Coup d’œil sur le monde
Les Français et l’Évangile
● Le magazine catholique La Vie a fait réaliser un sondage sur l’impact de l’Évangile chez les Français. Dans un pays où plus de 80 pour cent de la population se déclare catholique, 56 pour cent des Français ont lu l’Évangile. “Ils sont 17 % à l’avoir lu en entier, 39 % à en avoir lu certaines pages.” À la question “Diriez-vous que l’Évangile a parfois inspiré certaines de vos attitudes dans la vie?”, plus de la moitié (51 pour cent exactement) répondent par la négative. Seulement “un Français sur cinq est capable de citer à brûle-pourpoint une phrase d’Évangile”. Encore est-il intéressant de noter que, parmi les phrases citées, on trouve des déclarations qui ne figurent nulle part dans la Bible, comme “Heureux les paralysés” (3 pour cent des personnes interrogées) ou “Aide-toi, le ciel t’aidera” (9 pour cent). La conclusion de cet article parait bien optimiste puisqu’elle parle d’une “connaissance plutôt massive de l’Évangile telle que nous la constatons aujourd’hui”.
Toujours la crise monétaire
● “Combien de crises le système financier international pourra-t-il encore supporter?” Cette question, c’est un éditorial du New York Times qui la pose. Des pays comme l’Argentine, le Brésil ou les Philippines, qui avaient jusque-là bénéficié d’un sursis, viennent de replonger dans leurs problèmes financiers. À l’échelle de la planète, plus de 40 nations sont engluées dans une dette extérieure dont le montant global se chiffre à près de 700 milliards de dollars [5 700 milliards de francs français]. Dans certains pays, les intérêts de cette dette sont si élevés qu’ils engloutissent la moitié des devises récupérées à l’exportation. Pourtant, l’espoir de voir la situation économique s’améliorer reste faible à cause de la crise mondiale. La banqueroute (refus d’honorer cette dette) serait un moyen de sortir de cette situation, mais “son coût serait épouvantable sur le plan humain et les conséquences incalculables sur le plan politique”. Dans le passé, les nations industrielles ont réussi à éviter la faillite, mais “chaque nouvelle crise soulève des doutes sur l’utilité des mesures prises jusqu’à présent et ne fait qu’augmenter la probabilité que celles qui seront adoptées par la suite resteront insuffisantes”.
Une nouvelle “théologie”
● Les films de science-fiction sont peut-être en train de modifier la conception que les jeunes se font de Dieu, ceci sans préjuger des autres idées qu’ils peuvent véhiculer. Voici ce qu’a écrit au périodique USA Today un adolescent de 17 ans: “Pour moi l’image de Dieu en tant que père ou grand-père ne veut rien dire. (...) Je le considère plutôt comme un esprit, un peu comme la force qu’on voit dans La guerre des étoiles ou dans Le retour du Jedi.”
Apparemment, certains ecclésiastiques savent utiliser cet engouement de la jeunesse. Pour un porte-parole de l’Église baptiste, “ces nouveaux films sont bénéfiques, parce qu’ils symbolisent l’existence d’un être transcendant et parce qu’ils montrent le pouvoir de Dieu dans la vie de tous les jours. (...) Nous utilisons les thèmes de ces films dans notre enseignement”. Un rabbin voit dans ce phénomène “un renouveau de la théologie sous des noms différents: E.T., La guerre des étoiles, Superman, ou toute autre forme que ce soit”. Il ajoute que la “théologie est quelque chose de trop important pour qu’on la laisse aux mains des Églises ou des synagogues”. Vaut-il vraiment mieux la confier aux soins des producteurs?
L’avenir du solaire
● Que devient l’énergie solaire? Cette question, certains chercheurs français se la posent en constatant le peu d’intérêt accordé depuis quelques années à cette forme d’énergie. Le journal Le Monde commente la parution sur ce sujet d’un livre blanc du CAS, Comité d’action pour le solaire. “En matière d’énergie électrique, le Livre blanc souligne l’échec — prévisible selon lui — des grandes centrales solaires. Le CAS préfère les unités plus petites, comme les générateurs photovoltaïques et les photopiles au silicium cristallin. Il note à ce propos que le coût du watt, en cinq ans, est passé de 180 F à 60 F et que la taille des générateurs est passée de 1 kilowatt à plus de 30.” Ce comité regrette surtout que des progrès plus sensibles n’aient pas été accomplis dans le domaine de l’habitat solaire et “propose un programme de quinze ans dont l’objectif serait ‘un solaire minimum de croissance’. Par exemple, 50 % des constructions neuves conçues comme ‘bioclimatiques’ (murs isolants, baies vitrées et vérandas au sud, etc.) en 1990 et 100 % en l’an 2000, ce qui ferait une économie de 3,8 millions de tonnes équivalent-pétrole par an”.
Combien de temps les Japonais vivent-ils?
● Selon le Daily Yomiuri, il y avait, au mois de septembre dernier, 1 354 centenaires au Japon. Le plus âgé d’entre eux, un certain Shigechiyo Izumi, aurait 118 ans; le Livre Guinness des Records le présente comme l’homme le plus vieux du monde. Matsu Maeschiro et sa femme Makato vivent à Okinawa et sont le premier couple japonais dont les deux membres ont atteint l’âge de cent ans. Depuis 1963, date à laquelle ont été promulguées les lois de protection sociale, le nombre de centenaires a presque été multiplié par neuf. Les Japonais sont très fiers de leurs vieillards. Chaque année, le premier ministre remet des récompenses à tous les citoyens qui ont atteint l’âge de cent ans, même s’ils vivent à l’étranger.
Perplexité chez les anglicans
● Dans une paroisse anglicane de Stoke-on-Trent, en Angleterre, 40 des 42 membres actifs sont partis avec leur pasteur, pour rejoindre l’Église catholique. D’après cette nouvelle relatée par le Daily Telegraph, l’ancien pasteur a invoqué des motifs de conscience, citant notamment les “changements doctrinaux au sujet de la communion, l’ordination de femmes comme ministres, les modifications envisagées des règles touchant la discipline conjugale et la présence de plus en plus forte, au sein de l’Église anglicane, de clergymen divorcés et remariés”. L’un des “fidèles” qui l’a suivi exprime ainsi son point de vue, largement partagé par l’ensemble de ceux qui ont fait défection: “Nous voulons nous joindre à l’Église catholique, mais nous voulons conserver une partie de notre identité d’anglicans.” Un porte-parole de l’Église catholique a dit qu’il s’agissait là d’“une affaire très délicate” et qu’il faudrait que le cas “soit soumis à Rome”.
Les abeilles en danger
● Un acarien parasite de l’abeille, le varroa, détecté l’an passé dans l’Est de la France, menace maintenant les ruchers de l’ensemble du pays. Le périodique Sud-Ouest Campagne soulève cette question: “La production française de miel est-elle menacée à terme?” L’article donne les précisions suivantes: “En quelques années, abeille après abeille, ruche après ruche, un rucher atteint de varroase est condamné à disparaître, si on ne prend pas des mesures de lutte. Et si les abeilles disparaissent, ce ne sont pas seulement les frustrations des amateurs de miel qui sont en cause, mais encore tout l’équilibre de l’environnement. Principal insecte pollinisateur, l’abeille est en effet indispensable au développement des diverses espèces florales.” Pour les spécialistes de l’Institut national de la recherche agronomique, “ce sont les transhumances de ruchers de l’Est vers les régions méridionales qui expliquent l’apparition de foyers dans le Var et peut-être dans le Lot”. Un seul produit acaricide est pour l’instant autorisé sur le marché français, mais comme le traitement annuel de chaque ruche revient à 45 francs français, “il n’est pas évident que tous les apiculteurs puissent envisager d’y avoir recours”.
Les dangers du tabac — suite
● Selon un rapport officiel du gouvernement britannique, les élèves des écoles secondaires, âgés de 11 à 16 ans, fument l’équivalent de 60 millions de livres [720 millions de francs français] par an. En première année de collège, 1 pour cent de ces enfants fument régulièrement et 3 pour cent occasionnellement. En cinquième année, on passe respectivement à 27 pour cent qui consomment en moyenne 47 cigarettes par semaine et 10 pour cent qui fument de temps en temps. Pour résoudre ce problème, certains collèges ont ouvert des cliniques pour jeunes fumeurs et invitent instamment les débitants à ne plus vendre de cigarettes aux enfants. Selon certains rapports, les enfants peuvent se procurer les cigarettes à l’unité pour 7 pence [85 centimes] pièce.
Selon de récentes recherches faites aux États-Unis, “le tabac est le principal responsable de la différence de longévité entre les hommes et les femmes”. C’est ce que rapporte le magazine Science. Les statistiques les plus récentes des compagnies d’assurances américaines montrent que les femmes vivent en moyenne 7,5 années de plus que les hommes. Mais les chercheurs ont aussi montré que l’espérance de vie est “sensiblement la même” pour les hommes et pour les femmes qui n’ont jamais fumé. “Ces travaux récents ne contredisent pas forcément l’idée selon laquelle le stress est à l’origine de la plus faible longévité des hommes”, explique un des chercheurs. Selon lui, “le stress pousse les hommes à fumer, et ceci explique cela”. D’autres experts restent sceptiques, mais ils pensent cependant que “le tabac explique au moins à cinquante pour cent cette différence”. Quoi qu’il en soit, ces travaux montrent aussi que les jeunes femmes vont bientôt perdre cet avantage, parce qu’elles fument de plus en plus tôt et en proportion beaucoup plus importante que les hommes du même âge.
Éducation sans école
● Une jeune fille de douze ans, Ruth Lawrence, a été admise à l’université d’Oxford sans être jamais allée à l’école. Il en est de même du jeune Nicolas Everdell, élève du King’s College de Cambridge. Dans les deux cas, les parents ont gardé leurs enfants à la maison pour les éduquer, tout au moins dans un premier stade. En Grande-Bretagne, ce n’est pas l’école qui est obligatoire, mais l’éducation, et 1 100 familles jouent sur cette subtile distinction. Les parents de Ruth ont déclaré: “Nous ne sommes pas satisfaits des critères généraux de moralité [des écoles].” Selon le Sunday Telegraph, d’autres parents critiquent le manque de discipline qui règne dans les écoles, et d’autres encore trouvent le système tout simplement “catastrophique”. Certains éducateurs font cependant remarquer que l’éducation à la maison ou les cours par correspondance privent les jeunes du “brassage social” et de “l’ouverture d’esprit” que donne une scolarité normale. Apparemment, certains parents préfèrent s’en passer.
Attention aux chiens!
● Si on pense généralement que le chien est le meilleur ami de l’homme, tel n’est pas le point de vue qui prévaut à Pékin. Si l’on en croit le quotidien officiel Peking Daily, “depuis quelques années de plus en plus d’habitants [de cette ville] élèvent des chiens, ce qui nuit à l’hygiène et trouble l’ordre social”. Depuis novembre dernier, il est interdit d’avoir un chien à Pékin à moins de posséder un permis officiel, autorisation très difficile à obtenir. On a de plus averti les propriétaires de ces animaux que ceux-ci seraient tués si leur maître n’avait pas ce permis. Lors de la révolution culturelle, de 1966 à 1976, les animaux domestiques étaient considérés comme une émanation du capitalisme. Depuis cette époque, on n’en trouve plus beaucoup, ni à Pékin ni dans le reste de la Chine.
“Éros à l’eau de rose”
● Dans une revue littéraire de fin d’année, le magazine français L’Express parlait de l’évolution de la littérature pour le grand public. “Éros à l’eau de rose, c’est la nouvelle recette de la littérature féminine.” Après avoir cité plusieurs éditeurs qui vont désormais lancer des séries où l’on mêle “le sexe et le cœur”, l’article poursuit: “Épicer la guimauve, un signe des temps, presque une révolution culturelle. Dans ces romans à la chaîne, l’intrigue sentimentale se terminait obligatoirement par la scène tendre et déchirante de l’aveu. On ajoute désormais un chapitre: la consommation.”