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  • g76 8/1 p. 13-16
  • La vie d’un matador est-elle satisfaisante ?

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  • La vie d’un matador est-elle satisfaisante ?
  • Réveillez-vous ! 1976
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Réveillez-vous ! 1976
g76 8/1 p. 13-16

La vie d’un matador est-​elle satisfaisante ?

Voici l’histoire de quelqu’un qui a réalisé son rêve de devenir un matador et qui a ensuite compris ce que cela signifiait vraiment.

PENDANT près de vingt ans, j’ai rêvé de devenir un matador qualifié, et finalement mon rêve s’est réalisé. Cela s’est passé le 2 avril 1967, à Madrid.

Quand je suis sorti de l’hôtel, j’ai vu une foule d’amis et de compagnons qui voulaient être avec moi en ce grand jour. Cet après-midi-​là, au cours d’une cérémonie appelée alternativa, je devais recevoir le titre de matador de toros, le grade le plus élevé en tauromachie.

Les deux hommes qui allaient me présenter étaient, l’un, le doyen des matadors, Curro Romero, parrain de la cérémonie, l’autre, le fameux matador El Cordobés, Manuel Benitez, qui servirait de témoin officiel. Après quelques mots d’encouragement et de bienvenue dans ce groupe de professionnels, j’ai reçu ce qu’on appelle couramment los trastos de matar, les outils du métier. Il s’agit de l’épée et de la muleta, un morceau de flanelle rouge fixé sur un petit bâton, pour leurrer le taureau.

Puis les deux vétérans m’ont donné l’accolade. Finalement je me suis trouvé face à face avec le taureau. J’ai réussi l’épreuve. Une carrière prometteuse s’ouvrait devant moi. J’avais enfin atteint le but que je m’étais fixé depuis si longtemps.

Un désir précoce

Quand j’étais gamin, je ne pensais qu’aux courses de taureaux. J’allais m’asseoir à la porte de la boutique du coiffeur, rien que pour entendre les hommes en discuter. À cette époque-​là ils parlaient encore de la mort d’un des toreros les plus renommés de tous les temps, Manolete (Manuel Rodriguez), qui a été tué par un taureau en 1947.

Je m’évertuais à répéter les gestes des toreros, mais je n’avais pas d’animal. Finalement l’occasion se présenta ; c’était en décembre 1958, alors que je n’avais que quinze ans.

Quelques amis plus âgés avaient projeté de se rendre de nuit dans un corral pour s’entraîner, et je parvins à les décider de m’emmener. Ils réussirent avec difficulté à séparer du troupeau une vache méchante. Puis, chacun à notre tour, nous nous sommes exercés. Après, il y eut une discussion quant à savoir qui avait été le meilleur. Un garçon dit que c’était moi, ce qui me surprit, car je n’avais aucune idée de ce qui était bien ou mal en matière de corrida. Depuis lors, mes amis m’ont toujours emmené avec eux lors de leur entraînement nocturne et j’ai acquis ainsi beaucoup d’expérience.

Une nuit, un coup de corne de vache me fit une entaille depuis la bouche jusqu’au menton. Comme médecin je n’avais que mon compagnon, qui versa sur la blessure de l’aguardiente, une eau-de-vie bon marché. C’était la première fois que mon sang coulait et je me sentais très honoré. Mais comment allais-​je réagir la prochaine fois ? Aurais-​je peur face à un taureau dans l’arène, devant un public ?

Après avoir réfléchi, j’étais plus déterminé que jamais à devenir un matador accompli.

Je poursuis mon but

Mon père essaya de toutes les manières de me décourager. Il me battit et me priva de nourriture. Quand un soir il découvrit que je n’étais pas là, il verrouilla la porte, de sorte que j’ai dû passer le reste de la nuit dans la rue. C’est pourquoi j’ai décidé de m’enfuir avec deux camarades qui voulaient eux aussi devenir matadors ; j’avais alors environ seize ans.

Nous sommes allés à Salamanque, dans le nord du pays, à quelque 700 kilomètres de Palma del Rio, où j’habitais. Nous avons voyagé dans des trains de marchandises, nous avons souffert du froid et de la faim, mais nous sommes parvenus à subsister en mendiant de la nourriture dans les fermes et parfois en volant des poulets. Par moments, je pensais retourner à la maison, mais en songeant à la glorieuse carrière de matador, je reprenais courage.

Un jour, nous avons entendu dire qu’il y aurait une course de taureaux à Ciudad Rodrigo, dans la province de Salamanque. Les taureaux sont si gros là-bas que peu de personnes osent se risquer dans l’arène. Quant à moi, mon désir de devenir un matador était si grand que je ne me souciais pas du danger. Je voulais simplement devenir célèbre.

À cette occasion, à cause de mon audace, j’ai reçu quelque argent, assez pour me rendre à Madrid. Là, avec l’aide de parents, j’ai pu m’inscrire à une école de toreros. Je l’ai fréquentée pendant trois mois et j’y ai appris à améliorer mon style.

Ma première corrida officielle

J’étais alors un novice, un novillero. Pour atteindre mon but et devenir un matador pleinement qualifié, j’avais besoin d’expérience et de la présence d’un public.

Puis en 1963 eut lieu ma première corrida officielle et mon nom parut sur les affiches. Cela se passait dans ma ville natale, Palma del Río, dans la province de Cordoue, à l’occasion d’une fête religieuse. Comme c’est généralement la coutume, on avait prévu deux courses de taureaux.

Une fois dans l’arène, j’avais un tel désir de gagner que j’étais sûrement plus acharné que le taureau. Ce fut un triomphe et j’ai reçu la récompense suprême, les deux oreilles et la queue du taureau, outre le droit de revenir le lendemain. Le lendemain également j’ai eu beaucoup de succès. Tout le monde m’acclamait et me prédisait un bel avenir comme torero ou matador.

Un homme d’affaires offrit de devenir mon manager et mon représentant. Mon père avait changé d’avis ; il n’était plus opposé à l’idée que je devienne un matador, car il voyait les avantages matériels de cette profession. Il m’émancipa devant notaire et me confia au manager, car j’étais encore mineur. Ma mère, par contre, ne voyait pas la chose d’un bon œil à cause des dangers qui me menaçaient.

Plus près du but

Mon manager a été excellent au début ; il organisait des corridas avec de jeunes taureaux, ce qui me permettait de me perfectionner. Puis, j’ai cessé de faire des progrès, car ce manager était un amateur et il n’avait pas les qualités requises pour m’aider à devenir un matador accompli. Mon contrat m’attachait à lui pour cinq ans ; la seule solution était donc d’acheter ma liberté, ce que j’ai fait. J’ai rompu le contrat moyennant un dédommagement élevé, mais au moins j’étais libre et j’allais pouvoir progresser.

Avec mon nouveau manager j’ai obtenu un contrat pour une corrida à Bilbao, dans l’une des plus grandes arènes d’Espagne. Cette corrida s’est révélée particulièrement importante dans ma carrière.

Au cours de mes passes de cape, le taureau m’arracha la cape d’un coup de corne. Je me trouvais sans défense, sans moyen de leurrer l’animal. J’aurais pu m’enfuir tout en gardant l’honneur sauf. Mais, dans mon inexpérience et mon désir de réussir, je tins bon et j’ai envoyé un coup de pied à la tête du taureau. Celui-ci, cependant, me donna un coup de corne à la cuisse gauche, la transperçant presque.

Mon sang coulait à flot ; la foule aurait sûrement excusé mon abandon. J’ai eu un moment d’indécision, mais mon désir de triompher et la détermination de devenir un matador renommé ont été plus puissants que la douleur. J’ai demandé une autre cape et, malgré les efforts des autorités de l’arène pour m’en dissuader j’ai de nouveau fait face au taureau. Je commençais à m’affaiblir.

Bien que le public ne souhaite pas voir une tragédie, on le sent survolté dans des situations où la vie du matador est en danger. En dépit de ma blessure, je réussis à terminer mes passes de cape et à tuer le taureau. J’ai fait le tour de la piste au milieu des acclamations, puis j’ai été emmené à l’infirmerie. Après qu’on m’eut donné les premiers soins, on me conduisit à l’hôpital spécial pour les toreros, à Madrid.

L’événement a été commenté dans les journaux qui attirèrent sur ma personne l’attention du public des corridas. En outre, une photo me montrait combattant le taureau malgré le coup de corne à la cuisse. Je suis devenu célèbre, ce qui m’a valu des engagements dans les meilleures arènes d’Espagne et du sud de la France. J’ai finalement atteint mon but, concrétisé par la cérémonie de l’alternativa le 2 avril 1967.

Les joies du succès...

Chaque corrida me rapportait environ 11 000 francs français. Cependant, après avoir payé ma cuadrilla, ou troupe, le voyage, la nourriture, les notes d’hôtel et versé 10 pour cent à mon manager, il ne restait souvent qu’à peine 10 pour cent pour moi. Je n’amassais pas les richesses que je désirais ; en fait, je dépensais plus que je ne gagnais, comptant que la saison suivante m’apporterait davantage.

Pendant quelque temps, être matador me sembla merveilleux ; j’étais une célébrité qu’on adulait. Puis j’ai commencé à comprendre que c’était le torero qui avait des amis, et non pas l’homme. On voulait être vu en compagnie du matador victorieux, jouir d’une partie de sa gloire. Aussi, quand j’avais remporté des succès dans l’arène, l’hôtel était plein d’“amis” et on organisait des fêtes en mon honneur. Mais lorsque les choses allaient moins bien, ces mêmes “amis” brillaient par leur absence.

En outre, je me suis rendu compte que les courses de taureaux étaient dirigées par un petit nombre de gens influents. Quelques empresarios contrôlaient les grandes arènes et le torero y obtenait un contrat grâce à ses relations plutôt qu’à son habileté. De plus, généralement les journalistes ne relataient les triomphes d’un matador que s’ils avaient reçu au préalable une “gratification”.

Il y avait aussi les blessures inévitables. Si elles étaient douloureuses pour le corps, elles l’étaient également pour le portefeuille. La saison ne durait que quelques mois et une blessure vous mettait hors de combat pendant deux à quatre semaines ou davantage. J’ai eu sept blessures, dont les cicatrices font penser à une carte routière.

La vie d’un matador n’était pas du tout ce que j’avais imaginé. Autre chose cependant me fit douter de la valeur de l’existence que je menais.

Le matador et la religion

La religion est étroitement liée aux courses de taureaux. Avant chaque corrida les matadors s’en vont prier dans une chapelle remplie d’images. Beaucoup emportent même avec eux une chapelle portative. Un jour, j’avais prié comme de coutume devant ma chapelle avant de me rendre à l’arène ; mais en rentrant je découvris qu’elle avait pris feu. Si j’étais revenu un peu plus tard, toute la chambre aurait brûlé. Cela m’a fait réfléchir. Si ces images, me suis-​je dit, ne pouvaient pas se garder elles-​mêmes, comment pourraient-​elles me protéger lors d’une course de taureaux ? Le doute me tourmentait.

Une autre fois, alors que je me trouvais en France pour une corrida, je voulus me confesser, comme j’en avais également l’habitude. J’attendais le prêtre en même temps que d’autres personnes, mais à notre surprise et notre déception, il refusa de venir nous écouter. Puis, quand il sut que j’étais là, il vint entendre ma confession, mais il ignora les humbles gens qui attendaient depuis si longtemps. Des incidents de ce genre commençaient à affaiblir ma foi dans l’Église catholique. Néanmoins, je croyais en Dieu et je respectais la Bible. En fait, je prenais plaisir à la lire.

Un jour, j’ai donc expliqué à un prêtre que j’aimerais comprendre la Bible. Il me découragea en me disant que la Bible était pour les théologiens et que je deviendrais fou si je la lisais. J’étais attristé et ma foi en l’Église s’affaiblit encore.

Un meilleur but dans la vie

À peu près à ce moment-​là, un jour de l’automne 1968, ma femme et moi étions en train de prendre notre petit déjeuner lorsqu’on frappa à la porte. Ma femme alla ouvrir et se trouva en face de deux dames qui nous parlèrent de la Bible. J’ai posé différentes questions et chaque fois elles m’ont donné une réponse biblique. J’étais émerveillé et souhaitais pouvoir, moi aussi, manier la Bible de cette façon. En lisant les publications que ces dames m’avaient laissées, j’ai compris que je pourrais y trouver la connaissance biblique que je désirais tant. Bientôt, ma femme et moi avons accepté une étude régulière de la Bible dans notre foyer.

À cette époque j’étais invité à participer à une corrida organisée à l’occasion d’une fête dans un ranch. L’évêque de Séville était présent et j’ai remarqué combien il prenait plaisir au déroulement des opérations. Quant à moi, je ne me sentais pas à ma place.

Au cours de ma carrière, j’ai tué environ 240 taureaux. Même pendant cette période, quand je regardais d’autres matadors combattre un animal ensanglanté et affaibli, j’étais pris de pitié pour lui. À mesure que je me familiarisais avec les enseignements bibliques je comprenais mieux que la carrière de torero ne convenait pas à un vrai chrétien. La corrida du ranch a été la dernière à laquelle j’ai participé.

J’ai appris que Dieu va créer un nouveau système de choses juste et j’ai senti grandir en moi le désir de servir ce Dieu plein d’amour (II Pierre 3:13). C’est ce qui est devenu le but principal de ma vie. Et, puisque la Bible montre que chacun doit connaître le dessein de Dieu, j’ai commencé à en parler aux autres. — Mat. 24:14.

Beaucoup de gens paraissaient agréablement surpris de me voir à leur porte. Ils étaient enchantés de parler de corridas avec moi. Mais alors, je saisissais l’occasion de leur expliquer que dans la vie il y a quelque chose de bien mieux que les courses de taureaux — connaître et servir notre grand Créateur. J’en ai fait personnellement l’expérience.

— D’un de nos lecteurs.

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