D’après la Bible...
Dieu condamne-t-il l’usage de l’alcool?
‘OUBLIEZ la cocaïne, l’héroïne, le LSD et la marijuana. C’est l’alcool le pire ennemi que la société doive combattre. L’alcool est à l’origine de bien plus de décès et de drames sociaux que toutes les autres drogues réunies.’ Tel fut le sentiment exprimé il y a deux ans, au Canada, par l’Union mondiale des femmes pour la tempérance chrétienne.
Cet organisme voit dans l’augmentation de la consommation d’alcool dans le monde la cause d’un nombre phénoménal de malades et de morts; sans oublier les millions de dollars que les gouvernements vont devoir dépenser pour combattre l’alcoolisme. Convaincues que Dieu en condamne l’usage, de nombreuses personnes bien intentionnées militent pour que soit interdite la consommation de toute boisson alcoolique. Mais la Bible souscrit-elle à cette opinion?
L’usage du vin dans la Bible
Il y a longtemps, Dieu a fait cette promesse à son peuple obéissant: “Tes dépôts de ravitaillement seront pleins d’abondance, et tes cuves déborderont de vin nouveau.” (Proverbes 3:10). De fait, c’est Dieu qui nous a donné la vigne et a pourvu aux micro-organismes appelés levures qui recouvrent le grain de raisin lorsqu’approche le moment de la fabrication du vin.
Le prophète Ésaïe a expliqué brièvement comment est produit un excellent vin. Voyant d’avance les bénédictions qu’apportera le monde nouveau et juste à venir, il écrivit: “Et assurément Jéhovah des armées fera pour tous les peuples (...) un banquet de vins qu’on a laissé reposer sur la lie, (...) de vins qu’on a laissé reposer sur la lie, filtrés.” (Ésaïe 25:6). Les vignerons expérimentés savent que le vin qu’on a ‘laissé longtemps reposer sur la lie’ pendant la fermentation se clarifie peu à peu et gagne en saveur et en bouquet.
Agréable et bon pour la santé?
Dieu a souligné la joie et les bienfaits qu’apporte le vin. Le prophète Jotham parla du “vin nouveau, qui réjouit Dieu et les hommes”. (Juges 9:13.) Le roi Salomon écrivit qu’il ‘animait sa chair par le vin’. (Ecclésiaste 2:3.) Et dans le célèbre récit du festin de mariage de Cana, Jésus accomplit son premier miracle en changeant une grande quantité d’eau en “excellent vin”, à la plus grande joie des convives. — Jean 2:6, 7, 10.
Il ressort de l’illustration du bon Samaritain que Jésus reconnaissait l’utilisation thérapeutique du vin. Bandant les plaies d’un blessé, le bon Samaritain y versa de “l’huile et du vin”. (Luc 10:30-34.) L’apôtre Paul recommanda au jeune Timothée de boire du vin ‘à cause de son estomac et de ses fréquents ennuis de santé’, recommandation qui s’harmonise tout à fait avec les vertus diététiques et thérapeutiques du vin récemment reconnues. — 1 Timothée 5:23.
Salvatore Lucia, ancien professeur à la faculté de médecine de Californie, a dit dans son livre Le vin et votre bien-être (angl.) que “le vin est non seulement la plus ancienne des boissons de régime, mais encore le plus important des agents médicinaux dont l’utilisation ait été continuelle à travers toute l’histoire humaine”. Selon Janet McDonald, nutritionniste, le vin, consommé avec modération, semble avoir une action sédative, aiguiser l’appétit et faciliter la digestion ainsi que l’assimilation des minéraux contenus dans la nourriture.
Modération et maîtrise de soi sont nécessaires
Cependant, malgré les éloges que font la Bible et la médecine du vin et des boissons alcooliques, l’humanité a terriblement souffert de l’abus d’alcool. Faut-il rendre Dieu responsable de toutes les tragédies dues au mauvais usage de l’alcool? Au contraire, il a donné dans sa Parole, la Bible, des principes non équivoques sur l’usage et l’abus d’alcool.
Considérez, par exemple, cette puissante exhortation à ne pas abuser de ce don: “Ne te trouve pas parmi les buveurs de vin, parmi ceux qui se gorgent de chair.” Cela ne veut évidemment pas dire que les végétariens qui s’abstiennent de toute boisson alcoolique sont les seuls à bénéficier de l’approbation de Dieu, pas plus que ce texte ne condamne ceux qui boivent un peu de vin et mangent de la viande avec modération. La Bible met plutôt en garde contre le manque de modération dans le manger et le boire. C’est ce qui ressort de ce proverbe: “Pour qui les ‘Malheurs’? Pour qui la gêne? Pour qui les disputes? Pour qui la préoccupation? Pour qui les blessures sans raison? Pour qui les yeux ternes? Pour ceux qui restent longtemps auprès du vin.” — Proverbes 23:20, 29, 30.
Paul et Pierre, rédacteurs de la Bible, ont préconisé la modération, en conseillant aux premiers chrétiens de se garder des “excès de vin” et de ne pas ‘s’enivrer de vin’. Ce conseil devait être pris au sérieux, car l’apôtre Paul adressa cette mise en garde: ‘Les ivrognes n’hériteront pas du Royaume de Dieu.’ En d’autres termes, ceux qui ont l’habitude d’abuser des boissons alcooliques n’ont pas l’approbation de Dieu et n’auront pas la vie éternelle. — 1 Pierre 4:3; Éphésiens 5:18; 1 Corinthiens 6:9, 10.
Par conséquent, les individus qui ne parviennent pas à maîtriser leur consommation d’alcool doivent s’en abstenir complètement (voir Matthieu 5:29, 30). Outre les dommages physiques qu’elle entraîne, la dépendance de l’alcool peut avoir de graves conséquences sur le plan spirituel. C’est donc avec sagesse que Dieu nous met en garde contre l’abus de boissons alcooliques.
À l’inverse des prohibitionnistes, la Bible n’exige pas, ni même ne recommande, l’abstinence totale de vin et des boissons alcooliques pour tous (Deutéronome 14:26). Le psalmiste dit à propos de Jéhovah: “Il fait germer l’herbe verte pour les bêtes, et la végétation pour le service des humains, pour faire sortir la nourriture de la terre, et le vin qui réjouit le cœur de l’homme mortel.” Sans conteste, Dieu a créé le vin dans un dessein bon et louable, encore faut-il le consommer avec modération. — Psaume 104:14, 15.
[Crédit photographique, page 26]
L’absinthe par Edgar Degas, 1877 — E.R.L./Sipa Icono