Collision cosmique !
EN JUILLET 1994, la collision d’une vingtaine de fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 avec la planète Jupiter a monopolisé pendant une semaine l’attention des astronomes. Les traqueurs de comètes étaient émerveillés, car le spectacle a été, pour reprendre les propos d’un spécialiste, “ le spectacle céleste du siècle ”. Pourquoi cet événement a-t-il dépassé les espérances ?
Première raison : les fragments de la comète, filant à 200 000 kilomètres à l’heure, ont provoqué de gigantesques explosions que seuls les modèles les plus optimistes osaient envisager. Leur entrée dans l’atmosphère de Jupiter a provoqué des flashs lumineux qui n’ont duré que quelques secondes. Des gaz surchauffés ont alors été éjectés dans l’atmosphère de la planète, formant d’immenses boules de feu. Lors des explosions les plus violentes, la température de ces gaz dépassait pendant quelques instants celle de la surface du soleil ! Enfin, pendant 10 à 20 minutes, un gigantesque panache s’élevait, parfois à 3 200 kilomètres d’altitude.
Autre raison : alors que les conditions d’observation s’annonçaient défavorables, elles se sont en fin de compte avérées presque idéales. Les impacts se produisant sur la face sombre de Jupiter, les flashs de lumière et les panaches étaient plus facilement détectés. Dans certains cas, le sommet des panaches a pu être observé au-dessus de l’horizon de Jupiter ; dix minutes plus tard, la rotation de la planète rendait visibles depuis la terre les points d’impact qui, après encore dix minutes, étaient éclairés par le soleil. À ce moment-là, les panaches s’étaient dissipés et avaient cédé la place à de larges taches sombres. Ces taches, dont la plus grande avait deux fois la taille de la terre, n’avaient pas été prévues par les astronomes, et pourtant elles ont été la manifestation la plus aisément observable de ces collisions.
La sonde Galileo a fourni directement des images des impacts. Le télescope spatial Hubble en orbite autour de la terre les a observés en lumière visible et dans l’ultraviolet. D’autres observatoires ont mesuré les phénomènes liés aux explosions à diverses longueurs d’ondes déterminées afin de glaner de précieux renseignements. Au pôle Sud, le soleil ne se levant pas, il a été possible de suivre l’événement en continu à l’aide du télescope infrarouge Explorer.
Les astronomes ont assisté à un spectacle d’une rare beauté. À quand la prochaine séance ? La comète Hale-Bopp, d’ores et déjà visible à l’œil nu, sera peut-être la plus brillante observée en ce siècle. Elle passera à moins de 198 millions de kilomètres de la terre. Les amateurs de comètes de l’hémisphère Nord se préparent à la suivre durant le mois d’avril 1997. Tout cela nous rappelle que nous vivons dans un univers en perpétuel mouvement, dont le Créateur est Jéhovah, le “ Père des lumières célestes ”. — Jacques 1:17 ; Psaume 115:16.
[Illustration, page 21]
Des taches sombres marquent les endroits où les fragments ont frappé Jupiter.
[Crédit photographique]
Hubble Space Telescope Comet Team et NASA