BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • g95 8/8 p. 16-20
  • Les catacombes

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • Les catacombes
  • Réveillez-vous ! 1995
  • Intertitres
  • Document similaire
  • Historique
  • Dans les catacombes
  • Salmigondis de croyances
  • Témoignage des catacombes
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1958
  • Le christianisme dans la clandestinité
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1952
  • Les catacombes d’Odessa : un labyrinthe souterrain
    Réveillez-vous ! 2010
  • Le monde souterrain de Paris
    Réveillez-vous ! 1999
Plus…
Réveillez-vous ! 1995
g95 8/8 p. 16-20

Les catacombes

DE NOTRE CORRESPONDANT EN ITALIE

Dans des passages souterrains et sombres de l’agglomération romaine se dissimulent les catacombes. Que sont au juste les catacombes, et pourquoi ont-​elles été construites?

LES catacombes sont des tunnels creusés autrefois dans la roche pour servir de nécropoles. Le mot catacombe, de sens incertain (peut-être “dans les combes”), aurait désigné à l’origine un cimetière de la périphérie de Rome situé sur la voie Appienne. Avec le temps, le terme engloba tous les cimetières souterrains. Bien qu’il y ait des catacombes dans de nombreuses régions du bassin méditerranéen, celles de Rome sont à la fois les plus célèbres et les plus étendues. Leur longueur totale est estimée à plusieurs centaines de kilomètres. Pas moins de 60 ont été mises au jour, toutes à quelques kilomètres du centre historique, le long des routes consulaires qui reliaient la cité impériale à ses provinces.

Au Ier siècle, les chrétiens de Rome ne possédaient pas, semble-​t-​il, leurs propres cimetières; ils inhumaient leurs morts avec les païens. Mais au milieu du IIe siècle, alors que la pensée païenne commençait déjà à influencer ceux qui se réclamaient du christianisme, de riches convertis mirent leur propriété à disposition. Afin de résoudre le problème de place sans s’éloigner de la ville, on opta pour des souterrains.

Historique

Les premières excavations furent probablement effectuées à flanc de colline ou dans des carrières abandonnées. “Puis, expliquent Ludwig Hertling et Engelbert Kirschbaum dans leur livre sur les catacombes, on se mit à percer une galerie guère plus haute qu’un homme, d’où partirent latéralement des tunnels que l’on relia ultérieurement en leur extrémité par une galerie parallèle à la première. Ainsi fut formé un réseau souterrain simple qui allait progressivement devenir plus vaste et plus complexe.”

C’est au cours des IIIe et IVe siècles que les catacombes connurent leur âge d’or. À cette époque-​là, la religion dite chrétienne était complètement contaminée par les doctrines et les pratiques païennes. Avec la “conversion” de Constantin en 313, les catacombes devinrent propriété de l’Église de Rome, et certaines finirent par atteindre des proportions phénoménales. Au total, les catacombes de Rome pourraient avoir abrité des centaines de milliers de tombes, voire des millions.

Durant cette période, ces nécropoles souterraines furent embellies et agrandies, et de nouveaux escaliers construits pour en faciliter l’accès au flot grandissant de visiteurs. La célébrité des sépultures que l’on disait être celles des papes et des martyrs était telle (particulièrement dans le nord de l’Europe) que les catacombes devinrent un important lieu de pèlerinage. Après la chute de Rome et les premières invasions barbares du début du Ve siècle, toute la région devint extrêmement dangereuse, si bien que les catacombes cessèrent d’être utilisées comme cimetières.

Au VIIIe siècle, les tombes souffrirent beaucoup des pillages perpétrés non seulement par l’envahisseur, mais aussi, selon MM. Hertling et Kirschbaum, par “des intermédiaires romains peu regardants” qui fournissaient de grandes quantités de souvenirs sacrés à “des abbés germains et francs toujours plus avides de reliques” destinées à accroître le prestige de leurs cathédrales et monastères. Incapable de restaurer et de protéger les catacombes, le pape Paul Ier fit transférer la majeure partie des ossements restants dans l’enceinte de la ville, où de grandes basiliques furent plus tard édifiées sur ce que l’on considérait comme les ossements des “saints martyrs”. Abandonnées, les catacombes tombèrent dans l’oubli.

Des descriptifs datant du Ve au IXe siècle et destinés à guider les visiteurs vers les tombes célèbres livrèrent de précieux indices aux archéologues qui, au XVIIe puis au XIXe siècle, entreprirent de localiser, d’identifier et d’explorer les nécropoles enfouies sous les ruines et la végétation. Depuis lors, de multiples fouilles et travaux de restauration ont été effectués, de sorte qu’il est aujourd’hui possible de visiter plusieurs de ces endroits évocateurs.

Dans les catacombes

Nous voici sur la voie Appienne, route suivie par l’apôtre Paul quand, prisonnier, il fut amené à Rome (Actes 28:13-16). Nous ne sommes qu’à trois kilomètres des murailles de la vieille ville, mais c’est déjà la campagne, avec partout des pins et des cyprès magnifiques qui poussent entre les monuments et les ruines de cette route autrefois très fréquentée.

Les billets achetés, nous descendons un escalier abrupt qui nous mène à environ 12 mètres sous terre. Cette catacombe, explique le guide, est construite sur cinq niveaux; les excavations se sont arrêtées à 30 mètres de profondeur, juste au-dessus de la nappe phréatique. Rome est entourée de vastes dépôts de tuf volcanique, une roche tendre et poreuse à la fois solide et facile à creuser.

Nous longeons maintenant un couloir de un mètre de large et d’environ 2,50 mètres de haut. Les parois, brun foncé et humides, portent encore la marque bien visible des pics des fossoyeurs, les ouvriers qui percèrent ces tunnels étroits. Les sépultures creusées de part et d’autre ont été violées et pillées depuis longtemps, mais certaines contiennent encore des fragments d’os. En avançant dans l’obscurité, nous prenons conscience que nous sommes entourés de milliers de tombes.

Le moyen le plus pratique et le plus économique d’ensevelir les morts consistait à excaver les unes au-dessus des autres des niches rectangulaires le long des parois. Ces niches, ou “loculi”, recevaient généralement un corps, parfois deux ou trois. Elles étaient condamnées par des briques, une plaque de marbre ou des tuiles de terre cuite scellées à la chaux. Beaucoup ne portent aucune inscription mais étaient néanmoins reconnaissables à certains objets placés à l’extérieur: une pièce de monnaie ou un coquillage pris dans la chaux ou, comme dans la catacombe de Priscille, une petite poupée en os, sans doute déposée là par des parents endeuillés suite à la disparition de leur fillette. Bon nombre de tombes, minuscules, ne pouvaient contenir que le corps d’un bébé.

“Comment sait-​on à quand remontent les catacombes?” demandons-​nous. “Leur datation n’est pas sujette à caution, répond le guide. Vous voyez cette marque?” Nous nous penchons pour examiner l’estampille que porte la grande tuile qui bouche une des niches: “Ce cachet est d’origine. Les fabriques de tuiles et de briques, dont la plupart étaient propriété de l’Empire, indiquaient sur leurs produits la carrière d’où provenait l’argile, les noms de l’atelier, du contremaître et des consuls (les magistrats suprêmes) en fonction cette année-​là, ainsi que d’autres renseignements. Tout cela est extrêmement précieux pour la datation précise des tombes. Les plus anciennes datent du milieu du IIe siècle, et les plus récentes d’environ 400.”

Salmigondis de croyances

Les scènes bibliques qui ornent parfois les sépultures sont une preuve de la connaissance des Écritures qu’avaient certains. Par contre, aucune trace du culte de Marie ni d’autres thèmes très courants dans l’art “sacré” postérieur, tels que la crucifixion.

Nous voyons également des représentations sans aucun rapport avec la Bible. “C’est vrai, reconnaît le guide. Beaucoup de scènes dans ces catacombes et dans d’autres viennent de l’art païen. On trouve le demi-dieu gréco-romain Orphée; Cupidon et Psyché, qui représentent le sort de l’âme dans la vie présente et future; le vin et les vendanges, symbole bachique bien connu de l’extase dans l’au-delà; et, empruntée directement à l’art idolâtrique, selon le Jésuite et érudit Antonio Ferrua, la personnification d’êtres abstraits: les quatre saisons figurées par des Amours, des représentations plus complexes évoquant les quatre saisons, tel l’Été couronné d’épis de maïs et de lis, etc.”

Certains thèmes reviennent souvent: le paon, symbole d’immortalité, car sa chair était considérée comme incorruptible; le phénix, oiseau mythologique symbolisant lui aussi l’incorruptibilité (brûlé, il renaissait de ses cendres); les âmes des morts festoyant dans l’au-delà, entourées d’oiseaux, de fleurs et de fruits. Bref, un vrai salmigondis de croyances bibliques et païennes!

Certaines inscriptions, telles que “Aquilina dort en paix”, sont d’émouvants témoignages de foi qui semblent exprimer la conviction que les morts dorment dans l’attente de la résurrection (Jean 11:11, 14). D’autres, en revanche, reflètent l’idée non biblique que les morts peuvent aider les vivants ou communiquer avec eux: “Souviens-​toi de ton mari et de tes enfants”, “Prie pour nous”, “Je prie pour toi”, “Je suis en paix”.

Pourquoi ce mélange biblico-païen? “Le christianisme de certains convertis était imprégné d’idées issues de leur passé païen”, explique l’historien J. Stevenson. Manifestement, les “chrétiens” de Rome n’agissaient plus en harmonie avec la connaissance transmise par les vrais disciples de Jésus. — Romains 15:14.

La visite continue, et l’influence païenne du culte des morts devient de plus en plus évidente. Beaucoup désiraient être inhumés près de la tombe d’un martyr, espérant que, de sa position de faveur au ciel, celui-ci se ferait leur intercesseur et leur assurerait une récompense identique à la sienne.

Contrairement à ce que l’on croit souvent, les catacombes ne se situent pas sous la ville même, mais toutes à quelques kilomètres du centre. En effet, la loi romaine interdisait l’ensevelissement dans l’enceinte de la ville. Les Douze Tables, recueil de lois datant du Ve siècle avant notre ère, déclaraient: Hominem mortuum in urbe ne sepelito neve urito (Les morts ne doivent être ni enterrés ni incinérés dans la ville).

“Ces cimetières étaient bien connus des autorités, précise le guide. Tellement connus que, lors de la persécution déclenchée par l’empereur Valérien, qui interdit aux chrétiens l’accès aux catacombes, le pape Sixte II fut exécuté (en 258) pour avoir enfreint cette prohibition.”

Un dernier tournant au coin d’un tunnel, et nous voyons la lueur du jour filtrer timidement à l’autre bout. Notre visite touche donc à sa fin. Nous saluons le guide et le remercions pour ses explications intéressantes. En montant l’escalier abrupt qui nous ramène à la surface, nous ne pouvons nous empêcher de penser à ce que nous avons vu.

Sont-​ce là les vestiges du vrai christianisme? Certainement pas. Les Écritures avaient prédit une contamination, peu après la mort des apôtres, des doctrines enseignées par Jésus et ses disciples (2 Thessaloniciens 2:3, 7). En réalité, ces preuves matérielles du culte des morts et des martyrs et de la croyance en l’immortalité de l’âme sont un témoignage éloquent, non d’une foi reposant sur les enseignements de Jésus, mais de la forte influence païenne qui sévissait déjà parmi les chrétiens romains des IIe, IIIe et IVe siècles.

[Entrefilet, page 18]

Les tombes supposées des papes devinrent l’objet de grands pèlerinages.

[Entrefilet, page 19]

Une des catacombes s’étend sur cinq niveaux et s’enfonce jusqu’à 30 mètres sous terre.

[Entrefilet, page 20]

Les catacombes sont un témoignage de l’influence d’une apostasie annoncée.

[Illustrations, page 17]

À droite: certains oiseaux étaient utilisés comme symboles d’immortalité.

[Crédit photographique]

Archivio PCAS

Deuxième cliché à droite: plan labyrinthique de catacombes romaines.

Ci-dessous, à droite: estampille de brique, précieuse pour la datation des tombes.

[Crédit photographique]

Soprintendenza Archeologica di Roma

Ci-dessous: la crypte des papes.

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager