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  • Gandhi — Par quoi fut-il modelé?

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  • Gandhi — Par quoi fut-il modelé?
  • Réveillez-vous ! 1984
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Réveillez-vous ! 1984
g84 8/7 p. 4-7

Gandhi — Par quoi fut-​il modelé?

NOUS comprendrons mieux le personnage de Gandhi si nous revenons sur deux événements qui ont forgé très tôt sa pensée. Tout d’abord, transportons-​nous en l’année 1869 dans l’État du Gujerāt, dans le nord-ouest de l’Inde. Des vents chauds et secs auxquels succèdent des inondations dévastatrices épuisent cette région. C’est là que naît Gandhi au sein d’une famille aisée qui, comme la plupart des goujrâtis, est fière de compter de nombreux brahmanes (ils sont de la caste des prêtres) sur le territoire de l’État. La société hindoue est divisée traditionnellement en quatre castes principales ou classes sociales très fermées (reportez-​vous au tableau de la page 5).

À 18 ans, Gandhi part pour l’Angleterre afin d’y étudier le droit. Il fait étape à Bombay. Il a laissé Kastourbâi, sa femme, ainsi que son fils. Avant d’embarquer sur le vapeur Clyde, Gandhi est convoqué devant une assemblée générale de sa caste. En des termes non équivoques, Gandhi se voit signifier que s’il part pour l’Angleterre, il sera banni de sa caste. Pour quel motif? L’argument des anciens est le suivant: “On est obligé de manger et de boire avec les Européens.” “Je ne crois pas, rétorque Gandhi, qu’il soit du tout contraire à notre religion d’aller en Angleterre.” Les anciens de sa caste estiment tabou que Gandhi se mêle à l’homme blanc qui est souillé, car il mange de la viande et boit de l’alcool. Gandhi élève une protestation contre ce jugement qu’il considère comme une forme de discrimination de caste. Malgré ses arguments, les anciens demeurent inflexibles, et Gandhi quitte l’Inde. Il est mis hors de la caste des vaisyas (la caste des fermiers et des marchands); il est paria.

En Angleterre, la vie de Gandhi est loin d’être facile. Non seulement, il est étranger, mais de plus c’est un Indien, un indigène venu d’une colonie, et, à ce titre, il ne peut vivre qu’en marge de la société britannique. Gandhi est perplexe, car ceux qui font preuve de discrimination à son égard se prétendent chrétiens. D’ailleurs, il s’est déjà forgé une opinion sur le christianisme: “Je m’étais mis à le prendre en grippe, écrira-​t-​il. Et ce, pour une raison. En ce temps-​là, on voyait souvent des missionnaires chrétiens [en Inde] postés à un coin de rue proche du lycée pérorer en couvrant d’injures les hindous et leurs dieux. Je ne pouvais le supporter.” Aussi, en Angleterre, Gandhi trouve difficile d’endurer la ségrégation dont il fait l’objet de la part des “chrétiens”. Quel jugement porte-​t-​il alors? ‘J’aime Christ, mais je méprise les chrétiens parce qu’ils ne vivent pas conformément à Christ.’

Quittant l’Angleterre avec un diplôme de droit, Gandhi tente d’exercer en Afrique du Sud. C’est là qu’il se trouve, dès son arrivée, confronté aux préjugés raciaux. Bien qu’en possession d’un billet de train de première classe, il est chassé du compartiment et se voit intimer l’ordre de voyager dans le fourgon réservé aux gens de couleur. Gandhi a beau protester, on refuse de l’écouter. Il est chassé du train et doit passer la nuit dans la salle d’attente d’une gare.

Une décision d’une importance capitale

Au cours de cette nuit-​là, Gandhi prit la décision de ne jamais céder devant la force et de ne jamais l’employer pour obtenir gain de cause. Réfléchissant à l’incident qui était survenu, Gandhi écrivit: “Le traitement injuste que l’on m’infligeait n’était que superficiel, pur symptôme du malaise profond qu’entretenait le préjugé racial. Il fallait essayer, si possible, d’extirper le mal, quitte à souffrir l’injustice en cours de route.”

Revenons en arrière un instant et examinons ces deux incidents survenus dans l’existence de Gandhi. Tout d’abord, avant de partir pour l’Angleterre, Gandhi est rejeté par ses pairs à cause de son désir de s’associer à des Blancs. En second lieu, ce sont des Blancs qui le chassent d’un train à cause de la couleur de sa peau. La colère de Gandhi n’était pas seulement due à l’humiliation qu’il avait subie, mais au cancer malin des actes d’inhumanité, actes accomplis au nom de la ségrégation raciale.

Plus tard, Gandhi écrira: “Aussi longtemps qu’existera le mépris des gens de race blanche pour les gens de couleur, nous connaîtrons des difficultés.” Notons au passage que le jugement porté par Gandhi s’appliquait aussi aux habitants de l’Inde qui, depuis des millénaires, perpétuaient un système de castes reposant sur les différences de couleur de peau. Cette ségrégation opposait les Indiens entre eux, les brahmanes aux intouchables ou parias.

La dignité pour les intouchables

De retour en Inde, Gandhi découvre les divisions odieuses et les stigmates dus à la ségrégation des castes. Comment pourrions-​nous condamner les Britanniques, fit-​il remarquer, alors que nous sommes coupables envers les intouchables, nos frères? “Je considère l’intouchabilité, a-​t-​il confié, comme étant la plus grande tare de l’hindouisme.” Selon Gandhi, l’hindouisme a péché en approuvant l’intouchabilité.

Gandhi prit le parti des intouchables. Il a vécu et mangé avec eux. Il nettoyait leurs latrines et tenta même de leur faire retrouver leur dignité. Il leur donna un nom plus respectable, les Harijans ou peuple du dieu Vishnu. “Il est indispensable, écrivit-​il, pour nous hindous de nous repentir du mal que nous avons causé (...), il nous faut leur restituer l’héritage que nous leur avons dérobé.”

Quel était cet héritage dont parlait Gandhi? Rien d’autre que la dignité humaine, droit fondamental de tout individu. L’Harijan désire simplement être traité comme un humain et non comme un animal, expliqua-​t-​il. Mais qui avait ravi ce droit aux Harijans? Gandhi en rendait responsables les hindous, leurs compatriotes. “Les actes criminels les plus odieux dont l’Histoire s’est souvenue auront été commis sous le couvert de la religion”, ajouta Gandhi. L’hindou a jeté la honte sur l’Inde en refusant aux adorateurs hindous des castes les plus basses l’accès aux grands temples. “Dieu n’est pas ici”, déclara Gandhi devant des foules rassemblées. “Si Dieu s’y trouvait, tout le monde pourrait y avoir accès [dans le temple].” Un jour, un missionnaire, qui de toute évidence connaissait l’aisance, vint trouver Gandhi pour lui demander conseil afin d’aider les parias dans les villages de l’Inde. La réponse formulée par Gandhi constitua un véritable défi à la chrétienté: “Nous devons descendre de notre piédestal et vivre avec eux — non comme des étrangers, mais en nous identifiant à eux en tout et en partageant leurs fardeaux et leurs peines.”

“Le dictionnaire de l’acte non-violent exclut toute notion d’‘ennemi extérieur’”, déclara Gandhi. Quand il n’est plus question que de l’avenir du monde tout entier, comme un auteur l’a expliqué récemment, tous les différends deviennent ‘intérieurs’ par définition, et si notre but est de sauver l’humanité, il nous faut respecter l’entité de chacun. La ségrégation qui a pour fondement la caste annule le respect d’autrui et entraîne la souffrance du peuple. Mais cette souffrance n’est plus silencieuse et elle se reflète dans les statistiques de la criminalité et de la violence. Aussi les questions affleurent-​elles: Les valeurs morales prônées par Gandhi sont-​elles opérantes? Qu’en est-​il de la non-violence en Inde? Les idées émises par Gandhi présentent-​elles un intérêt pour le monde en général?

[Encadré, page 5]

La caste et la couleur de la peau

On lit ce qui suit dans les Mahabharata, les écrits théologiques hindous:

1. “La couleur des brahmanes était blanche [la première des castes, composée des prêtres et d’érudits];

2. “rouge, celle des ksatriyas [deuxième caste composée des combattants et des nobles].

3. “jaune, celle des vaisyas [troisième caste composée des fermiers et des marchands];

4. “noire, celle des sūdras [quatrième caste composée des travailleurs agricoles].”

Au plus bas degré de l’échelle sociale et en dehors des structures de la société, on trouvait les impurs, les intouchables.

À propos du système des castes, un journal (The Hindu) rapportait ce qui suit:

“La commission Mandal a mis en garde l’opinion contre l’affirmation qui voudrait que le système des castes soit en voie de disparition. (...) Pour autant qu’on se soit servi de la religion comme de l’opium du peuple, cela se vérifie aussi en Inde. Par un subtil procédé de conditionnement de la pensée d’une vaste majorité de la population, une petite classe sacerdotale a hypnotisé les masses pendant des siècles en leur faisant accepter un rôle servile avec humilité. (...) Selon la commission, étant donné que la caste contrôle et conditionne tous les aspects de la vie d’un individu, elle donne lieu à une situation dans laquelle les castes les plus basses restent arriérées, non seulement sur le plan social, mais dans les domaines économique, culturel et politique. Par contre, les castes les plus élevées progressent, elles, dans toutes les directions.” — The Hindu, en date du 4 mai 1982.

[Encadré, page 6]

Si vous êtes un intouchable

● Vous balayez les rues, nettoyez les latrines ou portez les cadavres.

● Vous n’avez pas le droit de pénétrer dans le foyer de quelqu’un appartenant à une caste plus élevée. Les brahmanes ne vous laisseront pas pénétrer dans un temple hindou.

● Vos enfants ne pourront se marier hors de votre caste.

● Dans les villes, vous êtes un déshérité, vous vivez en squatter et soupirez après un abri, un peu de nourriture et d’eau.

Depuis 1950, l’intouchabilité a été bannie par la loi. Toutefois, d’après une enquête récente entreprise en Inde et qui concernait environ 1 000 villages, si vous étiez un intouchable, 61 pour cent des autres personnes ne vous laisseraient pas accéder à leur puits; 82 pour cent ne vous permettraient pas d’entrer au temple; 56 pour cent refuseraient de vous héberger; 52 pour cent des blanchisseurs vous refuseraient leurs services, et ce serait le cas pour 45 pour cent des barbiers.

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