BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • g96 22/7 p. 15-18
  • Pourquoi il a révisé ses priorités

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • Pourquoi il a révisé ses priorités
  • Réveillez-vous ! 1996
  • Intertitres
  • Document similaire
  • Premières armes
  • De l’importance des cris et des chants
  • L’observation des oiseaux
  • Graines et croissance
  • De la nécessité de l’équilibre
  • Une question de priorités
  • L’observation des oiseaux : un passe-temps passionnant
    Réveillez-vous ! 1998
  • Oiseaux
    Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
  • Oiseaux
    Étude perspicace des Écritures (volume 2)
  • Comment devenir l’ami de Dieu ?
    Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques (volume 2)
Plus…
Réveillez-vous ! 1996
g96 22/7 p. 15-18

Pourquoi il a révisé ses priorités

DE NOTRE CORRESPONDANT EN GRANDE-BRETAGNE

Une véritable explosion musicale ! Les mélodies, cristallines, s’enchaînent, créant en moi une sorte de fascination. “ C’est un rossignol philomèle ”, me lance Jeremy dans un souffle. Lentement, nous contournons le taillis, bien décidés à voir l’oiseau virtuose. Nous espionnons cette boule de plumes brun clair, un grand timide bien camouflé dans le fourré. Puis nous reprenons notre chemin. “ Ça c’est de la chance ! lâche Jeremy. Rares sont ceux qui en ont déjà vu un. ”

JE SUIS venu passer la journée près de Jeremy, le garde de Minsmere. Minsmere, propriété de la Société royale de protection des oiseaux (RSPB), est une réserve naturelle de 800 hectares située en l’un des endroits les plus orientaux de l’Angleterre. Lors de la Seconde Guerre mondiale, cette portion de littoral baignée par la mer du Nord a été inondée pour contrer toute invasion allemande. Des roselières sont apparues, et des oiseaux de marais ont commencé à coloniser les prairies envahies par la mer. L’enthousiasme a grandi en 1947, quand quatre couples d’avocettes élégantes ont niché ; l’espèce ne s’était pas reproduite en Grande-Bretagne depuis plus d’un siècle.

La RSPB n’a pas tardé à jeter son dévolu sur le site, aujourd’hui zone protégée mondialement reconnue. Outre les roselières, différents écosystèmes se côtoient : étangs d’eau saumâtre ou d’eau douce (le plus grand baptisé The Scrape), galets, dunes, marécages, prairies, lande et, enfin, bois de feuillus et de conifères. Plus de 330 espèces d’oiseaux ont été recensées à Minsmere, dont une centaine s’y reproduisent. Si cette grande diversité est principalement due au passage de routes migratoires le long de la côte est de l’Angleterre, elle s’explique également par la gestion intelligente de la réserve.

“ Je suis arrivé ici en 1975, m’explique Jeremy, parce que Minsmere présentait un défi inhabituel. Depuis 1966, l’avocette élégante est le symbole de la RSPB, et elle en est devenue plus tard l’emblème. Beaucoup considèrent aujourd’hui Minsmere comme la réserve pilote de la Société. Elle accueille jusqu’à 80 000 visiteurs par an. ”

Premières armes

“ Mon intérêt pour les oiseaux est né à l’école, poursuit Jeremy tout en marchant. J’y ai appris à les baguer, et j’ai étudié la migration. À la fin des années 60, j’en baguais chaque année entre 12 000 et 20 000 à mes heures perdues. Un jour, Chris Mead, de la Société britannique d’ornithologie, m’a invité à me joindre à une expédition en Espagne pour baguer des oiseaux migrateurs qui traversent le Sahara. Le filet que nous utilisions, un filet noir et très fin, mesure 6 à 18 mètres de long. On le suspend lâchement, sur un fond d’arbres pour le rendre invisible. Il ne fait aucun mal aux oiseaux et, quand on les en retire, on leur fixe à la patte un petit anneau d’identification, généralement en Monela. Relâcher un oiseau est également tout un art. Un spécialiste ne le jettera jamais en l’air, comme on le voit parfois à la télévision. Il le laisse tout simplement partir quand il veut. Les martinets noirs, par exemple, se cramponnent à votre lainage et ne s’envolent que lorsqu’ils y sont prêts.

“ Cette expédition passionnante en Espagne m’a obligé à prendre six semaines de vacances... et m’a coûté mon emploi ! Alors, j’ai décidé de donner une orientation nouvelle à ma vie, de me consacrer à ma passion : la protection de la nature, plus particulièrement des oiseaux. J’étais aux anges quand, en 1967, la RSPB m’a invité à devenir un de ses membres. ”

De l’importance des cris et des chants

Comment reconnaître un oiseau ? On le peut parfois en l’observant, mais la méthode la plus sûre est d’écouter son chant. Le talent de Jeremy en la matière est légendaire. Il “ sait reconnaître les oiseaux non seulement à leur chant, mais aussi, j’en suis sûr, à leur façon d’aspirer l’air entre les notes ”, écrit, admiratif, le naturaliste David Tomlinson.

“ Les oiseaux conversent, explique Jeremy. Chaque cri a une signification propre. Par exemple, lorsqu’un prédateur rôde, l’avocette élégante, le vanneau huppé, la mouette et le chevalier gambette poussent chacun un cri différent, mais qui signifie toujours : ‘ Il y a un renard dans le coin ! ’ Je peux émerger d’un sommeil de plomb et savoir instantanément, d’après l’oiseau qui crie, où il y a un renard. Mais le renard a, lui aussi, une excellente ouïe. Une année, nous nous demandions pourquoi les sternes ne se reproduisaient pas, quand nous avons découvert qu’un renard guettait les cris que poussent les petits juste avant leur éclosion. Dès qu’il repérait les œufs, il les mangeait ! ”

L’observation des oiseaux

En Grande-Bretagne, un bon observateur peut voir en une année 220 espèces différentes. Les passionnés d’oiseaux rares, eux, atteignent parfois les 320. Ceux-là, soucieux de leur palmarès, sont prêts à traverser le pays pour observer l’oiseau rare signalé à tel ou tel endroit. Jeremy, lui, est moins gourmand. “ Je ne ferais pas plus de 15 kilomètres pour voir un oiseau rare, confie-​t-​il. En fait, je ne me suis déplacé que trois fois, et jamais au-delà de ce rayon : une fois pour un casse-noix des Alpes, une autre pour un bécasseau rousset, et une troisième pour une grande outarde. Je connais bien 500 espèces, mais comme il y en a 9 000 dans le monde, je n’ai fait qu’effleurer le sujet. ”

Tandis que nous pointons nos jumelles sur les marais, Jeremy ajoute, quelque peu pensif : “ Je n’aurais pas pu espérer une vie plus heureuse et plus productive, surtout ces 16 ans à Minsmere. ” Je le regarde et repense à ces lignes lues récemment dans le Times de Londres : “ Minsmere était le plus grand succès [de Jeremy], l’œuvre de sa vie. ” Jeremy quittait Minsmere. Pourquoi ?

Graines et croissance

Un peu plus tôt le même jour, Jeremy et moi avions assisté à l’accouplement extraordinaire des avocettes. “ La beauté de ce spectacle, avait souligné Jeremy, ne peut être attribuée à quelque évolution pour la survie. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, quand on me demandait si je croyais à l’existence d’un Dieu, je répondais : ‘ Je n’en sais rien, et je ne vois pas comment le savoir. ’ Alors, quand on m’a encouragé à ouvrir la Bible, j’ai accepté volontiers. Je ne savais pas grand-chose de ce livre, et je me suis dit que je n’avais rien à y perdre, peut-être même quelque chose à y gagner. Ce que j’y ai appris me pousse aujourd’hui à quitter Minsmere pour devenir évangélisateur à plein temps. ”

Depuis dix ans, Michael, le frère de Jeremy, est “ pionnier ”, terme par lequel les Témoins de Jéhovah désignent leurs prédicateurs à plein temps. Assis devant sa tasse de thé, Jeremy se met à m’exposer ses plans pour faire équipe avec son frère. “ Mes collègues respectent tous ma décision, m’explique-​t-​il. La RSPB s’y intéresse et se montre très prévenante envers moi. Je bénéficie de son soutien plein et entier. Elle m’a même proposé pour une médaille. ”

Je sais pourtant qu’il essuie des critiques.

De la nécessité de l’équilibre

“ La plupart des gens me soutiennent, mais d’autres, malheureusement, semblent avoir une vision erronée de mon travail ici, poursuit Jeremy. Pour eux, on ne peut pas mieux sauvegarder sa spiritualité qu’en étant proche de la nature, en s’occupant de la faune, en travaillant à sa protection. Ils me demandent pourquoi je pars, alors que je suis déjà au Paradis.

“ Évidemment, ce travail a une dimension spirituelle, mais la spiritualité est autre chose. La spiritualité est une possession personnelle, une qualité qu’il faut du temps pour cultiver. Cela suppose fréquenter la congrégation chrétienne et en prendre soin, se bâtir et bâtir les autres. J’ai eu parfois l’impression de vouloir faire ce que Jésus a présenté comme une impossibilité : servir deux maîtres à la fois. Je comprends maintenant que c’est au cœur de la congrégation chrétienne qu’on est le plus en sécurité, et le moyen d’y pénétrer, c’est d’être pionnier. ”

Une question de priorités

“ Comprenez-​moi bien. Le métier de garde est à la fois passionnant et enrichissant, même s’il est parfois source de déception. Par exemple, dans cette réserve, les taux de PCBb et de mercure atteignent un seuil inquiétant. Nous ne nous expliquons pas vraiment ce phénomène, même si nous soupçonnons les anguilles d’être les vecteurs de cette pollution. Mais tout ce que je peux faire pour rétablir l’équilibre est tellement limité ! Il n’y a pas de spécialiste de l’écologie. Tous nous tâtonnons, nous apprenons tant bien que mal. Nous avons besoin d’une direction. Seul le Créateur sait comment nous devrions vivre et nous occuper de la terre et des nombreuses formes de vie qu’elle abrite. ”

Posément, Jeremy résume ses sentiments : “ Je n’ai pas voué ma vie à Jéhovah pour sauver la faune ; il est parfaitement capable de le faire lui-​même. Par le moyen de son Royaume, il veillera à ce que l’homme gère éternellement la faune comme Lui le désire. C’est à la prédication de la bonne nouvelle de ce Royaume que je dois aujourd’hui accorder la priorité si je veux m’acquitter de ma responsabilité de m’occuper de mon prochain. ”

J’ai revu Jeremy récemment. Trois ans s’étaient écoulés depuis cette belle journée passée ensemble à Minsmere. Il vit maintenant à huit kilomètres de sa chère réserve et forme avec son frère un tandem de pionniers heureux. Mais, m’a-​t-​il confié, certains ont encore du mal à comprendre sa décision. Est-​ce votre cas ? Pour Jeremy, il s’agissait tout bonnement d’une question de priorités.

[Notes]

a Le Monel est un alliage de nickel et de cuivre très ductile et résistant à la corrosion.

b Les PCB (polychlorobiphényles) sont des déchets industriels.

[Encadré/Illustration, page 17]

Un ravissement

Seule une personne sur dix verra le rossignol qu’elle entend, mais le chant de cet oiseau lui laissera un souvenir impérissable. “ C’est de la musique au sens premier du terme, une œuvre complète, finie ”, écrit Simon Jenkins dans le Times de Londres. Souvent, le rossignol chante de longs moments sans interruption : on en a entendu un réciter son livret pendant cinq heures et 25 minutes. Qu’est-​ce qui rend son chant si particulier ? Le larynx du rossignol peut produire quatre notes en même temps, y compris des accords musicalement parfaits. Et cela le bec fermé ou la bouche pleine de nourriture pour sa nichée. Pourquoi le rossignol chante-​t-​il autant ? Pour le plaisir, disent certains observateurs. Et Simon Jenkins de conclure : “ Y a-​t-​il dans la nature création plus étonnante que le larynx du rossignol ? ”

[Crédit photographique]

Roger Wilmshurst/R.S.P.B.

[Illustration, page 15]

The Scrape.

[Crédit photographique]

Avec l’aimable autorisation de Geoff Welch

[Illustrations, page 16]

Mouette rieuse.

Avocette élégante.

[Crédit photographique]

Avec l’aimable autorisation de Hilary et Geoff Welch

[Illustrations, page 18]

Sterne caugek.

Chevalier gambette.

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager