BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • g94 8/4 p. 20-22
  • Le magnifique “chemin qui marche” du Canada

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • Le magnifique “chemin qui marche” du Canada
  • Réveillez-vous ! 1994
  • Intertitres
  • Document similaire
  • Le trafic
  • On tire la sonnette d’alarme
  • Mesures d’assainissement
  • Quand les voies d’eau prennent un raccourci
    Réveillez-vous ! 1979
  • Le fleuve géant de l’Afrique centrale
    Réveillez-vous ! 1973
  • L’Amazone, fleuve de vie
    Réveillez-vous ! 2003
  • L’océan, géant bienfaisant mais indomptable
    Réveillez-vous ! 1976
Plus…
Réveillez-vous ! 1994
g94 8/4 p. 20-22

Le magnifique “chemin qui marche” du Canada

“Quel est ce fleuve?” “Un fleuve sans fin”, répond le guide indigène.

DE NOTRE CORRESPONDANT AU CANADA

NOUS sommes en 1535. Jacques Cartier, l’explorateur qui vient de poser la question, est loin de se douter que le fleuve qu’il s’apprête à porter sur la carte sera un jour l’une des voies d’eau les plus importantes d’Amérique du Nord. Il deviendra en effet le principal “chemin” des marchands de fourrures et des colons, puis des gigantesques navires océaniques d’aujourd’hui. Large de plus de 130 kilomètres à son embouchure, sur la façade atlantique, il pénètre à quelque 1 200 kilomètres dans les terres, jusqu’au lac Ontario.

Selon les livres d’histoire, c’est Jacques Cartier qui donna à ce fleuve majestueux le nom de Saint-Laurent. Plus tard, le nom en vint à désigner également le golfe dans lequel il se jette.

Les rives du Saint-Laurent offrent quelques-uns des plus beaux paysages d’Amérique du Nord. Par exemple, le Fjord Saguenay, l’un des plus longs du monde (près de 100 kilomètres), avec ses falaises rocheuses et ses vallées accidentées. Coulant du nord, le puissant Saguenay se jette impétueusement dans le Saint-Laurent pour former un estuaire où les eaux des marées se mêlent à celles du fleuve.

C’est ici, disent les océanographes, que deux mondes se rencontrent. L’eau froide et salée de l’océan pénètre sous les eaux du fleuve sur une distance de 400 mètres avant de remonter et de se mélanger à l’eau douce. La faune marine abonde dans cet estuaire. On y trouve des bélugas (petites baleines blanches), des rorquals à bec, des rorquals communs et les énormes baleines bleues. Habituellement, ces quatre espèces de cétacés vivent à des centaines de kilomètres les unes des autres. Rien d’étonnant donc que les safaris-baleines organisés sur le Saint-Laurent aient attiré plus de 70 000 touristes l’une de ces dernières années.

La flore et la faune du Saint-Laurent forment l’une des combinaisons les plus inhabituelles du monde. On compte en effet des centaines d’espèces de poissons, plus de 20 d’amphibiens et de reptiles, et 12 de mammifères marins. Près de 300 espèces d’oiseaux fréquenteraient ses marais et ses rives, qui attirent en outre des milliers de migrateurs tels que les canards et les oies des neiges.

Plus à l’intérieur des terres, des montagnes aux nuances bleutées s’élèvent, sereines, au delà de ses rives. Des forêts sombres bordent son cours. Des îles imposantes montent la garde dans son lit majestueux. Des fermes, des bourgades et des villes le surplombent.

En amont de Montréal, le fleuve est ponctué de rapides sur 160 kilomètres. Au-delà, la navigation est plus facile. On aborde une section de 60 kilomètres parsemée d’îles: l’archipel des Mille-Îles, dont le nombre est d’ailleurs plus proche des deux mille.

Le trafic

Déjà en 1680, les colons européens parlaient de prolonger la navigation maritime au delà de Montréal grâce à la construction de canaux qui contourneraient les rapides. Près de 300 ans plus tard, en 1959, le rêve devenait réalité avec l’ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent. Cet ouvrage est salué comme l’une des plus belles réalisations mondiales en matière de génie civil.

Pour réaliser cette voie d’eau longue de 293 kilomètres, on a construit sept écluses entre Montréal et le lac Ontario. Il a fallu pour cela déplacer plus de 150 millions de mètres cubes de terre et de roche. Empilé uniformément sur un terrain d’un demi-hectare, ce remblai formerait une montagne de plus de 35 kilomètres de haut. La quantité de béton coulée pour ces écluses permettrait la construction d’une autoroute à quatre voies entre Londres et Rome.

Dans son livre La Voie maritime: l’histoire inédite de la quatrième façade océanique de l’Amérique du Nord (angl.), Jacques LesStrang cite ces propos d’un capitaine: “Il n’existe aucune voie d’eau comme celle-là dans le monde. La navigation n’y est pas facile, mais la splendeur du fleuve, le grondement des chutes du Niagara et la suite ininterrompue de lacs et d’îles la rendent très attrayante.”

Les navires océaniques qui remontent le “chemin” prolongé jusqu’à Duluth-Superior, sur la côte américaine du lac Supérieur, s’élèvent, par paliers, de 180 mètres, soit la hauteur d’un immeuble de 59 étages. Depuis l’océan Atlantique, la longueur totale du parcours est de 3 700 kilomètres.

Ce trafic maritime a apporté la prospérité aux villes riveraines. L’ouvrage intitulé Le système Grands Lacs/Saint-Laurent (angl.) fait cette observation: “À l’intérieur de ses limites binationales bat le cœur industriel du Canada et des États-Unis. Plus grande source de richesse industrielle du monde occidental, il abrite 100 millions d’habitants de plus que ne le voudrait la densité moyenne de population.”

Parmi les plus de 150 ports qui bordent la voie d’eau de l’océan Atlantique au lac Supérieur figurent Québec, Montréal, Toronto, Hamilton, Sault-Sainte-Marie et Thunder Bay au Canada, Buffalo, Erie, Cleveland, Detroit, Chicago et Duluth-Superior aux États-Unis. Des bateaux de Casablanca, du Havre, de Rotterdam et d’ailleurs transportent chaque année des millions de tonnes de marchandise sur le Saint-Laurent. Ce “chemin” crée ainsi des dizaines de milliers d’emplois et rapporte annuellement des milliards de dollars.

On tire la sonnette d’alarme

Plus de 30 ans après l’ouverture de la Voie maritime, certains tirent la sonnette d’alarme. Depuis des siècles, le Saint-Laurent et son réservoir, les Grands Lacs, “servent d’égout et de décharge”, affirme un organisme canadien de protection de la nature. Jusqu’à ces dernières années, le “Grand Fleuve” absorbait cette pollution.

Les navires océaniques se débarrassent de leur lest dans les eaux douces du fleuve et de ses lacs, tandis que les usines et les villes riveraines y déversent des produits chimiques toxiques. S’ajoute à cela le ruissellement de substances contaminantes d’origine agricole. Les effets cumulés de cette pollution font peser une lourde menace sur le Saint-Laurent.

Avec l’augmentation de la pollution, des espèces de poissons ont progressivement disparu. Puis la baignade a été interdite. Plus tard encore, certains poissons et crustacés ont été interdits à la consommation. La qualité de l’eau de boisson provenant du fleuve a été remise en question. Certains animaux ont été officiellement classés parmi les espèces menacées. Des bélugas s’échouaient sur les rives, tués par des maladies dues aux substances toxiques présentes dans l’eau.

Mesures d’assainissement

Le message était clair: le magnifique “chemin qui marche” avait besoin de réparations. En 1988, le gouvernement canadien a donc lancé un plan de sauvetage du Saint-Laurent destiné à assainir le fleuve. Ce programme de protection et de revivification du fleuve concernait plus particulièrement la portion comprise entre Montréal et l’océan Atlantique.

Aujourd’hui, les plans de sauvetage pour les espèces menacées se multiplient. Afin de préserver ce qui a échappé à la destruction, on crée des zones protégées. Le confluent du Saguenay et du Saint-Laurent, qui abrite une faune et un milieu marins exceptionnels, est aujourd’hui une réserve marine d’avant-garde.

Par ailleurs, des lois ont été votées: les industriels se sont vu fixer des dates butoir pour réduire de 90 % leurs rejets contaminants. En outre, on travaille à l’élaboration de techniques moins polluantes, et les sites contaminés par le dragage ou la présence de substances toxiques dans les sédiments sont nettoyés. Dans certains endroits, il est prévu d’utiliser les sédiments décontaminés pour créer le long du fleuve des espaces réservés à la faune. Enfin, des mesures sont prises pour limiter le nombre et le mouvement des milliers de touristes que le Saint-Laurent draine chaque année.

Le mal n’est pas irréversible. Contrairement aux chemins de fabrication humaine, le fleuve pansera lui-​même ses plaies si l’on cesse de le polluer. Il faut avant tout que change l’état d’esprit de ceux qui, industriels et particuliers, bénéficient des échanges commerciaux que le fleuve et les Grands Lacs autorisent.

Le sort des bélugas témoigne d’une amélioration. Bien que toujours menacés, leur nombre, tombé de 5 000 à environ 500, est en augmentation.

La richesse naturelle du Saint-Laurent et sa gloire passée ont souffert. Le public en prend conscience. Cela suffira-​t-​il? Poursuivra-​t-​on les efforts entrepris? Oui, lorsque les humains respecteront et apprécieront la création de Dieu.

[Crédit photographique, page 20]

Avec l’aimable autorisation de l’Administration de la Voie maritime du Saint-Laurent

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager