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  • Un produit made in Germany: “la coccinelle”

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  • Un produit made in Germany: “la coccinelle”
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Réveillez-vous ! 1979
g79 22/12 p. 20-23

Un produit made in Germany: “la coccinelle”

En principe, les gens n’aiment guère les insectes. Ils préfèrent les éviter. Mais il y en a au moins un qui fait exception, c’est moi, la “coccinelle”.

Bien que je sois née en Allemagne, le suis devenue une figure internationale et je me sens chez moi partout dans le monde. On a fait de moi la cible de quantité de plaisanteries dans pas mal de langues, et je suis même devenue une vedette de cinéma.

Toujours est-​il que j’ai pris de l’âge et qu’à présent les choses commencent à changer. J’ai bien peur, d’ailleurs, qu’elles ne redeviennent jamais comme par le passé. M’autorisez-​vous à vous raconter ma vie?

MA NAISSANCE

En réalité, comme le montre mon portrait, je n’ai rien d’une coccinelle: je suis une voiture! Mais mon surnom de “coccinelle” est devenu tellement courant que l’on s’en sert à peu près autant que de mon vrai nom. À l’origine, je m’appelais “der Kraft durch Freude Wagen’ (“La-​voiture-​de-​la-​force-​par-​la-​joie”), par allusion à un célèbre slogan: “La force par la joie.” C’était là le patronyme que le gouvernement allemand avait cru bon de me donner à ma naissance. En voilà un drôle de nom pour une voiture! Plus tard, j’ai pris officiellement l’appellation de Volkswagen, “la voiture populaire”.

Bien que l’idée de construire ce type de voiture remonte assez loin dans le temps, il fallut attendre 1934 pour que le gouvernement allemand donne à Ferdinand Porsche, inventeur et constructeur d’automobiles, l’ordre de me fabriquer. Pour me mettre à la portée de toutes les bourses, le gouvernement décréta que je ne devrais pas coûter plus de 990 reichsmarks. Je devais être la “voiture du peuple”, quelque chose comme la version allemande de “la poule au pot” du dimanche.

De longs et minutieux préparatifs précédèrent ma naissance. Non seulement il fallait bâtir une nouvelle usine, mais on traça même les plans pour construire toute une ville nouvelle qui abriterait 90 000 habitants. La première pierre de cette cité fut posée le 1er juillet 1938, environ cinq semaines après le début des travaux de construction de l’usine où je devais voir le jour. Cette ville nouvelle, située stratégiquement à peu près au centre du Reich allemand, portait le nom peu inspiré et d’un goût douteux de “Ville-​de-​la-​voiture-​de-​la-​force-​par-​la-​joie”. Aujourd’hui rebaptisée Wolfsburg, c’est une ville moderne de 130 000 habitants, dont on a peine à croire qu’elle a tout juste 40 ans.

Vous voyez, même si je ne suis qu’une petite “coccinelle”, je peux dire que peu de bébés ont eu droit à autant de préparatifs et de soins avant leur naissance. Il faut dire que mon avenir était très prometteur.

Un coup du sort

C’est alors qu’éclata la Seconde Guerre mondiale, tuant dans l’œuf plus d’un avenir brillant dont le mien, tout au moins pour un temps. J’étais à peine née que l’on m’abandonnait pour des questions plus urgentes. Toute la chaîne de production mise en place pour moi fut convertie à des fins militaires.

En fait, ce revers de situation remit en cause jusqu’au caractère légitime de mon existence. Une ombre commença à ternir ma réputation, car on m’accusa d’être le prétexte d’une gigantesque escroquerie. Voici d’ailleurs quelques explications à ce sujet, tirées du livre de William Shirer Ascension et chute du Troisième Reich (angl.):

“Comme l’industrie privée n’arriverait jamais à produire un véhicule pour 990 reichsmarks, Hitler donna l’ordre de le faire construire par l’État et il confia la réalisation de ce projet au Front du Travail. (...) Ce dernier avança cinquante millions de marks pour constituer un capital, mais la majeure partie du financement devait provenir d’ailleurs. L’astuce du plan du docteur Ley consistait à trouver des fonds chez les travailleurs eux-​mêmes, grâce à un plan d’achat à tempérament équivalent à cinq, voire dix ou quinze marks par semaine si l’ouvrier pouvait se le permettre. Lorsque la somme aurait atteint 750 marks, l’acheteur recevrait un numéro de commande lui donnant droit à une voiture dès qu’il y en aurait une de disponible. Malheureusement pour les souscripteurs, il ne sortit jamais une seule voiture des chaînes de montage durant tout le Troisième Reich! Les salariés allemands versèrent donc des dizaines de millions de marks dont ils ne revirent jamais la couleur.”

Que cette méthode employée par l’État pour financer son effort de guerre ait été perpétrée de sang-froid (comme on l’a affirmé) ou non, le triste fait demeure que quelque 170 000 personnes ont perdu leur argent. Même si je n’y suis pour rien, ce n’est pas le plus brillant chapitre de mon histoire. Résolue à effacer cette honte, je me flatte d’y être assez bien parvenue.

Une résurrection

À la fin de la guerre, les installations de Wolfsburg étaient en piteux état, plus de 50 pour cent des locaux ayant été détruits. Aucune des forces d’occupation n’en voulut comme dommage de guerre. Comme je l’appris par la suite, les constructeurs automobiles alliés me jugeaient trop simple et, j’ai peine à le dire, trop laide pour être prise au sérieux.

Toujours est-​il que les troupes d’occupation britanniques ordonnèrent néanmoins de reconstruire l’usine et de la confier à des hommes d’affaires allemands. Enfin allait commencer la production de cette “voiture populaire” si attendue. C’est à cette époque que les soldats des troupes d’occupation m’ont affublée du surnom de “coccinelle”, surnom qui devait connaître une si belle fortune. En toute honnêteté, il me faut reconnaître qu’il est en partie justifié. Mais, tout de même, vous trouvez les coccinelles si laides, vous?

Après quelques années difficiles, les progrès se stabilisèrent. De moins de 2 000 véhicules en 1945, ma production s’éleva à plus de 2 millions par an au début des années 1970. Vers 1974, près de 18 millions de “coccinelles” étaient sorties, toutes calquées sur le même modèle. Peut-être vous êtes-​vous demandé pourquoi elles portaient un loup et un château sur le volant. Tout simplement parce que mon lieu de naissance, Wolfsburg, signifie “château du loup” en allemand.

C’est vrai que toutes les “coccinelles” se ressemblent et que ma carrosserie et ma mécanique ne se sont guère modifiées au fil des ans, mais cela n’a pas empêché qu’il y ait des améliorations techniques. Avec le temps, chacune des 5 000 pièces qui constituent une “coccinelle” a fait l’objet d’une amélioration ou d’une modification.

Il ne me fallut pas longtemps pour envahir le circuit routier allemand. Puis beaucoup d’étrangers se sont entichés à leur tour de moi, si bien que, vers 1947, j’ai franchi la frontière néerlandaise. En 1949, j’ai traversé pour la première fois l’Atlantique, pour me rendre aux États-Unis. Plus d’un militaire américain démobilisé a ramené au pays sa “coccinelle” en quittant l’Allemagne.

À mesure que s’intensifiait la mode des petites voitures économiques, ma vogue ne cessait de croître dans le monde, en particulier sur le continent nord-américain. On exporta de plus en plus de “coccinelles”, à tel point qu’au cours des années 1960 et 1970, il est arrivé que l’exportation absorbe jusqu’aux deux tiers de la production. Pour alléger la tâche de Wolfsburg et des cinq autres usines édifiées entre-temps en Allemagne, on construisit d’autres usines à l’étranger.

Ah là là! Que de bons souvenirs! Par exemple, en 1955, la millionième “coccinelle” est sortie des chaînes de montage. Il y a aussi la quinze millionième voiture, qui a été expédiée sur-le-champ à la Smithsonian Institution de Washington pour être exposée en place d’honneur. Mais mon jour de gloire survint le 17 février 1972, lorsque je battis le record de production de la célèbre Ford T, qui avait pourtant atteint plus de 15 millions d’exemplaires en 1927. Désormais, c’était moi la nouvelle championne, la meilleure voiture de tous les temps! Pour une petite “coccinelle”, j’en avais fait du chemin!

La fin d’une époque

Bien que la vogue des petites voitures se poursuive dans de nombreux pays, ici, chez moi, la tendance irait plutôt dans la direction opposée. Ironie du sort, à mesure que les Allemands deviennent prospères, prospérité à laquelle j’ai passablement contribué, il leur faut des voitures de plus en plus spacieuses, puissantes et confortables. J’avoue ne pas être la plus confortable des voitures et je reconnais que ma petite taille et ma légèreté constituent un handicap en cas d’accident ou quand on me conduit dans des conditions délicates. Mais, à ce compte-​là, qui est parfait?

Le 19 janvier 1978 fut le jour le plus sombre de ma vie. C’est en effet la date où cessa la production des “coccinelles” en Allemagne. Depuis lors, les six usines Volkswagen ne sortent plus que des modèles d’une gamme plus élevée. La dernière “coccinelle made in Germany” ne connaîtra jamais les joies de la route, car elle a été condamnée à passer le restant de ses jours entre les murs d’un musée. En tout cas, je reste fière que l’on continue de construire des “coccinelles” comme par le passé au Mexique, au Brésil, au Nigeria et en Afrique du Sud.

Ce revers du destin met les Allemands amoureux de la “coccinelle” devant une situation paradoxale, puisque s’ils désirent à présent posséder cette auto, qui est aussi typique de l’Allemagne que les culottes de peau, les chopes de bière et les coucous, il leur faudra désormais l’importer. Non mais, vous vous rendez compte! Alors, c’est comme si l’on disait à un Français qu’il devra désormais importer son camembert et son vin rouge ou à un Suisse qu’il lui faudra faire venir son gruyère et son chocolat de l’étranger!

Excusez-​moi, c’est l’émotion; je me laisse aller! Mais je pense que c’est un trait commun à toutes les célébrités que de vouloir revivre leur gloire passée. Peut-être ne suis-​je après tout qu’une vieille sentimentale. Qui aime tomber dans l’oubli? C’est vrai qu’il y a encore des millions de mes consœurs sur les autoroutes, les départementales et les petites routes de campagne allemandes et dans plus de 140 pays du monde entier. Alors, même si les beaux jours sont passés, je garde bon pied bon œil, peut-être pas tout à fait autant qu’avant, mais, en tout cas, vous pouvez être sûr d’une chose: c’est qu’il coulera encore de l’eau sous les ponts avant que l’on ne m’oublie, moi, la petite “coccinelle” made in Germany!

[Illustration, page 21]

Peu de bébés ont eu droit à autant de préparatifs et de soins avant leur naissance.

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