Les jeunes sont-​ils sûrs de l’existence de Dieu?

Cher Alan,

Je comprends l’inquiétude que tu exprimes dans ta lettre. Tu vis dans un pays religieux et tu as été élevé avec la croyance en Dieu. Comme tu es jeune, il t’est difficile d’admettre que tant de jeunes gens, ici en Allemagne, rejettent l’existence de Dieu. C’est du moins ce que déclare l’article que tu viens de lire.

Naturellement, les chiffres que révèle une enquête comme celle qui figure dans l’article en question n’indiquent pas tous les éléments que nous avons besoin de connaître. Le président d’un organisme new-yorkais de sondage a expliqué récemment que ces enquêtes “ne disent pas si le public a oui ou non (...) beaucoup réfléchi au sujet”. Elles ne “révèlent pas si les gens commencent vaguement à s’intéresser au problème, s’ils s’en préoccupent sérieusement ou s’ils sont parvenus à une conclusion”.

Néanmoins, il y a des signes évidents que chez les jeunes gens d’Allemagne (c’est peut-être aussi le cas dans ton pays), la croyance en Dieu est sur le déclin. Je vis en Allemagne depuis des années et j’ai eu l’occasion de parler de ce sujet avec un grand nombre de jeunes. Mais pour te communiquer des renseignements plus récents, j’ai demandé à plusieurs amis de m’aider à interroger quelques jeunes gens représentatifs de la génération actuelle. Nous avons découvert que beaucoup d’entre eux ont des idées bien arrêtées au sujet de l’existence de Dieu. D’autres ont beaucoup de difficultés à se former une opinion. Leurs déclarations éclairent bien la question. Je vais te faire part de quelques-unes d’entre elles.

Pourquoi certains doutent-​ils alors que d’autres croient?

Les jeunes gens opposent quatre objections fondamentales à la croyance en Dieu. En voici une très courante: “Comme je n’ai jamais vu Dieu, je ne peux pas croire qu’il existe.” Pour Joachim, un catholique de 15 ans, “les choses que j’ai vues dans la nature sont pour moi une raison suffisante de croire”. Sa camarade de classe, Ulrike, est d’accord. Pour elle, Dieu “peut être vu dans ses œuvres”.

Un deuxième argument, que l’on présente d’ailleurs sans fournir de preuves, est que “la science a prouvé qu’il n’y a pas de Dieu”. “Au contraire”, rétorquent certains, les recherches scientifiques révèlent “l’ordre et la régularité” dans l’univers et “l’existence d’œuvres de précision” qui “n’ont pas pu se former toutes seules”. Selon Sascha, un adolescent catholique, puisque “la science a prouvé que chaque chose a eu un commencement”, il doit y avoir une grande Cause première, Dieu, qui a donné le départ à tout.

Une autre raison qui complète le doute est plus un soupir qu’un argument. “Les gens disent que Dieu vous aide, se plaignit une jeune fille, mais il ne le fait jamais.” Cependant, tout le monde n’est pas d’accord. On peut employer l’exemple suivant pour montrer la faiblesse de ce raisonnement: À chacun de nous il est déjà arrivé de ne pas recevoir d’aide d’amis ou de parents alors que nous estimions en avoir besoin. Il peut y avoir à cela une variété de raisons. Toutefois, cela ne remet pas en cause l’existence de nos amis. Il est d’ailleurs possible que nous soyons en partie responsables de la situation.

La quatrième objection est celle que l’on entend le plus souvent: “S’il y avait un Dieu, il ne permettrait pas les guerres, les meurtres et tout ce qui se passe.” Un étudiant de Hambourg prétendait: “S’il y a une puissance supérieure, pourquoi n’interdit-​elle pas pareilles choses?” De toute évidence, cet étudiant ne savait pas que, selon la Bible, Dieu a défendu ces choses. Mais cela n’a pas empêché les hommes de les commettre. Est-​il logique d’en conclure que la désobéissance des humains prouve que Dieu n’existe pas? La désobéissance d’un enfant prouve-​t-​elle qu’il n’a pas de père?

Il arrive que des gens soient témoins de crimes affreux et ne fassent rien pour les empêcher. On peut contester le bien-fondé de cette attitude, mais mettra-​t-​on en doute l’existence de ces gens? De même, beaucoup se demandent pourquoi Dieu permet le mal, mais y a-​t-​il une raison de douter qu’Il existe?

Il semble difficile de résoudre cette question. Néanmoins, quand on a trouvé la réponse, on s’aperçoit qu’elle est vraiment convaincante. Il s’agit de comprendre qu’un litige a été soulevé concernant la légitimité de la souveraineté de Dieu et la véracité de sa Parole. Lorsqu’on s’est rendu compte que pour régler ce litige il fallait une période suffisamment longue, on saisit mieux pourquoi Dieu tolère encore le mal. Le livre biblique de Job (chapitres 1 et 2) donne, je pense, une excellente explication.

Une croyance, mais pas une “ferme conviction”

De nombreux jeunes gens n’ont pas une opinion bien fondée. Certains affirment croire, mais ils ne savent pas très bien pourquoi. Il arrive qu’ils déclarent tout bonnement: “Je crois, parce que mes parents croient.” D’autres, qui ne croient pas, disent souvent: “Ce que j’ai entendu au sujet de Dieu n’est pas très convaincant.” Mais ont-​ils vérifié ce qu’on leur a dit? Se sont-​ils appliqués à approfondir la question?

Sur 66 étudiants d’un groupe, 29 ont reconnu qu’ils ne savaient pas si leurs parents croyaient en Dieu. Apparemment, dans leur foyer, on ne parlait pas de Dieu. Ces jeunes gens “commencent vaguement à aborder le problème”; ils ne lui ont pas accordé beaucoup d’attention.

C’est également vrai de bon nombre de personnes plus âgées. Un article de la revue allemande Der Spiegel a récemment reconnu que la foi chez la plupart des Allemands est “plus une question d’espoir que de foi, plus une simple hypothèse qu’une ferme conviction”. Pourquoi en est-​il ainsi dans un pays soi-disant chrétien?

“L’Église” — “un obstacle entre Dieu et l’homme”

Nombre de jeunes gens font une distinction entre la croyance en Dieu et la croyance en la “religion établie”. D’ailleurs, quantité de personnes estiment que les Églises traditionnelles n’ont pas fait grand-chose pour affermir leur foi en Dieu. Il n’est pas étonnant que, durant la seule décennie écoulée, plus de 2 000 000 de personnes se soient fait rayer des registres des membres des Églises catholique et luthérienne en Allemagne.

Un étudiant en science politique et en histoire, qui a été élevé dans une atmosphère religieuse, a reconnu ce qui suit: “C’est uniquement par la réflexion personnelle que j’ai acquis la certitude qu’il y a un Dieu.” Ces jeunes gens disent: “Dieu, oui, l’Église, non.”

Déjà en 1968, la revue Stern donnait cet avertissement: “Un tiers de tous les chrétiens de la République fédérale risquent de perdre la foi en Dieu.” Puis, sur un ton accusateur, elle ajoutait: “Les ministres du culte y sont pour beaucoup.”

C’est vrai! Depuis des années, “Dieu est mort” pour ces ministres et ils ont encouragé cette théorie. Ils ont mis indûment l’accent sur un “évangile social” au goût de chacun et ont rejeté le Royaume de Dieu, la solution divine aux problèmes humains. Au nom de Dieu, ils ont enseigné des doctrines à la fois déraisonnables et manifestement contraires aux Écritures. En tant que groupe, ils ont donné un exemple déplorable. “Même l’Église ne prend pas la Bible pour modèle”, disait un Allemand du Nord. Alors pourquoi les laïques devraient-​ils le faire?

“Tout ce qui se rattache à l’Église est une escroquerie”, déclara un jeune homme en colère qui parlait au nom de beaucoup d’autres. Pour lui, “tout” incluait “la croyance en Dieu”. Bien que prétendant représenter le Créateur, les Églises l’ont en réalité présenté sous un faux jour. Aussi beaucoup de membres des Églises en sont arrivés à douter de l’existence de Dieu.

Cela n’est pas passé inaperçu. Un jeune étudiant africain à Hambourg, dont le regard dissimulait à peine la déception, s’écria: “Vous avez du toupet, vous autres Européens! Vous êtes venus en Afrique pour nous convertir, nous, les prétendus païens, au culte d’un Dieu en qui, je le vois à présent, vous ne croyez même pas.”

Pour tenter de ramener leurs membres égarés, les Églises catholique et luthérienne envisagent sérieusement d’entreprendre une campagne de publicité. Parmi des réclames pour du savon et des dentifrices, les lecteurs de revues trouveraient des formules destinées à “vendre la foi”. Selon des rapports de presse, des experts en publicité préparant cette campagne reconnaissent que “la ‘bonne nouvelle’ est vendue selon des méthodes caduques, alors qu’il faudrait employer un langage actuel”. Pour corriger cette erreur, ils ont préparé des slogans habiles et des illustrations attirantes dans l’espoir de vendre leur produit.

Mais vendre la foi en l’enveloppant dans un bel emballage n’est pas suffisant. Le produit lui-​même est plus important que l’emballage. Les gens, surtout les jeunes, veulent savoir ce qu’ils devraient croire, pourquoi ils devraient le croire, pourquoi il est logique de le croire et quels avantages ils en retireront. En bref, ils veulent trouver les réponses à leurs questions.

Les Églises de la chrétienté et leur clergé ne suivent pas l’excellent exemple de Jésus qui donnait des réponses claires et franches tirées de la Parole de Dieu. Au contraire, ils recourent à des explications diffuses et évasives, si bien qu’un des experts en publicité a fait la remarque suivante: “L’Église est un obstacle entre Dieu et l’homme.”

Comment aider les jeunes à acquérir une foi solide

Ce que le clergé de la chrétienté n’a pas fait, les Témoins de Jéhovah s’efforcent de l’accomplir. Ils y réussissent en laissant la Parole divine de vérité répondre aux questions des jeunes. Le fait suivant, vécu par quelqu’un qui est à présent Témoin de Jéhovah, est significatif:

“Les prêtres répondaient de façon incorrecte, peu satisfaisante ou ne répondaient pas du tout aux questions que je posais lorsque j’allais à l’école et que je suivais des cours de catéchisme. Je ne pouvais nier l’existence de Dieu, mais je n’étais pas non plus tout à fait convaincu. Néanmoins, je ne me suis pas attardé sur le sujet. Après tout, même des théologiens instruits avaient des points de vue différents sur Dieu et la Bible. ‘Si des prêtres qui ont étudié la théologie dans un séminaire ne comprennent pas la Bible, me disais-​je, ce doit être un livre indéchiffrable et qui se contredit.’ C’était là tout ce que je croyais.”

Des milliers de jeunes gens en sont là aujourd’hui. Beaucoup ont le désir et éprouvent le besoin de croire, mais il leur manque un fondement logique. Ils “commencent vaguement à aborder le problème”. Ceci est bien illustré par la déclaration d’un jeune homme qui explique pourquoi il est devenu Témoin de Jéhovah:

“J’avais toujours cru en l’existence de Dieu, mais je n’avais aucune idée de ce que pouvait être son dessein pour la terre ou pour l’humanité. Quant au véritable sens de la vie, j’étais dans une obscurité complète. Je n’arrêtais d’interroger le Témoin qui venait me voir chaque semaine. J’essayais d’imaginer des questions particulièrement difficiles, certain qu’il serait incapable de répondre. Mais rien ne le troublait et à chaque question il avait une réponse biblique. Aucun prêtre ne m’avait ainsi révélé le sens de la Bible.”

Quelle joie de constater combien les explications de la Bible peuvent fortifier la foi en l’existence de Dieu! Elles nous donnent aussi la certitude que Dieu va bientôt intervenir dans les affaires du monde et résoudre les problèmes de l’humanité par le moyen de son Royaume. De plus, Alan, tu seras sûrement heureux d’apprendre que si beaucoup de jeunes gens, ici en Allemagne, ne croient pas à l’existence de Dieu, de nombreux autres en sont convaincus. Certes, bien des jeunes “commencent vaguement à s’intéresser au problème”, ou “s’en préoccupent sérieusement”, et leur croyance est plus “une simple hypothèse” qu’une “ferme conviction”. Espérons qu’ils accepteront l’aide offerte gratuitement par les Témoins de Jéhovah et qu’ils trouveront les réponses à leurs questions bibliques.

Eh bien, Alan, cela a été un réel plaisir de converser avec toi, même si c’était seulement par écrit. J’espère avoir bientôt de tes nouvelles et t’assure de mon chaleureux amour chrétien.

Ton ami,

[signé, Johann]

[Entrefilet, page 18]

À cause des Églises, beaucoup ont perdu la foi

[Entrefilet, page 19]

‘Pour chaque question que je posais, le Témoin qui venait me voir avait une réponse biblique.’

[Illustration, page 16]

“Je n’ai jamais vu Dieu”

[Illustration, page 17]

“Dieu ne m’a jamais aidée”