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  • Vie et survie au pays des cactus
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Réveillez-vous ! 1979
g79 22/1 p. 11-14

Vie et survie au pays des cactus

De notre correspondant au Brésil

REGARDEZ bien cette tache sombre sur la carte. Elle délimite une région d’environ 1 500 000 kilomètres carrés, située au nord-est du Brésil, et dont la réputation n’est plus à faire à cause de la chaleur torride et de la sécheresse périodique qui y règnent, ainsi que des formes insolites que la vie y revêt. Là-bas, survivre pendant la saison sèche est une véritable gageure.

Détaillons un peu plus cette région. Au nord et à l’est la Costa do Sol (Côte du soleil), longue plage bordée de palmiers, baigne dans les eaux de l’Atlantique, sous un ciel d’azur et un soleil qui brille toute l’année. Sur cette côte habite la majeure partie d’une population qui porte les traits caractéristiques du métissage entre Blancs et Indiens dont elle est issue. Mais quittons l’hospitalité, l’adresse et l’imagination des gens de la côte pour nous enfoncer à l’intérieur des terres.

La “caatinga” — terre de la sécheresse et du cactus

À mesure que nous progressons dans les terres, la végétation se modifie, les arbres, de plus en plus chétifs, commencent à s’espacer, et, finalement, nous pénétrons dans la caatinga, la “forêt blanche”, ainsi surnommée parce qu’elle correspond à une végétation clairsemée. C’est là que la sécheresse frappe le plus fort et dure le plus longtemps. La caatinga ne forme pas une région continue, mais des zones plus ou moins étendues dispersées sur les hautes terres dans lesquelles les sécheresses compromettent la vie.

À regarder la flore luxuriante qui couvre le pays, surtout pendant la saison des pluies, on ne le penserait pas en danger. Il y a tout d’abord une variété de cierges de 3 mètres de haut, appelés mandaracus, dont les bras couverts de piquants se détachent sur l’horizon. Plus petite, la variété xique-xique du Pilocereus lui ressemble, et évoque un candélabre. On rencontre encore le prosopis épineux, mimosacée dont les feuilles minuscules forment un écran impénétrable qui permet à la végétation de pousser sous son ombre rafraîchissante. La cime du jujubier déploie sa frondaison dans le ciel, entre 10 et 15 mètres de haut. Mais l’arbre le plus courant est la casse fistuleuse dont le fruit porte le nom de “casse en bâton”. Au printemps, ses grandes fleurs jaunes et parfumées ajoutent une touche de couleur à son feuillage touffu. Enfin, n’oublions ni le mimosa en fleur, ni la rudbeckie, ni cette variété de polémonie appelée pau-branco qui ressemble à un immense voile de mariée, et dont les fleurs blanches et parfumées attirent les essaims d’abeilles.

Un arbre oléagineux, la licanie, déploie fièrement sa frondaison de cinq mètres de diamètre. Un peu partout s’élèvent d’un fouillis d’arbrisseaux et de buissons épineux, un chêne à fleurs roses, l’umbu-rana, et un palmier particulièrement courant, le copernicia. Ajoutons à ce tableau les crotons, les cognassiers, les faux poivriers et les broméliales à feuilles épineuses, dont les fleurs poussent en épis serrés. Toute cette flore est robuste; elle résiste à des mois de sécheresse et prend des couleurs vives dès la saison des pluies. Même si elle perd toutes ses feuilles et paraît morte, elle ressuscite aux premières pluies dans une débauche de couleurs bariolées.

Dans cette région la vie ne se manifeste pas que sous forme d’arbres et de buissons; la faune est également abondante. Il y a d’abord deux chasseurs rusés, le renard et le jaguar, puis le sauvegarde, un lézard de deux mètres de long. On trouve également des tatous, des cobayes et des opossums. Enfin, haut dans le ciel, le faucon caracara décrit des cercles, au-dessus d’une nuée de pigeons sauvages qui volent près du sol.

Comment l’homme parvient-​il à survivre dans une région par moments si inhospitalière? Avant tout, grâce à l’élevage. De grandes exploitations s’efforcent de tirer le meilleur parti des pâturages saisonniers. Mais les pluies qui tombent de janvier à mars ne suffisent pas à produire de bons herbages. Tout au plus favorisent-​elles la croissance des cactus et de la broussaille que le bétail affamé dévorera bientôt, si le soleil implacable ne les a pas déjà brûlés.

La saison sèche

Dès mai ou juin, la pâture se fait rare dans la caatinga, et, pour l’éleveur, les difficultés commencent. Imperturbable devant ce vieux problème, et puisqu’il ne peut plus nourrir ses bêtes, il “ferme la porte sur elles”, comme on dit chez nous, ce qui signifie qu’il ferme le corral après avoir lâché le bétail dans la nature, où il devra survivre par ses propres moyens.

Livré à lui-​même, le bétail survit, non sans mal. Il commence par brouter les branches basses, s’attaque ensuite à l’écorce des arbustes, et finalement ne trouve presque plus rien pour apaiser sa faim. Peu à peu, sous un soleil accablant qui brille avec insolence, les feuilles disparaissent. Les oiseaux subsistent de plus en plus mal, certains émigrent, d’autres meurent. Les ruisselets saisonniers s’assèchent. La végétation prend un ton neutre, grisâtre. Il ne reste plus que le spectacle désolé des branches nues et des plantes épineuses. Les arbrisseaux forment un taillis quasi inextricable. On dirait que ce sont leurs racines qu’ils élèvent timidement vers le ciel. Les bêtes maigrissent à vue d’œil. Pour étancher leur soif, elles ne trouvent que de petites flaques abritées par un fourré, seuls vestiges de la dernière pluie.

Un spécialiste du sauvetage — le vaqueiro

Le vaqueiro est un vacher placide, taciturne, frêle et légèrement voûté. Son regard est terne, comme quelqu’un qui n’a plus la moindre ambition. Quand approche la saison sèche, il se prépare à affronter la partie la plus pénible de sa tâche. Il enfile un accoutrement insolite, constitué d’une veste en cuir qui recouvre ses épaules osseuses, d’une peau, le plus souvent de jaguar, qui lui protège la poitrine, et des jambières en cuir dur. Il porte également des sandales grossières, des gants en cuir épais et un chapeau conique dont les bords sont relevés.

Après avoir enfilé son équipement, le vaqueiro va se lancer dans la broussaille de la caatinga, à la recherche des bêtes malades, blessées, incapables de marcher ou mourant de faim. Comme un berger, il les ramènera au corral, où elles demeureront un certain temps, nourries en tout et pour tout de branches de prosopis, de mandacaru ou de xique-xique. Avant de servir aux bêtes ces cactus riches en eau, le vacher les flambe pour détruire les épines. Quand la sécheresse est intense, lui aussi partage ce régime frugal.

La rentrée du bétail

Le retour de la saison des pluies, en décembre, met un terme à cette épouvantable sécheresse. La terre se réveille et les arbres reprennent vie. Le temps est venu d’attraper dans les fourrés bourgeonnants les bêtes les plus âgées, et de les ramener à la ferme. Certaines sont bonnes pour l’abattoir, d’autres auront une année de sursis.

Protégé par son armure de cuir qui le fait plus ressembler à un chevalier médiéval qu’à un vacher, le vaqueiro chevauche sa monture avec précaution, tous ses sens en éveil et l’œil aux aguets. Il sait par expérience que la plupart des animaux auront survécu, sans doute parce qu’ils appartiennent à une race métissée très vigoureuse.

La capture d’un animal est un véritable spectacle. Voyez-​vous ce taureau? Le cheval aussi l’a repéré, et le vaqueiro sait exactement ce que sa monture va faire, aussi est-​il prêt, la tête enfoncée dans la crinière du cheval. Ça y est la folle poursuite est engagée.

Habitué à la liberté, le taureau ne va pas se rendre facilement. Le cheval le suit à la trace, s’engageant toujours plus avant dans les broussailles, sans souci de son cavalier. Celui-ci se serre étroitement contre sa monture, en essayant d’éviter les branches qui cinglent son armure de cuir. Le cheval, lui, n’a qu’une idée en tête: rattraper le taureau.

Mais voici qu’apparaît une clairière. Elle va permettre de rejoindre la bête en fuite. Un dernier effort, et le cheval se trouve côte à côte avec le taureau. Le pied droit fixé dans l’étrier, une main accrochée à la crinière du cheval, le vaqueiro se penche sur la droite et saisit la queue du taureau. Il suffit ensuite d’une brusque traction, au bon moment, et le taureau trébuche avant de tomber avec un bruit sourd.

Alors le vacher saute sur l’animal, lui tourne la tête sur le côté et lui plante les cornes dans le sol. Sans qu’on sache pourquoi, c’est pour le taureau le signe que la bataille est perdue, et il ne résiste plus. De son sac, l’homme tire un masque de cuir dont il couvre les yeux de l’animal, ainsi que des entraves (une paire de petits morceaux de bois évidé) qu’il fixe aux jambes antérieures du taureau. Ainsi entravée et les yeux bandés, la bête reste tranquille jusqu’à ce qu’on la conduise au corral.

Le vacher prend alors dans son sac un morceau de sucre brun pour apaiser sa faim et sa soif tandis qu’il surveille la caatinga, où il restera jusqu’à ce qu’il ait rassemblé tout le troupeau. C’est seulement ensuite qu’il ira retrouver sa famille dans sa cabane au toit de chaume.

Le rodéo et les chanteurs

À la fin de la saison des pluies a lieu le rodéo typique du Nordeste, fête qui présente une couleur très locale malgré son origine espagnole. Sous les applaudissements du public, diverses attractions auront lieu, montrant en particulier le travail du vaqueiro.

De tout le pays, des vachers arrivent sur leur monture. Ils ont ciré leurs selles, nettoyé les harnais et brossé leurs vestes de cuir avant de renouveler les exploits qu’ils accomplissent habituellement dans le désert.

Avec eux viennent aussi les “chanteurs”, poètes régionaux spirituels qui s’accompagnent à la guitare. Tout en prenant part à la liesse populaire, ils constituent une attraction non négligeable des foires et des rodéos. Il y a aussi le feuilletoniste, le romancier régional qui vante son dernier ouvrage écrit dans le langage du pays, et qui raconte un tas d’histoires impossibles. Pendant tout un moment chacun oublie la rigueur de la vie.

Le vaqueiro et la religion

Bien que le catholicisme soit la religion dominante, le culte populaire est en réalité un mélange de mysticisme et de superstitions. Voyez-​vous sur la route cet étrange personnage vêtu d’une grossière bure de pénitent? Ici, c’est un spectacle courant. Bien que cet homme soit habillé comme un moine, ses vœux ne sont que temporaires. Un autre spectacle courant est celui d’un homme qui porte une lourde croix en direction de l’église, quelques kilomètres plus loin. Quant à cet autre, c’est un Pèlerin, qui marche en psalmodiant des cantiques et des prières. Certains fidèles reproduisent la “crucifixion” en se faisant attacher à de grandes croix de bois devant une église ou une chapelle.

Une fois l’an, des centaines de vaqueiros se rassemblent pour célébrer la “messe chantée du vaqueiro”, en mémoire d’un des leurs qui fut assassiné. Face à un autel improvisé en plein air, ils écoutent d’abord le sermon d’un prêtre, également vaqueiro. Ensuite, ils défilent à cheval devant l’autel afin d’y déposer leurs offrandes. Pour les vachers, la communion consiste à s’asseoir sur le sol et à partager leur nourriture habituelle: de la viande séchée, des morceaux de sucre et de la farine de manioc.

Apparition de fontaines d’eau spirituelle

La vie n’est pas facile pour les habitants du pays des cactus. Néanmoins l’image économique de la région se modifie peu à peu. Dans les villes, les conditions de travail s’améliorent. Ces dernières années, on a construit des centaines de réservoirs d’eau de pluie. Celui d’Oros a une capacité de plus de deux milliards de mètres cubes. Un barrage sur la rivière Sao Francisco a créé un lac de retenue de 34 milliards de mètres cubes.

Mais, plus important, la Parole de Dieu progresse à grands pas dans la région. Même dans les endroits les plus touchés par la sécheresse, les eaux spirituelles de la vérité divine abondent et étanchent la soif de connaissance de Dieu qu’ont les habitants. De nombreux Témoins de Jéhovah ont pu atteindre des communes écartées et des fermes isolées, et ils ont apporté la bonne nouvelle réconfortante du Royaume de Dieu. — Mat. 24:14; Rév. 22:17.

Malgré l’analphabétisme et la superstition, nombreux sont les Brésiliens qui désirent apaiser leur soif spirituelle. Plusieurs congrégations chrétiennes de cette région annoncent avec zèle que le temps est proche où des “sources d’eau” jailliront littéralement dans le désert (És. 35:6, 7). Alors les caatingas aussi fascinantes que désolées du nord-est du Brésil deviendront une belle région du paradis terrestre. Il n’y aura plus à y lutter pour la survie.

[Carte, page 11]

(Voir la publication)

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