Mon fils a disparu!
“Le 31 mars 1981, en allant le réveiller pour qu’il se prépare à aller en classe, j’ai trouvé un billet, explique Anne. On y lisait: ‘Je m’en vais parce que je ne veux plus vivre ici. Je ne veux plus avoir à obéir à personne.’” “Jamais je n’oublierai ces mots, ajoute Annette, même dans trente ans.”
Pour cette jeune mère du Massachusetts, le cauchemar lié à la disparition de son enfant ne faisait que commencer. “J’ai reconnu son écriture sur le billet, précise-t-elle. J’avais simplement le sentiment que Taj se cachait dans un endroit et que quelqu’un l’aidait.” Mais les coups de fil passés aux proches et aux amis dans le voisinage ne donnèrent aucun résultat. Nul ne savait où était passé ce petit garçon de neuf ans.
Annette ne tarda pas à être en état de choc lorsque la police et d’autres services entreprirent les recherches. Au désespoir succédèrent la colère, la frustration et la tristesse, qui ont persisté jusqu’à ce jour. “Cela n’en finit jamais, précise-t-elle. Ce n’est pas comme la mort que vous pouvez accepter en tant que telle en attendant avec impatience quelque chose de meilleur. Je ne peux entretenir cette perspective parce que la situation m’échappe. C’est extrêmement déprimant.”
Annette est presque autant désespérée pour une autre raison encore: elle ne peut dire à son fils que les circonstances qui l’ont conduit à partir, la présence d’un père adoptif devenu soudain mauvais et qui lui interdisait de parler à sa mère, ainsi que la crainte d’être tué, ont changé de manière radicale. “Alors que la plupart de ceux qui s’enfuient de chez eux parce qu’ils sont poussés à bout trouvent à leur retour le même état de choses, explique Annette, Taj, lui, se retrouverait dans une situation bien différente. Il ne reviendrait pas dans la même maison et n’aurait plus rien à craindre de son père adoptif.”
Bien que trois ans aient passé depuis la disparition de Taj, Annette poursuit les recherches en vue de retrouver son fils. “Je regarde constamment les petits garçons blonds. Quel que soit l’endroit où je me trouve, dans un aéroport, en ville ou même dans d’autres agglomérations, je regarde toujours les enfants blonds et je me demande si l’un d’eux n’est pas Taj. Je n’arrêterai jamais les recherches.”
Malheureusement, le cas d’Annette n’est pas unique. Chaque année des dizaines de milliers d’enfants disparaissent de leurs foyers et ne sont plus jamais retrouvés. Certains, comme ce fut le cas de Taj, fuient un contexte familial fâcheux ou menaçant. D’autres enfants sont enlevés ou disparaissent sans raison. Qu’arrive-t-il à ces enfants? Pourquoi ne les retrouve-t-on pas?