Ils tuent au nom de Dieu
DE NOTRE CORRESPONDANT EN FRANCE
“ AU NOM DE DIEU NOUS TUONS ET NOUS CONTINUERONS DE TUER ”
SOUS ce titre, voici ce qu’on lisait dans l’International Herald Tribune : “ Notre siècle, que de rares esprits optimistes aiment à juger éclairé, aura été aussi marqué que les autres par la sinistre tendance des hommes à s’entretuer au nom de Dieu. ”
Citant des massacres religieux du passé puis du présent, le journaliste conclut : “ Ce dont nous sommes témoins est un prolongement de l’intolérance brutale de jadis. La religion reste un prétexte à la violence politique et à l’expansion territoriale. ”
D’aucuns tentent de justifier les guerres religieuses d’aujourd’hui en rappelant que Dieu a approuvé autrefois la destruction des Cananéens par les Israélites. Pourtant, cet argument n’autorise pas ceux qui se réclament du christianisme à faire la guerre. Pourquoi cela ? Parce que c’est directement de Dieu que les Israélites ont reçu l’ordre d’agir en tant qu’exécuteurs de ses jugements justes contre ces peuples qui adoraient des démons et se livraient dans le cadre de leur culte à une immoralité sexuelle choquante et à des sacrifices d’enfants. — Deutéronome 7:1-5 ; 2 Chroniques 28:3.
Pour preuve que les guerres d’Israël n’étaient pas des conflits ordinaires, citons la nature miraculeuse des victoires que Dieu a données à cette nation. Par exemple, en une certaine occasion, les Israélites ont reçu l’ordre d’utiliser des cors, des jarres et des torches, armes peu classiques s’il en est ! Une autre fois, des chanteurs ont été placés en première ligne face aux forces coalisées de l’envahisseur dont la supériorité était écrasante. — Juges 7:17-22 ; 2 Chroniques 20:10-26.
Qui plus est, les rares fois où les Israélites ont livré bataille sans que Dieu leur en donne l’ordre, ils n’ont pas eu sa bénédiction et ont été défaits (Deutéronome 28:15, 25 ; Juges 2:11-14 ; 1 Samuel 4:1-3, 10, 11). On ne peut donc invoquer les guerres d’Israël pour justifier celles de la chrétienté.
Au nom de la religion, des hindous se sont battus contre des musulmans ou des sikhs ; des chiites contre des sunnites ; et, à Sri Lanka, des bouddhistes contre des hindous.
Les guerres qui ont marqué la France du XVIe siècle sont un exemple typique de meurtres perpétrés au nom de Dieu. Elles constituent quelques-unes des pages les plus sanglantes de l’histoire du catholicisme et du protestantisme en Europe. Arrêtons-nous sur ces épisodes, et voyons l’enseignement que nous pouvons en retirer.
[Crédit photographique, page 3]
Photo : U.S. Army