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  • g78 8/9 p. 13-15
  • Un chemin de fer à vous couper le souffle

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  • Un chemin de fer à vous couper le souffle
  • Réveillez-vous ! 1978
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Réveillez-vous ! 1978
g78 8/9 p. 13-15

Un chemin de fer à vous couper le souffle

De notre correspondant au Brésil

“LE PLUS beau, saisissant, merveilleux, impressionnant, oui, à vous couper le souffle.” Ainsi s’exprimait un guide touristique uruguayen pour décrire le voyage en chemin de fer depuis Curitiba jusqu’à Paranaguá, dans le sud du Brésil.

Faisons donc ensemble ce voyage palpitant de trois heures, à bord du Litorina, un autorail de forme aérodynamique. Comme nous ne voulons rien perdre du spectacle, nous avons choisi un jour ensoleillé. Pendant que nous nous installons, le haut-parleur diffuse une musique douce bientôt remplacée par des souhaits chaleureux de bienvenue en anglais, en français, en espagnol et en portugais. Puis on nous annonce que durant le voyage, on servira des rafraîchissements gratuits. Notre impatience grandit. Qu’allons-​nous voir pendant ce trajet de 110 kilomètres?

Le train quitte Curitiba, à 907 mètres d’altitude, et serpente à travers de vertes prairies bien vite remplacées par un terrain plus accidenté. Le premier tunnel, qui sera suivi de douze autres, nous plonge soudain dans l’obscurité.

À la sortie du tunnel, le panorama se déroule devant nos yeux éblouis. De profondes vallées entaillent les montagnes qui reculent, s’estompant dans une brume d’un vert teinté de bleu. Elles sont couvertes de luxuriantes forêts de conifères dont les branchés étalées et les aiguilles évoquent des parasols. Le sol est recouvert d’une végétation abondante, avec, par endroits, des arbres aux fleurs jaunes, blanches ou roses, et aux feuilles argentées.

Le drame de la Serra do Mar

Le train s’arrête au “kilomètre 65”. Notre attention est attirée par une plaque commémorative et une croix dans le fond du précipice. Que s’est-​il passé? Le 20 mai 1893, aux premières heures du jour, des soldats ont frappé à la porte d’un important industriel et homme politique de Curitiba, le baron de Cerro Azul. Par ordre du chef de l’État lui et d’autres citoyens inscrits sur une liste noire furent emmenés dans le train de Paranaguá. Haut dans les montagnes, au “kilomètre 65”, le train s’arrêta brusquement. Il faisait encore noir. On se saisit des prisonniers et on les poussa dans le précipice.

Des panoramas splendides

Nous contemplons un moment ce site tragique, puis le train roule vers des endroits plus agréables. Des roches dénudées s’élancent d’une profusion de verdure enchevêtrée que coupent par endroits des torrents qui tombent en cascades. Des “oh!” et des “ah!” admiratifs, des “regarde là!” ou des “olhe ai!” jaillissent des lèvres des passagers extasiés, et les nez s’écrasent contre les vitres. Ici, une vapeur légère enveloppe les eaux d’une cascade surnommée “Le voile de la mariée”.

L’œil a peine à suivre les changements du paysage. Arc-bouté au flanc de la montagne, un gigantesque viaduc s’élance au-dessus d’un gouffre béant. Un autre tunnel surgit, nous happe puis nous relâche. Ensuite, la voie repose sur un terre-plein étroit creusé dans la montagne.

Comme nous approchons de la Courbe du Diable, nous retenons notre souffle. Le train roule à l’extrême bord d’un profond ravin. Aurons-​nous le courage de regarder en bas? Nous savons que jamais un train de voyageurs n’a déraillé à cet endroit, mais cela ne suffit pas à nous rassurer. Devant cette courbe de 45 degrés au-dessus d’un abîme terrifiant, nous ne nous sentons pas bien. Le train ne va-​t-​il pas glisser dans le gouffre? Nous ne respirons qu’après avoir passé le tournant. Mais quelle autre surprise nous attend plus loin?

À la petite gare de Marumbi, le train s’arrête et il en descend un groupe d’alpinistes aventureux et enthousiastes. Ils se dirigent certainement vers le pic Abrolho, rocher colossal, facile à escalader et qui attire beaucoup de gens. Mais d’autres pics donnent un aspect majestueux au paysage, le Ponta do Tigre notamment, et aussi le Morro do Gigante et l’Olimpo. Au fond, on aperçoit le barrage de Marumbi, sur la rivière Ipiranga.

Le court arrêt nous permet de respirer l’air parfumé de la forêt tropicale. Puis le train reprend sa route vers la côte au milieu des chefs-d’œuvre impressionnants exposés par le Grand Paysagiste. Nous contournons le plus haut sommet de la Serra, qui culmine à 1 979 mètres. Neuf cents mètres plus bas, les eaux bleu foncé de l’Atlantique déferlent sur les brisants argentés et, le long de la côte, des maisons dispersées font penser à des jouets d’enfants. Abritée par un chapelet de petites îles, la ville de Paranaguá est située sur la baie du même nom.

Trop vite à notre gré, nous arrivons au terme de notre excursion mémorable. Bien que l’animation d’un des plus importants ports du Brésil et un délicieux déjeuner aux fruits de mer retiennent notre attention, notre esprit vagabonde toujours dans la Serra. Bientôt, nous reprenons le train, en sens inverse. Cette fois, nous sommes plutôt d’humeur pensive. Comment a-​t-​on réalisé un ouvrage aussi audacieux?

Un exploit du génie civil

Un de nos compagnons de voyage nous donne un aperçu historique des travaux. Quand, en 1853, l’État du Paraná s’est séparé de l’État de São Paulo, un moyen de communication pratique avec la côte atlantique devint nécessaire. Comment, sans cela, l’État du Paraná pourrait-​il exporter son maté, son bois d’œuvre et son café? Il fallait un chemin de fer entre Curitiba et la côte. Les droits de construction acquis en 1871 furent transférés plus tard à la “Compagnie Générale de Chemins de Fer Brésiliens”. Finalement, en juin 1880, on posa la première pierre de l’ouvrage en présence de l’empereur Dom Pedro II.

Le chemin de fer fut divisé en trois sections. Lors de la construction de la première (longue de plus de 40 kilomètres, entre Paranaguá et Morretes), le seul problème vint du sol marécageux et alluvial. Les vraies difficultés apparurent avec la construction de la deuxième section, au “kilomètre 42”. En effet, en 39 kilomètres, la voie s’élève de 5 mètres au-dessus du niveau de la mer jusqu’à 955 mètres.

Il n’est pas étonnant que ce soit cette deuxième section qui ait demandé le plus de peine et de témérité. Au kilomètre 45, les ingénieurs européens qui avaient commencé l’ouvrage ont abandonné la partie à cause des dangereux précipices de la Serra do Mar. Néanmoins, d’intrépides ingénieurs brésiliens ont relevé le défi malgré les moyens primitifs mis à leur disposition, moyens qui auraient effrayé n’importe qui d’autre. La plupart des échafaudages étaient faits de grosses bûches simplement liées ensemble avec des lianes et des plantes grimpantes.

Alors que résonnaient encore à leurs oreilles les “impossible!” et “vous risquez votre vie pour rien”, les travailleurs avançaient, mètre par mètre. Lentement, les montagnes escarpées, constituées de granit et de gneiss, cédaient devant l’opiniâtreté des ingénieurs et des ouvriers. Bientôt, des ponts accrochés aux flancs hostiles s’élançaient par-dessus des précipices de 900 mètres.

Au début, on a creusé quinze tunnels dans le roc et construit 41 ponts (13 tunnels seulement sont encore employés). Au total, on compte 972 mètres de ponts et de viaducs et 1 689 mètres de tunnels. Le plus long tunnel atteint 429 mètres, à 995 mètres d’altitude.

Une fois les obstacles de la Serra surmontés, la troisième et dernière section a semblé un jeu d’enfant. Elle parcourt un plateau uni, presque en ligne droite, depuis Piraquara jusqu’à son terminus, Curitiba.

L’inauguration

Pendant cinq ans, alors que le moindre faux pas signifiait la mort, 9 000 hommes ont travaillé courageusement. Il faut dire toutefois que pour 4 000 ouvriers qui travaillaient, 5 000 souffraient de maladies tropicales causées par les insectes. Le tribut en vies humaines fut très élevé.

En dépit de tous les obstacles et des sombres prédictions, le 5 février 1885, l’“impossible” était accompli. Ce jour-​là, le premier train quitta Paranaguá à 10 heures du matin et atteignit Curitiba à 19 heures. Pourquoi ce retard? Eh bien, parce qu’à la gare de Cadeado on servit un plantureux repas aux voyageurs. À Curitiba, le train fut accueilli par les acclamations joyeuses de la population et de quelques autorités brésiliennes et étrangères. Aujourd’hui, cette ligne de chemin de fer est saluée dans le monde entier comme l’un des plus beaux exploits du génie civil. C’est aussi un témoignage de l’endurance humaine devant des difficultés apparemment insurmontables.

Naturellement, le Litorina n’est pas le seul train qui parcourt cette voie. Il y a aussi des trains de voyageurs et des trains de marchandises, qui peuvent se croiser dans des gares à doubles voies. La ligne remplit bien son office de lien de communication entre l’État du Paraná et le monde extérieur.

Finalement, nous laissons derrière nous les montagnes couvertes de jungle épaisse, le ciel bleu et les sombres précipices, les torrents d’eaux bouillonnantes et les effluves de la forêt vierge tropicale. Cette excursion inoubliable nous a appris à mieux apprécier la création de Dieu et les réalisations des hommes. Peut-être un jour pourrez-​vous entreprendre vous-​même ce voyage. Si c’est le cas, vous n’oublierez sûrement jamais ce chemin de fer à vous couper le souffle.

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