Un curé change de voie
VOICI la lettre qui est arrivée au siège des Témoins de Jéhovah de Brooklyn (États-Unis) il y a tout juste un an:
“À l’adresse des personnes concernées,
“Ce petit mot de remerciement pour vos publications qui renferment tant de renseignements lumineux et enrichissants. C’est grâce à elles et à l’aide de l’une de vos prédicatrices de Newark, dans le New Jersey, que j’ai pu découvrir enfin la VÉRITÉ. S’il existait une médaille du mérite, il faudrait la remettre à cette petite pratiquante de la vérité, Mademoiselle J. Jones. À l’époque, j’étais un prêtre très en vue dans l’Église catholique, et c’est grâce à cette jeune fille que j’ai appris qu’en réalité je ne possédais pas la vérité, mais que celle-ci se trouvait dans le message qu’elle me présentait. Une fois encore, je tiens à vous remercier et, si Jéhovah le veut, moi aussi je vais devenir un prédicateur de Jéhovah, notre Créateur plein d’amour.”
Lors du congrès de district “Une espérance vivante” que les Témoins de Jéhovah ont tenu l’an dernier dans le New Jersey, J. Jones relata comment elle avait fait la connaissance de ce prêtre:
“L’année dernière, je travaillais comme secrétaire à l’Université Seton Hall. En donnant patiemment le témoignage autour de moi, j’ai pu commencer une étude biblique avec une jeune étudiante qui, pendant un temps, avait envisagé de mettre fin à ses jours. Elle fit de rapides progrès. Bientôt, elle m’annonça qu’elle allait se faire radier de son Église. Pendant tout ce temps, à mon insu, elle avait remis à son curé des photocopies des sujets que nous étudiions chaque semaine.
“Lorsque le prêtre apprit qu’elle voulait quitter l’Église, il fut très fâché et fit tout son possible pour la faire revenir sur sa décision. Peu après, elle retourna dans sa famille, en Floride, et continua de progresser spirituellement. Entre-temps, le prêtre avait appris que c’était avec moi qu’elle avait étudié, et il demanda à me voir. Il me pria de lui remettre des exemplaires des livres dont nos études étaient tirées, à savoir La vérité qui conduit à la vie éternelle et Tout finit-il avec cette vie? Il m’expliqua que j’avais commis un grave péché en détournant cette jeune fille de l’Église catholique.
“Lorsque je le revis un peu plus tard, il me dit qu’il savait qu’il y avait beaucoup d’erreurs dans nos livres et qu’il attirerait mon attention dessus dès qu’il aurait fini de les examiner. Toutes les questions qu’il me posa exigèrent énormément de recherches de ma part. À mon insu, il se rendit dans plusieurs Salles du Royaume et parla aussi avec les Témoins de Jéhovah qu’il trouvait en train de prêcher, pour leur poser les mêmes questions qu’à moi. À chaque fois, il recevait les mêmes réponses. Puis, pendant quelques mois, je n’entendis plus parler de lui. Un peu plus tard, j’ai changé d’emploi et déménagé. Quelques semaines après, je recevais cette lettre du curé, en date du 22 juin 1979:
“‘J’aimerais vous remercier pour le discernement que j’ai acquis grâce à vous par l’étude des livres “Tout finit-il avec cette vie?” et aussi “La vérité qui conduit à la vie éternelle”. Il me faut admettre qu’à la suite de ma première rencontre avec vous, je me suis posé beaucoup de questions sur les fondements de ma foi et je me suis aperçu qu’ils n’étaient pas aussi solides que les vôtres. Comme vous me l’aviez suggéré, j’y ai réfléchi et j’ai posé plusieurs questions à mes supérieurs qui, à mon grand étonnement, furent incapables d’y répondre aussi bien que vous. C’est à ce moment-là que j’ai compris que quelque chose d’essentiel faisait défaut dans ma vie et j’ai voulu connaître la réponse à mes questions. Je me suis rendu à l’un de vos centres de culte, à Irvington, et c’est là que j’ai entendu ce que je recherchais: “La Vérité.” Je voulais également m’assurer que tout se passait bien comme vous me l’aviez dit. Eh bien, chère amie, vous ne m’en aviez pas révélé la moitié!
“‘Au moment où vous recevrez ce petit mot, j’aurai quitté la soutane et je serai vraisemblablement de retour chez moi, où je vais fréquenter votre Salle du Royaume locale, pour acquérir davantage de connaissance de la vérité. Pour moi, vous avez été comme une brillante lumière dans un long tunnel sombre, une source de clarté même dans un vieux tunnel noir comme celui où je me trouvais. Quoi que vous fassiez, continuez de laisser briller votre lumière. Que rien ni personne ne vous en empêche, car je puis vous dire en toute sincérité que Dieu opère à coup sûr avec vous.
“‘Mes supérieurs ont été très surpris quand je leur ai dit qu’après 33 ans de sacerdoce, je voulais partir, mais, lorsqu’ils en ont découvert la raison, ce sont eux qui ont demandé que je parte sur-le-champ. Le plus drôle, c’est qu’il y a quelques années, un autre prêtre avait quitté la soutane pour la même raison que moi, et que j’avais résolu à l’époque de ne jamais rien laisser s’interposer entre l’Église et moi. Et regardez où j’en suis! J’ai l’impression que l’on m’a ôté un poids énorme des épaules et que pour la première fois depuis 33 ans je respire de l’air frais. Que Jéhovah Dieu, notre Créateur plein d’amour, s’est montré magnifique et bon!
“‘Je ne sais pas si nous nous reverrons un jour, mais je puis vous assurer que vous serez toujours dans mes pensées et mes prières.’
“Après son départ, je reçus un jour à mon bureau de l’université la visite de deux prêtres. L’un me demanda si j’étais d’accord pour qu’ils reviennent me poser quelques questions. J’accédai à leur requête.
“Un peu plus tard, les deux prêtres revinrent accompagnés de huit autres curés, tous en soutane. D’après mon estimation, ils avaient plus de la quarantaine, le plus âgé ayant au moins 70 ans. Quant à moi, je n’en ai que 25.
“Les prêtres s’assirent dans le bureau, et la discussion commença. Ils m’interrogèrent sur mes croyances au sujet du Christ, sur sa mort et sur sa nature de Fils de Dieu. Le sujet qui les intéressait le plus était la Trinité. L’un des prêtres me dit que, par ce que j’avais fait en détournant d’autres personnes de la foi catholique, je finirais dans les tourments éternels de l’enfer. Je lui montrai à l’aide de la Bible que dans ce qu’il appelait ‘l’enfer’, on n’est conscient de rien du tout, et donc que l’on ne peut subir aucun tourment. — Ps. 139:8; Eccl. 9:5, 10.
“Durant toute cette discussion, j’avais remarqué que le prêtre âgé ne posait aucune question. Il se contentait de s’appuyer sur sa canne et de me fixer intensément du regard, particulièrement lorsque je me servais de la Bible pour répondre aux questions de ses compagnons.
“Finalement, exaspéré, un prêtre s’écria: ‘Vous ne savez même pas de quoi vous parlez! Vous dites des mensonges et, même si la vérité venait jusqu’à vous, vous ne la reconnaîtriez pas.’ C’est alors que le vieux curé se leva et dit: ‘Au contraire. C’est elle qui dit la vérité, et nous, nous refusons de l’accepter.’” — D’une de nos lectrices.
[Entrefilet, page 28]
Un prêtre s’écria: “Vous ne savez même pas de quoi vous parlez!” Mais le vieux curé dit: “Au contraire. C’est elle qui dit la vérité.”