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  • g77 22/2 p. 5-8
  • Quand le barrage du Teton éclata

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  • Quand le barrage du Teton éclata
  • Réveillez-vous ! 1977
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Réveillez-vous ! 1977
g77 22/2 p. 5-8

Quand le barrage du Teton éclata

JE PÊCHAIS dans la rivière tranquille quand, brusquement, je me suis retrouvé escaladant le flanc du cañon pour échapper à une muraille d’eau de 90 mètres de haut. Cela s’est produit sur le Teton, le 5 juin 1976. Les récits des témoins oculaires ne font que confirmer l’adage selon lequel ‘l’invraisemblable est quelquefois vrai’. Voyons par exemple ce qui s’est passé lors de ma partie de pêche.

Ce samedi-​là, le ciel était tout bleu et le temps idéal pour aller pêcher dans le Teton où, de l’avis de beaucoup, on trouve “les plus belles truites de l’État d’Idaho”. Vers 11 heures du matin, un groupe de cinq personnes mirent un radeau de caoutchouc à l’eau, juste en aval du barrage. Elles descendirent la rivière pendant un moment, puis jetèrent l’ancre.

Déjà ces pêcheurs avaient remarqué que “l’eau avait pris une couleur laiteuse”. Puis un homme les appela soudain du haut du cañon et les avertit que l’eau pourrait monter, car il y avait “une petite fuite dans le barrage”. Le groupe descendit alors davantage la rivière et fut surpris de voir, sur le bord supérieur du cañon, un parent de l’un d’eux qui se mit à tirer un coup de pistolet en l’air et à agiter frénétiquement les bras.

Ce fait et la montée rapide des eaux firent comprendre aux pêcheurs que quelque chose de grave se passait. Une femme du groupe raconte ce qui suit : “Nous avons pagayé furieusement jusqu’au rivage et nous avons entrepris d’escalader la paroi du cañon. Après avoir regardé vers l’amont, j’ai dit aux autres de laisser aller le bateau. J’ai grimpé jusqu’à un endroit élevé où je me suis arrêtée pour reprendre mon souffle. J’ai alors aperçu, dansant sur les flots comme un vulgaire bouchon, un grand réservoir de métal d’environ 15 mètres de diamètre. J’ai vivement repris mon escalade !” Lorsque tout le groupe est arrivé au sommet, une immense muraille d’eau a rempli complètement le cañon — un gouffre de 90 mètres.

Telle une cataracte, cette masse d’eau continua d’avancer rapidement. Un jeune pêcheur a été noyé ; un autre, violemment secoué, est parvenu à se laisser porter par les eaux sur 8 kilomètres, puis il s’est accroché à un arbre. On l’a secouru plusieurs heures plus tard.

De nombreuses horloges se sont arrêtées à 11 h 57, quand l’électricité a manqué. Et, pour la majorité des cent mille habitants de cette région de l’Idaho, c’est le temps qui semblait s’être arrêté. Onze personnes ont péri noyées et des milliers d’autres étaient sans abri. Les dégâts, particulièrement étendus, ont été évalués entre 400 millions et un milliard de dollars. L’inondation avait en effet “attaqué” sur cinq fronts.

Quand la muraille d’eau frappait un méandre prononcé de la rivière, elle ne le suivait pas, mais une partie de l’eau “sautait” par-dessus la berge et continuait à se diriger tout droit, vers l’ouest. L’eau se déversait également dans les petites vallées de cette région montagneuse ; c’est ainsi qu’elle s’est divisée en cinq “bras”. Naturellement, le bras le plus large s’est précipité vers le sud en suivant le lit du Snake, dans lequel se jette le Teton.

Mais que s’est-​il passé lorsque les eaux se sont lancées hors du cañon, dans les vallées plus larges ? Darrell Singleton, ancien d’une congrégation de Témoins de Jéhovah, qui possède une ferme à 6 kilomètres en aval du barrage, se trouvait sur sa propriété ; il raconte ce qui suit :

“’Elle a tout englouti”

“Nous étions en train de charger du matériel dans la camionnette quand ma fille, qui habite Rexberg, nous a téléphoné. Elle nous a avertis qu’il y avait une fuite au barrage et que tout le monde devait évacuer la région. Je lui ai dit que probablement quelqu’un avait été effrayé outre mesure par un petit débordement du réservoir. Elle m’a répondu que c’était plus grave que cela. Dans ce cas, lui ai-​je rétorqué, nous allons partir.

“Je n’étais pas trop inquiet ; néanmoins, nous avons décidé d’aller en voiture jusqu’au barrage pour nous rendre compte de la situation. Arrivés sur place, nous avons vu s’enfuir des gens affolés. D’un coup d’œil nous avons compris ce qui se passait. Depuis le cañon, une immense masse d’eau brunâtre, soulevant un nuage de poussière, se répandait dans la vallée. Elle semblait faire exploser tout ce qu’elle rencontrait sur son passage.

“Nous avons fait demi-tour, avertissant tout le monde sur notre route. Dans l’une des maisons, les habitants ne voulaient pas s’en aller, mais ils changèrent d’avis en s’apercevant que l’électricité était coupée. Nous étions à environ 3 kilomètres de chez nous lorsqu’une muraille d’eau haute de 9 mètres frappa la localité, engloutissant tout. Un sentiment d’impuissance nous saisit, car la dévastation était partout.

“Plus tard, vers 5 heures de l’après-midi, nous nous sommes rendus à pied jusqu’à notre ferme. Le courant avait emporté notre maison environ 150 mètres plus loin, où elle s’était effondrée. Tous les autres bâtiments et le matériel de la ferme étaient démolis. Mon bateau et ma camionnette, encore accrochés l’un à l’autre, se trouvaient dans les arbres.”

Beaucoup de personnes de la région, la première à être inondée, n’ont été prévenues que dix minutes à l’avance. Certaines, levant les yeux, ont vu l’eau se précipiter sur elles. D’autres ont été alertées par le bruit effrayant des arbres arrachés. Une femme a vu “une maison de briques lancée en l’air comme une maison de poupées en plastique”.

“Évacuez immédiatement !”

Sur le chemin du flot s’élevaient une série de petites villes. Sugar City était la première. Heureusement, tous les habitants ont pu être évacués avant que les eaux, qui avançaient à présent sur un front de 10 kilomètres, ne détruisent la ville. Des arbres déracinés, des poutres, des barriques, même des voitures et du matériel agricole allaient s’écraser sur les maisons.

Malheureusement, les eaux charriaient aussi de nombreux cadavres d’animaux. Des milliers de bêtes se trouvaient sur le passage du flot. Dans bien des cas, leurs propriétaires avaient eu juste le temps d’ouvrir les enclos pour leur donner la possibilité de se sauver. Beaucoup n’y sont pas parvenues.

La police urbaine et la gendarmerie ont lancé cet avertissement : “Évacuez immédiatement !” Les habitants de la prochaine ville menacée, Rexberg, l’ont fait juste à temps, car peu après de nombreuses maisons étaient entièrement recouvertes par l’eau.

À mesure que le torrent s’avançait vers le sud, chaque petite municipalité, à son tour, s’efforçait de faire évacuer ses habitants, mais la confusion régnait. Comme les fonctionnaires se trouvaient dans l’impossibilité d’évaluer la vitesse des eaux, leurs communiqués étaient souvent inexacts. L’électricité étant coupée et plusieurs ponts ayant été emportés, la fuite et les communications étaient entravées.

Plusieurs villes prennent des mesures

Idaho Falls était la plus grande ville sur le chemin de l’inondation. Des centaines de travailleurs volontaires ont répondu à l’appel lancé par les autorités. Il était étrange de les voir surélever les rives du Snake avec des sacs de sable alors qu’il faisait un soleil éclatant. Le dimanche, quand la vague est arrivée, elle avait 6 mètres de haut. Cependant, tous les ponts ont tenu ; l’inondation avait été contrôlée. Les volontaires, qui s’étaient dépensés tout le jour précédent et la nuit, avaient gagné la partie.

Mais, en aval, les choses ne se sont pas passées de la même façon. Malgré les efforts courageux des volontaires, les eaux ont envahi plusieurs petites villes. À près de 120 kilomètres du barrage, elles formaient encore un torrent furieux.

Finalement, dans la nuit du lundi, les eaux reculèrent ; l’inondation avait atteint son point le plus éloigné. Les agglomérations inondées pansaient leurs plaies. Beaucoup de gens se réjouissaient de ce que l’événement avait eu lieu à midi et non pendant la nuit, car alors bien plus de personnes auraient été surprises par l’inondation. Néanmoins, tout le monde se demandait comment une chose pareille avait pu se produire.

Un petit commencement

Connaissez-​vous l’histoire de ce petit garçon hollandais qui, après avoir découvert une fuite dans une digue, enfonça son doigt dans le trou en attendant les secours qui ne vinrent que plusieurs heures plus tard ? On l’a qualifié de “héros” et on a estimé qu’il avait sauvé une ville voisine. De même, c’est une fuite qui a donné lieu à la tragédie du barrage du Teton. Mais l’aide est venue trop tard.

La construction du barrage, qui était presque terminée, avait déjà coûté, dit-​on, 55 millions de dollars. Vers 8 heures du matin, le 5 juin 1976, on a appelé des spécialistes, car depuis plusieurs jours une fuite persistante avait retenu l’attention des équipes d’ouvriers. Maintenant il s’écoulait une eau boueuse et, de plus, une autre fuite fut découverte. Comme le réservoir, situé derrière le barrage, était plein pour la première fois, la présence de ces deux fuites était inquiétante.

On a décidé d’employer deux bulldozers et de boucher avec des blocs de pierre la voie d’eau la plus importante qui se trouvait sur le devant du barrage. Cependant, à ce moment, un tourbillon menaçant (indiquant la force du courant) s’était formé du côté du réservoir. En outre, le plus grand des deux bulldozers s’est enlisé dans le barrage de terre. Les deux opérateurs ont attaché les véhicules l’un à l’autre avec des chaînes et ont essayé de remonter la pente en marche arrière. Mais le surveillant leur a bientôt fait signe d’abandonner les machines et de gagner un endroit plus sûr. L’eau s’échappait en plus grande quantité et creusait un trou béant dans le barrage.

Sur le sommet du barrage on a mis en action de grands bulldozers au moyen desquels on a fait tomber des blocs de pierre dans le tourbillon du côté du réservoir. Malgré cela, la voie d’eau s’agrandissait et les deux bulldozers abandonnés, enchaînés l’un à l’autre, sont tombés dans le torrent mugissant. Alors, tous les hommes ont quitté rapidement le barrage avec leur matériel. La bataille pour arrêter l’eau était perdue.

Un témoin oculaire décrit ce qui s’est passé ensuite : “Je savais qu’il allait y avoir une inondation, mais je n’imaginais pas qu’elle prendrait de telles proportions. Et tout s’est passé très vite. Chaque fois qu’une grande section du barrage s’écroulait, on aurait dit qu’une bombe explosait. C’était une explosion de boue.”

Mais, étant donné les progrès techniques dans le domaine de la construction, comment les fuites avaient-​elles pu se produire ? Le périodique Engineering News-Record du 15 juillet 1976 écrivait que cinq semaines plus tard un comité d’experts “cita cinq causes possibles à l’effondrement de la partie en terre, haute de 100 mètres”. Les théories retenues invoquaient une défectuosité dans ce qu’on appelle “le rideau de coulis”. Qu’est-​ce que cela signifie ?

Quand on suspecte les roches qui se trouveront au-dessous ou à l’extrémité d’un barrage d’être poreuses (comme les parois d’un cañon), on y fore des rangées de grands trous dans lesquels on coule du béton. Ce mur de béton ou “rideau” doit empêcher l’eau de s’infiltrer au-dessous ou autour du barrage. Apparemment, au barrage du Teton, le rideau n’a pas rempli son office et, à une extrémité, là où le barrage rejoint la paroi du cañon, l’eau a commencé à s’infiltrer. Une fois que l’eau eut érodé la partie du barrage à cet endroit, il ne fallut pas longtemps pour que le poids du “lac” retenu derrière ne la fasse éclater.

Réaction et réflexion

Pendant le désastre, des milliers de gens ont aidé les victimes de l’inondation. L’aide apportée par les Témoins de Jéhovah de l’ouest des États-Unis a été qualifiée de “surabondante”. Une des victimes raconte ce qui suit : “Le dimanche matin, quand je me suis levée, il y avait devant la maison un camion rempli de nourriture, de vêtements et de couvertures ; les deux frères [des Témoins] qui le conduisaient dormaient sur le siège, car ils avaient roulé durant une grande partie de la nuit.”

En fait, un camion long de plus de 13 mètres, chargé de provisions, a été envoyé de l’Utah, et une autre grande semi-remorque est venue de Californie. Un des bénéficiaires déclara : “Nous avons reçu tellement de choses que nous en avions en surplus. Nous savions que les frères nous les avaient envoyées pour tous ceux qui en avaient besoin, aussi avons-​nous partagé avec nos voisins qui se trouvaient dans la même situation que nous.” Bientôt les Témoins qui dirigeaient la distribution des secours ont dû dire : “C’est assez !”

Quand on réfléchit à cette épreuve de trois jours, on est frappé par certains contrastes. La majorité des gens ont travaillé ensemble et se sont témoigné de la bonté. Certains ont même risqué leur vie pour en sauver d’autres. Par contre, les pillards ont bientôt donné de graves soucis aux autorités. Puisque la gendarmerie contrôlait l’accès à la zone sinistrée, ces vols odieux étaient apparemment le fait des voisins des victimes.

On a constaté d’autres contrastes dans l’attitude des gens qui ont perdu des biens matériels. Naturellement, beaucoup ont exprimé leur crainte de l’avenir. Cependant, une femme a avoué : “C’était terrible, mais je suis bien heureuse que les personnes que j’aime le plus soient saines et sauves. Ce genre d’événement nous fait comprendre que ce à quoi on tient le plus, ce sont les gens, et non les biens matériels.”

Mais quelles que soient les leçons qu’on peut tirer de l’inondation, le fait est qu’elle a laissé son empreinte sur la région et sur les survivants. — D’un de nos lecteurs.

[Illustration, page 7]

La gigantesque trouée après la rupture du barrage.

[Crédit photographique]

D’après un document du ministère de l’Intérieur des États-Unis.

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