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Réveillez-vous ! 1983
g83 22/10 p. 16-20

Le grizzly — Tueur ou victime?

Le grizzly mérite-​t-​il sa réputation de tueur féroce? Un entretien avec David Hamer, chercheur à l’université de Calgary, en Alberta (Canada), actuellement en poste dans le Parc national de Waterton, vient éclairer cette question.

Depuis quand étudiez-​vous les grizzlys?

J’ai commencé en 1971 et, excepté pendant deux années, mes recherches se sont poursuivies jusqu’à présent.

Comment procédez-​vous?

Ici, à Waterton, les gardes ont capturé une femelle grizzly avec ses oursons. Ils lui ont mis un collier radio et l’ont prénommée Bertha. Cela s’est passé en juin 1981. L’année suivante, les gardes ont attrapé une autre femelle, qu’ils ont marquée. Elle s’appelle Ruby. Maintenant, nous suivons leurs déplacements en captant les signaux radio.

Quel but poursuivez-​vous?

Nous étudions les habitudes alimentaires des grizzlys, leur habitat et leurs réactions en présence des humains.

Comment réagissent-​ils?

Nos deux ourses évitent les humains ou feignent de les ignorer. Ruby se tient en général à l’écart des pistes et des terrains de camping. Bertha emprunte les sentiers et, en de rares occasions, elle traverse les terrains de camping, mais sans s’en prendre aux gens, ni aux vivres et aux bagages. C’est tout à son honneur, car l’ours est un animal très, très curieux. Si elle allait fouiller les paquetages et y sentait de la nourriture, elle pourrait établir une corrélation entre les humains et la nourriture. Une fois qu’un ours a appris que les bagages contiennent des denrées et que les randonneurs portent des sacs, l’animal voudra s’en emparer ou pénétrer dans les terrains de camping pour y chercher de quoi manger. Des accidents peuvent alors se produire.

Ainsi, l’ours cherche de la nourriture; il n’attaque donc pas par méchanceté?

C’est cela, en quelque sorte. Quand les règlements interdisent de nourrir les animaux sauvages, ce n’est pas pour gâcher le plaisir des visiteurs, mais pour protéger à la fois les touristes et les animaux. Lorsqu’on donne à manger à des animaux sauvages, ils perdent la crainte de l’homme et des accidents se produisent parfois. Si un ours apprend qu’un humain peut signifier nourriture, il risque d’aller flairer les gens et leurs affaires en caressant l’espoir de s’en nourrir. On a connu des cas exceptionnels où des ours se sont introduits dans des tentes, ont tiré les dormeurs de leurs sacs de couchage et les ont entraînés dans les bois pensant pouvoir s’en nourrir.

C’est pourquoi, quand vous donnez à manger à un ours, vous signez peut-être son arrêt de mort, car les gardiens du parc seront obligés de le tuer s’ils estiment que l’animal devient trop dangereux.

Dans d’autres cas, un ours va réagir à ce qu’il a pris pour une menace. Vous avez par exemple envahi son territoire, ce qui l’a contrarié. Ou bien, s’il s’agit d’une mère avec ses oursons, elle craint que vous ne représentiez un danger pour eux.

Si quelqu’un voit un grizzly s’approcher de lui et qu’il se sente menacé par l’animal, que doit-​il faire?

Tout d’abord, la meilleure mesure préventive est d’obéir à la règle qui interdit de nourrir les animaux sauvages, et surtout les ours. De plus, vous devez vous débarrasser convenablement de vos restes de nourriture. Vous pourriez vous dire: ‘Je vais les enterrer.’ Mais plus tard, un randonneur va dresser sa tente à cet endroit. Un ours s’en approchera, flairera les déchets enfouis et mettra la tente en pièces pour s’en emparer, alors que des gens y sommeillent. C’est ce qui est arrivé dans un parc régional en Colombie britannique.

Mais revenons à votre question. Vous disiez...?

Que doit-​on faire, face à un ours d’humeur agressive?

Cela dépend des circonstances. Chaque cas est différent. On peut distinguer deux types de problèmes. Soit l’ours est furieux et, pour une raison quelconque, il est très en colère contre vous. Soit il a perdu sa crainte de l’homme et il vous considère, vous et vos bagages, comme une source de nourriture.

Alors, si vous voyez un ours, faites le mort. Cela ne marchera pas toujours. L’ours est peut-être furieux parce que vous avez pénétré sur son territoire. Dans ce cas, la meilleure des choses peut être effectivement de faire le mort. Vous supprimez ainsi la menace en vous effaçant, et en restant immobile.

Un jour, deux pêcheurs avaient envahi la zone habitée par un grizzly. L’un des hommes fit le mort, l’autre s’enfuit. L’ours passa près de l’homme immobile et s’élança à près de cinquante kilomètres à l’heure à la poursuite du fuyard qu’il blessa grièvement.

Et dans l’autre cas que vous avez mentionné?

Si un ours aventureux est à la recherche de nourriture et que vous vous jetiez à ses pieds en faisant le mort, c’est comme si vous lui disiez en quelque sorte: ‘Vas-​y, mange-​moi!’ Que fera l’ours, sinon de s’assurer que vous êtes comestible? C’est pourquoi il n’est pas malin de faire le mort lorsqu’un ours quête sa nourriture. Il vaut mieux, si vous avez un paquet ou un sac, le déposer à terre et partir.

Il y a même certains cas où il sera préférable de résister. Non pas que vous puissiez l’emporter sur un ours, mais votre résistance peut réveiller chez l’animal la crainte de l’homme et l’inciter à s’enfuir.

J’ai lu que dans le Glacier National Park des gens ont été malmenés par des ours. Un homme a eu le bras arraché et un autre touriste a même été tué. Ce parc est-​il très dangereux à cause des grizzlys?

Il y a eu quelques accidents, mais très peu. Seulement, leur caractère spectaculaire a fait l’objet de beaucoup de publicité. Le Glacier National Park abrite une assez grande population de grizzlys et les randonneurs qui le fréquentent sont également nombreux. Malgré cela, les accidents sont vraiment très rares. Mais lorsqu’un ours attaque un humain, il est facile pour les journalistes de faire état de détails horribles et sanglants.

Est-​ce ainsi que le grizzly a acquis sa réputation de tueur?

Oui, à cause d’auteurs à l’affût du sensationnel. Bien sûr, c’est un thème sanglant comme le sont les accidents de la circulation qui mutilent affreusement un tas de gens. Seulement, personne n’aime en lire le récit, car tout le monde roule en automobile. Quant aux terribles histoires de grizzlys, le public s’en repaît et finit par penser qu’il y a un ours tapi derrière chaque buisson, prêt à sauter sur le premier venu.

Un conservateur des forêts du Glacier National Park a fait récemment une étude sur le nombre de décès survenus dans le parc depuis sa création. Il en a compté 150. Sur ce nombre, trois pour cent avaient été causés par des ours, alors que quarante-neuf pour cent étaient le résultat d’une noyade ou d’une chute du haut d’une falaise. Les morts à la suite d’accidents de voiture étaient aussi assez nombreuses.

Cinquante mille personnes sont tuées chaque année par des véhicules à moteur aux États-Unis, mais les gens cessent-​ils de rouler pour autant?

Non, et beaucoup ne portent même pas leur ceinture de sécurité.

Et le tabac?

Ah oui, parlons-​en! Il prête à une intéressante étude sur la nature humaine. Des dizaines de milliers d’individus s’autodétruisent avec des choses qu’ils pourraient éviter. Et ils trouvent cela normal. Mais quand un grizzly fait une victime, cela fait les manchettes des journaux dans tout le pays.

En réalité, l’homme est plutôt le tueur, et le grizzly, la victime. À cause de l’homme, le grizzly est une espèce menacée. Pour survivre, cet animal a besoin de régions inhabitées, mais l’homme le repousse dans de petites zones de son ancien habitat.

Quelle est l’étendue de leur territoire?

Ils doivent se déplacer sur de longues distances pour trouver de quoi se nourrir. Un grizzly mâle peut avoir un territoire de plus d’un millier de kilomètres carrés; celui de la femelle s’étend sur deux ou trois cents kilomètres carrés. Les grizzlys sont vraiment des animaux remarquables, mais il vaut mieux les admirer de loin. Ils sont imprévisibles, pleins de force et terrifiants. Cependant, ils peuvent être très doux avec leurs jeunes. Mais l’insistance que l’homme met à vouloir leur donner à manger leur fait perdre leur crainte naturelle des humains. Alors les ennuis commencent, tant pour les uns que pour les autres.

Quelles sont quelques-unes des observations qu’on a faites sur la vie des ours: l’accouplement, la reproduction, le temps pendant lequel les oursons restent avec leur mère et autres faits intéressants?

La femelle met bas ses oursons, le plus souvent deux, mais parfois un ou trois, pendant son hibernation. Généralement, les jeunes restent avec la mère le premier et le second été. Le troisième été, la mère les laisse aller et s’accouple de nouveau, puis le quatrième été, elle a une nouvelle portée.

Pendant l’hibernation, elle ne mange ni ne boit, et pourtant elle est capable de prendre soin des oursons pendant environ trois mois. Cela représente un exploit, mais qui n’a rien de comparable avec un autre phénomène encore plus étonnant: la défécation et la miction cessent pendant toute la période d’hibernation.

D’ailleurs, la clinique Mayo a étudié la chimie du sang et d’autres processus physiologiques chez l’ours noir en hibernation. Si l’ours peut vivre à peu près cinq mois sans uriner et sans accumuler dans son sang des déchets toxiques, comment les malades atteints d’affections rénales pourraient-​ils en faire autanta?

La mère grizzly présente une autre caractéristique remarquable. L’accouplement a lieu en mai, en juin ou tout au début de juillet, et les oursons naissent en janvier ou en février. Mais la période de gestation n’est pas réellement aussi longue. Songeons en effet que la femelle, qui pèse près de 200 kilos, donne naissance à un jeune dont le poids atteint à peine une livre. C’est heureux, car comment pourrait-​elle, sans se nourrir, allaiter deux ou trois jeunes qui pèseraient près de 15 kilos? Voilà pourquoi elle a un minuscule rejeton de moins de 500 grammes, ou deux ou trois, s’il s’agit de jumeaux ou de triplés. Signalons qu’au printemps dernier, Ruby est sortie de sa période d’hibernation avec un seul ourson.

La femelle semble avoir une longue période de gestation, alors qu’elle donne naissance à un ourson minuscule. Le mécanisme physiologique à la base de ce phénomène est l’implantation différée. L’embryon ne s’implante pas dans la paroi de l’utérus avant fin novembre ou décembre. La durée réelle de la gestation est donc d’environ deux mois.

C’est vraiment stupéfiant! Autre chose: J’ai entendu dire que le régime du grizzly était végétarien à 95 pour cent. De quelle sorte de végétation se nourrit-​il?

Il sort de son hibernation au printemps quand il n’y a encore aucune verdure. Il creuse la terre à la recherche de racines et de bulbes. Il mange aussi des baies de l’année précédente et surtout du raisin d’ours. Ce fruit qui provient d’un arbousier double sa teneur en sucre pendant l’hiver à cause du gel et du dégel et contient au printemps deux fois plus de sucre qu’à l’automne. En outre, lorsque la végétation verte apparaît, vous pouvez voir les ours brouter tout comme les cerfs et les élans.

Ils broutent de l’herbe?

Oui, de l’herbe et des laîches. À la fonte des neiges, ils mangent les jeunes pousses. Ils ne peuvent absorber que de la verdure très tendre, car ils ne possèdent pas, comme les ruminants, un estomac à quatre compartiments ainsi que les bactéries et les protozoaires nécessaires pour digérer la cellulose, le tissu ligneux des plantes.

Dans le Parc national de Waterton, les ours se nourrissent aussi de panais et d’autres ombelliféracées. À la fin de l’été, ils recommencent à creuser la terre à la recherche de bulbes et en automne ils consomment des baies.

Les fourmis et les larves sous les pierres ou dans les arbres en décomposition sont-​elles aussi une source de nourriture pour le grizzly?

Je suppose que leur importance réside dans leur teneur en vitamines, en acides aminés essentiels et en substances du même genre, et non dans leur volume. On sait aussi que le grizzly aime beaucoup les rats palmistes, les marmottes et autres rongeurs fouisseurs qu’il attrape en creusant le sol.

Naturellement, les ours sont connus pour être de grands consommateurs de baies. En automne, ils passent souvent 24 heures par jour à manger des baies. En se gorgeant de ce délice sucré, les ours prennent du poids, 500 grammes par jour. C’est cette bonne occasion de se faire de la graisse qui leur permet de passer l’hiver. Leur couche de graisse atteint alors jusqu’à 20 centimètres.

Quel est le poids des plus gros mâles grizzlys?

Ils sont en moyenne deux fois plus lourds que les femelles. Certains atteignent près de 300 ou 350 kilos. En octobre de l’année dernière, dans les Rocheuses, on a vu un énorme mâle qui devait approcher les 450 kilos!

Alors, et s’il devait se conformer à sa réputation de tueur?

Il pourrait faire d’énormes dégâts. Heureusement, ce colosse ne se conforme pas à sa terrible réputation de tueur assoiffé de sang. Malheureusement, c’est l’homme qui, par sa façon de traiter les animaux, mériterait cette réputation.

[Note]

a Le responsable du service de dialyse de la clinique Mayo a reconnu que la question présente un certain intérêt, en précisant toutefois qu’aucun résultat positif n’a été obtenu.

[Illustration, page 17]

Au printemps et au début de l’été, quand l’herbe est tendre, les grizzlys broutent comme le bétail.

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