Coup d’œil sur le monde
La crise de l’Église en France
● Le quotidien Le Figaro donne quelques chiffres tirés de l’Annuaire statistique du Vatican, sur la situation de l’Église en France. En 1981, il y a eu dans ce pays 105 ordinations pour 696 décès et 82 défections. Pour ce qui concerne la population générale, le pourcentage de catholiques est passé en dix ans de 90 à 84,73 pour cent. Il est cependant à noter que l’Église, dans ses statistiques, englobe tous les baptisés. Une autre source, “l’Encyclopédie statistique mondiale des religions (...) fait le compte des ‘désaffiliés’, c’est-à-dire des baptisés qui sont passés à une autre religion, à l’agnosticisme ou à l’athéisme. Leur nombre augmente. Il était de 129 000 en 1900. Il est passé à 2 600 000 en 1970 et dépasse les trois millions en 1980 (3 251 000)”. L’auteur de cet article, l’abbé René Laurentin, tire la conclusion suivante: L’image qui résulte de ces chiffres, celle des sondages et d’autres analyses, manifeste donc une récession massive.”
Un repeuplement à l’échelle d’un pays
● Un vaste programme a été entrepris pour repeupler les quelque 13 700 îles qui constituent l’archipel de Java. Le problème vient de ce que 91 millions de personnes vivent sur l’île de Java elle-même. Or, celle-ci ne mesure que 130 000 kilomètres carrés (un peu moins du quart de la superficie de la France). Il devient très difficile de nourrir une aussi vaste population. La plupart des Javanais sont des fermiers, mais leurs exploitations sont si petites qu’on les mesure en mètres. La majorité de ces cultivateurs ne possèdent pas leur terre et n’ont pas non plus les moyens d’assurer leur subsistance. Selon le Wall Street Journal, ce programme de repeuplement “dépasse sans aucun doute tout ce qu’on a connu jusque-là”. Le gouvernement promet à ceux qui acceptent de partir “un morceau de terrain, une bicoque en bois, de la nourriture pour une année, des semences pour deux ans, une panoplie d’outils de jardinage, une batterie de cuisine et des moustiquaires”. D’ici 1988, l’Indonésie espère convaincre quatre millions de ses habitants de se lancer dans l’aventure.
Le mal de l’espace
● Dans son journal de bord, l’astronaute russe Valentin Lebedev relate son séjour de sept mois dans l’espace au cours duquel il a fait 3 300 fois le tour de la terre. Le journal La Pravda retranscrit ses propos: “Je me demandais vraiment comment j’allais réagir, si j’allais être capable de vivre et de travailler aussi longtemps avec mon compagnon, si j’allais toujours rester maître de moi-même et de mes sentiments.” Son carnet nous apprend aussi que, par la suite, son problème majeur était de “garder son calme lors des contacts avec les contrôleurs au sol” parce qu’il était “sur les nerfs”. Il lui arrivait de ne pas bien dormir, ou de ne pas dormir du tout, et il a commencé à se plaindre en sourdine de la nourriture et des difficultés qu’il avait à rester propre. Au bout de cinq mois, la situation ne s’était pas améliorée: “Je me fredonne des airs et je fais les cent pas dans la station orbitale. Je commence à me demander si je vais un jour revoir la terre.” Le mal du pays était l’un des plus gros problèmes qu’il a eus à affronter.
Le fonctionnement de l’ONU
● À quoi sert l’ONU? Voilà une question que se posent beaucoup de personnes, notamment les habitants de la ville de New York. Ce qu’explique le journal Le Monde: “Les fonctionnaires américains ont découvert avec fureur que leurs homologues onusiens sont en général mieux payés qu’eux, sont exemptés, dans les restaurants et les magasins, de la taxe locale de 8,25 %, ont des pensions ou des retraites supérieures d’un tiers aux leurs et bénéficient de six semaines de congés payés. (...) La municipalité de New York tonne périodiquement contre les ‘frais’ que lui occasionne l’ONU: 14 millions de dollars chaque année de manque à gagner en impôts divers épargnés aux diplomates, plus — c’est le pire — un million de dollars en contraventions pour stationnement interdit non payées. Il paraît que c’est la mission soviétique qui totalise le plus de contraventions impayées: plus de deux mille par an.”
En dehors de l’aspect anecdotique, l’utilité d’un tel organisme est aussi remise en cause lorsqu’on sait que, pendant l’assemblée générale qui commence à l’automne de chaque année, on note “l’absence quasi systématique des questions les plus brûlantes du débat public (...). La guerre entre l’Irak et l’Iran qui a fait, depuis trois ans, des centaines de milliers de morts, n’a jamais été l’objet d’un débat (...). Les questions qui peuvent mettre l’un des deux grands dans l’embarras sont discrètement enterrées”.
La valeur d’un sourire
● “Un cœur joyeux a un bon effet sur le visage, mais à cause de la douleur du cœur il y a un esprit abattu.” (Proverbes 15:13). Les découvertes scientifiques viennent confirmer l’exactitude de cette déclaration biblique. D’après le New York Times, “le simple fait d’actionner les muscles de la face, en reproduisant la joie ou d’autres émotions, peut produire dans le système nerveux les effets caractéristiques des sentiments que traduisent habituellement ces expressions du visage”. Le principal responsable de ces recherches, le docteur Ekman, avoue sa surprise devant de tels résultats. Il pense que le mouvement des muscles du visage est en relation avec le système nerveux, ce qui agit sur le rythme cardiaque, sur la respiration et sur d’autres fonctions subies du corps humain. L’article explique également que les acteurs savent bien que “l’expression de certains sentiments peut avoir des conséquences physiques”.
“Une ignorance catastrophique”
● “Une ignorance catastrophique de la Bible”, telle est l’analyse de la situation religieuse aux États-Unis faite par M. George Gallup Jr., responsable du célèbre institut de sondage américain. Selon lui, “il est temps de tirer la sonnette d’alarme (...), huit personnes sur 10 se considèrent comme des chrétiens, [mais seulement] quatre sur 10 savent que (...) c’est Jésus qui a prononcé le Sermon sur la montagne”. Le Toronto Star commente ce rapport et précise que “40 pour cent de la population des États-Unis est considérée comme ayant rompu le contact avec l’Église, ce qui veut dire que ces personnes n’ont pas assisté à l’office depuis au moins six mois, sauf peut-être pour une fête religieuse. M. Gallup avait pris la parole lors du septième concile des Églises orthodoxes d’Amérique où les participants ont discuté pendant une semaine de l’“expansion de l’Église”. Apparemment, on ne s’est pas beaucoup préoccupé de l’accroissement de la connaissance biblique.
Une tenue appropriée
● Un député du Parlement brésilien, M. Ricardo Izar, a récemment présenté une résolution demandant que tous les membres masculins de cette assemblée aient une tenue correcte, le costume et la cravate. Pour lui, ceux qui ne suivent pas cette étiquette ne devraient pas être autorisés à siéger. Il a donné quelques explications supplémentaires: “Lorsque les membres du Parlement paraissent en public, leur mise et leur tenue devraient montrer le respect qu’ils ont d’eux-mêmes.” Il a ajouté que le mandat parlementaire impose à son détenteur de s’habiller en accord avec la solennité de la Chambre. Apparemment, M. Izar avait présent à l’esprit le fait que certains de ses collègues assistent aux sessions en jean et en tee-shirt, s’efforçant ainsi de passer pour des travailleurs, alors que les parlementaires issus du monde ouvrier ont une tenue soignée. Les éditorialistes de la presse brésilienne ont été prompts à souligner qu’ils appréciaient le fait que les représentants de la nation se plient aux règles de l’étiquette, mais qu’ils aimeraient encore plus qu’ils respectent les principes de la morale.
L’école des singes
● Selon une dépêche de l’agence United Press International, ‘la Thaïlande pourrait bientôt ouvrir une école pour singes et envoyer les “diplômés” à l’étranger pour travailler dans l’agriculture’. Le gouverneur de la province de Suratthani, M. Niphond Bunyapataro, a assisté à un concours de cueillette de noix de coco, entre 40 singes. Ce fonctionnaire a constaté que ces animaux étaient beaucoup plus agiles que les hommes et il affirme que les singes sont les “cueilleurs idéaux”. Le singe qui a remporté le concours ramassait huit noix en 30 secondes. Son propriétaire, à qui on avait proposé plus de 9 000 francs français pour son petit prodige, a rejeté cette offre; il a expliqué que, dans ses bons jours, son singe “peut ramasser 1 400 noix de coco”. De son côté, le gouverneur suggère qu’on accorde des diplômes aux singes cueilleurs et qu’on les envoie en Malaysia, à Singapour, aux Philippines ou dans d’autres pays.
Un pouvoir disciplinaire
● Les enseignants français ne sont pas complètement démunis en matière de discipline. Il y a quelque temps, le tribunal de police de Bordeaux a relaxé une institutrice qui avait giflé plusieurs fois un élève turbulent et insolent. Pour reprendre les termes du périodique Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, “le tribunal estime en effet que les voies de fait auxquelles l’institutrice s’était livrée sur la personne de l’enfant étaient justifiées par la permission de la coutume. Cette permission résulte du pouvoir disciplinaire traditionnel octroyé aux enseignants. Le tribunal dit: ‘Les parents et les enseignants possèdent toujours, dans un but éducatif, un pouvoir disciplinaire pouvant éventuellement s’exercer sur de jeunes enfants sous forme de gifles ou tapes inoffensives.’”
Comment utiliser les cocotiers
● L’île de la Jamaïque vient de trouver un moyen de récupérer le bois des cocotiers morts de la “maladie jaunissante”. Des milliers d’arbres sont transformés en bois de charpente, dont on dit qu’il rivalise avec l’acajou pour ce qui est de la densité et avec le cèdre pour sa solidité. On peut utiliser un tel bois pour faire du mobilier, des produits d’artisanat, pour construire des planchers ou des cloisons. Pour M. Guy Symes, directeur de la Fidco Company, firme qui utilise déjà ce bois, il s’agit de récupérer un “capital qui se perd”. Cette nouvelle activité va se révéler bénéfique sur le plan économique et permettra aussi de se débarrasser des arbres morts.
La pornographie — “une force libératrice”?
● Selon le Toronto Star, “certaines personnes apparemment sensées disaient à cette époque [il y a 10 ou 15 ans] que la pornographie allait se révéler être une force de libération sexuelle. (...) En fait, elle est plutôt devenue source d’amertume, de violence et de haine sauvage”. On prétendait que la libéralisation de la pornographie allait “faire s’évanouir rapidement l’intérêt des consommateurs”. On s’est malheureusement rendu compte que leur désir est “insatiable” et que de plus en plus de gens se plongent dans cette débauche. Pour le Star, il y a 20 ans, “on n’aurait jamais imaginé, même dans le pire cauchemar, les conséquences de la ligne de conduite libérale suivie en ce domaine.
Le chemin du retour
● Depuis longtemps on se demande comment les pigeons voyageurs retrouvent leur route. La dernière théorie dans ce domaine est exposée par l’Institut d’éthologie Max Planck de Seewiesen, en République fédérale d’Allemagne. Selon ces études menées depuis quatre ans, les dernières découvertes “semblent confirmer une théorie vieille de 12 ans, mais abandonnée à l’époque parce que jugée peu vraisemblable, théorie selon laquelle les oiseaux utilisent leur odorat pour revenir à leur domicile”. D’après les derniers résultats de ces recherches, “les oiseaux dont on a anesthésié le système olfactif ou dont on a bouché les narines, ne peuvent plus retrouver le chemin de leur pigeonnier lorsqu’ils en sont trop éloignés”.
Les ravages de la colle
● Le Quotidien du médecin, journal médical français, attire l’attention de ses lecteurs sur les dangers présentés par une nouvelle forme de toxicomanie, l’inhalation de colle, particulièrement de celles destinées aux modèles réduits ou aux rustines. Le problème est particulièrement soulevé en Grande-Bretagne: “Un porte-parole du ministère de la Santé [britannique] a indiqué que son administration prend au sérieux le problème de l’intoxication par inhalation de colle: ‘Depuis 1971, environ 236 enfants en sont morts; en 1982, il y a eu 66 morts, et 33 dans les six premiers mois de cette année [1983]’, a-t-il précisé.” Certains experts préconisent diverses solutions. Pour le docteur J.-M. Abgrall, médecin britannique, “la plus importante des mesures de prévention (...) consisterait à modifier ces colles par adjonction de produits de type antabuse (dérivés allyliques ou ammoniacaux par exemple), le coût de recherches effectuées dans ce sens étant sans rapport avec la gravité et le coût social d’une telle toxicomanie”.
Un animal courageux
● Lady, une chienne colley, a dû faire preuve de courage et d’intelligence pour venir au secours de son maître, M. Miller, âgé de 73 ans, qui était tombé dans son escalier. N’ayant pu le ranimer, la chienne a couru les 16 kilomètres qui la séparaient de la maison la plus proche. Arrivée vers minuit, elle s’est mise à aboyer, la tête baissée. L’homme qui habitait là explique la suite des événements: “Quand je suis sorti, elle a saisi le bas de mon peignoir et s’est mise à tirer dessus. J’ai compris qu’il s’était passé quelque chose.” Cet homme a donc pris la chienne et est allé avec elle en voiture jusqu’au chalet de M. Miller. Il a emmené celui-ci à un hôpital londonien. ‘Juste à temps”, ont dit les médecins.