Coup d’œil sur le monde
Assemblée au Mozambique
Après des années d’interdiction, les Témoins de Jéhovah du Mozambique sont heureux de bénéficier d’une plus grande liberté de culte. Récemment, ils ont tenu une assemblée de district de quatre jours au stade de la Costa do Sol, à Maputo, la capitale, sous le thème “La langue pure”. Dans un article consacré à l’événement, un journal local (Tempo) signalait qu’environ 6 000 personnes étaient présentes lors de la première session. Les discours ont été prononcés en portugais et en tsonga. Le but de l’assemblée était, pour reprendre les termes du journal, d’“affermir l’unité chrétienne malgré la barrière de la langue, qui divise les hommes”. L’article expliquait que les Témoins de Jéhovah travaillent à cet objectif partout dans le monde, sans considération “de nationalité, de race, d’instruction et de niveau social”.
Famine sans pénurie
“Les études de la Banque mondiale montrent une aggravation de la famine au cours de ces dernières années, particulièrement en Amérique latine”, a déclaré l’économiste français Jacques Chonchol lors d’un séminaire organisé à São Paulo, au Brésil. Bien que le colloque ait eu pour thème “Famine: le défi des années 90”, on n’a pas donné beaucoup d’espoir aux quelque 1 116 000 000 de personnes considérées comme sous-alimentées à travers le monde. “Les spécialistes assurent que le problème n’est pas dû à un manque de nourriture, écrit O Estado de S. Paulo. Le monde produit assez pour satisfaire les besoins de ses 5,3 milliards d’habitants. Mais les gens n’ont pas les moyens d’acheter à manger.” Pourquoi? D’après les explications fournies, ce sont les coupes claires réalisées dans les programmes sociaux à la suite des négociations sur la dette internationale qui seraient responsables de l’augmentation de la famine. Selon M. Chonchol, une autre raison est que “la famine s’aggrave avec l’urbanisation”.
Les hommes politiques et le tabac
Récemment, le gouvernement mexicain a adopté des mesures visant à protéger les non-fumeurs. Selon une revue d’Amérique latine (Visión), il est désormais interdit de fumer dans les bibliothèques, les centres médicaux, les salles de cinéma, les transports publics et les bureaux administratifs ouverts au public. Par ailleurs, les restaurants et les cafétérias doivent prévoir des parties pour non-fumeurs. Les contrevenants s’exposent à une amende qui peut atteindre 30 dollars. Visión révèle cependant que “les mesures ne s’appliquent pas à la Chambre des députés ni au Sénat (les corps législatifs qui ont approuvé la nouvelle réglementation) parce que les hommes politiques mexicains ne sont pas capables de se passer de fumer pendant les heures de travail”.
Cohabitation?
On apprend dans Le Monde que le mariage est sur le déclin en France. Depuis 20 ans, de plus en plus de couples préfèrent la cohabitation au mariage. L’Institut national d’études démographiques signale que plus de la moitié des Français qui se marient ont déjà vécu ensemble auparavant, parfois plusieurs années. Peut-être beaucoup de couples pensent-ils augmenter ainsi la solidité de leur mariage, mais les faits leur donnent tort. Le quotidien parisien écrit que “cette cohabitation préalable ne renforce pas la solidité des unions” et que “ces unions semblent moins solides que le mariage, puisqu’elles aboutissent plus souvent à une séparation”. Les chiffres indiquent que les couples ayant vécu ensemble avant de se marier divorcent plus que les autres.
Enfants passifs
Au Japon, le Livre blanc sur la jeunesse 1990, publié par le gouvernement, montre que plus de la moitié des enfants entre 10 et 15 ans possèdent leur propre téléviseur et leur console de jeux vidéo, et qu’un tiers d’entre eux ont un téléphone. Plutôt que de sortir, la plupart des jeunes préfèrent passer leurs moments de loisir enfermés chez eux à regarder la télévision, à lire des bandes dessinées ou à jouer avec une console vidéo. Le Livre blanc associe ces activités passives d’intérieur aux difficultés qu’ont les enfants à se sentir à l’aise en compagnie des autres, y compris des membres de leur famille, et à leur manque de participation aux activités de groupe. Lors de cette étude, environ 90 % des enfants ont dit être incapables d’exprimer leurs pensées et sentiments les plus profonds.
Ivoire végétal
Une certaine graine sert désormais de matière première pour la fabrication de boutons, de bijoux et de figurines. Certains de ces objets sont d’ores et déjà produits en série pour satisfaire la demande des entreprises vestimentaires. La graine en question, de la grosseur d’une balle de golf, est le fruit du corozo, un palmier qui pousse dans les forêts équatoriennes. La revue National Geographic observe que cela “marque le retour du corozo, dont on faisait les boutons avant qu’il ne soit largement remplacé par le plastique dans les années 30”. Des chercheurs de l’organisme Conservation International ont la preuve qu’on taillait déjà le corozo en Amérique du Sud il y a 250 ans. Et National Geographic de préciser que cette matière “est également un substitut à l’ivoire, dont le commerce international est désormais interdit”.
Trafic d’oiseaux
Le Fonds mondial pour la nature (W.W.F.) signale qu’“au moins 225 000 oiseaux d’une valeur marchande d’environ 50 millions de dollars sont chaque année passés en contrebande ou importés sous de fausses dénominations”. Les perroquets, par exemple, sont capturés par les indigènes des forêts africaines, indonésiennes, mexicaines et sud-américaines, qui les vendent ensuite pour quelques dollars. “Quand ils arrivent entre les mains des clients américains ou européens, écrit le Wall Street Journal, certains oiseaux, comme le grand amazone impérial de la Dominique (dans les Antilles), atteignent 100 000 dollars pièce.” Il est à craindre qu’à très brève échéance de nombreuses espèces de perroquets aient disparu de leur milieu naturel. On estime que 90 % environ des oiseaux passés en contrebande “meurent au cours du voyage à cause d’une mauvaise alimentation et de conditions insupportables”.
Le SIDA en Asie
En février 1990, on dénombrait quelque 2 000 victimes du SIDA en Asie. Toutefois, un récent rapport des Nations unies fait état d’une estimation de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) selon laquelle 500 000 Asiatiques au total seraient actuellement porteurs du virus VIH. Par ailleurs, selon la revue Asiaweek, “les Nations unies viennent de signaler que le nombre des cas de SIDA va augmenter considérablement en Asie”. Pour lutter contre le fléau, l’OMS préconise des campagnes visant à mieux informer et éduquer le public.
Chasseurs de rats
On lit dans India Today que les fermiers de l’État du Tamil Nadu, en Inde, avaient essayé de se débarrasser des rats en utilisant des produits chimiques, des pesticides et des appâts. En vain! Ils ont alors confié cette tâche aux hommes de la tribu des Irulas. Au cours de la première année, ceux-ci ont capturé environ 140 000 rats dans un périmètre de 16 000 hectares. Les Irulas “ne se servent pas de pesticides; leurs méthodes sont basées sur une bonne connaissance des mœurs des muridés”. Ils piègent les rats dans leurs terriers en en condamnant les issues. Devant les quantités de rongeurs capturés, les Irulas envisagent d’utiliser la viande de rat comme aliment pour volaille et poissons, et la peau pour faire du cuir. Selon India Today, “l’expérience montre de façon concluante que la méthode employée par les Irulas est la plus sûre” et qu’elle est particulièrement rentable.
Les coraux victimes de la chaleur
“La première preuve d’un réchauffement du globe pourrait bien être le blanchissement des coraux”, a déclaré Ernest Williams, de l’université de Porto Rico. Sous l’effet du réchauffement de la mer, les coraux éjectent les algues microscopiques qui participent à leur alimentation. Cela laisse des taches blanches sur les récifs coralliens, d’où le terme “blanchissement”. “Privé de cette algue, le corail s’affaiblit et cesse de se reproduire.” Des récifs coralliens marbrés et mal en point ont d’ores et déjà été repérés en de nombreux endroits, notamment aux Bahamas, aux Bermudes, en Floride, à Hawaii, à la Jamaïque, à Okinawa et à Porto Rico. Le Toronto Star relève que la décennie 80 a été la plus chaude des cent dernières années et que “de nombreux climatologues prédisent que les températures continueront de gagner plusieurs degrés au cours du siècle à venir”, ce qui n’augure rien de bon pour les récifs coralliens.
Exode des catholiques hispaniques
La revue Hispanic révèle qu’aux États-Unis près d’un million d’Hispaniques ont quitté les rangs de l’Église catholique au cours des 15 dernières années. “Ce chiffre augmente chaque année de 60 000 à 100 000 personnes.” Selon une récente étude demandée par un évêque auxiliaire de l’archidiocèse de San Francisco, ces gens cherchent “à vivre plus pleinement leur foi et l’Écriture”. Commentant ce phénomène, un prêtre catholique a fait la remarque suivante: “Nous devons prendre l’Église catholique pour ce qu’elle est: une énorme institution qui a un mode d’action bien établi. Il est très difficile d’engager une telle institution dans un nouveau mode d’action.” Et l’article d’observer qu’“il est facile de quitter une paroisse catholique de 4 000 familles” et qu’“il est tout aussi facile de se sentir accueilli et admis au sein d’une petite congrégation [non catholique] de 200 membres”.