BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • g84 8/11 p. 16-19
  • Je me battrai jusqu’au bout

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • Je me battrai jusqu’au bout
  • Réveillez-vous ! 1984
  • Intertitres
  • Document similaire
  • Frappée par la maladie
  • Être déprimée ou réagir?
  • Un nouveau traitement: on essaie de m’effrayer
  • Déterminée à remarcher
  • Et l’avenir?
  • Paralysé, mais très actif
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1976
  • “Vais-je pouvoir remarcher un jour?”
    Réveillez-vous ! 1986
  • Jéhovah m’a donné de la force
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1990
  • Servir les autres atténue nos souffrances
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 2003
Plus…
Réveillez-vous ! 1984
g84 8/11 p. 16-19

Je me battrai jusqu’au bout

Des millions de gens se sont parfois trouvés confrontés à des difficultés, telles que des maladies chroniques, qui ne leur laissaient aucune chance de guérir rapidement et exigeaient d’eux qu’ils se battent jusqu’au bout. J’espère que mon histoire les encouragera à ne pas perdre espoir, mais à continuer à lutter. — Raconté par Monika Siebert.

J’AI PASSÉ mon enfance au nord de l’Allemagne dans une famille de Témoins de Jéhovah. En dehors du fait que j’ai été élevée par ma mère seule — mon père étant mort alors que j’étais encore toute petite — j’ai vécu une enfance tout à fait normale. J’ai grandi jusqu’à devenir une insouciante jeune fille rousse qui jouissait d’heureuses dispositions et s’entendait bien avec tout le monde. À la longue, je me suis engagée dans le ministère à plein temps comme pionnier.

Un mercredi du mois de mai, il y a seize ans de cela, Walter, un petit garçon de sept ans, et moi marchions le long du Rhin pour gagner un petit village où nous avions l’intention de prêcher. Au bout d’un moment le petit Walter me disputa en disant: “Monika, pourquoi tu trébuches tout le temps? Fais attention, sinon tu vas tomber.” Je me suis mise à rire et lui ai répondu: “Ne t’inquiète pas. Tout va bien.” Pourtant, il y avait quelque chose qui n’allait pas du tout, ainsi que j’allais m’en apercevoir bientôt.

Quelques semaines plus tard, mes yeux ont commencé à me jouer des tours. Ma vue se brouilla et je me mis à voir double. J’ai repoussé mes craintes en me disant: “Je lis trop et maintenant mes yeux sont fatigués. Je dois avoir besoin de lunettes.”

Je suis donc allée voir un oculiste pour lui en demander. Mais, à ma grande surprise, il m’a dit: “Les lunettes ne vous serviront à rien. Je vais vous envoyer chez un neurologue pour faire un bilan.” Cela m’a semblé plutôt bizarre, mais j’ai décidé de faire ce qu’il disait. Cependant, comme Hannelore, ma compagne de service, et moi recevions des amis à ce moment-​là, j’ai remis cet examen à plus tard.

Frappée par la maladie

Quelques jours après, un soir où nous revenions d’une des réunions chrétiennes avec nos amis, une douleur aiguë me traversa le cerveau comme une décharge électrique. J’avais l’impression que quelqu’un essayait de me percer un trou dans la tête. Les vibrations de la voiture m’étaient pratiquement insupportables. Aussitôt à la maison, nous avons appelé le médecin qui m’a fait transporter à l’hôpital. Je ne suis pas prête d’en oublier la date: le 5 juillet 1968.

Au début, personne n’avait l’air de savoir ce qui n’allait pas. Mais, au moins, les médicaments étaient efficaces et soulageaient la douleur. On pensait que je pourrais avoir une tumeur au cerveau. Pour s’en assurer, il fallait faire des examens plus approfondis, aussi me transféra-​t-​on à la clinique universitaire de Bonn, capitale de la RFA, située au bord du Rhin.

Durant cette période difficile, j’ai été grandement fortifiée par l’amour d’une famille internationale dont j’ai le privilège de faire partie. Les Témoins de Jéhovah locaux que je n’avais jamais rencontrés auparavant sont venus me rendre visite. Beaucoup m’ont même apporté des cadeaux. Aucune maladie, quelle qu’en soit sa gravité, ne pourra jamais briser ce lien d’amour.

Après des jours d’anxieuse incertitude, on me renvoya dans la première clinique et l’on m’expliqua, avec ménagement, ce dont je souffrais réellement. C’était une maladie dont je n’avais jamais entendu parler: la sclérose en plaques. Au début, je n’ai pas compris tout ce que cela impliquait. Puis il m’a fallu affronter l’horrible vérité: C’est une maladie qui rend infirme et pour laquelle on n’a pas encore trouvé de remède.

Être déprimée ou réagir?

J’ai appris que la sclérose en plaques est une affection du cerveau, de la moelle épinière et du système nerveux. La myéline (substance lipidique qui entoure les nerfs) est détruite, ce qui bloque le passage de l’influx nerveux du cerveau aux muscles. Le résultat en est une paralysie partielle avec perte des sensations dans les membres. C’est une maladie pénible à supporter qui touche chaque patient d’une manière différente. De plus, comme son évolution est difficile à prévoir, le malade se trompe souvent, croyant être guéri, alors qu’il fait une rechute à l’improviste. C’est cette incertitude, ce côté imprévisible, qui vous déséquilibre sur le plan émotif.

J’étais déprimée. Mes projets risquaient maintenant de tomber à l’eau. Il m’a fallu du temps pour m’habituer à cette idée. Cependant, j’étais déterminée à ne pas pleurer sur moi-​même ni à permettre à autrui de me plaindre. Je pouvais, soit me résigner à être infirme, soit me battre. J’ai choisi de me battre.

Il y avait tant de choses pour lesquelles je pouvais être reconnaissante. J’étais vivante. Mon esprit était intact et j’avais toujours l’usage de mes mains. Pourquoi ne pas les utiliser pour écrire des lettres dans lesquelles je parlerais aux gens de l’espérance merveilleuse du Royaume de Dieu? On m’autorisa à poursuivre mon service à plein temps bien que mes méthodes soient maintenant tout à fait différentes. J’avais quelque chose à quoi me raccrocher, une raison de continuer à me battre.

Maman m’avait appris à réagir ainsi, à tenir bon. Elle était devenue Témoin de Jéhovah alors que j’étais encore toute petite, aussi, depuis l’enfance, j’avais été soigneusement instruite dans les voies de Jéhovah. À l’âge de sept ans, je l’accompagnais régulièrement en prédication de maison en maison. C’était une bonne formation qui m’apportait une joie véritable. Son zèle exemplaire pour les intérêts du Royaume de Dieu créa en moi, dès mon jeune âge, un désir de servir Jéhovah de toutes mes forces. À dix-huit ans, après avoir terminé mes études et appris un métier, j’ai embrassé ma vocation et entrepris le service à plein temps.

Si j’avais perdu ce merveilleux privilège de service quand je suis tombée malade, j’aurais eu l’impression que le sol se dérobait sous mes pieds. Mes forces déclinaient toujours, mais je pouvais encore utiliser celles qui me restaient pour louer Jéhovah et le servir avec toute mon énergie. Cette pensée était des plus réconfortantes.

Ma prédication par lettres n’est pas restée sans résultat. Par exemple, il y a eu Claudia qui avait seize ans et ne pouvait étudier la Bible chez elle à cause de l’opposition de ses parents. Nous avons donc étudié par lettres. Elle progressa jusqu’à devenir Témoin de Jéhovah et, maintenant, elle sert aussi à plein temps.

Entre-temps, les médecins faisaient de leur mieux pour me secourir. Ils essayèrent les bains, les massages, différents médicaments et même des traitements faisant appel à l’électricité. Mais rien de tout cela ne m’apporta une réelle amélioration.

Un nouveau traitement: on essaie de m’effrayer

Les médecins étaient déterminés à ralentir les effets débilitants de la maladie. Un jour, alors que plusieurs praticiens étaient assemblés autour de mon lit, le médecin chef me dit: “Nous avons décidé de vous faire des transfusions sanguines en doses massives. Il y a des gens qui ont vu leur état s’améliorer ainsi.”

C’était tellement inattendu que je n’ai pu que crier: “NON!” J’ai ensuite expliqué les raisons religieuses de mon refus (Actes 15:28, 29). Le médecin-chef accepta ma décision, mais pas son assistant. Il venait au moins deux fois par jour pour essayer de me faire changer d’avis. Son argument était que, par mon refus, je raccourcissais la longueur de ma vie. Malgré tout, je restai inflexible.

L’une des infirmières eut recours à une méthode plus subtile. J’étais dans une chambre particulière, pourtant on poussa mon lit sous la fenêtre pour faire de la place à une autre personne. On m’affirma que ma chambre était la seule à avoir une prise d’oxygène. (J’appris plus tard que c’était faux.) On installa des mourants dans la pièce pour les mettre sous oxygène. De cette manière, j’étais obligée d’assister à leur agonie. Après la mort de deux d’entre eux, l’infirmière me déclara carrément que c’est ce qui allait m’arriver si je m’obstinais à refuser le traitement. Cela continua encore plusieurs jours jusqu’à ce qu’intervienne une dame charmante qui travaillait dans l’hôpital.

À la même époque, un médecin âgé m’avait discrètement glissé un journal médical et un livre qui contenaient des articles sur le traitement à base de transfusions que les médecins m’avaient si chaudement recommandé. Ces articles n’en parlaient pas comme d’une thérapeutique, mais expliquaient que ce n’était que pour faire des recherches. Le fait de savoir cela fortifia encore ma détermination à rester ferme.

Pour finir, l’idée de me faire subir ce traitement fut abandonnée et je devins tout à coup le principal sujet de conversation. Dans les couloirs, on parlait à voix basse de “la foi solide de cette jeune fille de la chambre 327”. Comme j’étais reconnaissante que la prière et l’étude de la Bible aient rendu mes relations avec Jéhovah si solides que j’avais été capable de démontrer mon amour pour lui, non seulement “en parole” dans mes lettres, mais aussi “en acte”! — I Jean 3:18.

Déterminée à remarcher

À plusieurs reprises, j’essayai de me tenir debout, mais à chaque fois mes jambes flanchèrent. À la maison, je me traînais sur les mains et les genoux et, naturellement, j’essayais de marcher, mais toujours sans succès. Puis, un jour, j’ai vraiment été capable de me tenir debout. J’ai eu du mal à attendre la visite suivante de mon médecin. Quand elle est arrivée, je suis lentement sortie du lit et me suis mise sur les pieds pour tomber brusquement sur le sol en un petit tas lamentable. Ma volonté était forte, mais ma maladie plus forte encore. Cela valait-​il la peine de continuer la lutte?

Je suis entrée dans une autre clinique où on insistait sur l’importance de l’exercice physique. Mes bras étaient encore solides, on m’apprit donc à m’appuyer contre un mur, puis à me dresser en position debout. Plus tard, on me montra comment marcher entre des barres transversales en m’appuyant sur mes bras. Cela paraissait facile; pourtant, au début, je ne pouvais faire que deux ou trois pas, puis quatre, puis cinq, lentement mais sûrement.

Je restais optimiste malgré mes médecins qui disaient que, même si j’apprenais à remarcher, je ne pourrais jamais me passer de ma chaise roulante. À ma grande joie, ils se trompaient. J’ai quitté la clinique en juin 1970 et, depuis, je ne me suis plus servie de ma chaise roulante. Naturellement, du fait que chaque cas est différent, tous ceux qui sont atteints de cette maladie n’ont peut-être pas autant de chance que moi.

Et l’avenir?

Seize années ont passé depuis l’époque où j’ai trébuché pour la première fois sur ce chemin au bord du Rhin. Maintenant, en 1984, je marche toujours sans béquille. Même si mes amis disent que j’ai gardé mon caractère heureux et que je suis aussi gaie qu’auparavant, c’est en partie pour éviter que l’on me prenne en pitié. Mes amis les plus proches savent qu’il m’arrive parfois de pleurer à chaudes larmes. Ma maladie est toujours incurable et le restera sans doute jusqu’à ce que le nouveau système de choses de Dieu fasse toutes choses nouvelles.

Mais tout n’est pas triste. Il est vrai que je connais des déceptions, mais elles sont compensées par de nombreuses expériences heureuses. J’ai fait connaissance avec de nombreux frères fidèles et affectueux dont les encouragements ont été d’une grande valeur pour moi. J’ai appris à ménager mes forces en changeant ma manière de vivre pour affronter ma nouvelle situation. J’ai appris également à être patiente et à me réjouir du moindre signe de progrès. Mes relations avec Jéhovah se sont améliorées quand j’ai vu à quel point l’homme est impuissant dans sa lutte contre la maladie. Seul Jéhovah peut apporter la guérison totale. Il l’a promis. — Voir Ésaïe 33:24; Révélation 21:4.

Le ministère à plein temps continue à me donner du courage tout comme les paroles contenues en Ésaïe 41:10, 13: “‘N’aie pas peur, car je suis avec toi. Ne jette pas ça et là tes regards, car je suis ton Dieu. Je t’affermirai. Je t’aiderai vraiment. Je te tiendrai vraiment ferme par ma droite de justice.’ Car moi, Jéhovah, ton Dieu, je saisis ta main droite, Celui qui te dit: ‘N’aie pas peur. Moi, je t’aiderai.’”

Chaque chrétien doit ‘combattre le beau combat de la foi’, chacun dans une situation qui lui est particulière (I Timothée 6:12). Mais le combat est le même et, un jour, nous en serons arrivés au bout. Je pense souvent à ce que cela signifiera pour moi quand je lis la promesse que Dieu a faite en Ésaïe 35:5, 6: “Alors les yeux des aveugles se mettront à voir clair, et les oreilles des sourds se mettront à entendre. Alors les boiteux bondiront comme les cerfs et les muets exprimeront leur joie.” — La Bible en français courant; C’est nous qui soulignons.

Soyez sûr d’une chose. Si Jéhovah me bénit en me donnant la vie éternelle dans son nouveau système de justice, il faudra un cerf drôlement vif pour bondir plus loin que moi.

[Entrefilet, page 17]

“Je pouvais, soit me résigner à être infirme, soit me battre. J’ai choisi de me battre.”

[Entrefilet, page 18]

“Mes amis les plus proches savent qu’il m’arrive parfois de pleurer à chaudes larmes.”

[Entrefilet, page 19]

“Mes relations avec Jéhovah se sont améliorées quand j’ai vu à quel point l’homme est impuissant. Seul Jéhovah peut apporter la guérison totale.”

[Photo de Monika Siebert, page 16]

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager