Coup d’œil sur le monde
L’aide alimentaire aux pays du tiers monde
● Depuis déjà de nombreuses années, les pays qui connaissent une situation économique difficile reçoivent de l’aide des pays occidentaux sous forme de nourriture. Après avoir précisé qu’il n’est “pas question de remettre en cause l’aide d’urgence, celle qui intervient en cas de guerre ou de sécheresse”, le journal Le Monde évoque, par quelques exemples, les dangers de telles mesures pour l’économie des pays ainsi assistés. “Entre 1955 et 1971, la Colombie a importé plus d’un million de tonnes de blé américain (...). Ce blé a été vendu à un prix extrêmement bas. Durant la même période, la production colombienne de blé a baissé de 69 %.” Ce quotidien cite d’autres cas où l’importation de quantités importantes de nourriture fait s’effondrer les cours de ce qui est produit sur place. Ainsi, “au Cameroun, on trouvait cette année du riz américain primitivement destiné au Tchad et qui, n’ayant pas franchi la frontière, était revenu sur les marchés de Yaoundé et de Douala. Ce riz était vendu dix fois moins cher que le riz local. Il aurait fallu être un saint pour acheter dans ces conditions la production nationale”. Dans ces pays, les agriculteurs préfèrent se tourner vers des productions “industrielles” plus rentables, comme le coton, ce qui ne fait qu’augmenter le déficit en produits alimentaires des nations concernées.
Chirurgie sans transfusions de sang
● Selon une dépêche de l’agence Associated Press, une centaine de jeunes malades de l’hôpital pour enfants de Buffalo dans l’État de New York (États-Unis), ont été opérés à cœur ouvert suivant une technique qu’on n’utilisait jusque-là qu’avec des Témoins de Jéhovah. Le responsable du service de chirurgie cardiaque de cet hôpital a déclaré: “Nous nous sommes dit: ‘Puisque ces patients [les Témoins] s’en trouvent si bien pourquoi ne pas utiliser cette méthode avec d’autres malades?’” En fait, il s’agit d’abaisser la température du corps de 37°C (température normale) à 24°C. La circulation sanguine est ainsi réduite de moitié, ce qui diminue les pertes de sang. On dilue aussi le sang des enfants avec une quantité au moins égale d’une solution d’éléments minéraux nutritifs. Bien que ce mélange ne transporte qu’un tiers de la quantité d’oxygène habituellement véhiculée par le sang, il circule mieux et sollicite moins les reins et les poumons pendant l’opération. Les médecins ont reconnu avoir été “assez surpris” par ces résultats.
Le budget des Nations unies
● Même si le rôle que jouent les Nations unies pour maintenir la paix internationale est de plus en plus limité, il n’en est pas de même du budget de cette organisation. Son secrétariat emploie 16 000 personnes, contre 3 982 en 1948. Son budget annuel avoisine les 4 milliards de dollars (32 milliards de francs français). Plus des trois quarts de cette somme servent à payer les salaires des quelque 50 000 employés qui travaillent pour l’ONU dans le monde entier. Dans les deux prochaines années, on devrait consacrer 23,3 millions de dollars (186,4 millions de francs français) à l’aménagement et à l’entretien des bâtiments dont près de 2 millions de dollars (16 millions de francs français) rien que pour les ascenseurs. L’ONU devrait également dépenser 10 millions de dollars (80 millions de francs français) en frais d’impression et 70 millions de dollars (560 millions de francs français) pour sa propagande. Le budget des Nations unies est financé par les pays qui en sont membres. Les contribuables américains en payent le quart.
Crise des Églises en Grande-Bretagne
● À l’occasion d’un article consacré à la situation de l’Église catholique en Grande-Bretagne, le quotidien français La Croix parle de l’évolution de la situation sur le plan religieux dans ce pays au cours des dernières années. “Au cours des années 70, toutes les Églises chrétiennes confondues de Grande-Bretagne ont perdu 1 million de fidèles (dont 680 000 anglicans), 2 500 membres du clergé et ont fermé 1 000 lieux du culte. Ce phénomène de déchristianisation s’est traduit par le fait que 91 % des Britanniques de plus de 15 ans ne mettent plus les pieds à l’église ou au temple. Pour sa part, l’Église catholique n’a pas été totalement épargnée par ce mouvement, puisque, entre 1975 et 1979, 27 000 fidèles l’ont quittée chaque année.”
L’article aborde aussi la question du rapprochement entre les Églises catholique et anglicane. “On admet généralement que l’obstacle majeur à l’union entre les deux Églises n’est ni l’autorité papale, que nombre d’anglicans seraient prêts à reconnaître sous certaines conditions, ni même ce que certains qualifient de ‘problèmes de société’ comme l’existence d’un clergé marié ou l’ordination des femmes.
“C’est le culte marial qui reste l’obstacle principal à toute unité, la question théologique de base qui rapproche les anglicans des protestants, mais les oppose aux catholiques. Et, de ce point de vue, les progrès enregistrés dans les discussions entre les deux Églises sont fort lents.”
De nouveaux Stradivarius?
● Depuis longtemps déjà, les savants s’efforcent de percer les secrets de fabrication de Stradivarius et Guarneri, facteurs italiens de Crémone réputés pour la musicalité de leurs violons. Après examen d’un violoncelle de Guarneri, un biochimiste d’une université du Texas, M. Nagyvary, a constaté que les parois des cellules du bois étaient parsemées de petits trous habituellement obturés par une résine naturelle. Pour M. Nagyvary, “des cavités résonnent bien évidemment d’une manière différente suivant qu’elles sont ouvertes ou fermées”. Ce chercheur s’est ensuite rendu compte “que le bois utilisé à Crémone avait navigué par flottaison depuis les montagnes jusqu’à la mer où il était resté un certain temps dans les eaux de l’Adriatique”. De toute évidence, l’eau salée dans laquelle ce bois avait séjourné avait dissous la résine et ouvert les cavités. M. Nagyvary a alors fabriqué quatre violons en prenant un bois ayant subi le même traitement. Quels ont été les résultats? Des musiciens, des savants et lui-même sont convaincus que les instruments obtenus sont très proches de ceux fabriqués à Crémone, tant par l’amplitude que par la tonalité des sons qu’ils produisent.
Les robots sont parmi nous
● D’après le German Tribune plus de 30 000 robots industriels sont actuellement en service dans le monde entier. Ce périodique précise que leur nombre pourrait atteindre les 300 000 en 1990. Environ 60 pour cent d’entre eux se trouvent aux États-Unis ou au Japon. L’Allemagne de l’Ouest n’en a que 11 pour cent, mais est en passe de rattraper rapidement son retard. Jusqu’à présent, c’est l’industrie automobile qui est la plus grosse consommatrice de ces machines. Chez Volkswagen, par exemple, “les robots accomplissent en gros de 14 à 25 pour cent du travail”, mais cette proportion devrait pouvoir atteindre les 60 pour cent. Autre attrait de ces machines, la nouvelle génération est “de plus en plus adroite et intelligente”. Grâce à des caméras de télévision qui leur servent d’yeux, les robots actuels peuvent reconnaître divers objets précis et ils peuvent aussi s’adapter à de nouvelles tâches. Le domaine évolue si rapidement que ce qui était considéré à la pointe de la technique il y a deux ans est maintenant dépassé.
Naissance ou avortement?
● Les progrès réalisés dans le domaine de la médecine néo-natale posent de nouveaux problèmes au personnel médical impliqué dans les avortements. L’International Herald Tribune, quotidien de langue anglaise édité à Paris, explique que, “en 1973, la Cour suprême des États-Unis a pris une décision qui faisait date en autorisant l’avortement jusqu’à ce qu’on considérait alors comme la limite de viabilité du fœtus, c’est-à-dire la 28e semaine. (...) Or, poursuit l’article, les progrès réalisés dans le domaine médical permettent maintenant de garder en vie des prématurés âgés de seulement 23 semaines”. Il arrive donc de plus en plus fréquemment qu’un avortement aboutisse en fait à une naissance. “En 1982, sur plus de 160 000 avortements pratiqués à New York, 18 se sont terminés par une naissance.” L’article cite le docteur Richard Hausknecht, médecin à l’hôpital du Mont Sinaï, à New York, qui évoque les questions morales soulevées par ces avortements tardifs. “Ce genre de problème nous rend fous. On nous demande aujourd’hui d’interrompre une grossesse, alors que, deux semaines plus tard, les médecins du même étage lutteraient pour sauver cet enfant.”
L’effondrement des mœurs et ses conséquences
● Selon le Daily Post de Liverpool, “avec les valeurs morales qui s’écroulent en Grande-Bretagne, une épidémie de cancers menace les femmes”. Selon le British Medical Journal, les indices laissant supposer des prédispositions malignes chez les femmes de moins de 40 ans ont été multipliés par trois ou par quatre depuis 15 ans. Pour les chercheurs, cela est dû au fait que “les gens sont actuellement ‘très mobiles’ et que les femmes ont très souvent eu plusieurs partenaires”. Après avoir parlé de l’accroissement des cas de cancers du col de l’utérus chez “cette fraction de la population qui copie implicitement les pratiques sexuelles que la télévision étale soir après soir”, un gynécologue déclare: “On a des cas de jeunes filles qui avaient des frottis positifs à 19 ans et qui sont mortes avant leur 25e année.” Chaque année, plus de 2 000 femmes meurent en Grande-Bretagne d’un cancer du col de l’utérus.
Les oiseaux savaient-ils?
● La presse américaine a largement commenté l’effondrement au cours de l’année 1983, d’une section de 30 mètres de long d’un pont situé sur la rivière Mianus, dans l’État du Connecticut. Selon le New York Times, on estimait à 52 000 le nombre d’étourneaux qui avaient établi domicile sous ce pont en 1978. L’année suivante ils n’étaient plus que 12 000 et ce nombre était tombé à six en 1980. Les années suivantes, il n’y en avait plus. La question qui reste posée est donc celle-ci: “Les oiseaux étaient-ils au courant?” Les membres d’une des sociétés Audubon — sociétés chargées de la protection de la flore et de la faune aux États-Unis — ont répondu qu’ils ‘n’interrogeaient pas les oiseaux, mais qu’ils se contentaient de les compter’.
Comment détecter la douleur?
● Les experts médicaux et judiciaires ont souvent du mal à déterminer le bien-fondé des réclamations déposées par des personnes ayant subi des dommages corporels. S’agit-il de simulation ou ces personnes souffrent-elles réellement? Une nouvelle méthode de détection des douleurs par la thermographie devrait permettre de répondre à ce genre de question. D’après le Globe and Mail, journal canadien, “cette technique utilise des capteurs infrarouges qui permettent d’établir une carte en polychromie des variations de température à la surface de la peau”. Les douleurs dans les tissus mous, qui ne peuvent être détectées par les rayons X, apparaîtront sur cette image infrarouge, grâce aux différences de températures dues aux spasmes musculaires ou à la constriction des vaisseaux. Dans plusieurs États américains, les tribunaux acceptent ces thermographies comme éléments de référence. Cette méthode sera donc très utile si elle permet de faire la distinction entre les imposteurs et ceux qui souffrent réellement.
Une nouvelle arme contre les moustiques
● Selon le San Francisco Chronicle, les savants pensent avoir trouvé “une nouvelle arme capable d’exterminer en quelques minutes des légions” de moustiques. Ce larvicide n’est ni un dérivé de produit chimique “ni cancérigène et n’est pas non plus dangereux pour les plantes ou pour les animaux environnants”. Au stade actuel des recherches, il semble actif uniquement contre les larves de moustique et de quelques autres insectes nuisibles. Les entomologistes disent de ce produit qu’il est “très efficace”.
Urgences en vacances
● L’été dernier, le quotidien français Le Matin rappelait les conseils donnés par une compagnie d’assistance aux voyageurs en difficultés: “Lorsque vous plantez votre tente dans le champ d’un fermier ou au bout d’une calanque, essayez tout de même de déterminer votre localisation (nom de la route, du lieudit, du chemin le plus proche). Au cas où vous auriez besoin de faire venir un médecin: des gens qui téléphonent sans pouvoir expliquer où et comment on peut les trouver, cela s’est vu...”