trouver cet espace en asséchant des marécages. Mais à présent des voix s’élèvent pour réclamer leur préservation. Aussi les esprits s’échauffent et les controverses font rage.

La controverse en cours

“Vous appelez cela des marécages, déclara un retraité de la côte atlantique des États-Unis ; pour moi, ce sont des terrains vagues.”

L’endroit en question est une étendue d’environ 75 hectares de terres marécageuses et sablonneuses sur le littoral et où pousse la salicorne. Selon les spécialistes de l’environnement, ces marécages sont une partie importante des 400 hectares de marais de la baie de Raritan. La compagnie d’électricité de la région voudrait y bâtir une centrale, et c’est également le désir de nombreux citoyens.

“Nous avons besoin d’énergie électrique et nous avons besoin d’emplois ; les impôts payés par la centrale permettraient de redonner de l’activité à notre ville”, déclara un travailleur d’une usine chimique.

Un autre habitant ajouta : “Nous avons réussi à vivre confortablement et maintenant on nous demande de nous restreindre pour sauver les oiseaux et les poissons. L’avenir de nos familles est en jeu. (...) Il ne s’agit pas seulement d’une centrale électrique, il s’agit de notre vie.”

Au début de l’année dernière, on informa une compagnie de dragage qu’il lui était interdit de déverser quoi que ce soit dans les marécages qu’elle possède et qui s’étendent sur 60 hectares. La compagnie contesta alors la constitutionnalité de la loi sur les marécages et de son application.

Le 1er septembre 1973, un décret sur la préservation des marais côtiers entra en vigueur dans l’État de New York. Presque immédiatement des procédures s’engagèrent. “PREMIÈRE ACTION INTENTÉE CONTRE LA LOI SUR LES MARÉCAGES”, telle était la manchette qui s’étalait en première page du New York Times du 15 novembre 1973. Quelques jours plus tard, on annonçait d’autres actions de la part de divers constructeurs.

Et le conflit se généralise. Il s’étend tout au long de la côte est des États-Unis. Les uns proclament l’utilité multiple des marécages. Les autres considèrent ceux-ci comme des “terrains vagues” qui devraient être utilisés pour l’expansion industrielle ou autre.

Le conflit est relativement nouveau, car nombre de lois sur la protection des marécages sont récentes. Dans le passé on ne pensait guère à préserver ces régions.

La disparition des marécages

Une bonne partie de la ville de New York est construite sur d’anciens marécages. Vers 1900 on assécha les grands marais de Manhattan et on bâtit sur les terres ainsi récupérées. À cette époque il y avait encore quelque 110 kilomètres carrés de marais dans d’autres quartiers de la ville, mais à présent il n’en reste plus que quinze. Dans d’autres régions également on a asséché de nombreux marécages pour en faire des terrains à bâtir.

Entre 1954 et 1965, on a supprimé environ 18 000 hectares de marais salés sur le littoral atlantique des États-Unis. Long Island, une île le long de cette côte, perdit presque 30 pour cent de ses marécages pendant la même période. Dans d’autres États, des milliers d’hectares de marais ont disparu. Au cours des trente-cinq dernières années, un quart des marécages du pays ont été détruits, dit-​on, par la pollution, l’assèchement ou le remblayage.

Mais est-​ce vraiment un mal ? La plupart de ces terrains ne sont-​ils pas mieux employés actuellement ? Des aéroports, des stades ou d’autres constructions n’ont-​ils pas plus de valeur que les marécages qu’ils ont remplacés ? Pourquoi a-​t-​on promulgué des lois pour protéger des marécages ?

Plus utiles qu’on ne le pense

On comprend que les marécages côtiers soient considérés comme des terrains vagues par beaucoup de personnes. Ces étendues plates et couvertes d’herbes rudes semblent monotones. Cependant, les marais, liens entre la mer et la terre, rendent de grands services.

Par exemple, ils protègent le continent contre l’érosion provoquée par les vagues. Lorsqu’on les supprime, les résultats sont souvent inattendus. Par exemple, quand on eut comblé les marécages du sud de Brooklyn et de Queens, à New York, le génie de l’armée proposa la construction d’une barrière contre les ouragans à Jamaica Bay. Elle devait coûter 55,5 millions de dollars !

En outre, les marécages entretiennent de nombreuses formes de vie, source de plaisir pour les hommes. Le long des derniers marais salés de Jamaica Bay, dans l’État de New York, on peut encore voir, sur un arrière-fond de gratte-ciel, des pêcheurs à l’affût des carrelets, des bars et d’autres poissons. La recherche de palourdes est un autre passe-temps agréable que permettent les marais côtiers. Des milliers d’oies canadiennes survolent Chesapeake Bay et trouvent leur nourriture dans les eaux stagnantes des marécages. Si ceux-ci sont détruits, les canards, les hérons et d’autres créatures doivent quitter la région ou mourir.

Bien des gens ne connaissent pas les avantages des marécages. Même quand ils sont mis au courant, il leur arrive de prétendre qu’on devrait les employer plus utilement. À leur avis, les complexes d’habitations ou industriels qu’on peut bâtir sur les marais asséchés sont une source de revenus plus avantageuse pour la communauté.

Mais en est-​il réellement ainsi ? Pour répondre convenablement à cette question, il est nécessaire de bien comprendre la valeur des marécages et aussi la situation mondiale actuelle.

On commence à reconnaître leur valeur

On a tendance à sous-évaluer certaines terres, par exemple un champ fertile de blé ou de maïs. Ces terres semblent ne pas avoir beaucoup de valeur, et un hectare de champ se vendra sans doute beaucoup moins cher qu’un terrain en ville. Mais pour celui qui a faim, qu’est-​ce qui vaut le plus : la terre qui produit de la nourriture ou celle sur laquelle s’élève une nouvelle maison, une usine ou un autre bâtiment ?

La réponse est évidente. Or, on a découvert que les marécages fournissent plus de nourriture que les meilleurs champs de blé ou de maïs. Le livre Vie et mort du marais salé (angl.), de John et Mildred Teal, déclare :

“Un hectare de marais salé produit près de vingt-cinq tonnes de matières organiques par an. La production moyenne de blé n’est que de 3,75 tonnes par an pour un hectare, y compris les tiges et les feuilles. Aux États-Unis, les meilleures terres à fourrage produisent environ dix tonnes par hectare et par an. C’est en Europe septentrionale qu’on obtient les meilleures récoltes de blé du monde, et pourtant c’est à grand-peine que les fermiers de ces régions parviennent à retirer de leurs terres 17,5 tonnes par hectare et par an.”

Les marécages sont donc de grands producteurs de nourriture. On objectera peut-être que les hommes ne peuvent vivre des graminées que produisent les marais, les principales étant, dans l’est des États-Unis, la spartina alterniflora et la spartina patens. C’est vrai. Cependant, tout comme nous mangeons la viande provenant de bœufs, de moutons ou de porcs élevés dans les pâturages, nous pouvons manger la chair des animaux qui vivent de la végétation des marécages.

La majeure partie de la faune des marais se nourrit de la spartina alterniflora aux grandes feuilles rudes. Certains animaux mangent directement la plante, mais la plupart consomment le produit de sa décomposition. Les minuscules particules organiques se répandent dans l’eau et constituent des substances hautement nutritives pour la vie marine.

Grâce à ces substances, il est possible de produire des quantités considérables d’aliments si l’on fait servir à l’aquiculture des parties de marécages et des estuaires voisins. L’élevage d’animaux aquatiques se pratique dans certains pays d’Extrême-Orient, où l’on obtient 1 000 kilos de crevettes et 2 000 kilos de poisson par hectare de marécages et par an. Dans la baie d’Hiroshima, au Japon, on récolte jusqu’à 50 000 kilos d’huîtres par hectare, ce qui est vraiment remarquable.

Aux États-Unis également, l’aquiculture pourrait être une source supplémentaire de nourriture, si du moins on garde les marécages. Même sans être mis en valeur, certains marais le long de la côte atlantique fournissent, sous forme de mollusques, plus de nourriture à l’hectare que les meilleurs pâturages. L’estuaire du Niantic, par exemple, produit 350 kilos de pétoncles par hectare et par an. Dans un marais du Massachusetts, on récolta en un an pour 300 000 dollars de palourdes.

La nourriture est-​elle vraiment si précieuse qu’il faille préserver les marais qui en produisent ?, vous demandez-​vous peut-être. Comment réagissez-​vous quand vous apprenez que des dizaines de milliers de gens sont morts de faim ces derniers mois ? Et que pensez-​vous lorsque vous lisez des rapports comme celui-ci, paru dans le Journal d’Ithaca du 22 mars 1974 ? Nous citons : “Des experts dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de la démographie et de l’économie mondiale, qui sont habituellement modérés, commencent à prédire la ruine, l’effondrement social et la famine pour un milliard de gens, à la fin de cette année.” Même les États-Unis sont menacés par cette pénurie mondiale de vivres.

Étant donné ce qui précède, devrait-​on détruire les terres les plus productives ? Beaucoup de gens pensent que non. Ils sont arrivés à cette conclusion après avoir mieux compris l’effet qu’ont les marais sur les poissons de l’océan.

Une réserve de vivres et un parc d’élevage

Les marais fournissent de la nourriture non seulement aux animaux qui vivent en leur sein, mais également aux poissons des eaux côtières. C’est dans ces eaux, estime-​t-​on, que sont pêchés 80 à 90 pour cent des poissons envoyés sur le marché. Or, la plupart des poissons de la côte atlantique des États-Unis sont tributaires de la nourriture provenant des marécages. En fait, ceux-ci constituent pour eux une réserve de vivres.

En outre, beaucoup de ces poissons naissent et se développent dans les marécages, où ils sont à l’abri. Deux tiers environ de ceux que l’on pêche le long des côtes passent une partie de leur vie dans les marais des estuaires. Qu’arrive-​t-​il quand on détruit ces marais ?

Voyons l’exemple de la ville de New York. Autrefois, l’industrie de la pêche y était florissante. Mais depuis que la plupart des marécages ont été supprimés et que les eaux sont polluées, cette industrie a cessé. C’est là un état de choses qui semble se généraliser. Entre 1955 et 1965, les prises le long de la côte est des États-Unis et du rivage du golfe du Mexique ont diminué de 50 millions de kilos.

Cette situation inquiète les hommes de science. John Gottschalk, directeur du Bureau de la pêche et des animaux sauvages, au département de l’Intérieur des États-Unis, s’exprime sans ambages. Il dit : “Pour moi, cela ne fait pas de doute ; la disparition des marécages a modifié l’écologie du plateau continental.” “Ce n’est plus un luxe de sauvegarder nos estuaires, c’est une nécessité scientifique”, dit également le Dr Eugene Odum, directeur de l’Institut d’écologie de l’université de Georgie.

Le naturaliste John Hay, écrivant dans le National Parks & Conservation Magazine de mars 1974, dit : “Pour considérer les choses de façon réaliste, nous devons comprendre que les marécages sont plus productifs comme berceau de la vie marine que comme terrains à bâtir. Sans marais côtiers, les poissons de mer n’ont plus d’endroits où naître et grandir ; c’est de là qu’ils retournent dans l’océan, où ils sont une source de profit pour les pêcheurs. Les flottilles de pêche le long de la côte atlantique ne font pas de très bonnes affaires. Néanmoins elles attrapent encore du poisson pour une valeur de 75 000 000 de dollars, et c’est le poisson qui provient des marais côtiers et des estuaires. D’autre part, l’industrie de la pêche sportive, qui a un énorme revenu, et l’industrie des mollusques dépendent de ces parcs d’élevage que sont les marécages du littoral.”

Des lois sensées

Certains cherchent à tirer un profit financier des marécages en les comblant et en les faisant servir à d’autres usages. Mais lorsqu’on a compris toute la valeur de ces régions, des lois ont été promulguées pour les protéger. Néanmoins, on s’élève de plus en plus contre ces lois et on veut supprimer les marécages. Le New York Times du 21 février 1974 contenait un intéressant éditorial sur ce sujet. Il conclut en ces termes :

“Ainsi, on a édicté des lois pour protéger les marécages ‘dans l’intérêt du bien public’. Mais souvent ces lois sont combattues par des promoteurs, qui ne pensent qu’à leurs bénéfices. Pourquoi le public ne réagit-​il pas ? Parce que la plupart des gens ignorent pourquoi la nature a créé des marécages et la valeur considérable qu’ils ont pour l’homme.”

Trop souvent, en effet, les hommes agissent en méconnaissant le merveilleux agencement de la terre et ses processus interdépendants. Nous ferons donc bien d’apprendre à mieux connaître notre splendide demeure et nous nous efforcerons d’en prendre soin, comme le voulait notre Créateur.

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