La prostate et ses maladies
AVEZ-VOUS des ennuis de prostate? Si vous êtes un homme et que vous ayez plus de 40 ans, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que vous commenciez à en souffrir. On estime que plus de la moitié des Nord-Américains de plus de 60 ans et environ 95 % des octogénaires présentent une hypertrophie, ou adénome, de la prostate. Mais qu’est exactement cette glande qu’on appelle la prostate? Où est-elle située, et à quoi sert-elle?
Logée dans la partie inférieure de l’abdomen, juste sous la vessie, la prostate a la forme d’une pyramide renversée. C’est un organe typiquement masculin, mais son tissu se rapproche de celui du sein chez la femme. Guère plus grosse qu’une amande à la naissance, elle se développe à partir de la puberté pour atteindre la taille d’une châtaigne.
La prostate est composée d’une capsule musculaire qui abrite entre 30 et 50 glandes sacciformes. Ces glandes produisent le liquide prostatique, sans lequel l’homme serait probablement stérile. Comme leur tissu interne est plissé, elles peuvent se gonfler pour stocker le liquide lors de sa fabrication. À partir de la puberté, les sacs commencent à synthétiser chaque jour de petites quantités de liquide qui, en l’absence de relations sexuelles, sont en principe évacuées avec l’urine.
Les fonctions de la prostate ne sont pas toutes connues, mais son rôle principal semble être de produire le liquide qui nourrit les millions de spermatozoïdes et leur permet de nager. La prostate est donc essentielle à la fécondité masculine. Cependant, avec le temps, elle peut aussi donner lieu à certains troubles. Quels en sont les symptômes, et peut-on y faire quelque chose?
Les signes avant-coureurs
La prostate est traversée par l’urètre, le canal évacuateur de la vessie. C’est là que réside le problème, car, pour peu que les sacs prostatiques se trouvent infectés, enflammés, irrités ou congestionnés par le liquide, ils risquent de comprimer l’urètre et d’empêcher la miction. Le même phénomène se produit si la glande tout entière se met à gonfler.
En général, quelle que soit la cause de l’affection, les symptômes initiaux sont à peu près les mêmes et passent quasiment inaperçus. Le malade devra peut-être se lever une ou deux fois dans la nuit pour aller uriner, fait dont il n’était pas coutumier. Avec le temps, ses déplacements nocturnes deviennent de plus en plus fréquents. En dépit d’une forte envie d’uriner, le jet d’émission est faible et hésitant. À peine sorti des toilettes, il ressent le besoin d’y retourner. Sa prostate est en train de se rappeler à lui de façon douloureuse, irritante et parfois bien gênante. La compréhension des causes de ces troubles aidera les hommes, ainsi que leurs femmes, à mieux affronter la situation.
Les maladies de la prostate
Les ennuis de prostate peuvent avoir des causes diverses, que nous allons maintenant passer brièvement en revue:
Prostatite: Il s’agit d’une inflammation de la prostate d’origine infectieuse ou congestive. L’inflammation peut être due à des agents bactériens, de maladies vénériennes comme la blennorragie ou encore d’infections touchant d’autres parties de l’organisme. Tout homme dont la prostate a atteint son plein développement est susceptible de souffrir de ce genre de trouble, quel que soit son âge.
La prostatite congestive est plus mystérieuse. Selon certains médecins, elle serait liée à l’activité sexuelle et aux pensées érotiques. Le docteur Stanley Brosman, de la faculté de médecine de l’université de Californie, avance deux causes possibles: “l’irrégularité de l’activité sexuelle” et “l’incapacité de la prostate à se vider lors de l’éjaculation”. Quant aux raisons pour lesquelles le liquide prostatique ne s’évacue pas, elles restent inexpliquées.
Hypertrophie: Curieusement, avec l’âge la prostate peut se mettre à enfler. Malgré les nombreuses recherches consacrées au phénomène, on n’en connaît toujours pas la cause. Certains spécialistes évoquent des variations de taux d’hormones. Une prostate hypertrophiée ne pose pas systématiquement de problème, mais, comme il y a de plus en plus d’hommes âgés, le nombre des cas d’hypertrophies dégénérant en troubles de la miction augmente en proportion.
Cancer: Le cancer de la prostate figure parmi les cancers masculins les plus fréquents. La difficulté dans son cas vient de ce qu’il est rarement décelé à son stade initial. Toutefois, il se développe en général si lentement qu’il n’a pas le temps de devenir mortel, la plupart des malades succombant entre temps à cause d’une autre affection. Pour détecter précocement un cancer de la prostate, un examen médical annuel s’impose. Par un toucher rectal, le médecin peut tâter une partie de la glande et y chercher la présence de nodosités, signes d’un possible cancer. En cas de résultat positif, on procédera à d’autres tests — une biopsie par exemple —, destinés à dépister d’éventuelles cellules cancéreuses.
Les traitements
S’il y a diverses maladies de la prostate, il existe aussi différentes formes de traitement.
Médicaments: On soigne généralement une prostatite d’origine infectieuse par un traitement antibiotique. Des médecins prescrivent parfois également des restrictions alimentaires. Le docteur Harvey Gordon écrit à ce propos: “Je crois fermement que les manifestations irritatives de l’urétrite postérieure se trouvent aggravées par l’ingestion d’alcool et de mets épicés. Par ailleurs, je soupçonne le café de ne pas être plus indiqué.”
Chirurgie: L’ablation d’une partie de la glande permet parfois de soulager l’urètre. Il existe pour cela plusieurs méthodes chirurgicales. Dans la mesure où les nerfs situés derrière la prostate ne sont pas lésés, l’opéré garde ses facultés sexuelles intactes. Il risque toutefois de devenir stérile. Pour quelle raison? L’intervention peut endommager le sphincter du col de la vessie, et le sperme empruntera dès lors le chemin le plus facile: il remontera dans la vessie, d’où il sera évacué avec l’urine.
Traitement contre le cancer: À partir du moment où un cancer est décelé, différents traitements sont possibles selon le stade de développement de la maladie. Aucun traitement particulier ne s’est révélé être la panacée, mais parmi ceux qui sont disponibles figurent les traitements hormonaux, la radiothérapie, l’emploi du laser et l’intervention chirurgicale classique. Cette dernière consistant en l’ablation de la glande, elle entraîne presque invariablement l’impuissance de l’opéré.
Régime alimentaire: Des études ont montré que la prostate est l’un des endroits du corps où la concentration de zinc est la plus forte. Lorsqu’un homme a une alimentation pauvre en zinc, la glande se met à libérer cet oligo-élément, ce qui, de l’avis de certains chercheurs, engendrerait divers troubles prostatiques. De nombreux malades affirment avoir vu leur état s’améliorer grâce à une alimentation enrichie en zinc.
À propos de cette forme de traitement, un urologue new-yorkais, le docteur Monroe Greenberger, donne ce judicieux conseil: “L’homme qui arrive à un âge où il est guetté par les ennuis de prostate doit veiller à la qualité de son alimentation (...). En ce qui concerne le rôle du zinc, des vitamines et de l’alimentation en physiologie prostatique, on en est encore au stade expérimental, et les résultats ne permettent pas de tirer de conclusions définitives; toutefois, je juge les faits suffisamment convaincants pour m’y intéresser de près. Je pense d’ailleurs que d’autres devraient faire de même. Néanmoins — et ce principe vaut pour toute automédication — il ne faut jamais compter uniquement sur l’alimentation, les vitamines ou les sels minéraux pour rester en bonne santé. Consultez votre médecin régulièrement.” — Ce que tout homme devrait savoir sur sa prostate (angl.).
Les principes moraux de la Bible: une protection
Le respect des principes moraux élevés de la Bible semble également favoriser un bon fonctionnement de la prostate. Deux principes en particulier devraient retenir l’attention de tous les hommes:
Fidélité conjugale: En Hébreux 13:4, on trouve cette exhortation: “Que le mariage soit honoré chez tous et le lit conjugal sans souillure.” Étant donné qu’une infection prostatique peut avoir pour origine une maladie vénérienne, celui qui se livre au vagabondage sexuel risque de récolter, entre autres problèmes, des troubles de la prostate.
Maîtriser ses pensées: En Matthieu 5:28, Jésus Christ déclare: “Mais moi je vous dis que quiconque continue à regarder une femme au point de la désirer, a déjà commis, dans son cœur, l’adultère avec elle.” Tenir compte de cette pensée de Jésus peut contribuer au bon état de la prostate. Comment cela? Chez un homme, lorsque le désir est éveillé, la prostate se prépare à l’acte sexuel. Le docteur Brosman écrit que des excitations répétées non suivies d’éjaculations provoquent une accumulation de liquide dans la prostate et les vésicules séminales, et peuvent de ce fait conduire à des troubles prostatiques.
De nos jours, nombreux sont les hommes qui recherchent ce genre d’excitation à travers les ouvrages érotiques, les revues pornographiques ou les émissions de télévision et les films immoraux. Combien il est préférable de suivre ce conseil de l’apôtre Paul: “Que la fornication, l’impureté sous toutes ses formes et l’avidité ne soient même pas mentionnées parmi vous, comme il sied à des saints.” — Éphésiens 5:3; voir aussi Philippiens 4:8.
La prostate est assurément un chef-d’œuvre de plus à mettre au compte de notre Créateur. Sans elle, la procréation serait impossible. Dès lors, par respect pour son corps et pour ce processus dont Dieu nous a dotés, chaque homme devrait veiller à préserver le bon fonctionnement de sa prostate.
[Schémas, page 26]
(Voir la publication)
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