Coup d’œil sur le monde
Bilan des catastrophes naturelles
● Selon le New York Times, “on assiste, depuis quelques années, à une augmentation des pertes en vies humaines dues aux catastrophes naturelles: inondations, sécheresses, tremblements de terre, ouragans ou éruptions volcaniques”. Une étude réalisée pour la Croix-Rouge suédoise a montré que le nombre de catastrophes a augmenté de 50 pour cent entre les années 60 et les années 70. Dans le même temps, le nombre des morts a été multiplié par cinq, pour atteindre le chiffre moyen de 114 000 par an. Les causes principales de cette aggravation sont une mauvaise utilisation des sols qui a réduit “l’adaptabilité des terrains à des conditions climatiques extrêmes” et la pauvreté qui pousse “de plus en plus de personnes à s’agglutiner dans des zones exposées au danger”. La rapide croissance démographique dans certaines régions du globe n’a fait qu’accentuer ces deux problèmes.
Le Times poursuit: “Au cours des années 70, ces catastrophes ont apporté des bouleversements tragiques, entre autres sur le plan matériel, dans la vie d’environ 44 millions de personnes en moyenne par an.” Les experts pensent qu’on pourrait réduire ce bilan par des mesures préventives adéquates, mais qu’on n’accorde pas à celles-ci la priorité nécessaire. Selon un spécialiste, “l’année 1983 venait au premier rang” pour ce qui était des inondations et de la sécheresse.
Le commerce du sang
● Pour le périodique scientifique allemand Bild der Wissenschaft, le sang est “une matière première comme les autres, au même titre que le charbon, le fer ou le pétrole”. Quel est le principal acheteur de plasma sanguin? Il s’agit de la République fédérale d’Allemagne, pays dont les habitants sont les plus gros consommateurs de dérivés sanguins sur le plan mondial. Le commerce international du plasma n’est pas sans dangers. Le plasma mis sur le marché est souvent porteur de germes, notamment celui de l’hépatite A, ce qui a amené certaines personnes à remettre en cause “le milieu social dont sont issus les donneurs américains”.
Les Britanniques et la morale sexuelle
● Un quotidien anglais, le Liverpool Daily Post, donne les résultats d’“un sondage réalisé auprès de jeunes pratiquants. Parmi ceux qui fréquentent l’Église anglicane, 28 pour cent seulement considèrent comme un péché les relations sexuelles en dehors du mariage. Les adolescents catholiques ont les idées presque aussi larges, puisque 32 pour cent seulement d’entre eux sont opposés à ce type de relations en dehors du mariage”. Un autre sondage, réalisé celui-là auprès de 6 000 jeunes Anglaises célibataires âgées d’au moins 15 ans, montrait que 20 pour cent avaient perdu leur virginité avant l’âge de 16 ans. Presque toutes pensaient qu’il n’y avait rien de mal à coucher avec son petit ami, et 60 pour cent avaient des relations sexuelles au moins deux fois par semaine. Une troisième enquête, conduite auprès de femmes d’au moins 18 ans, montrait que seulement 28 pour cent d’entre elles pensaient qu’une femme devrait être vierge le jour de son mariage. Pour la majorité, il vaut mieux avoir une certaine expérience avant.
La santé ou le porte-monnaie?
● Pourquoi les gens arrêtent-ils de fumer? Selon le quotidien La Presse, de Montréal, “si la consommation de cigarettes baisse au Canada, ce n’est pas à cause de la propagande contre le tabac. Les gens cessent de fumer, ou diminuent leur consommation, parce que leur portefeuille en souffre plus que leur santé ou leur bien-être”. Analysant l’évolution de la situation depuis le début, en 1970, de la campagne antitabac, le journal poursuit: “Le nombre de cigarettes vendues au Canada n’a cessé d’augmenter, sauf depuis 1982 (de 1973 à 1982, la consommation de cigarettes a augmenté de 21 p. cent au Canada, pendant que la population du pays progressait de 10 p. cent). La proportion des fumeurs parmi la population de 15 ans et plus a tout de même diminué considérablement: aujourd’hui, 33 p. cent des Canadiens fument la cigarette, contre 52 p. cent en 1974. Toutes ces données considérées ensemble laissent voir que les fumeurs invétérés consomment beaucoup plus de cigarettes, en moyenne, aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années. Autrement dit, il y a moins de fumeurs mais ceux qui n’ont pas abandonné ont augmenté leur consommation.”
Des tombeaux menacés
● Depuis des années, les touristes du monde entier se pressent près de Louxor, en Égypte, pour admirer les peintures qui ornent les gigantesques tombeaux souterrains taillés dans la pierre pour les pharaons. Selon un article du Frankfurter Allgemeine Zeitung, “ces fresques ont étonnamment bien résisté pendant des années, mais on a peur maintenant qu’elles disparaissent dans un avenir assez proche, de dix à trente ans suivant les experts”. Ils expliquent que ces tombeaux ont été relativement bien conservés dans le climat sec du désert égyptien. Maintenant, ils sont menacés par la transpiration et la respiration de milliers de touristes, et les murs sont lézardés à cause de leurs autocars. Citant le quotidien allemand, le World Press Review ajoute: “Louxor n’a aucune industrie. La plupart de ses 120 000 habitants n’ont que le tourisme pour vivre et ils dépassent de loin en nombre ceux qui s’efforcent d’assurer la survie des tombeaux. Dans une vingtaine d’années, qui viendra encore à Louxor si ceux-ci ont disparu?”
Des pommes contre le cholestérol
● Des chercheurs français de l’Université Paul Sabatier, à Toulouse, viennent de faire connaître les conclusions de leurs recherches sur le rôle que peuvent jouer les pommes dans la lutte contre le cholestérol. Selon le quotidien Le Figaro, “trente volontaires — treize femmes et dix-sept hommes — qui présentaient une hypercholestérolémie modérée ont ingéré chaque jour, pendant un mois, quatre cent cinquante grammes de pomme. Chez vingt-quatre d’entre eux, la baisse du taux de cholestérol a été ‘significative’, c’est-à-dire supérieure à 10 %. (...) La baisse moyenne a été de 14 %”. Les faits sont là, mais les chercheurs se demandent toujours comment les expliquer. L’article du Figaro rappelle qu’il convient d’être prudent sur les conclusions à tirer de ces recherches: “Les effets de la pomme sont très intéressants. Il ne faudrait pas en déduire que ce fruit va remplacer les médicaments et les régimes utilisés pour le traitement de l’hypercholestérolémie. Les sujets traités ici avaient seulement des anomalies mineures. Par ailleurs, le traitement appliqué était de courte durée et il n’est pas exclu que dans des cures plus prolongées, un phénomène dit d’‘échappement’, avec perte d’efficacité, puisse apparaître.”
Invasion de souris en Australie
● Après cinq années de mauvaises récoltes dues à la sécheresse, celles de cette année ont été bonnes, en Australie, et le nombre de souris s’est accru dans des proportions phénoménales. Selon l’Auckland Star, journal de Nouvelle-Zélande, “les souris ont envahi les États producteurs de céréales suivants: Victoria, Australie-Méridionale et Nouvelle-Galles du Sud. Dans la plupart de ces territoires, les fermiers ne s’efforcent même plus de préserver leurs pâturages et leurs silos, (...) réduits qu’ils en sont à lutter contre l’envahissement de leurs maisons, de leurs greniers, de leurs véhicules et de leurs machines”. Même les chats et les chiens domestiques auraient abandonné la partie. Les agriculteurs de ces régions prient pour que l’hiver prochain soit suffisamment froid et humide et qu’ainsi le fléau s’arrête, ce qui sauverait leurs futures récoltes.
Une muraille qui s’effondre
● Un des monuments les plus connus du monde, la Grande Muraille de Chine, se meurt lentement. Lors d’un examen aérien de la partie située au nord de Pékin, on s’est aperçu qu’un sixième seulement de la muraille était intact, et les autorités chinoises s’efforcent maintenant de remédier à cet état de choses. Selon le New York Times, “on demande aux paysans chinois de rendre les pierres qu’ils ont prises (...) pour construire des maisons ou des étables à cochons”. Pour les inciter à opérer ces restitutions, les autorités se sont engagées à fournir les matériaux de remplacement. Au stade actuel, les travaux ont surtout porté sur une section de 80 kilomètres de la muraille, au nord de Pékin, mais on espère recueillir suffisamment de fonds pour poursuivre la rénovation sur au moins 2 400 kilomètres.
Pourquoi se font-ils écraser?
● Parmi les animaux qui se font écraser sur les routes des États-Unis, pourquoi trouve-t-on plus souvent certaines espèces que d’autres? Pour M. Roger Knutson, professeur de biologie, l’explication réside dans certaines caractéristiques propres à ces espèces et non au fait que ces animaux vivent à proximité des routes ou des autoroutes. Un premier exemple est fourni par le skunks qui connaît souvent un destin tragique sur les routes de l’Iowa. Sa seule tactique défensive, inefficace, est de rester là où il se trouve en faisant confiance à son odeur repoussante. Au Texas, les tatous, eux, se mettent en boule pour offrir une carapace invulnérable, pas suffisamment hélas! pour résister au choc d’un véhicule. Le sort des serpents est lié au fait qu’ils aiment à se prélasser sur des rochers plats et chauds, notamment vers la fin de la journée. Il se trouve malheureusement que l’asphalte correspond à leurs désirs. Quant aux crapauds, ils se font le plus souvent écraser au printemps à cause de leur instinct sexuel qui les fait voyager à la recherche d’un partenaire et d’une mare où ils pourront s’accoupler.
Travaux suspendus à Babylone
● “Babylone résonnait autrefois des marches triomphantes des armées de Cyrus en route vers Jérusalem, rappelle l’International Herald Tribune. Même si l’on n’y entend pas le bruit des canons de la guerre entre l’Irak et l’Iran, ce conflit reste quand même présent.” La guerre a stoppé les efforts entrepris par l’Irak pour redonner au site de Babylone sa splendeur passée. Aujourd’hui, les visiteurs passent en silence sous la porte gigantesque et ne contemplent toujours que des ruines là où trônait autrefois l’orgueilleuse Babylone. Le personnel chargé des travaux et les guides sont partis, soit à la guerre, soit à Bagdad, à 90 kilomètres au nord, vers des tâches plus urgentes.
Médecine à distance
● Sous le titre “Un satellite a permis une consultation médicale à 9 600 kilomètres de distance”, le quotidien français La Montagne relatait une expérience qui s’est déroulée entre la Grande-Bretagne et le Swaziland, en Afrique australe. Le médecin africain “a décrit l’état de l’enfant et montré des radios et des photos en noir et blanc transmises par télévision”. L’article précisait que “cet examen entrait dans le cadre d’une démonstration présentée par des entreprises britanniques sur la façon dont les satellites peuvent être utilisés dans les pays en voie de développement”.
Divers usages du placenta
● Comme le rappelle le périodique Parade, “on utilise maintenant le placenta humain dans des produits cosmétiques ‘à haute teneur en protéines’, tels que les crèmes de beauté, les lotions pour le corps ou les shampooings. (...) On s’en sert aussi pour soigner certains rhumatismes, les irritations de la peau et même les problèmes de l’œil ou gynécologiques”. Le placenta entre aussi dans la composition de médicaments, de pommades ou de vaccins. Autrefois, les hôpitaux avaient coutume de s’en débarrasser, mais maintenant chaque unité est vendue à des laboratoires, afin d’en extraire protéines et hormones, pour une somme variant entre quatre et sept francs français. Selon l’article de Parade, “le placenta est utilisé dans environ 135 applications médicales”.
Des piles à profusion
● Selon le New York Times, “les fabricants japonais ont produit, en 1983, 2,85 milliards de piles”. Bien que de 30 à 40 pour cent d’entre elles aient été exportées, “chaque Japonais utilise en moyenne 15 piles par an”. La destination finale de toutes les piles usées pose un problème. “Le mercure, métal toxique contenu dans la plupart des types, commence à s’infiltrer autour des décharges”, et l’on craint “que le Japon soit peu à peu pollué par tout ce qui alimente calculatrice, caméras, montres et postes de radio”. Pour résoudre ce problème, de nombreuses municipalités organisent des ramassages séparés, mais elles ne savent que faire des fûts dans lesquels ces piles s’entassent. Le gouvernement presse les fabricants de mettre au point des piles sans mercure.