L’homme à la rencontre de l’animal
Certains animaux sont bien traités, d’autres le sont cruellement
UN SAC PERDU ET RETROUVÉ
Il y a de cela quelque temps, une candidate au doctorat en zoologie à l’Université Rutgers allait déposer une tortue dans un marais. Elle comptait fixer un poste émetteur sur le dos de l’animal. Puis, à l’aide d’un poste récepteur réglé sur la même longueur d’onde que l’émetteur, elle pourrait suivre les déplacements de la tortue à la saison de la ponte. Cependant, à un feu rouge, un homme pénétra dans la voiture de cette zoologiste; il s’empara de son sac qui contenait le poste émetteur destiné à la tortue. Peu après, cette jeune femme et un professeur de zoologie mirent le récepteur en marche. Il les conduisit à une écurie derrière une maison inhabitée à quelques pâtés de maisons de l’endroit où le sac avait été volé. Le sac était bien là, intact, mais l’argent avait disparu. L’émetteur récupéré fut affecté à sa mission première, le dos d’une tortue dans un marécage!
DES RÉSERVES D’EAU
Depuis les temps bibliques, la survie dans le désert dépend de l’association de l’homme avec le chameau. Pourquoi les chameaux sont-ils si bien adaptés à la vie dans le désert?
Cela est dû en grande partie à leur capacité de rétention d’eau. Si vous perdez 10 pour cent de votre poids en eau, vous mourez. Un chameau peut perdre trois fois plus d’eau sans aucun risque. Si vous avez chaud, vous transpirez facilement, mais les chameaux sont moins sensibles à la chaleur et transpirent très peu. Vos reins excrètent beaucoup plus d’eau que ne le font les reins des chameaux. Pourtant, ce n’est pas tout.
Quand il fait froid, avez-vous remarqué que votre respiration se transforme en buée? Cette buée ou vapeur d’eau signifie que vous perdez de l’eau chaque fois que vous exhalez de l’air. Il n’en va pas de même du chameau. Sa faculté de conserver l’eau quand il respire est unique. Que se passe-t-il?
Si vous roulez une feuille de papier et que vous souffliez dedans, vous imitez l’intérieur du nez du chameau. Mais chez le chameau, cette cavité n’est pas faite de papier. C’est une muqueuse ayant un revêtement spécial qui absorbe l’eau.
L’air inspiré fixe l’humidité contenue dans le revêtement de la membrane et celle-ci reste alors fraîche et sèche. Quand le chameau expire, l’humidité chaude venant des poumons est absorbée par la membrane avant qu’elle ne puisse s’échapper du nez. Ainsi, le chameau conserve 68 pour cent de cette humidité qui serait définitivement perdue autrement.
DES PORCS FONT DU JOGGING
Même les porcs se sont mis au jogging. Pour étudier les effets du jogging et ceux causés par une alimentation riche en graisse sur les affections cardiaques, un groupe de chercheurs de l’université d’État d’Arizona a décidé d’utiliser des porcs. Ces animaux auraient des réactions semblables à celles des humains dans le cas par exemple de la sensibilité au stress. L’objectif fixé aux porcs est de parcourir trois kilomètres par jour. Cependant, les 18 porcs soumis à cette étude ne font pas tous du jogging. Six se contentent de manger et de dormir comme tous leurs congénères. Six autres ont commencé à faire du jogging alors qu’ils n’étaient que des gorets, et le dernier groupe de six, quand ils eurent atteint 68 kilos. En ce qui concerne les porcs qui font du jogging, Ross Consaul dit: “Ils ont brûlé les étapes au premier tour de piste, mais après, la plupart ont eu besoin d’encouragements.” On les aiguillonne donc de temps à autre à l’aide d’une longue fourche. George Seperich, professeur adjoint d’agronomie, a donné une autre raison pour laquelle on a choisi des animaux pour cette étude: “Nous pouvons au moins être sûrs que personne ne viendra les inviter à manger une pizza accompagnée d’un bock de bière au beau milieu de la séance.” Les premiers résultats obtenus ont révélé que les porcs qui font du jogging semblent avoir plus d’énergie et éprouver du contentement.
“N’IRRITE PAS LES YEUX!”
Le magazine “Science News” d’octobre 1980 a relaté ce qui suit: “Vous rappelez-vous les publicités pour shampooing qui contenaient le slogan ‘N’irrite pas les yeux!’? La plupart des informations permettant de déterminer si un produit irrite les yeux ou non ont été obtenues par le test de Draize qui porte le nom d’un chercheur de l’administration américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques. Cette expérience réalisée pour la première fois au cours de la Seconde Guerre mondiale consiste à mettre une substance directement sur la cornée d’un lapin albinos. On note alors les réactions, telles que les ampoules, les lésions ou les autres dégâts, en comparant l’œil soumis au test avec l’autre. On fait ainsi subir de terribles souffrances à de nombreux lapins pour s’assurer que tel produit chloré ne devrait pas entrer en contact avec les yeux.”
Une commission présidée par la Société humanitaire des États-Unis fait pression sur les laboratoires pour qu’ils abandonnent le test de Draize. “C’est une expérience tout à fait inhumaine”, a reconnu Jim Roloff de l’EPA (Office américain de protection de l’environnement). Les laborantins ont horreur de la pratiquer parce qu’elle est “vraiment cruelle si on emploie un produit chimique très corrosif”. De plus, on a affirmé que ces expériences étaient inutiles si les tests sur la peau indiquent qu’une substance est très corrosive.