Coup d’œil sur le monde
Les bébés du tremblement de terre
En septembre dernier, le séisme qui a ravagé la ville de Mexico a fait plus de 5 000 morts et 8 000 blessés, sans oublier un nombre très élevé de survivants traumatisés par la tragédie. Pourtant, chose incroyable, des bébés enterrés sous les décombres ont survécu, même après être restés une semaine dans les ruines de l’Hôpital général de Mexico. À quoi faut-il attribuer une pareille résistance physique?
Les pédiatres l’expliquent par l’excédent de liquides organiques dont disposent les nouveau-nés et par leur aptitude à résister aux conditions difficiles. Selon le New York Times, les enfants nés à terme “disposent d’un excédent de liquides organiques qui constituent une protection naturelle contre la déshydratation”. En outre, à la suite de l’accouchement, le débit d’adrénaline est élevé chez le nouveau-né. Le journal précisait que ce facteur a sans douté aidé “les organismes de ces enfants à surmonter le choc dû à leur emprisonnement dans les décombres et à l’absence d’alimentation”. De surcroît, le sang d’un nouveau-né contient de l’hémoglobine fœtale qui permet à l’enfant de se contenter d’un faible apport en oxygène pendant quelque temps après sa venue au monde. Toujours à propos des petits survivants de Mexico, le docteur Brazelton (Harvard Medical School) s’est exclamé: “C’est stupéfiant, mais les enfants sont tout à fait équipés pour résister à des conditions difficiles.”
Les médicaments indispensables
Sur les 25 000 médicaments fabriqués dans le monde, “seuls 200 remèdes et vaccins sont indispensables à la prévention et au traitement de la majorité des maladies existantes, a signalé la revue Santé du monde. En outre, moins de 50 spécialités pharmaceutiques sont nécessaires pour combattre les parasitoses et les maladies infectieuses, alors même que ces maladies seraient responsables, selon les estimations de la Banque mondiale, de 40 pour cent des décès survenus dans le tiers monde”.
‘Un monde en goguette’
“Le monde est en goguette.” C’est le qualificatif employé par des représentants de l’OIT (Organisation internationale du travail) dans un rapport publié par le journal canadien Globe and Mail. D’après ce document, la consommation de boissons alcoolisées ne cesse d’augmenter dans un grand nombre de pays. Cette progression à l’échelle mondiale est confirmée par les statistiques: Sur une période de 20 ans, la consommation a augmenté de 20 pour cent pour le vin, de 50 pour cent pour les alcools et de 124 pour cent pour la bière. Selon les résultats de l’enquête, “la France arrivait bonne première avec 86 litres de vin, 44 litres de bière et 5 litres d’alcool” par habitant et par an. En ce qui concerne la consommation d’alcool pur, la France était suivie par l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Le Canada était classé 16e, la Norvège arrivant en toute dernière position.
Les mauvaises fréquentations
“Des garçons et des filles ont plus de chances d’être délinquants si leurs amis sont des délinquants”, souligne le Service de recherche et de planification du ministère de l’Intérieur britannique. L’enquête sur les adolescents fauteurs de troubles nous apprend que les parents sous-estiment les risques liés à une amitié entretenue avec des délinquants. Les deux tiers des adolescents interrogés avaient des amis impliqués dans des délits commis au cours de l’année écoulée. Selon le Times de Londres, un des facteurs dont il faut tenir compte dans la délinquance, c’est l’absence de liens étroits entre l’enfant et son père. Les enfants qui ont aujourd’hui entre 10 et 15 ans ont été témoins de changements très importants survenus dans la vie familiale (augmentation des divorces, famille monoparentale, mère exerçant une activité professionnelle). Tous ces changements font que les enfants d’aujourd’hui semblent plus autonomes que ceux des générations précédentes.
Un produit bien anodin
Les décongestionnants des voies respiratoires absorbés par inhalation sont utilisés par un nombre grandissant d’adolescents et de jeunes adultes comme substituts aux amphétamines. D’après les propos tenus par le directeur d’un centre antidrogue de New York et publiés dans le New York Times, “il s’agirait de la cocaïne des gosses pauvres”. Les utilisateurs prélèvent le médicament de l’inhalateur et l’absorbent par voie intraveineuse. Les responsables médicaux ont mis en évidence les dangers consécutifs à ces injections: convulsions, accidents vasculaires, infection des veines, troubles respiratoires et rénaux. “La drogue est imprévisible”, ajoute le docteur Smilkstein, d’un centre antipoison et antidrogue de Denver, aux États-Unis. Selon ce médecin, “ceux qui utilisent couramment ce type de drogues peuvent mourir subitement”.
La nature préserve ses droits
Le rouge-gorge, le troglodyte mignon, l’accenteur mouchet, l’étourneau, le grimpereau des jardins et la grive musicienne, font entendre en hiver leurs petits couplets. Dès que les jours rallongent on assiste au retour des migrateurs et l’air s’emplit des symphonies printanières. En été, ils font relâche, trop occupés à nourrir leurs jeunes. Mais s’ils ne chantent pas toute l’année, en revanche, ils crient, parfois sur deux registres différents. C’est le cas de la mésange à longue queue qui émet un cri spécifique pour annoncer un danger aérien et un autre pour annoncer un danger au sol (promeneur ou matou en maraude). Quand l’hiver est très rude, l’endroit abrite des hôtes de passage, des canards comme le garrot à œil d’or ou le fuligule morillon. Sans doute enviez-vous les habitants de la campagne qui peuvent côtoyer toutes ces espèces d’oiseaux à mille lieux d’une grande ville. Mais détrompez-vous, ce lieu de prédilection des ornithologues se trouve à quelques centaines de mètres du boulevard périphérique parisien, tout simplement en plein cœur du bois de Boulogne.
Tabagisme et enfance
Tous les groupes politiques représentés au parlement de la RFA souhaitent des dispositions juridiques pour protéger les jeunes contre l’usage du tabac. Après la tenue d’un colloque sur la jeunesse, la famille et la santé, au cours duquel une vingtaine de spécialistes ont exposé leurs vues durant près de huit heures, les participants sont restés dans le doute quant “au choix des mesures de protection les plus appropriées et les plus efficaces”. Cependant, les spécialistes ont expliqué clairement que l’élément essentiel à toute réussite était “d’être déterminé à cesser de fumer ou à ne jamais commencer à faire usage de tabac”. D’après l’article paru dans le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, “les experts ont remarqué qu’il était difficile d’y parvenir, car pendant l’exposé sur les dangers du tabac, une quantité relativement importante de fumée avait envahi la salle de réunions”.
“La nouvelle génération”
“La théorie permissive d’éducation des enfants a laissé derrière elle des parents perplexes et une jeune génération qui l’est tout autant. — Mais qu’est-ce qui ne va pas?” se demande le journal suisse Die Weltwoche. Pour Renato Biscioni, de Winterthur en Suisse, qui est à la fois psychologue et éducateur, des faits nouveaux sont apparus dans le comportement des enfants: “Une terrible inclination à l’égocentrisme, au désir de dominer, à la susceptibilité, au maintien d’un comportement infantile et à de perpétuelles exigences.” Ainsi, l’inexistance de barrières morales dans l’enseignement dispensé aux enfants n’a pas ouvert la voie au bonheur. L’auteur conclut par ces mots: “À présent, il est urgent de leur apprendre à se montrer prévenants et aimables, à avoir une certaine forme de discipline intérieure, oui, et même de la pudeur.”
Des moyens de violer la loi
De l’avis de certains conducteurs, ils permettent d’avoir une conduite plus sûre et de déjouer les pièges de la police. Mais pour les forces de police, ce sont des instruments servant à violer la loi. Il s’agit des détecteurs de radars, conçus pour avertir les conducteurs de la présence d’un radar installé par la police pour déterminer la vitesse des véhicules. On estime que deux millions de ces appareils dont le prix varie de 800 à plus de 2 000 francs français seront vendus aux États-Unis cette année. Un officier de police a fait ce commentaire: “Ceux qui roulent et violent de façon flagrante la limitation de vitesse sont presque sans exception équipés d’un détecteur de radars.”
Donjons et Dragons
Ce jeu qui a fait plusieurs millions d’amateurs aux États-Unis compte, selon le quotidien français Le Figaro, “150 000 occasionnels et 20 000 fervents en France, pour la plupart qui ont entre douze et quatorze ans”. Pourtant, ce ‘simple’ jeu se retrouve au banc des accusés. “Jeu du fantastique et du rêve, monde de mythologies et de quêtes initiatiques, ‘Donjons et Dragons’, baptisé ‘D et D’ par ses adeptes, emmène ses participants plus loin, reconnaît le journal. Selon plusieurs organes de presse américains, c’est déjà plus d’une cinquantaine de suicides illuminés que ‘Donjons et Dragons’ aurait provoqués chez de jeunes joueurs, bouleversés par ‘ces parties-marathons d’incitation à la violence et au sadisme’.
“Déjà une organisation, baptisée ‘des personnes inquiétées par D et D’, présidée par Patricia Pulling, mère d’une ‘victime’, dénonce ce qu’elle estime être ‘une porte ouverte sur l’occulte et le satanisme’. Pour le docteur Thomas Radecki, psychiatre et président de la ‘coalition nationale contre la violence à la télévision’, le problème serait plus grave: ‘Il y a des milliers de jeunes gens très brillants — le jeu dans sa version “avancée” suppose un QI élevé — qui commencent à être obsédés par le meurtre, le viol, voire les sacrifices humains (...).’” Le lecteur se souviendra que les colonnes du présent périodique ont signalé il y a déjà quelques années les méfaits de ce jeu.
Le téléphone éclaté
Alors que les responsables français du téléphone savourent le succès de la nouvelle numérotation standardisée à huit chiffres, les usagers du téléphone semblent moins favorisés aux États-Unis. Contrairement au service public unique qui existe dans plusieurs pays d’Europe, ce ne sont pas moins de 400 compagnies différentes qui se partagent à présent le téléphone interurbain et l’international aux États-Unis. Il faut dire que le démantèlement d’une compagnie américaine centenaire a entraîné un certain nombre de désagréments qui touchent directement les utilisateurs: hausse de 150 % du prix de la communication de base (elle vaut actuellement 25 cents, environ 2 francs français), factures inextricables avec environ 20 feuillets de totaux et de sous-totaux mensuels, sans compter les 18 chiffres à composer sur le cadran avant d’atteindre un correspondant dont la ligne est desservie par un autre réseau. Cette dernière difficulté est en train d’être progressivement résorbée par une compagnie grâce à la procédure de l’‘accès légal’. Au lieu de onze numéros d’accès, on a jugé bon d’en utiliser un seul: le ‘1’. Il va sans dire que l’usager a ressenti avec plus ou moins de bonheur cette série de chocs, habitué qu’il était à ne pas payer le téléphone à son coût réel.