Des Cubains en quête d’une terre d’asile
AU DÉBUT de l’année 1980, un groupe de Cubains à bord d’un camion pénétrèrent de force dans l’ambassade du Pérou à La Havane. Ils se réfugiaient là pour obtenir asile et tenter de quitter par la suite le pays. Peu de temps après, le gouvernement cubain annonça que quiconque désirait partir au Pérou serait libre de le faire.
En 48 heures, plus de 10 000 personnes envahirent le périmètre de l’ambassade avec l’espoir de quitter Cuba. Pendant des semaines, l’actualité internationale traita ce sujet tandis que des dizaines de milliers d’autres personnes étaient autorisées à partir. À eux seuls, les États-Unis ont accueilli environ 120 000 Cubains.
Le problème des réfugiés cubains n’est pas récent. Depuis des années, des centaines de milliers de personnes ont quitté l’île et plusieurs pays leur ont offert asile: la Bolivie, la Colombie, le Costa Rica, l’Équateur, l’Espagne, les États-Unis, le Pérou et le Venezuela. D’autres nations se sont également proposé de les accueillir.
Pourquoi quittent-ils leur pays?
Pourquoi ces réfugiés ont-ils fui Cuba? Pour bien des raisons. Certains d’entre eux pensaient connaître une vie meilleure sous d’autres cieux. D’autres se sont attirés des difficultés parce qu’ils ne se ralliaient pas à la politique du régime, et ils ont fui le pays pour échapper aux ennuis qui s’ensuivraient.
Au cours de l’année dernière, le gouvernement cubain a saisi l’occasion de se débarrasser massivement de ceux qu’il jugeait indésirables. Après que le flot des réfugiés eut commencé à partir, on fit sortir de prison les malfaiteurs et on les embarqua de force sur des bateaux pour leur faire quitter le pays. D’autres personnes, jugées politiquement dangereuses, vécurent cette même expérience. Certains qui étaient connus comme homosexuels furent également contraints de partir.
D’autres réfugiés
Cependant, parmi les personnes qui quittèrent Cuba en 1980, environ 3 000 furent chassées pour une tout autre raison. À ce sujet, voici ce que précise un journal de York (News-Times) dans le Nebraska (États-Unis): “L’arrivée aux États-Unis des groupes de malfaiteurs et d’homosexuels cubains à bord de bateaux de réfugiés, a eu un grand retentissement, mais il existe un autre groupement resté plus anonyme dont le seul crime est de continuer d’adorer Dieu à sa manière malgré l’interdiction qui a frappé leur secte, voilà cinq ans.”
Ce journal identifia ce groupement aux Témoins de Jéhovah et il ajouta: “Précédemment, les Témoins de Jéhovah ont souffert cruellement sous des dictatures parce qu’ils ont refusé de porter les armes et de participer à la politique, leurs croyances ne leur permettant pas de faire ces choses. Sous l’Allemagne nazie, les Témoins connurent les chambres à gaz tout comme les Juifs et ceux dont l’existence était jugée ‘indésirable’.”
Mais dans quelles circonstances ont-ils dû quitter Cuba? Quelles conditions ont-ils endurées? Qu’abandonnent-ils derrière eux? Laissons ces réfugiés conter leur histoire.