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  • Réveillez-vous ! 1982
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Réveillez-vous ! 1982
g82 22/9 p. 24-27

Le défi médical et moral des Témoins de Jéhovah

Cet article est réimprimé avec l’autorisation de l’American Medical Association et du “Journal of the American Medical Association” (“JAMA”), numéro du 27 novembre 1981, volume 246, No 21, pages 2471, 2472. Copyright 1981, American Medical Association. Son contenu a été préparé par les services de recherches médicales de la Watchtower Bible and Tract Society, Brooklyn, New York.

Les médecins s’exposent à une gageure en soignant les Témoins de Jéhovah. À cause de leurs convictions religieuses, les fidèles de cette confession refusent les transfusions de sang total, homologue et autologue, l’injection d’hématies concentrées, de globules blancs ou de plaquettes sanguines. Par contre, beaucoup accepteront l’utilisation d’un cœur-poumon artificiel, d’un dialyseur ou d’appareils similaires (à condition que l’amorce soit faite avec des produits non sanguins), si le sang continue à circuler normalement dans le circuit extra-corporel. Le corps médical n’a pas à s’inquiéter de sa responsabilité légale, car les Témoins, ayant averti les praticiens de leur refus du sang, feront toutes les démarches nécessaires pour dégager la responsabilité des médecins. En outre, les Témoins acceptent les produits non sanguins de remplacement. L’emploi de ces thérapeutiques associé à des soins méticuleux ont permis aux médecins de pratiquer toutes sortes d’opérations de chirurgie lourde sur des patients Témoins de Jéhovah adultes ou mineurs. Ainsi, on a mis au point une méthode de traitement destinée à ces patients, méthode conforme à l’opinion selon laquelle il faut traiter “l’homme total”. (“JAMA” 1981; 246:2471-2472.)

LES MÉDECINS sont en face d’un défi grandissant qui est un important problème de santé. Aux États-Unis, il y a plus d’un demi-million de Témoins de Jéhovah qui refusent les transfusions de sang. Le nombre des Témoins et de leurs sympathisants va croissant. Bien qu’autrefois de nombreux médecins et des responsables d’hôpitaux aient considéré le refus de la transfusion sanguine comme un problème juridique et aient sollicité auprès des tribunaux l’autorisation de procéder à ce qu’ils jugeaient opportun sur le plan médical, des publications médicales récentes laissent apparaître un changement d’attitude notoire. Cela est sans doute dû à une plus grande expérience en chirurgie sur des patients dont le taux d’hémoglobine est très faible, et fait aussi apparaître clairement un plus grand souci du principe légal que constitue le consentement éclairé du patient.

Aujourd’hui, bon nombre d’interventions chirurgicales différées et de lésions traumatiques sont traitées sans transfusion sanguine, lorsqu’il s’agit de Témoins de Jéhovah adultes ou mineurs. Récemment, aux États-Unis, des représentants des Témoins de Jéhovah ont rencontré les chirurgiens ainsi que le personnel administratif de certains des plus grands centres médicaux que compte le pays. Il en est résulté une meilleure compréhension et ces entretiens ont aidé à résoudre des problèmes concernant les transfusions pratiquées de force, les transplantations, et ont permis d’éviter des conflits entre le domaine médical et le domaine juridique.

Les Témoins de Jéhovah et les traitements médicaux

Les Témoins de Jéhovah reçoivent des traitements médicaux et subissent des interventions chirurgicales. On compte parmi eux des médecins et des chirurgiens. Toutefois, les Témoins sont des gens profondément religieux qui croient que la transfusion de sang leur est interdite par des passages comme ceux-ci: “Seulement la chair avec son âme — son sang — vous ne devrez pas la manger.” (Genèse 9:3, 4). “[Vous devrez] en verser le sang et le couvrir de poussière.” (Lévitique 17:13, 14). Et ‘abstenez-​vous de (...) la fornication et de ce qui est étouffé, et du sang’. — Actes 15:19-21⁠1.

Bien que ces versets ne soient pas exprimés en langage médical, les Témoins considèrent qu’ils excluent l’emploi de transfusions de sang, d’hématies concentrées, de plasma sanguin, ainsi que l’administration de globules blancs et de plaquettes sanguines. Toutefois, la croyance religieuse des Témoins de Jéhovah n’interdit pas formellement l’emploi d’éléments comme l’albumine, les immunoglobulines, et les préparations contre l’hémophilie. Il appartient à chaque Témoin de décider personnellement s’il doit les accepter⁠2.

Les Témoins croient qu’il faut faire disparaître le sang qui sort de l’organisme; c’est pourquoi ils n’acceptent pas l’autotransfusion ou le stockage de leur sang. Les techniques de prélèvement peropératoires ou d’hémodilution qui impliquent le stockage de sang sont pour eux inacceptables. Toutefois, de nombreux Témoins acceptent l’emploi du dialyseur ou du cœur-poumon artificiel (à condition que l’amorce soit faite avec des produits non sanguins), de même que la récupération peropératoire quand la circulation extra-corporelle n’est pas interrompue. Le médecin devra s’entretenir avec son patient pour savoir ce que lui dicte sa conscience⁠2.

Les Témoins sont conscients que la Bible ne traite pas directement des transplantations d’organes; c’est pourquoi il appartient à chaque Témoin de décider la transplantation d’une cornée, d’un rein ou d’un autre tissu.

La chirurgie lourde rendue possible

Bien que les chirurgiens aient souvent refusé de traiter les Témoins parce que leur prise de position sur l’emploi du sang et de ses dérivés semblait “lier les mains des médecins”, de nombreux praticiens ont aujourd’hui jugé bon de considérer cette situation comme étant seulement une difficulté supplémentaire, un défi à leur art. Étant donné que les Témoins ne s’opposent pas à l’emploi de liquides de remplacement colloïdaux ou cristalloïdes, de l’électrocautère, de l’anesthésie hypotensive⁠3 ou de l’hypothermie, ces moyens ont été employés avec succès. Les applications présentes et futures de l’hétastarch (un substitut de volume plasmatique)⁠4, les injections intraveineuses de dextran au fer⁠5⁠et⁠6, ainsi que l’utilisation du “bistouri à ultrasons⁠7” sont prometteuses et ne sont pas irrecevables du point de vue religieux. De plus, si un substitut sanguin aux fluorocarbones élaboré récemment (le Fluosol-DA) se révèle à la fois sûr et efficace⁠8, son utilisation n’ira pas à l’encontre des croyances des Témoins.

En 1977, les docteurs Ott et Cooley⁠9 firent état de 542 opérations cardio-vasculaires pratiquées sur des patients Témoins de Jéhovah (sans transfusion de sang). D’après leurs conclusions, on peut avoir recours à ce mode opératoire “avec un risque faible acceptable”. À notre demande, le docteur Cooley a fait l’analyse statistique de 1 026 opérations, dont 22 pour cent ont été pratiquées sur des mineurs. Ce médecin a souligné que “le risque chirurgical chez les patients Témoins de Jéhovah n’avait pas été beaucoup plus élevé que chez les autres opérés”. De plus, Michael DeBakey, un autre médecin, a fait savoir “que dans la grande majorité des situations [où il s’agit de Témoins] les risques d’une opération sans utilisation de transfusions sanguines ne sont pas plus élevés que dans le cas de patients à qui nous administrons du sang” (communication personnelle de l’auteur, mars 1981). Les revues médicales font état de la réussite d’opérations de chirurgie lourde en urologie⁠10 et en orthopédie⁠11. Les docteurs Dean MacEwen et Richard Bowen écrivent que l’arthrodèse “a été réalisée avec succès sur 20 [Témoins] mineurs” (faits non publiés, août 1981). Ils ajoutent: “Le chirurgien a besoin d’admettre la conception du respect du droit du malade de refuser une transfusion de sang, mais il doit néanmoins accomplir l’acte chirurgical, de telle sorte que la sécurité du patient soit assurée.”

Le docteur Herbsman⁠12 signale la réussite d’opérations (sans transfusion de sang) y compris sur certains jeunes ayant subi des pertes de sang très importantes d’origine traumatique. Il reconnaît que “les Témoins sont quelque peu désavantagés quand le besoin de sang se fait sentir. Pourtant, il est tout à fait évident que nous disposons de solutions pour remplacer le sang”. Tout en remarquant que beaucoup de chirurgiens se sont abstenus d’avoir des Témoins de Jéhovah comme patients par “crainte de poursuites judiciaires”, ce médecin montre que cette prise de position ne se justifie pas.

Problèmes juridiques et les cas de mineurs

Aux États-Unis, les Témoins signent volontiers le texte proposé par l’Association des médecins américains qui dégage le praticien et l’hôpital de toutes responsabilités⁠13. De plus, la plupart des Témoins portent sur eux une carte à l’attention des médecins, signée et authentifiée, carte préparée en consultation avec les autorités médicales et juridiques. Ces pièces engagent la personne du patient et offrent une garantie aux médecins. Le juge Warren Burger précise qu’une tentative de procès en responsabilité médicale “apparaîtrait comme non recevable” s’il était établi qu’une telle décharge a été signée. Sous la plume de J. Paris⁠14, qui traite de cette question dans une analyse “de la liberté religieuse et des traitements médicaux par force”, nous lisons: “Un commentateur, qui a étudié les textes parus sur la question, a déclaré ceci: ‘Je n’y ai rien trouvé qui justifie l’affirmation selon laquelle le médecin encourrait (...) une responsabilité (...) pénale pour ne pas avoir procédé de force à une transfusion sur la personne d’un malade non consentant.’ Ce risque n’est point tant une éventualité à envisager sérieusement que le produit d’une fertile imagination de juriste.”

Les soins aux enfants mineurs posent le problème le plus important. Ils donnent souvent lieu à des actions juridiques contre les parents pour manque de soins à leur progéniture. Cependant, de nombreux médecins et des procureurs, qui connaissent bien les Témoins de Jéhovah, contestent ces poursuites. Ces hommes croient que les parents Témoins de Jéhovah recherchent les meilleurs soins médicaux pour leurs enfants. Les Témoins, qui ne désirent pas se soustraire à leur responsabilité parentale ni ne veulent l’abandonner à un juge ou à un tiers, allèguent que l’on doit prêter attention aux croyances religieuses familiales. Pour le docteur A. Kelly, ancien secrétaire de l’Association des médecins canadiens⁠15, “les parents des mineurs et les proches des malades inconscients possèdent le droit d’interpréter la volonté du patient. (...) Je n’ai nulle admiration pour le comportement d’une manière de tribunal qu’on réunit à deux heures du matin pour faire enlever un enfant à la garde de ses parents”.

Il est on ne peut plus évident que les parents ont leur mot à dire dans les soins à donner à leurs enfants, en ce qui concerne les bienfaits ou les risques potentiels d’une intervention chirurgicale, d’un traitement par rayonnements ou de l’application de la chimiothérapie. Pour des raisons morales qui sortent du cadre des dangers des transfusions⁠16, les parents Témoins de Jéhovah demandent l’emploi de thérapeutiques qui ne soient pas irrecevables sur le plan religieux. Cela s’accorde avec l’opinion médicale selon laquelle il faut traiter “l’homme total”, sans oublier les éventuels dommages psychologiques, aux effets durables, qu’entraînerait un traitement pratiqué de force, traitement qui s’en prend aux croyances principales d’une famille. Dans tous les États-Unis, de grands centres médicaux qui ont eu affaire aux Témoins de Jéhovah acceptent désormais que les institutions qui ne désirent pas soigner les Témoins transfèrent ces patients, même s’il s’agit de malades à admettre en service de pédiatrie.

Un défi pour les médecins

Comme on peut le comprendre, soigner les Témoins de Jéhovah semble enfermer dans un dilemme le médecin qui a fait le vœu de prendre soin et de sauver des vies en ayant recours à toutes les techniques à sa disposition. En sa qualité de rédacteur d’une série d’articles sur les interventions chirurgicales lourdes pratiquées sur les Témoins de Jéhovah, le docteur Harvey⁠17 a reconnu dans une préface: “Je juge ennuyeuses ces croyances qui gênent mon travail.” Toutefois, il a ajouté: “Nous oublions trop facilement peut-être que la chirurgie est un art qui dépend de la technique de chaque individu. Et la technique est quelque chose que l’on peut améliorer.”

Le professeur Bolooki⁠18 prit note d’un rapport inquiétant selon lequel l’un des centres de traumatologie les plus importants du comté de Dade, en Floride, avait pour “politique d’ensemble le refus de soigner” les Témoins. Ce médecin souligna que “dans ce groupe de patients, les risques associés à la majorité des interventions chirurgicales étaient plus faibles qu’à l’ordinaire”. Il ajouta: “Bien que les chirurgiens aient le sentiment qu’ils sont privés de l’un des moyens de la médecine moderne [la transfusion sanguine], (...) je suis convaincu qu’ils apprendront beaucoup en opérant ces patients.”

Au lieu d’envisager le patient Témoin de Jéhovah comme un “vrai problème”, de plus en plus de médecins acceptent cette situation comme étant un défi sur le plan médical. En relevant un tel défi, ils ont mis au point une méthode opératoire destinée à ce groupe de patients, méthode qui est acceptée dans de nombreux centres médicaux à travers le pays (les États-Unis). Ces médecins ont en même temps donné des soins qui conviennent le mieux au besoin de leurs patients. D’ailleurs, le docteur Gardner⁠19 fait cette observation: “À quoi servirait-​il de guérir la maladie physique du patient tout en portant atteinte à sa vie spirituelle auprès de Dieu, telle qu’il la conçoit? Ce serait le jeter dans une existence désormais vide de sens et peut-être pire que la mort.”

Les Témoins reconnaissent que, du point de vue médical, les convictions inébranlables qu’ils défendent paraissent un risque supplémentaire et peuvent rendre plus compliqué le traitement. En conséquence, ils témoignent d’une reconnaissance peu courante pour les soins qu’on leur donne. Ils possèdent une foi profonde, un intense désir de vivre, et collaborent volontiers avec les médecins et le personnel médical. C’est pourquoi le malade et le médecin sont unis pour relever ce défi unique en son genre.

Bibliographie

1 Les Témoins de Jéhovah et la question du sang, Brooklyn, N.Y. Watchtower Bible and Tract Society, publié en français en 1978, pp. 1-64.

2 La Tour de Garde, numéro du 15 septembre 1979, pp. 29-31.

3 Hypotensive anesthesia facilitates hip surgery, MEDICAL NEWS. JAMA 1978;239:181.

4 Hetastarch (Hespan) — a new plasma expander. Med Lett Drugs Ther 1981;23:16.

5 Hamstra RD, Block MH, Schocket AL: Intravenous iron dextran in clinical medicine. JAMA 1980;243:1726-​1731.

6 Lapin R: Major surgery in Jehovah’s Witnesses. Contemp Orthop 1980;2:647-654.

7 Fuerst ML: ‘Sonic scalpel’ spares vessels. Med Trib 1981;22:1, 30.

8 Gonzáles ER: The saga of ‘artificial blood’: Fluosol a special boon to Jehovah’s Witnesses. JAMA 1980;243:719-724.

9 Ott DA, Cooley DA: Cardiovascular surgery in Jehovah’s Witnesses. JAMA 1977;238:1256-1258.

10 Roen PR, Velcek F: Extensive urologic surgery without blood transfusion. NY State J Med 1972;72:2524-2527.

11 Nelson CL, Martin K, Lawson N. et al: Total hip replacement vithout transfusion. Contemp Orthop 1980;2:655-658.

12 Herbsman H: Treating the Jehovah’s Witness. Emerg Med 1980;12:73-76.

13 Medicolegal Forms With Legal Analysis. Chicago, American Medical Association, 1976, p. 83.

14 Paris JJ: Compulsory medical treatment and religious freedom: Whose law shall prevail? Univ San Francisco Law Rev 1975;10:1-35.

15 Kelly AD: Aequanimitas. Can Med Assoc J 1967;96:432.

16 Kollins J: Fatalities from blood transfusion. JAMA 1980;245:1120.

17 Harvey JP: A question of craftsmanship. Contemp Orthop 1980;2-629.

18 Bolooki H: Treatment of Jehovah’s Witnesses: Example of good care. Miami Med 1981;51:25-26.

19 Gardner B, Bivona J, Alfonso A, et al: Major surgery in Jehovah’s Witnesses. NY State J Med 1976;76:765-766.

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