Coup d’œil sur le monde
Un planeur contre les soucoupes
Un lecteur de L’Express a écrit à cette revue que beaucoup de photos d’“Ovni” représentent en fait des nuages lenticulaires, formations météorologiques bien connues des pilotes de vol à voile. “Ces formations, écrit-il, indiquent, en général, le sommet d’une ou plusieurs ondes atmosphériques. (...) Il arrive que ces nuages ‘fondent’ littéralement et très rapidement du fait de l’arrivée dans l’onde atmosphérique d’un passage d’air chaud. Et, comme le nuage conserve sa forme spécifique, il diminue rapidement, ce qui donne la curieuse illusion d’optique de disparaître comme s’il s’éloignait très vite. Et, vice versa, il peut débuter par un tout petit nuage grossissant rapidement, ce qui donne l’illusion d’une approche rapide. Notez que ces ondes peuvent se former, en plaine, sur le sommet d’une ascendance. Dans une assez longue pratique du sport vélivole, j’ai pu observer le phénomène probablement quelques centaines de fois. Il a d’ailleurs été cinématographié sur des films spéciaux à l’usage de l’instruction desdits vélivoles.”
L’art de se faire payer
Le journal londonien The Economist rapporte qu’une société a mis au point un système pratiquement sans danger pour récupérer son dû auprès des clients débiteurs. Cette société, nommée Smelly Tramps Ltd, envoie pour 20 livres des gens “par ailleurs respectables, mais revêtus d’habits dégoûtants et traités avec un produit chimique spécial qui vous tourne l’estomac” chez le débiteur récalcitrant. La technique consiste simplement à s’asseoir dans le bureau de la victime jusqu’à ce qu’il signe un chèque. Selon le récit d’un de ces “clochards d’affaires”, “le réceptionniste se charge de presque tout mon travail. Dès qu’il me sent, il va dire à son patron qu’il ne peut me supporter”. La société affirme avoir ainsi fait payer 90 pour cent de ses débiteurs rien qu’en les avertissant sept jours à l’avance de la visite d’un de ces clochards. Elle prend également soin de vérifier que les demandes de recouvrement qui lui sont soumises sont fondées.
L’épargne des Suisses
Selon Valeurs actuelles, “les dépôts d’épargne de tous les établissements bancaires helvétiques représentent 15 000 dollars par habitant. Le Japon occupe la deuxième place avec une épargne moyenne par habitant de 13 000 dollars. La Belgique arrive en troisième position (6 300 dollars) suivie dans l’ordre par l’Autriche, la RFA, les États-Unis, la Suède et la France avec seulement 4 370 dollars”.
Les drogués au Valium
L’an dernier, rien qu’aux États-Unis, il y a eu 45 millions d’ordonnances prescrivant du Valium. Selon J. Pursch, directeur du service de désintoxication alcoolique californien, ce tranquillisant largement répandu engendre une dépendance qui représente un problème sanitaire important à l’échelle nationale américaine. Après avoir mis en garde les médecins pour qu’ils ne le prescrivent pas chaque fois que quelqu’un a de la peine à affronter la vie quotidienne, il ajouta cette remarque: “Aujourd’hui, si une femme pénètre dans le cabinet de son médecin et lui dit qu’elle a des angoisses parce que son mari boit trop, le médecin lui prescrira automatiquement un tranquillisant”, tel que du Valium ou du Librium. Le docteur Pursch ajouta qu’il avait vu des gens devenir dépendants aux tranquillisants en six semaines seulement. Il conclut: “Aucun de ces tranquillisants ne résout de problème. Ils amènent les gens à se sentir mieux parce qu’ils émoussent leurs réactions. Mais ils ne résolvent rien.”
Une réaction sensée
À la suite d’une émission télévisée sur les homosexuels, un lecteur a écrit au journal La Croix: “On nous y a fait le ‘coup de la statistique’: on parle comme d’un fait établi de 2 ou 4 millions d’homosexuels. D’abord que penser d’une statistique qui hésite entre deux chiffres allant du simple au double? D’où est-elle tirée et comment a-t-elle été établie? Pas à partir d’un référendum évidemment. À partir d’un échantillon représentatif de la population française? J’aimerais savoir comment a été et peut être établi un échantillon représentatif dans ce domaine. (...) Ce n’est pas la première fois qu’on gonfle des statistiques pour donner une importance passionnelle à un débat (cf. les chiffres variables donnés sur le nombre d’avortements clandestins il y a quelques années...). En interrogeant les Français sur le vol: ‘Avez-vous volé quelquefois dans votre existence?’ et en incluant ainsi toutes les formes de larcins enfantins et adolescents, les voleurs professionnels pourraient remettre en cause l’intolérance de la société à leur égard! On nous a fait le ‘coup de l’histoire et de l’ethnologie’: il y a dans le passé des sociétés qui ont été plutôt tolérantes vis-à-vis de l’homosexualité. Oui et alors? Que veut-on dire? Il y a eu dans le passé, et il y a de nos jours, des sociétés plus tolérantes vis-à-vis de l’infanticide ou de l’abandon des enfants, du cannibalisme, de la torture... Un fait historique devient-il une justification morale? Par le biais de la statistique et de l’histoire, on nous fait le coup de la normalité. Le phénomène fréquent devient normal, et l’on profite de l’ambiguïté du mot normal: l’existence fréquente devient une existence défendable, valable. La guerre, le vol, le suicide sont aussi des phénomènes fréquents: en quel sens dira-t-on que ce sont des phénomènes normaux? Du fait qu’ils existent, proclamerons-nous leur droit à exister?”
La vermine tient bon
On rapporte qu’il existe à présent 43 souches de moustiques et 121 souches de mouches résistantes aux pesticides employés classiquement contre elles. De même, le “superrat” qui résiste au poison a acquis une telle immunité contre les produits chimiques, qu’un responsable canadien du ministère de l’Agriculture a dit: “Le meilleur moyen d’enrayer la prolifération des rats est celui que l’on appliquait dès le début, c’est-à-dire de bonnes conditions d’hygiène autour des habitations humaines et le piège à rats classique. La ménagère qui achète une boîte de 50 grammes de poison pour rats et souris risque tout au plus de tuer une ou deux souris, mais pas un rat, du moins plus maintenant. Le meilleur reste encore la trappe.”
Nouvelle technologie solaire
On a inauguré dernièrement sur la mer Morte une centrale solaire qui produit 150 kW d’électricité et qui est la plus grande installation du genre au monde. Elle ne représente pourtant que le prototype d’une centrale qui fournira dans deux ans à Israël ses premiers 5 mégawatts de puissance industrielle, avec l’objectif de couvrir vers l’an 2000 la totalité de la consommation énergétique actuelle de l’État, qui est de 2 000 mégawatts. Le Figaro explique que l’innovation israélienne “consiste en un bassin qui, en captant les rayons du soleil, fonctionne comme un collecteur de chaleur et utilise la concentration des sels de la mer Morte pour stocker cette chaleur au fond du bassin lui-même. De là, l’eau chaude (80-90°) est libérée d’après les besoins vers une turbine dans laquelle, à l’aide des liquides à bas niveau d’ébullition, les vapeurs d’eau actionnent un générateur et se transforment après, grâce à un condensateur, en eau qui revient dans le bassin. La centrale a été établie sur la rive de la mer Morte car la concentration de sel dans l’eau est très élevée et les conditions thermales idéales. Par la simple extension du bassin d’eau on peut ainsi étendre à volonté la production d’électricité. Quatre cents kilomètres carrés de bassin pourront ainsi produire les 2 000 mégawatts nécessaires aux besoins énergétiques actuels du pays”. Cette réussite technique et commerciale aurait des applications intéressantes pour les pays situés entre le 40e parallèle Nord et le 40e parallèle Sud, c’est-à-dire dans la zone où se trouvent la majorité des pays sous-développés.
Du sang incompatible
Les journaux turcs ont signalé le décès de 30 personnes dans les hôpitaux d’Ankara au cours d’une semaine, à la suite de transfusions de sang. Les médecins attribuent cet incident à des erreurs d’étiquetage des flacons ou bien à l’utilisation de plasma sanguin périmé. Cela arrive, et pas seulement en Turquie.
Horloge à maser
Le laboratoire d’astrophysique de l’Institut Smithsonian a mis au point une horloge qui fonctionne avec un maser à hydrogène. En exploitant les oscillations naturelles de l’atome d’hydrogène, il a été possible de construire cette horloge, qui est la plus régulière que l’on ait jamais connue. Sur une période de 300 millions d’années, elle ne varierait que d’une seconde.
Une éplucheuse à œufs
Un Français a inventé une machine à ‘éplucher’ les œufs durs qui va soulager bien des services de restauration. Son appareil utilise la force hydraulique pour séparer l’œuf de sa coquille. On peut ainsi décortiquer 2 000 œufs à l’heure. “Avec le développement de la restauration de masse, cette machine vient à propos”, a déclaré un associé de l’inventeur. Il faut dire que les Allemands consomment en moyenne 17 kilos d’œufs par an, soit 400 œufs par personne. Ils sont suivis de près par les Espagnols, les Américains, les Japonais, les Autrichiens et les Français. Rien qu’en France, la consommation annuelle d’œufs atteint le chiffre de 20 milliards.
Des doutes sur le BCG
La revue Science et Vie rapporte les résultats d’une expérience réalisée en Inde sur 360 000 personnes, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé et du Centre d’étude des maladies contagieuses d’Atlanta (États-Unis). “Ce test a porté sur 36 000 personnes d’un âge supérieur à un mois, recrutées dans 209 villages et une ville près de Madras. Après un test à la tuberculine, protéine tirée du bacille de Koch responsable de la tuberculose, ainsi qu’après des examens radiologiques et bactériologiques (des crachats), ces 360 000 sujets ont, soit été vaccinés, soit reçu un placebo. (...) Tous ces travaux ont duré 3 ans, de 1968 à 1971. Ensuite, pendant 7 ans et demi, tous les cobayes ont été examinés à intervalles réguliers, afin de vérifier s’ils avaient ou non contracté la tuberculose. Or, il s’est trouvé que le taux de cas d’infection était légèrement supérieur parmi les sujets qui avaient réellement été vaccinés que parmi ceux qui n’avaient reçu que le placebo, c’est-à-dire qui n’avaient pas été vaccinés.” Plusieurs critiques ont été élevées contre la méthode choisie pour mener l’expérience. “Il demeure quand même difficile de prétendre que le test indien n’a aucune valeur. Il indique au moins, une fois de plus, que l’efficacité du BCG est relative et qu’elle dépend d’un certain nombre de facteurs. Même en Occident, c’est-à-dire dans des conditions d’hygiène et d’alimentation satisfaisantes, le BCG ne protège pas totalement contre les risques d’infection, mais seulement à 80 %. Des tests comparatifs réalisés aux États-Unis ont démontré l’importance possible de facteurs génétiques. En effet, sur des écoliers de Georgie et d’Alabama, pourtant bien nourris, ces tests ont indiqué un taux de protection de 0 %! Alors que, chez les enfants indiens d’Amérique du Nord et du même âge, ce taux est de 80 %, comme en France. Il y a là une inconnue immunitaire. (...) En résumé, on peut dire que le BCG assure au départ de bonnes chances de défense contre le bacille de Koch, mais qu’ensuite, ce sont les conditions d’hygiène qui prennent le relais de cette défense. Le BCG n’est pas un bouclier absolu, c’est un renforcement des défenses naturelles.”
Réflexe inattendu
Dans un zoo du Koweït, un tigre avait attrapé une fillette de sept ans avec ses griffes. Sans attendre les secours, la mère de la fillette planta ses dents dans la patte de l’animal jusqu’à ce qu’il relâche l’enfant.