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  • J’avais le cœur rempli de haine

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  • J’avais le cœur rempli de haine
  • Réveillez-vous ! 1984
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Réveillez-vous ! 1984
g84 22/9 p. 8-11

J’avais le cœur rempli de haine

CE SOUVENIR hante mon esprit. En se retirant, une patrouille avait laissé derrière elle un jeune soldat; il fut entouré par une cohue de femmes à l’allure menaçante qui le couvrirent de sarcasmes. Le groupe s’écarta pour laisser le passage à un homme armé qui tira un coup de feu et s’enfuit. Le jeune soldat était mort.

À cause de ma haine viscérale pour tout ce qui était anglais, je n’ai éprouvé que très peu de tristesse et de compassion lorsque le corps du jeune homme fut emmené, son bras pendant de la civière. Il était l’ennemi. Son uniforme était le symbole de ceux que je tenais pour les oppresseurs de mon peuple. Ce garçon était soldat, nous étions en guerre.

Cet incident s’est produit il y a quelques années en Irlande du Nord, à Belfast, une ville déchirée par les luttes. Mais laissez-​moi vous raconter comment j’ai été gagnée par la haine, et plus encore, comment j’ai appris à la chasser de mon cœur.

Une atmosphère de haine

Quand j’étais petite fille, mes parents habitaient un quartier de Belfast où les familles protestantes et catholiques vivaient et travaillaient paisiblement. Mais les émeutes sectaires devinrent de plus en plus âpres au fur et à mesure que les manifestations en faveur des droits civiques tournaient à la violence et au meurtre. À maintes reprises, des bandes de jeunes protestants poursuivirent mes frères et les battirent cruellement avec des ceintures garnies de clous. Ces gangs se déchaînaient à travers nos quartiers, menaçaient les habitants et s’en prenaient aux biens. Après de nombreuses menaces et le dépôt d’une bombe sur un appui de fenêtre de notre maison, nous avons été forcés de quitter le quartier et d’aller vivre dans ce qui est devenu le ghetto républicain catholique.

Ce fut une époque d’intolérance et de brutalité avec des assassinats à répétition. Le frère d’une camarade de classe fut tué dans la rue. Ces actes de violence aussi affreux, ainsi que la discrimination dont je voyais les catholiques être l’objet, tant dans le domaine de l’emploi que du logement, ont fait naître en moi le désir de faire de mon mieux pour que les choses changent.

Je rejoins des formations paramilitaires

Ayant vu mes amis en uniforme, je tenais à leur ressembler. Encore lycéenne, j’ai donc rejoint la branche cadette d’une organisation catholique paramilitaire. En écoutant la propagande, la haine envers ceux que je tenais pour les ennemis de mon peuple gagna mon cœur. Au cours de réunions en compagnie de gens qui partageaient les mêmes vues, je fus imprégnée de ferveur pour ce qu’il convient d’appeler ‘la cause’, la liberté pour les Irlandais. J’avais pour tâche de surveiller les patrouilles, de distribuer la propagande et de prendre garde à tous ceux qui pourraient montrer de l’amitié pour les forces de sécurité.

Par la suite, on m’accepta dans la branche féminine de la formation, et là, ma haine pour tout ce qui était britannique atteint son paroxysme. Je harcelais les patrouilles militaires et la police, en les insultant et en leur crachant dessus; de plus, je prenais part à des manifestations en faveur de la cause républicaine irlandaise. Parfois, il m’arrivait de transporter des armes pour les hommes de notre groupe quand ils se livraient à une fusillade ou à des vols. Si une patrouille nous arrêtait, il était plus facile pour une jeune femme d’éviter d’être fouillée.

Je n’ai jamais vraiment examiné les choses à fond, notre seul objectif étant de chasser les Anglais d’Irlande. En ce qui me concerne, j’étais dans mon droit, les Anglais avaient tort. J’avais extirpé de ma personne tout sentiment de sympathie pour les victimes de nos actes de terrorisme. Nous nous considérions comme des combattants de la liberté en train de lutter contre l’ennemi de notre peuple, et l’essence de notre philosophie était que la guerre justifie n’importe quel acte de violence. Si une action de ce genre due à la haine faisait des victimes innocentes, nous disions seulement que c’était dommage.

Par la suite, je fus arrêtée et accusée d’avoir transporté des armes pour commettre une “rotule”. En la circonstance, deux membres de notre groupe devaient infliger une punition, à savoir broyer les genoux d’une victime en tirant un projectile dans chacun d’eux. En raison de mon jeune âge, je fus libérée, ayant fait l’objet d’une condamnation avec sursis. Mon bref séjour en prison avant mon procès n’avait fait qu’accroître ma haine pour les forces de l’ordre, le système judiciaire et carcéral, que je jugeais oppressifs.

Une éducation religieuse

Mon éducation religieuse ne contribua pas à enrayer la haine grandissante dans mon cœur. Bien sûr, ma religion et mon attachement nationaliste étaient étroitement imbriqués. J’ai grandi en tenant les protestants comme une menace et un danger pour moi et ma famille. Ma haine égalait bien celle que les fanatiques de l’autre camp ressentaient à l’égard des membres de la communauté catholique.

Je ne trouvais aucune contradiction entre le fait d’assister à la messe, de prier Dieu en tant que catholique et de nourrir une haine farouche envers un soldat anglais qui lui aussi pouvait être catholique. Si jamais il devait y avoir conflit entre le nationalisme et ma religion, c’est le nationalisme qui l’emporterait à coup sûr, de sorte que je pouvais accepter l’idée de voir l’un de mes compagnons abattre un autre catholique si ce dernier portait l’uniforme anglais.

Bien entendu, des prêtres sincères prononcèrent des sermons condamnant la violence. Cependant, ils eurent peu d’écho, car ils étaient rarement suivis d’actions à l’encontre des terroristes. Que pouvait donc penser un jeune esprit facile à impressionner en voyant un terroriste être enterré avec tous les honneurs de l’Église? Lors du décès d’un proche, je pris part à une cérémonie de ce genre. Des coups de feu furent tirés au-dessus du cercueil drapé de la bannière tricolore. Je me rendis en uniforme à la chapelle où j’assistais à une messe. Pour moi, il s’agissait d’obsèques militaires et la présence des prêtres suggérait que Dieu approuvait notre cause.

En outre, je n’éprouvais aucun sentiment de culpabilité pour toutes les actions que j’avais commises. En fait, jamais un prêtre ne me conseilla de rompre avec les formations paramilitaires.

J’apprends la vérité

À cette époque-​là, j’étais entièrement absorbée par notre cause que je tenais pour juste. J’étais témoin des injustices commises par l’autre camp en acceptant avec crédulité tous les rapports d’atrocités et d’actions néfastes auxquelles il se livrait, et je ne tenais aucun compte des abus perpétrés par les partisans de notre cause. Toutefois, le bon sens et le respect humain laissaient entrevoir une affreuse méprise.

Alors que je m’évertuais à comprendre le dilemme engendré par les conflits nationalistes et les violentes tentatives pour porter remède aux injustices, je suis entrée en contact avec les Témoins de Jéhovah. Mais c’est qu’ils parlaient de choses pour lesquelles je luttais: la paix, la justice et la liberté. N’étaient-​ils qu’une autre essence du protestantisme? Non, pas du tout. Malgré mes soupçons du départ, je les trouvais tout à fait différents. Ils se tenaient à l’écart de la politique et ils avaient sans cesse recours à la Bible.

Je ne vous donnerai qu’un exemple: Très tôt dans mes discussions, je demandais au Témoin qui visitait ma famille d’émettre un avis sur le dignitaire religieux protestant qui, selon moi, était derrière les actions anticatholiques et antirépublicaines. Au lieu de prendre parti, le Témoin répondit: “Qu’aurait fait Jésus dans de telles circonstances? Quel camp aurait-​il choisi?”

La question: “Qu’aurait fait Jésus dans de telles circonstances?” m’aida à trouver les réponses appropriées aux nombreuses questions que mon étude de la Bible ne manquait pas de soulever. Ainsi, je dus examiner ce que Jésus aurait fait à ma place quand je songeais à ma participation à des manifestations violentes contre ce qui était à mon sens des injustices. Au début, je ressemblai un peu aux Juifs nationalistes du temps de Jésus qui voulaient bouter les Romains hors de Judée. Mais j’ai pris ensuite conscience que Jésus aurait été neutre, attitude qu’il enseigna à ses disciples, car son Royaume ne fait pas partie de ce monde. — Jean 15:19; 17:16; 18:36.

Par la suite, une chose est devenue évidente à mes yeux: Le Royaume de Dieu administré par Jésus Christ a un dessein beaucoup plus étendu. Il ôtera toutes les formes de gouvernements oppressifs et toutes sortes d’injustice (Daniel 2:44). Et pensez donc! Cela sera accompli sans faire de victimes innocentes, et je pourrais bien être en vie pour le voir!

Puisque je ne tenais pas à être de nouveau endoctrinée, je me mis à vérifier les choses dans ma Bible catholique. J’appris ainsi que le nom de Dieu est Jéhovah et je connus un plaisir immense en découvrant son dessein relatif à la transformation de la terre en un paradis dans lequel les hommes se réjouiront dans l’abondance de la paix (Psaume 37:10, 11; Luc 23:43). Mais pouvais-​je vraiment faire confiance aux Témoins de Jéhovah? Eh bien, j’ai commencé à assister aux réunions dans leur Salle du Royaume et leur compagnie sut gagner ma confiance. C’étaient des gens réellement neutres qui pratiquaient ce qu’ils prêchaient.

Chez les Témoins de Jéhovah, je fis la connaissance de gens ayant appartenu à des formations protestantes paramilitaires. Ils avaient renoncé à la violence comme moyen de parvenir à une paix juste. Au début, ils étaient convaincus de la justesse de leur cause tout comme je l’étais de la mienne et ils éprouvaient une haine farouche pour tout ce qui était catholique et républicain. Mais ils s’étaient affranchis des conceptions nationalistes et de leur fruit, la haine. Tous ces faits m’aidèrent à mieux comprendre les paroles de Jésus: “Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera.” — Jean 8:32.

Je m’affranchis de la haine

Au fond de moi, je savais que Jésus Christ n’aurait pris part ni aux luttes politiques ni aux actes de terrorisme. Mais j’étais comme prise au piège et il n’était pas facile de me libérer. Par la suite, les membres de ma famille cessèrent de fréquenter les Témoins de Jéhovah. Afin de poursuivre notre étude de la Bible, ma sœur et moi devions franchir la ligne de démarcation qui sépare les quartiers catholiques et protestants de Belfast. Au début, nous craignions pour notre sécurité à chaque fois que nous franchissions cette ligne. Mais tandis que nous progressions dans notre compréhension de la Bible, cette crainte céda bientôt pour faire place à une confiance véritable en la protection de Jéhovah.

Au tout début où j’apprenais les vérités bibliques, je me trouvais dans un club irlandais républicain, lorsque nous parvint la nouvelle d’une embuscade particulièrement meurtrière dans laquelle des soldats anglais étaient tombés. Ce jour-​là, je compris que je ne pouvais plus me joindre aux applaudissements qui accueillaient le récit de tels événements. Jésus, lui, n’aurait certainement pas applaudi. Son conseil était: “Donc, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous devez, vous aussi, le faire de même pour eux.” (Matthieu 7:12). Je savais qu’il n’était pas juste de se réjouir à la pensée de cadavres déchiquetés.

Cet incident me fit une forte impression. Je constatais quelle action la haine aveugle pouvait avoir sur des gens et je ne désirais pas y avoir la moindre part. À présent, lorsque je fais un retour en arrière, je ressens un profond bonheur d’avoir appris à connaître un Créateur aimant qui est animé d’un dessein merveilleux en faveur de la terre et de l’humanité. C’est une joie véritable que d’utiliser ma vie à plein temps pour aider autrui à acquérir cette même espérance basée sur la Bible. Et j’éprouve de la reconnaissance pour une autre chose encore: la haine n’habite plus mon cœur. — D’une de nos lectrices.

[Entrefilet, page 9]

“Ces actes de violence aussi affreux (...) ont fait naître en moi le désir de faire de mon mieux pour que les choses changent.”

[Entrefilets, page 10]

“Que pouvait donc penser un jeune esprit facile à impressionner en voyant un terroriste être enterré avec tous les honneurs de l’Église?”

“Qu’aurait fait Jésus dans de telles circonstances? Quel camp aurait-​il choisi?”

[Entrefilet, page 11]

“Chez les Témoins de Jéhovah, je fis la connaissance de gens ayant appartenu à des formations protestantes paramilitaires. Ils avaient renoncé à la violence comme moyen de parvenir à une paix juste.”

“Je vous donne un commandement nouveau: que vous vous aimiez les uns les autres, et que, comme je vous ai aimés, vous aussi vous vous aimiez les uns les autres. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” — Jean 13:34, 35.

“Continuez d’aimer vos ennemis, de faire du bien à ceux qui vous haïssent de bénir ceux qui vous maudissent, de prier pour ceux qui vous insultent.” — Luc 6:27, 28.

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