Coup d’œil sur le monde

Un million d’espèces en danger

● Lors d’une conférence de trois jours tenue à Washington (États-Unis), des savants et diverses autorités ont lancé une mise en garde suivant laquelle un million d’espèces, présentes à l’heure actuelle sur la terre, risquent de disparaître d’ici la fin du siècle, en raison de la destruction par l’homme de l’habitat naturel. Ce ne sont pas seulement les baleines et les pandas qui sont menacés, mais aussi des variétés génériques de céréales, de riz et de blé, et même d’autres espèces qu’on n’a encore ni identifiées ni nommées. Si l’on en croit ces savants, les pertes qui en résulteraient sur le plan de la diversité génétique peuvent être critiques pour l’approvisionnement en nourriture de l’humanité, pour sa santé et même pour sa survie. Un savant a comparé ce danger à celui de brûler les livres, mais il a ajouté: “C’est pire, parce que beaucoup de ces livres menacés n’ont pas encore été déchiffrés.”

Paroles

● On a souvent dit que si les Nations unies ne servaient pas à grand-chose, c’était tout au moins un des derniers endroits où ses membres pouvaient se rencontrer pour parler de leurs différends. Il semble que même cela devienne de plus en plus difficile. D’abord l’agenda de l’Assemblée générale s’allonge d’année en année. Au cours de la dernière session, on ne comptait pas moins de 135 participants, un record. D’autre part, “les gens qui sont là adoptent une attitude de plus en plus nonchalante vis-à-vis du temps”, a déclaré un membre du personnel. “Rien ne commence à l’heure, rien ne se termine à l’heure.” C’est bien sûr le rôle du président de l’Assemblée de diriger le débat, mais l’année dernière, dans son discours final, celui qui avait cette charge estimait que l’ONU ‘était au bord de l’asphyxie à cause du trop grand nombre de résolutions, de réunions d’organismes associés et de la trop grande abondance de documentation’. Ne serait-​ce qu’au cours de la dernière session, on a sorti 236 millions de pages de documentation. Que de paroles!

Épidémies de maladies rares chez les homosexuels

● Le quotidien français Le Monde signale un phénomène épidémique qui inquiète les médecins américains. La ville de Los Angeles rapportait, il y a quelque temps, les chiffres suivants qui sortaient de l’ordinaire: “Quarante et un cas de sarcome de Kaposi y étaient signalés, tous observés chez des hommes jeunes, homosexuels, et dont le tiers étaient “morts dans les mois qui avaient suivi le diagnostic.” L’article montre plus généralement que, pour ce qui est des homosexuels, ils “sont particulièrement exposés aux contaminations infectieuses, qu’elles soient vénériennes, parasitaires ou virales. Ils constituent, à eux seuls, la moitié de tous les cas de syphilis masculine, et le virus de l’hépatite B est à ce point fréquent dans leur sang que c’est à l’aide du sérum qu’ils ont volontairement fourni que le récent vaccin américain contre cette affection a pu être développé”.

Explication fournie: “Les changements fréquents de partenaire, l’hygiène souvent douteuse des lieux de rencontre, les pratiques rénales, favorisent ces contaminations. (...) En cinq ans, (...) les praticiens [de San Francisco] voyaient apparaître chez les homosexuels toute une série de maladies parasitaires rares, réservées jusqu’alors aux bidonvilles tropicaux.”

La comète contre le soleil

● Le premier cas constaté, où un corps céleste est entré en collision avec le soleil, s’est produit il y a deux ans, quand une comète qui voyageait à un million de kilomètres à l’heure a rencontré l’astre sur son orbite. Cette collision a été observée par un satellite appelé Solwind et ce n’est que récemment que les données enregistrées à l’époque ont été analysées. “On peut estimer que quand la comète est entrée en contact avec le soleil, la quantité d’énergie libérée a été équivalente à 1 000 fois celle consommée aux États-Unis pendant une année.” C’est ce qu’a déclaré le docteur Donald Michels, directeur de l’équipe chargée du programme de recherche Solwind.

Le périscope de l’éléphante

● Un gardien de zoo, M. Vince Reynolds, se faisait du souci pour son éléphant femelle de 13 ans parce que le parc était inondé après une semaine de pluies violentes sur la région de Gainesville, au Texas. Quand il est parvenu au zoo, il a entendu un léger son de trompette et n’a vu que la trompe qui dépassait. La bête s’en servait pour respirer et pour s’agripper à un arbre. Après que le gardien, aidé de quelques cow-boys, eut réussi à la sortir saine et sauve de ce mauvais pas, il déclara: “Elle était seulement extrêmement fatiguée.”

Usines flottantes

● De plus en plus de pays achètent aux pays industrialisés des usines flottantes. Le magazine français Le Point donne les différents avantages de ce type de solution. “On peut les placer là où l’on veut. Si on les installe en haute mer, elles ne polluent pas les habitants. Les livraisons de charbon ou de pétrole n’exigent pas la construction de ports, et encore moins de transports à terre. L’eau nécessaire pour le refroidissement est gratuite et sur place.”

Une usine pétrochimique, de fabrication japonaise, a ainsi été récemment installée au large de l’Argentine. Elle pourra produire 120 000 tonnes de polyéthylène par an. La construction de cet ensemble a duré une année de moins que s’il avait fallu l’installer sur la terre ferme.

Nouvelle profession: fabricant d’excuses

● Comment s’excuser par téléphone en ayant un motif convaincant? Une firme américaine a mis au point un nouveau système de studio téléphonique qui, à raison d’un dollar pour deux minutes, vous reconstitue un fond sonore approprié à l’excuse que vous êtes en train de débiter à votre correspondant à l’autre bout de la ligne. L’International Herald Tribune (édité à Paris), qui relate cette “découverte”, explique les différents stratagèmes proposés: “L’un des morceaux qui ont le plus la faveur du public est le traditionnel ‘Je suis encore au garage’. On a ainsi droit à des bruits d’essais de moteurs, de coups de marteau sur des pièces métalliques et à un mécanicien qui demande de l’aide. Que pensez-​vous du ‘Je suis à l’aéroport’? Cet enregistrement vous fournit des arrivées et des départs d’avions ainsi que des appels de passagers. ‘Vous pouvez même contrôler le volume sonore et assourdir la conversation par le bruit d’un avion qui décolle.’” Le réalisme du stratagème semble impressionner suffisamment les auditeurs. Deux étudiants ont pu soustraire chacun 100 dollars à leurs parents grâce au morceau enregistré ‘dans une prison’.

L’argent des médicaments

● Qui consacre le plus à son budget publicitaire? La revue La vie mutualiste répond à cette question: “Foin des idées reçues, ce ne sont pas les marchands de lessive qui consacrent le plus d’argent pour promouvoir leurs produits. Ils n’accordent à la publicité que 7 % de leur chiffre d’affaires alors que les laboratoires pharmaceutiques engloutissent plus de 15 % du leur pour ‘lancer’ les médicaments sur le marché.” En France, il est interdit de faire de la publicité pour la plupart des médicaments. Ce sont donc les médecins qui, comme l’explique ce périodique, sont l’objet de l’attention des fabricants de médicaments et les sommes englouties “représentent une dépense de 32 000 francs [français] par médecin et par an”.

Pollution par le plomb

● Bien que les formes d’intoxication graves par le plomb (saturnisme notamment) aient pratiquement disparu dans les pays occidentaux, des savants français viennent de rappeler les dangers de la pollution par ce métal qu’on retrouve encore dans l’atmosphère principalement à cause de l’usage du plomb comme antidétonnant dans le carburant pour automobiles. Le journal Le Matin rappelle différents dangers de ce type d’empoisonnement. “L’intoxication par le plomb provoque des troubles très divers: altération de la fécondité, des fonctions du cerveau, des fonctions rénales. Il peut être toxique pour le fœtus (...) ou se matérialiser par une anémie.”

Dans certains quartiers de Paris, le taux de plomb atteint “8,8 microgrammes par mètre cube: six fois plus que ne le permet la norme américaine, douze fois plus que la soviétique”.

Stocker l’énergie solaire

● Un des problèmes qui gène le plus le développement de l’énergie solaire est celui de son stockage sous une forme ou sous une autre. Le magazine Fraternité-Hebdo relate l’expérience menée à l’école des mines, à Paris, où l’on a mis au point un système original de conservation de la chaleur, principalement pour les serres. Il “consiste à disposer dans les serres des petits récipients spéciaux en polyéthylène de haute densité noir, traités anti-UV, d’une contenance d’environ deux litres. Ces récipients contiennent un matériau à changement de phase liquide-​solide à 15,6 °C (des sels hydratés à base de soude).

“Ces matériaux, exposés à une source de chaleur pendant la journée, se liquéfient et stockent des calories. La nuit, ou simplement lorsque la serre se refroidit, dès que la température baisse au-dessous du point de fusion, ils se solidifient et restituent alors l’énergie emmagasinée”.

Problèmes économiques en Union soviétique

● S’il est parfois difficile de trouver certaines denrées sur les marchés soviétiques, c’est à cause des “saboteurs de l’économie”. C’est ce que rapporte un article du Progrès de Lyon, reprenant les déclarations d’une revue soviétique. Principal accusé: le marché noir. “Il repose sur un principe: le commerce privé n’existe pas en Union soviétique. Les directeurs et les vendeurs des magasins d’État ont donc intérêt à détourner la marchandise, à créer artificiellement la pénurie et à écouler les produits au marché noir, à trois ou quatre fois leur prix officiel... pour leur propre compte.”

Les Français boivent moins

● Bien que cela puisse paraître surprenant aux yeux de certains, la consommation annuelle de vin en France est passée de 120 litres par personne en 1964 à quelque 90 litres aujourd’hui. C’est ce que rapporte une étude menée conjointement par l’Institut national de la recherche agronomique et par l’Office national interprofessionnel des vins de table. On constate ainsi que les moins de 35 ans boivent six fois moins que la génération qui les a précédés. À quoi cela est-​il dû? À la télévision et à l’automatisation. Le travailleur moyen passe ses soirées chez lui à regarder la télévision plutôt qu’au bistrot, devant un verre, avec ses copains.

D’un autre côté, l’automatisation demande moins d’efforts physiques, mais plus de disponibilité et de sobriété. On boit le plus souvent pendant les week-ends et la consommation générale s’oriente vers des vins plus forts en alcool (66 pour cent des français boivent des vins titrant au moins 11 degrés d’alcool).

Qu’est-​ce qu’on joue — au cinéma?

● Quel genre de spectacle les films offrent-​ils de nos jours? La commission de censure de l’industrie américaine du film a visionné 234 films au cours des huit premiers mois de l’année 1981. Parmi ces films, seulement 2,6 pour cent ont été classés “G” (tous publics). À cause de la violence ou de la sexualité, 57,3 pour cent ont reçu le label “R”, indiquant que les moins de 17 ans devaient être accompagnés d’un parent ou d’un tuteur. La catégorie “PG” (à voir sous la vision des parents) recueillait 28,6 pour cent des films. Enfin, 11 pour cent des films ont été classés “X”, interdits aux moins de 17 ans. Même avec un tel classement, certaines autorités pensent que la commission fait preuve de trop de laxisme, particulièrement pour ce qui concerne la violence. De plus, il n’y a pratiquement aucun contrôle à l’entrée des salles de projection.